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Gin Fizz
5 novembre 2007

Par ici la (p'tite) monnaie

tirelire_3Quand j’étais petite, il y a un bail hier donc, mon passe-temps favori, en dehors d’enquiquiner mes frangins et de mater Princesse Sarah à la téloche, c’était de compter et de recompter tous les sous-sous accumulés dans ma tirelire. Je faisais des petites piles avec les pièces de vingt centimes d’un côté, les cinquante centimes de l’autre, etc. Ca faisait des grandes tours dorées de toutes les tailles, c’était super. Un vrai Manhattan pour mes Playmobils (que je n’avais pas, parce que j’ai toujours préféré les Lego, mais passons). Parfois, l’une des tours se cassait la gueule, et je faisais semblant de râler parce qu’il fallait que je recompte tout de zéro pour être bien sûre de ne pas me tromper de cinq centimes. Mais en vrai de vrai, j’adorais ça, compter mes pièces. Ah ça oui, en ce temps-là, je savais m’amuser, y’a qu’à voir.
Et n’allez pas en déduire que j’étais radine comme un Picsou en boucles d’oreille, hein. Parce qu’une fois que mes tours de pièces atteignaient les sommes folles de… pfiouuu… au moins trois francs, je fonçais à la papeterie du coin m’acheter des gommes Hello Kitty et des stylos qui écrivent en rose et sentent la guimauve. Le rose, c’était plus joli pour faire des ronds sur les « i », à la place des points.

Pourquoi je vous raconte ça ? Parce que l’autre jour, en rangeant un peu les tréfonds poussiéreux de mes placards, j’ai retrouvé un petit porte-monnaie plein de ces pièces de centimes de francs. Des pièces jaunes, sales et ternies par le temps, qui n’auront pas survécu au passage à l’euro. Parmi elles traînaient également quelques pièces de monnaie étrangère, vestiges de périples plus ou moins exotiques du temps jadis.
Passée la vive émotion (environ trois secondes trente), j’en suis bizarrement venue à la conclusion que, peu importe qu’on parle francs, euros ou même pesetas, une seule question métaphysique demeure : ces foutues petites pièces de centimes, finalement, elles chercheraient pas à nous empoisonner la vie plus qu’autre chose ?

C’est vrai, quoi. Apparemment, ça ne leur suffit déjà pas de déformer nos poches de vestes et nos porte-monnaie, de traîner au fin fond de nos sacs, et de remplir inlassablement tous les vides-poches qui traînent sur les étagères et les meubles d’entrée des appartements (accompagnées des restes de vis de meuble Ikéa qu’on a pas su où coller au montage mais qu’on garde quand même, sait-on jamais).

Non, faut aussi qu’elles nous restent sur les bras quand on rentre de voyage à l’étranger. Je suppose que comme moi, si vous grattez vos fond de tiroirs, vous vous retrouverez à la tête d’une sacrée collec’ de vieux rogatons monétaires en tout genre (quelques drachmes grecques, trois ou quatre pesos mexicains, un quarter américain et une flopée de pennies british) dont vous ne saurez absolument pas quoi foutre, si ce n’est 1- tenter de les refiler subrepticement à la machine à café du bureau, 2- tenter de les refiler subrepticement à la quête de la kermesse de l’école du petit dernier. (Hé ben bravo…)

Bon. Pour les pièces étrangères, admettons. Parfois, ça passe comme une lettre à la poste. J’dis ça comme ça, juste pour info, mais la pièce de cinq pesos de République Dominicaine ressemble à s’y méprendre à une pièce d’un euro. (Monsieur le policier, ne lisez pas ces lignes, s’il vous plait).

Mais pour les centimes d’euros, comment est-ce qu’on gère ? Hein ? Vous avez une solution, vous ?

Moi, perso, j’ai feinté. Je me suis racheté une super tirelire, pour y "ranger" toutes ces petites pièces qui m’encombraient. Sachant pertinemment que jamais de la vie je ne me pointerai chez mon banquier avec mon cochon plein sous le bras pour lui dire "dites, vous m’échangeriez tout ça contre un joli billet de cinq euros ?". J’ai ma dignité, merde.

Oui, enfin… pas tant que ça.

Un jour, étant vraiment à court de monnaie, j’ai osé piocher dans ma tirelire magique pour en obtenir de quoi acheter une baguette de pain. Je me sentais déjà conne à compter mes piécettes comme une malheureuse, mais c’était peanuts à côté du regard ahuri que la boulangère m’a jeté quand je lui ai lâché ma grosse poignée de monnaie sonnante et trébuchante. J’ai attrapé ma baguette et filé sans demandé mon reste, pendant que l’autre braillait "ah mais qu’est-ce qu’elle me fait celle-là ?". En même temps, faudrait pas qu’elle la ramène trop, parce que j’ai été plutôt sympa, je trouve : je n'ai pris que des pièces de vingt et de dix, et je lui ai évité les petits machins orangés merdiques, là.
Mais résultat des courses démontré noir sur blanc par A + B : payer avec des centimes, c’est un peu la mission commando que je ne conseille pas aux âmes sensibles. D’ailleurs, dans l’histoire, c’est simple, j’ai perdu une copine boulangère, puisque je n’ai jamais osé remettre les pieds là-bas.

Donc, je repose ma question, monsieur le Juge : ces pièces de centimes à la con, j’en fait quoi ? Parce que j’ai passé l’âge d’acheter des gommes Hello Kitty avec, figurez-vous !
Enfin, je crois…?

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Commentaires
V
alors là j'ai beaucoup ri!car moije suis boulangère et j' ADORE les ptites pieces rouges je saute dans le porte monnaie des clients pour leur chipper la monnaie qu'ils gardent!!!suis je une boulangère gentille????mais c surtout comment on me donne l'appoint...si on me jette une poignée de ptis sous et hop salut...RRR pas contente je ne suis pas une machine...
J
Mes parentsa avaient une grosse tirelire. On mettait toutes les petites pièces dedans, et quand la tirelire était pleine, on triait le tout pour en faire des rouleaux qu'on amenait trnaquillement à la banque. Et au final, ça faisait une coquette petite somme !
L
Tu vas à la poste et tu achètes tes timbres à la machine (quand elle fonctionne) avec. ça marche impec ;-)
K
Dom > Oh, la boîte à gros mots, je connais ! Ma mère avait mis en place le système quand on était petit. On en a acheté, des trucs, avec nos dérapages de langage !!<br /> <br /> Ophélie > ouais, faut avoir envie... et moi, tu vois, chuis pas sûre de l'avoir, l'envie... ;)<br /> <br /> Dyns > Mais heuuuu, j'ai pas de gamins autour de moi... sinon, tu penses, j'aurais déjà mis en place ta statégie !
D
Non mais tu ouvres un débat là tu sais! Sans déconner pourquoi avoir honte de payer avec ça hein?! Ca fait vraiment chier les centimes!!! Ou alors si t'as des gamins, neveux, ou je sais pas, bah tu leur files les centimes, ils seront éclatés pis tu les envoies t'acheter tes baguettes de pain, elle trouvera ça tout mimi ta boulangère!
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