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Gin Fizz
29 avril 2008

Laissez-moi chanter

micro_1Je me voyais déjà en haut de l’affiche, en dix fois plus gros que n’importe qui mon nom s’étalait. Le problème, c’est que manifestement, ça n’a pas trop l’air d’être l’avis de tout le monde. ‘Tout le monde’ étant en l’occurrence le groupe d’amis chez qui j’ai passé ma soirée de samedi. 

Au départ, pourtant, rien n’annonçait le drame acoustique que nous allions tous vivre. Non, au départ, ça partait bien. Soirée sympa entre potes, à la cool. Quelques verres, musique d’ambiance, on échange les derniers potins, « et la famille ? et les enfants ? et le chien ? et la Golf GTI 16S série 1 ?», super, super, quoi.

Et puis soudain, bam… le dérapage incontrôlé. La boulette. Ze fucking boulette. Dans un moment d’absence, sans doute, quelqu’un a pensé à haute voix, et a dit « hé, mais j’ai les cd de SingStar dans mon sac ».

(J’ouvre ici une parenthèse pour signaler aux incultes – et je ne blâme personne, j’en faisais encore partie samedi à 21h47– que SingStar est un programme de karaoké conçu pour les consoles de jeu genre Pléstéchieune et compagnie.)

Bon. Tu t’en doutes, public. Le gars qui a sorti cette phrase, somme toute assez banale pourtant, s’en mord encore les doigts (et les tympans) à l’heure qu’il est.

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Grrrmmpfffffff, ont fait les mecs. Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii, ont fait les filles. On sentait déjà comme une certaine divergence d’opinion au sein de la tribu pourtant si soudée quelques minutes auparavant. Ah bah ouais, mais attends, faut pas nous mettre une carotte sous le nez et nous dire d’attendre encore trois heures avant d’aller manger.
« On veut chanter ! », qu’on a piaillé en chœur, nous les gonzesses. Les mecs se sont donc résignés. Ils allaient passer un sale quart d’heure et puis c’est tout. Moi, ce que j’en dis, c’est que ça vaudra pour toutes les fois où ça a causé scooter et moto pendant des plombes et que j’ai rien pigé à la discussion. Point.

Courageux, S. se lance le premier pour montrer un peu comment fonctionne le bidule. En même temps, perso, je l’ai grillé direct, j’ai bien compris que c’était surtout pour se débarrasser de la corvée une bonne fois pour toute et pouvoir aller boulotter ses dragibus peinard au fond du canapé en se foutant de la gueule des autres ensuite, hein. Mais bon, sur le fond, bravo : il est le premier à affronter le micro… et à ma-ssa-crer Gorillaz du début à la fin. Un véritable drame sonore en ré mineur. Désaccordé, le ré mineur. Même les voisins d’en face ont du fermer leurs fenêtres. Chapeau l’artiste. Mes respects.

Devant le spectacle, les mecs commencent à devenir verts. On les imagine déjà en train de s’inventer les excuses les plus pourries pour éviter de passer à la casserole. Dans le rang des filles, en revanche, c’est l’agitation la plus fébrile. Limite on se dispute pour savoir qui va chanter Britney ou The Cardigans. Pour couper court, on tranche : ce sera prestation collective. Basta. Devant les deux micros, quatre nénettes s’égosillent de plus belle sur Macy Gray, Robbie Williams, Camille ou Olivia Ruiz. Les fausses notes volent, les aigus percent, les fous rires couvrent la musique. Vous savez ce que ça veut dire « mémorable » ? Bon. Hé ben là, mémorable.

Les garçons sont consternés, et finissent par nous abandonner à nos vocalises pour aller se faire un poker entre mecs dans la pièce d’à-côté. On dira ce qu’on voudra, mais le partage des tâches au foyer n’est pas prêt de s’améliorer, avec une attitude pareille.
En revanche, pour critiquer, là, y’a du monde. Toutes les cinq minutes, l’un d’eux vient nous balancer des cacahuètes dans la tronche en gueulant « remboursez ! ». Ah non mais bonjour le soutien moral, quoi.

