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Gin Fizz
4 mai 2006

" Mais pourquoi tu râles comme ça ? "

haddock_11

Autant vous prévenir tout de suite : je suis une fille qui râle beaucoup. Je vais même vous dire, au risque d’en choquer certain(e)s : j’adore ça ! Râler, c’est mon dada, comme dirait l’autre. Je suis d’avis qu’un bon petit coup de gueule de temps en temps, ça soulage et ça ne fait de mal à personne. Et le pire, c’est que ça ne date pas d’hier. Pour vous donner une idée, au lycée, mes copines m’avaient surnommée Tatie Danielle, en rapport au film d’Etienne Chatiliez, pour le côté bougon et grincheux du personnage principal. La classe, non ?

Hé oui, pas une journée ne passe sans que quelque chose ne me mette en pétard. Les gens lambinent sur les trottoirs et m’obligent à slalomer à la Jean-Claude Killy ? Bingo, je râle. Le métro met plus de deux minutes à se pointer ? Zou, je me mets en rogne ! Il pleut alors que je me suis lavé les cheveux la veille ? Hop, je gueule. Je gueule même si personne n’y peut rien. Surtout si personne n’y peut rien, d’ailleurs, parce que c’est franchement comme ça que c’est le plus drôle.

Certains disent que je suis une pessimiste, une éternelle insatisfaite, jamais contente de ce qui m’arrive. Faux, je m’insurge. J’ai juste une théorie bien établie sur le sujet. Quand je râle, j’exprime tout haut ce que je pense tout bas. Et du même coup, j’expurge (ouh le joli mot) toutes les mini-tensions qui commencent à bouillonner en moi quand je suis contrariée. Mon "moi profond" m’a appris depuis belle lurette qu’il était salvateur de pousser mes gueulantes quand bon me semble, plutôt que de ruminer mes rancoeurs. Je râle donc un bon coup sur les choses qui m’agacent, et instantanément, la contrariété est évacuée et le dossier classé. Et je peux retrouver mon sourire et ma bonne humeur, et me concentrer sur toutes les choses formidables qui m’arrivent ensuite. Fastoche, non ?

D’ailleurs, je ne comprends pas tous ces gens qui ne râlent jamais. Ou pire, ceux qui râlent contre les râleurs. Ceux-là méritent d’office la palme d’or de la mauvaise foi, si vous voulez mon avis. Et rien ne m’énerve plus que les gens qui me regardent fulminer en répliquant d’un air hautain et suffisant "ça vaut vraiment le coup de râler pour si peu ? ".

Bref, vous l’aurez compris, râler est bien l’une de mes occupations favorites, et je songe même à l’inscrire sur mon curriculum vitae, dans la catégorie "hobbies".

Notez tout de même que parfois, c’est assez justifié. Je suis une râleuse, mais surtout une personne qui n’aime pas se laisser marcher sur les pieds. Si ma pizza quatre-saisons arrive toute cramée, ou si mes photos de vacances sont développées en mat alors que je n’aime que le brillant, il est évident que j’exprime mon mécontentement. Mais dans ce cas, peut-on dire que je "râle" ? Personnellement, j’opterais plutôt pour le terme "réclamer-son-bon-droit-en-tant-que-client-qui-raque". Parce que dans mes cours de marketing à la fac, on m’a toujours rabâché que le client était roi. Alors j’applique, tout bêtement.

Evidemment, ce comportement a dû me valoir bien des inimitiés. Par exemple, je suis bien consciente d’avoir perdu une copine le jour où ma boulangère m’a demandé avec son ton haut perché de mégère "avec ceci ?", et que j’ai répondu "un p’tit sourire, ça fera pas de mal !". J’ai bien vu qu’elle l’avait mal pris. Râleuse, mais pas miro !

Je pourrais vous en sortir des pages et des pages, de ces exemples de petites choses contrariantes qui selon moi méritent un bon petit coup de gueule pour se soulager. Ca pourrait même faire l’objet de chroniques régulières. Une chronique, un coup de gueule. Et pour bibi, une séance de moins chez le psy, puisque mon "moi profond" sus-mentionné s’en trouve soulagé. Comme quoi, les râleurs de ce monde pourraient faire de grandes choses pour lutter contre le trou de la sécu, si on les laissait s’exprimer un peu ! Alors finalement, merci qui ?

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Commentaires
A
mais au masculin. :o)
S
En général il vaut mieux laisser s'exprimer ces petites contrariétés sinon çà s'accumule et bonjour les dégats quand çà sort .
C
okay volontiers :P.
K
Moi aussi, Deedee, j'en ai un paquet, des petits trucs qui m'agacent comme ça... c'est pour ça que j'ai décidé d'en faire des chroniques régulièrement. Ca me permettra de me défouler, au moins par écrit !!!
D
COmme je me reconnais dans ta description ! J'ai même cru que tu faisais un billet sur moa mais comme tu ne me connais pas 'achement beaucoup, pas possible :)<br /> <br /> Je considère que pousser une petite gueulante pour obtenir un du qu'on a payé mais pas reçu est tout a fait normal, même si en principe je gueule avec le sourire dans ces cas là.<br /> <br /> Bref, je râle assez souvent et ça m'aide à ne pas être de mauvais poil : contre les crétins qui fument sur le trottoir (oui dans la rue c'est permis, mais quand on est le piéton derrière c'est carrément HYPER énervant), contre ceux qui s'arrêtent en plein milieu de la rue sans voir qu'ils créent un bouchon, ceux qui bousculent sans s'excuser, ceux qui ne tiennent pas la porte dans le métro, ceux qui écoutent vachement fort leur MP3, ça m'empêche de lire, ceux qui hurlent dans le métro, téléphonent dans le train, enfin bref, je pourrais continuer longtemps comme ça !!
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