En ce temps-là j'avais vingt ans
Quand j’étais au collège, pour parfaire notre éducation de parfait sale gosse impeccable, on nous obligeait à assister à des cours de musique. Eux, ils appelaient ça "éveil musical", ce qui entre nous est déjà une bonne rigolade quand on voit à quel point les différences entre une double croche et une ronde ont toujours fait roupiller les élèves au lieu de les « éveiller », mais bref.
Pendant ces cours, en plus de massacrer littéralement L’Eau Vive à la flûte à bec (ce pauvre Guy Béart doit s’en retourner dans sa tombe) (ah, on me fait signe que Guy Béart n’est pas mort. La boulette.), l’autre grand classique était de nous faire chanter en chorale cette somptueuse chanson si émouvante de Pierre Bachelet qui s’obstine à nous faire croire, le fourbe, qu’il va se passer des tas de trucs qui déchirent "quand on aura vingt ans en l’an 2001".
Bon. Moi je dis mytho-pipo.
Déjà, le coup des vingt ans en l’an 2001, ça m’a toujours perturbée, parce que c’est clairement bidon pour une grande majorité de la population. Dont moi. Et moi, en classe de cinquième, j’avais beau compter et recompter sur mes doigts, en étant née en 1978, y’avait pas à tortiller, ça voulait pas tomber juste, bordel. Alors que pour cette petite pétasse de Valentine qui avait deux ans d’avance et qui était née en fin d’année (oui, bon, je ne vous fais pas le détail technique, ça va saouler tout le monde), ça correspondait pile poil : vingt ans en 2001. Re-bordel. C’est quoi ce souk ?
Tout ça pour en venir, de façon totalement décousue, au sujet du jour : aujourd’hui, c’est mon anniversaire. Et le pire, c’est que j’ai trente ans. Trente. Rien que ça.
Et le pire du pire, c’est que je n’ai quasi rien fait de la liste de tout ce que je voulais ou devais avoir fait avant d’y arriver, à ce fameux anniversaire.
Putain, trente ans. Je suis foutue les gars.