Après avoir chanté deux fois chaque chanson du cd ou presque, les cordes vocales en feu, on décide de faire une pause, par simple respect pour les voisins. Du coup, j’en profite pour me ruer sur m6.fr et m’inscrire au prochain casting de la nouvelle star.



Ouais, bon, ok, c’est vrai, je ne suis pas encore tout à fait au niveau de Cindy Sander. Mais en revanche, pour la choré, je suis au poil. Pa-pi-llon-de-lu-mièèèèèèère…

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22 avril 2008

Sans dessus dessous

lingerie_1Dans les catalogues de vente par correspondance, les pages lingerie sont systématiquement situées après les pages de fringues. C’est complètement con. C’est quand même par le soutif et la culotte qu’on va commencer par s’habiller, messieurs, voyons. Réfléchissez deux secondes avant de faire relier vos catalogues, enfin…

Quoi qu’à bien y regarder, il n’est pas rare que le choix des sous-vêtements s’opère de façon très stratégique, après avoir choisi la tenue du jour. Ben oui, forcément. L’ensemble en dentelle noir sous le chemisier blanc, c’est bof. La culotte mémé sous la robe de soirée, no way. Et le shorty qui fait des boudinets juste là, sous les fesses, porté avec le pantalon de chagasse ultra-moulant, on va essayer d’éviter. (Voire même, on évite aussi le pantalon de chagasse, hein, s’il vous plait).

Bon, j’ai l’air d’une grande routarde du sous-vêtement, là, comme ça, à donner mes leçons sur un ton de Super Nanny tyrannique et autoritaire. Mais en fait, si vous saviez la vérité, franchement, vous rigoleriez bien.

La vérité, c’est que ça fait très peu de temps que je prends soin de mes dessous. D’ailleurs, « dessous », ça veut tout dire. C’est dessous, point barre. Qu’est-ce qu’on va aller s’emmerder à ressembler à une gravure de mode avec le string coincé sous un jean, un collant, trois pulls et un manteau, hein ? Tout ça relève un peu de la même théorie que celle du poil aux pattes en hiver : qui va savoir que je fais la grève de l’épilation, puisque personne ne le verra ?

Biiiiiiiiiiiiip. Grosse erreur, mes jolies. Vous, vous le savez. Vous savez pertinemment que sous cette belle robe Sandro et ces jolis collants mauves assortis se cache une horrible culotte Petit Bateau saison automne 2004, très nettement défraîchie, et dont l’élastique grisouille pourrait craquer à tout moment.

« Tout ça, c’est dans la tête », allez-vous dire. Sans doute. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup. Comment voulez-vous vous sentir féminine jusqu’au bout des ongles, quand la première couche de sexytude est déjà ternie ? Je ne vous refais pas le coup de la maison solidement ancrée sur ses fondations, mais l’idée est un peu là, quand même.

J’en vois déjà au fond qui lèvent les pancartes féministes. « Non à la femme objet », « on n’est pas que des bonbons joliment enrobés », « et le Q.I. merde alors ? ».

Ah mais certes. C’est là que je vous arrête pour vous en apprendre une bien bonne, quand même, au cas où vous ne l’auriez pas lu et relu moult fois dans les magazines féminins : «  c’est avant tout pour soi qu’on fait ça ». Pour soi. Capiché ? Alors soyez un peu égoïste, bordel, pour une fois qu’on vous l’autorise.

Enfin, en même temps, merci d’appuyer là où c’est pas clair, parce qu’effectivement, les jolis soutifs, c’est clairement pour soi qu’on les porte, et pas pour les mecs, vu qu’apparemment, leur grand truc, c’est de les dégrafer d’un claquement de doigt, par-dessus le pull, avant même d’avoir déshabillé la demoiselle. Non mais bonjour la ringardise, quand même.

