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Gin Fizz
7 avril 2008

Un long dimanche de grisaille

gris_4Il y a des gens qui n’aiment pas les lundis. Moi, c’est surtout les dimanches que je ne peux pas voir en peinture. Spécialement ceux de la fin d’hiver qui se traîne, pluvieux, gris, froids et résolument anti-bonne humeur.

Pourtant, à la base, un dimanche, c’est plutôt sympa, si tant est qu’on a pu éviter le traditionnel gigot-flageolets chez (belle) maman. Grasse mat’, réveil tout en douceur et non au son tonitruant du cours de la bourse sur France Info, on s’étire, on s’étale, on fait l’étoile de mer dans le lit…

Non, vraiment, le début du dimanche, top, chapeau, super, rien à dire.
C’est après que ça commence à déconner sévère. A partir de 17 ou 18h environ. Heure qui arrive d’ailleurs à toute berzingue, genre elle aurait le feu aux fesses, elle s’y prendrait pas autrement. Alors que franchement, merci, mais fallait pas vous déranger, hein.

A partir de là, en ce qui me concerne, c’est le drame. Je me mute en mollusque indécis et zombifié, terrorisé à l’idée de cette fin de journée qui approche, mais incapable de profiter pleinement des dernières heures de liberté qui s’annoncent. Ce qui me rassure, c’est que je ne suis pas la seule dans ce cas…

Le pire, pourtant, c’est que ça ne date pas d’hier. Déjà petite, le syndrome de la 'dimanchéïte aiguë' me frappait de plein fouet toutes les semaines, dès que retentissaient à la télévision les premières notes du générique de 7/7. A ce moment précis, je savais que c’était la fin des haricots. Anne Sinclair apparaissait sur l’écran, avec ses yeux bleus en forme de bille et ses pulls en mohair, et immanquablement, ma mère faisait irruption dans ma chambre pour me signifier que c’était l’heure du grand trio bain / shampoing / pyjama.
Après les grandes ablutions, un petit dîner jambon-purée pour la route, une petite fournée de deux épisodes de ‘David le gnome’ sur France Antenne 3 (pfff, j’me sens vieille en écrivant ça, vous imaginez même pas…), et zou, au plumard, parce que demain, y’a école, t’as préparé ton cartable, t’as fais tous tes devoirs, t’as pensé à ton sac de piscine, et est-ce que j’ai signé ton cahier de correspondance, ok, bonne nuit, smack smack (porte qui se ferme).

Putain, mais comment voulez-vous qu’on ne soit pas traumatisé sur le long terme quand tous vos dimanches se terminent comme ça ?

Donc aujourd’hui encore, les dimanches soirs, chez moi, c’est loose internationale : pas envie de sortir, pas envie de ranger, pas envie de trier, pas envie de faire le ménage (et puis quoi encore, ho ?). Je me traîne comme une loque, j’erre de la chambre au salon, je tapote un coup sur l’ordi (non, pas de nouveau mail, hooooo…), je zieute vaguement ebay de temps en temps, j’allume la téloche et la rééteins aussi sec parce que Vidéo Gag et son présentateur chevelu, ça va bien deux secondes mais faudrait voir à pas trop déconner non plus, et je regarde les aiguilles de l’horloge qui, elles, ne chôment pas.
Et je me glisse sous les draps le soir venu avec la culpabilité de n’avoir pas foutu grand-chose de cette journée pourtant officiellement dédiée à la glandouille.

La seule et unique parade que j’aie trouvée à ce blues du dimanche est de pratiquer le « drunch ». Il y avait les brunchs, à cheval entre le breakfast et le lunch. Moi, mon truc, c’est le drunch, mélange de diner et lunch. En gros, c’est kif-kif, hein, vous énervez pas, j’ai rien inventé. Mais l’avantage, c’est qu’en le décalant de quelques heures, ça remplace également le dîner du dimanche soir, parce qu’on n’a pas faim. Et on zappe par conséquent la corvée du frigo vide, des deux vaches-qui-rit qui s’y battent en duel, et de la vaisselle qui s’amoncelle dans l’évier par flemme.
En revanche, le lundi matin, on se réveille avec une dalle de coyote des bois, et ça fait au moins une bonne raison de se tirer du lit, à défaut d’être ravi d’aller retrouver BigBoss, Michel-pue-du-bec de la compta, et notre super dossier sur le taux d'endettement des seniors en Lituanie. Là, la double dose de Chocapic, on l’a méritée, c’est clair.

Dimanche… Sunday, en anglais. « Jour du soleil » donc. On se foutrait pas un petit peu de notre gueule, des fois, là ? Perso, en attendant qu’il fasse effectivement soleil le dimanche (et qu’on puisse continuer à glandouiller mais en terrasse), moi, je retourne sous ma couette. C’est pas tout ça, mais demain, y’a école. Ou c'est tout comme.

free music

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Commentaires
K
Mehdi > pfff, même pas je réponds, pour la peine ! :)<br /> <br /> Boo > Ah ben encore heureux hé ? Ca m'embêterait d'être la seule quiche à déprimer chez moi le dimanche soir, ho !!!<br /> <br /> Venise > C'est pas mal, le mercredi, d'ailleurs ? Hein ? si, pas mal... :)
V
entièrement d'accord avec toi, le fameux du blues du dimanche soir a d'ailleurs été le thème d'un des premiers articles de mon blog !<br /> allez courage, on est mercredi....
B
Ahalala on s'y croirait !<br /> Bravo, tu as bien su rendre ce sentiment de déprime profond du dimanche soir, et je pense qu'on est nombreux à le partager.
M
Ben alors t'attends quoi :D<br /> ... oui oui c'est un coup bas ;)
K
Béné > ohohhh, pistaches-chocolat... toi, tu sais me parler...<br /> <br /> Mehdi > pareil, la mienne, à mon âge, elle avait déjà trois mômes. Et elle commence à me mettre un peu la pression, remarque bien...<br /> <br /> Morcheeba > du roller, je veux bien (encore que...), mais PAS sous la pluie. J'attends le beau temps !<br /> <br /> aurelia > ohh, maguy, mon dieu, cette horreur ringarde ! T'as raison, ça aussi, c'est symbole du dimanche !!!<br /> <br /> Amaury > je t'ai répondu par mail. Bien tenté, de me piquer mes concepts qui tuent, mais je ne suis pas dispo...<br /> <br /> jreje_10 > ben écoute, au moins, le message est clair. Et plaisant ! :)<br /> <br /> Jenny > et c'est marrant, parce que j'ai beau râler sur le glauque du dimanche français, je crois que ça me ferait bizarre qu'on me l'enlève. Ton système de week-end "décalé" (si on peut dire), pas sûre que ça me tente...
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