Certains croient même bon d’ajouter un « t’as vu ça, comme c’est la classe ? ». Non. Non, c’est absolument pas la classe, messieurs, sachez-le. Ca veut juste dire que ça fait environ 3508 soutifs que vous dégrafez comme ça, donc on n’a aucune raison de se sentir flattée et unique. Et puis dans l’histoire vous n’avez même pas pris le temps de nous regarder dans notre joli ensemble de lingerie. Donc la prochaine fois, on se cassera moins la nénette à choisir un beau soutien-gorge. Peut-être que comme ça, au moins, on sera à l’heure au rendez-vous, hein ?

Crédit photo : Princesse Tam-tam.

18 avril 2008

Tendances bien placées (la mode chic en un clic)

modeAllo Allo ? Ground Control à Major Tom ? Y’aurait pas comme un truc qui déconne ici ? On serait sur un blog de fille, et même pas que ça causerait modasseries pendant des mois et des mois ? Non mais attends, c’est quoi ce délire, là ?

Pour la peine, aujourd’hui, c’est de la note de filles. Punition pour les garçons, allez hop, au coin. Zou.

Bon, les cocottes, venez par ici, faut qu’on cause. On est des filles, certes. On aime les fringues, certes. On suit à peu près la mode, certes (encore que, parfois, on se demande si on fait bien. Le coup du sarouel pour cet été, perso, je me pose des questions).
Mais y’a quand même des jours où on se passerait volontiers de l’ambiance poulailler du magasin branchouille à l’heure de pointe, des odeurs de chaussettes dans les cabines d’essayage, ou de l’insistance lourdingue de la vendeuse payée à la commission.
Ou bien encore, on aimerait bien pouvoir faire notre shopping le dimanche soir, entre 21h et 23h, quand on est calme, reposée, que les gosses sont enfin couchés et que limite on s’emmerde à la maison devant la rediff’ de ‘Zone interdite’. Ah bah ouais, mais c’est trop con, c’est fermé, à cette heure-là. Non-mais-merde-alors-quand-même.

Je fais clairement partie de ces nanas-là. Et c’est pas la peine de vous cacher derrière la voisine, je suis sûre que vous aussi. Si si si.

logoPDT_bisFigurez-vous que des gens bien intentionnés* ont pensé à nous faciliter la vie. Placedestendances.com, ça vous cause ? Non non, cherchez pas dans votre GPS ou dans votre petit plan de la ville, c’est pas la peine.
Placedestendances.com, c’est « le grand magasin en ligne des collections de prêt-à-porter homme, femme, enfant et accessoires de mode sur un positionnement moyen/ haut de gamme ». Enfin, c’est ce que ça dit sur leur site. Ah bah oui, c’est pas du n’importe quoi. ‘Au bonheur des dames’ version internet, quand même. S’il vous plait, mâdââââme.

Alors ok, vous allez piailler en chœur « mais attends, c’est pas nouveau, comme concept, ça existe déjà ! ». Certes oui.
Sauf que 1- sur Placedestendances, on s’inscrit directement comme une grande, sans avoir besoin d’aller chouiner chez les copines pour être parrainée (bonjour la teu-hon).
2- on n’y trouve que les collections de la saison en cours, et pas toutes les vielles loques invendues des années passées qu’on essaye de refourguer à moitié prix (genre, la fille mode est débile et ne voit rien venir).
3- y’a de la marque connue : Sandro, les Chemins Blancs, Claudie Pierlot, Kookaï, Et Vous, Lamarthe, Pablo de Gérard Darel, Le Phare de la Baleine, Petit Bateau, et de la marque vachement plus confidentielle, si jamais vous avez envie de nouvel air modesque (non parce que c’est vrai, ça nous changerait un peu des cotonneries comptoiresques vues et revues) : Louis et Louise, Wowo, Circus & Co, Bellerose, Nodus… (inconnues au bataillon, tout ça, pour moi).

Perso, j’ai bien aimé cette petite robette Sandro en soie grise pour aller jouer les Pocahontas des villes, rapport aux bretelles tressées.
robe_sandro
















Ou celle-là, de chez les Chemins Blancs, un peu moins olé-olé, mais sans doute plus raisonnable pour aller bosser.
robe_chemins
















Et j’aime beaucoup aussi la besace en cuir, pratique et intemporelle, chez Delphine Conty. En camel, pour moi, s’il vous plait. Oui, comme les clopes.
besace_camel
















Billet sponsorisé par placedestendances.com, que l’on remercie tous chaleureusement (enfin, surtout moi, dans cette histoire, il faut bien le dire…).

* quoique… ça dépend si on se place du point de vue du banquier…

16 avril 2008

Rebelle au bois dormant

dormir__1A ce qu’il parait, l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Moi, je veux bien vous croire, je ne suis pas une fille contrariante. Mais encore faudrait-il se mettre d’accord sur ce qu’il convient d’appeler « tôt », quand même.

Parce que, par exemple, le chat qui miaule à fendre l’âme à partir de six heures du matin, en sautant sur tout le lit en long en large et en travers, je parie qu’on risque d’être tous ok là-dessus, c’est tôt. Très. Tous ok, sauf le chat en question, évidemment, qui lui, ne demande qu’à aller bâfrer son shéba. Y’a pas d’heure pour puer de la gueule, apparemment.

Arriver au boulot à 9h tapantes, perso, je trouve ça tôt aussi. Il semblerait pourtant que ce ne soit pas trop l’avis de mon patron, qui m’accueille avec une tronche d’inspecteur des impôts tout constipé quand j’ai le malheur de me pointer avec dix minutes de retard, essoufflée, en bredouillant que je n’ai pas entendu le réveil. Faut croire que lui, il l’a bouffé à la naissance, le réveil, et que c’est dans ses gènes de se tirer du plumard aux aurores. Je ne voudrais pas tirer de conclusions hâtives, mais il doit clairement se faire chier à la maison, le bonhomme, pour avoir envie de s’en casser aussi vite le matin.

En revanche, ouvrir mollement l’œil vers 12h et des poussières les jours de week-end, ça me parait très correct. Je dirais même que ça me semble suffisamment tôt pour que l’avenir m’appartienne toujours, mais après que j’aie pris un bon petit déj’ copieux, par contre, faut pas déconner.
Seulement là encore, tout le monde n’a pas l’air d’accord sur ce point. Ma mère, par exemple, pousse toujours des cris d’orfraie dans le téléphone, à me savoir encore en pyjama à cette heure « avancée » de la journée.

« So what ?», j’ai eu envie de dire au début.

Mais en fait voilà. C’était donc ça. D’un vague problème de définition à la base découle l’incompréhension la plus complète entre les peuples. Tu m’étonnes que ce soit le bordel, après, tiens. Qu’on ne vienne pas me dire qu’on n’était pas au courant la prochaine fois qu’une guerre éclate, hein. Moi, je vous aurai prévenus.

14 avril 2008

Queen of the Stone Age

chignon_1« Et avec ça, madame, qu’est-ce que je vous sers ? »

Qué ?  Madame ???!!!?? …

Non mais je rêve, ou il a bien dit « madame », là ?

Retenez-moi. Retenez-moi, s’il vous plait, ou je fais un carnage.

Alors ça, c’est fort. Hier encore, j’avais vingt ans. Oui, bon, ok, ça c’était plutôt avant-hier. Mais en tout cas, y’a pas si longtemps, on pouvait me donner vingt-trois ans à tout casser.
Voire moins, pour certaines personnes un poil bigleuses. Demandez au serveur du vernissage auquel je suis allée vendredi soir, à qui il a fallu que je réclame deux fois un verre de vin, alors qu’il l’avait proposé de lui-même à toutes les autres personnes qui m’accompagnaient. Histoire véridique. Juré, craché, monsieur le juge, j’ai des témoins. Je suppose que je n’avais pas l’air d’avoir l’âge requis pour picoler mondain. Avec un peu de chance et de patience, j’aurais sans doute fini par me voir proposer un verre de Banga orange. Avec une paille, évidemment, comme pour les enfants.

Et voilà qu’aujourd’hui, on me donne du « madame » à tout va.

A quoi ça tient, tout ça ? A que dalle. Des cheveux relevés en chignon, une paire de lunettes ressortie quelques jours pour cause de souci de lentilles, et un look vestimentaire un peu plus "réunion importante avec gros client potentiel" que "girly funky friday wear".

Ce serait donc ça le secret : essayez d’avoir l’air sérieuse et présentable pour le boulot, et bam, prenez dix ans dans les dents ! Hé ben merde alors…

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10 avril 2008

Colle en tas

colle_1J’ai parfois des idées lumineuses dont je me passerais volontiers. La dernière en date, figurez-vous que c’était de décorer mon nouvel appart avec un sticker.

Hé, attendez, partez pas comme ça en hurlant au mauvais goût. Je vous parle pas des lettres géantes ou des culs de zèbres que la p’tite blonde rigolote nous colle à tire-larigot dans son émission de déco sur M6. Non, moi, j’avais consciencieusement choisi une belle branche de chais-pas-trop-c’que-c’est-comme-arbre, très dépouillée et agrémentée de petits oiseaux pas trop cuculs, pour donner un air zen à ma chambre.
(Bon, ok, et aussi un peu pour faire chier le chat, à lui faire croire que des tas de bestioles volantes ont envahi son royaume et qu’il peut même pas les chasser ou les bouffer).

L’autre jour, donc, je me décide enfin à passer à l’atelier « stickage », persuadée que l’affaire allait être torchée en quinze minutes, et que j’allais très rapidement pouvoir reprendre ma lecture du Elle en zieutant du coin de l’œil ma nouvelle déco d’un air satisfait.

C’est là que je me marre.

Déjà, faut savoir que les travaux manuels et moi, en règle générale, ça fait plutôt douze que un. Et encore, je suis gentille. Collez moi une pelote de laine, une machine à coudre ou des aiguilles à tricoter dans les mains, et vous êtes à peu près sûrs de passer un très bon moment, question poilade.

Ensuite, retenez bien que ces foutus stickers, là, ils ont l’air gentils et innocents comme ça. Hé ben, non. Que de la gueule. Ouais. Sans entraînement à la G.I. Jane, laissez tomber tout de suite les grands travaux de déco, les gars.

Pourtant, ça partait bien. Après avoir tout bien découpé les différents morceaux comme c’était indiqué, j’avais commencé par coller le tronc, ce qui me semblait somme toute assez logique, pour un arbre. C’était droit, étroit, et facile à maroufler (chasser les bulles d’air, mes petits, en langage de pro). Bref, c’était plutôt fastoche.

C’est juste après que ça s’est barré en Chupa Chups complet.

Les branches. Ces pétasses de branches. Je les retiens, celles-là, avec toutes leurs petites découpes et leurs bouts de feuilles tout fin. J’ai du, sans déconner, m’y reprendre à seize ou dix-sept fois pour finir par venir à bout de cette foutue déco. « Branche zen », j’avais dit ?  Ben je l’étais plus tellement, zen, au bout du compte, je peux vous l’assurer. Et je dois avouer que ma plus fervente admiration va désormais à Madame Valérie Damidot-de-la-Marouflette.

Sticker_2Au final, j’arrive quand même à un truc qui ressemble à peu près à l’original, ouf. Tadaaaaaaaam, admirez le chef d’œuvre. (On ne fera s’il vous plait aucun commentaire sur la prise électrique judicieusement bien placée et fort seyante. M’en fous, de toute façon, en temps normal, y’a un petit tabouret plein de fringues placé juste devant le sticker, ce qui fait qu’on ne la voit plus, la prise. Oui, ok, du coup, on voit plus non plus le joli petit piou-piou qui regarde en l’air, bon…).

Le top, c’est qu’à la fin d’une telle épreuve, l’appart ressemble à une classe d’EMT* après trois heures de cours, et qu’il faut donc en plus se taper le ménage. Et supporter les regards méprisants du chat (« pffff, elle f’rait mieux de me filer mes croquettes au lieu de me coller des saloperies sur les murs, celle-là »).

chat

Là où je me trouve très drôle, quand même, c’est que dans un élan d’aveuglement de courage, j’ai déjà commandé un sticker encore plus grand pour décorer le salon. J’envisage donc sérieusement de poser quelques jours de RTT, histoire de pouvoir m’échauffer, et surtout d’avoir le temps de bien me remettre de l’effort. Ou alors, autre option, je me fais faire un arrêt maladie. « Si, si, patron. Accident domestique. Tendinite au bras droit et luxation de l’épaule gauche. Un truc de fou. »…

* Education manuelle et technique

7 avril 2008

Un long dimanche de grisaille

gris_4Il y a des gens qui n’aiment pas les lundis. Moi, c’est surtout les dimanches que je ne peux pas voir en peinture. Spécialement ceux de la fin d’hiver qui se traîne, pluvieux, gris, froids et résolument anti-bonne humeur.

Pourtant, à la base, un dimanche, c’est plutôt sympa, si tant est qu’on a pu éviter le traditionnel gigot-flageolets chez (belle) maman. Grasse mat’, réveil tout en douceur et non au son tonitruant du cours de la bourse sur France Info, on s’étire, on s’étale, on fait l’étoile de mer dans le lit…

Non, vraiment, le début du dimanche, top, chapeau, super, rien à dire.
C’est après que ça commence à déconner sévère. A partir de 17 ou 18h environ. Heure qui arrive d’ailleurs à toute berzingue, genre elle aurait le feu aux fesses, elle s’y prendrait pas autrement. Alors que franchement, merci, mais fallait pas vous déranger, hein.

A partir de là, en ce qui me concerne, c’est le drame. Je me mute en mollusque indécis et zombifié, terrorisé à l’idée de cette fin de journée qui approche, mais incapable de profiter pleinement des dernières heures de liberté qui s’annoncent. Ce qui me rassure, c’est que je ne suis pas la seule dans ce cas…

Le pire, pourtant, c’est que ça ne date pas d’hier. Déjà petite, le syndrome de la 'dimanchéïte aiguë' me frappait de plein fouet toutes les semaines, dès que retentissaient à la télévision les premières notes du générique de 7/7. A ce moment précis, je savais que c’était la fin des haricots. Anne Sinclair apparaissait sur l’écran, avec ses yeux bleus en forme de bille et ses pulls en mohair, et immanquablement, ma mère faisait irruption dans ma chambre pour me signifier que c’était l’heure du grand trio bain / shampoing / pyjama.
Après les grandes ablutions, un petit dîner jambon-purée pour la route, une petite fournée de deux épisodes de ‘David le gnome’ sur France Antenne 3 (pfff, j’me sens vieille en écrivant ça, vous imaginez même pas…), et zou, au plumard, parce que demain, y’a école, t’as préparé ton cartable, t’as fais tous tes devoirs, t’as pensé à ton sac de piscine, et est-ce que j’ai signé ton cahier de correspondance, ok, bonne nuit, smack smack (porte qui se ferme).

Putain, mais comment voulez-vous qu’on ne soit pas traumatisé sur le long terme quand tous vos dimanches se terminent comme ça ?

Donc aujourd’hui encore, les dimanches soirs, chez moi, c’est loose internationale : pas envie de sortir, pas envie de ranger, pas envie de trier, pas envie de faire le ménage (et puis quoi encore, ho ?). Je me traîne comme une loque, j’erre de la chambre au salon, je tapote un coup sur l’ordi (non, pas de nouveau mail, hooooo…), je zieute vaguement ebay de temps en temps, j’allume la téloche et la rééteins aussi sec parce que Vidéo Gag et son présentateur chevelu, ça va bien deux secondes mais faudrait voir à pas trop déconner non plus, et je regarde les aiguilles de l’horloge qui, elles, ne chôment pas.
Et je me glisse sous les draps le soir venu avec la culpabilité de n’avoir pas foutu grand-chose de cette journée pourtant officiellement dédiée à la glandouille.

La seule et unique parade que j’aie trouvée à ce blues du dimanche est de pratiquer le « drunch ». Il y avait les brunchs, à cheval entre le breakfast et le lunch. Moi, mon truc, c’est le drunch, mélange de diner et lunch. En gros, c’est kif-kif, hein, vous énervez pas, j’ai rien inventé. Mais l’avantage, c’est qu’en le décalant de quelques heures, ça remplace également le dîner du dimanche soir, parce qu’on n’a pas faim. Et on zappe par conséquent la corvée du frigo vide, des deux vaches-qui-rit qui s’y battent en duel, et de la vaisselle qui s’amoncelle dans l’évier par flemme.
En revanche, le lundi matin, on se réveille avec une dalle de coyote des bois, et ça fait au moins une bonne raison de se tirer du lit, à défaut d’être ravi d’aller retrouver BigBoss, Michel-pue-du-bec de la compta, et notre super dossier sur le taux d'endettement des seniors en Lituanie. Là, la double dose de Chocapic, on l’a méritée, c’est clair.

Dimanche… Sunday, en anglais. « Jour du soleil » donc. On se foutrait pas un petit peu de notre gueule, des fois, là ? Perso, en attendant qu’il fasse effectivement soleil le dimanche (et qu’on puisse continuer à glandouiller mais en terrasse), moi, je retourne sous ma couette. C’est pas tout ça, mais demain, y’a école. Ou c'est tout comme.

free music

3 avril 2008

Sur liste d'attente

listeJe n’apprends rien à personne en avouant que je suis une grosse feignasse. Du coup, au lieu de vous pondre un joli petit texte tout propre tout beau, j’ai cédé à la facilité de la fin de semaine, et je suis allée piquer ce questionnaire sur d’autres blogs. Je sais, c’est moche. Mais boudez pas, ça va nous occuper un peu, quand même.

Voilà une centaine d’items. En gras, ce que j’ai déjà fait, vous allez voir, il reste du boulot. (En même temps, je ne dénonce personne parce que je ne sais pas qui a écrit ce questionnaire à la base de la base*, mais y’a des trucs, je tiens personnellement à ne jamais les mettre en gras).

1. Payer votre tournée dans un bar : Ouais, allez, Ginfizz pour tout le monde !
2. Nager avec des dauphins dans l’océan. Non, moi je me contente des méduses. Super, Michel.
3. Escalader une montagne.
4. Conduire une Ferrari.
5. Visiter les Grandes Pyramides : je me suis contentée de les regarder de dehors, à vrai dire. Peur d’être claustro.
6. Porter une tarentule : T’as raison, ouais !
7. Prendre un bain avec quelqu’un à la lumière des bougies
8. Dire « je t’aime » en le pensant vraiment : du moins, à l’époque, je crois que je le pensais…
9. Prendre un arbre dans vos bras.
10. Sauter à l’élastique, dans la cour de récré : Ah oui, évidemment ! Elastique, marelle, chat perché, 1 2 3 soleil et tout le reste !
11. Visiter Paris. En même temps, vu que j’y habite, peut-on vraiment dire que je « visite ».
12. Regarder un orage sur la mer
13. Rester éveillée toute la nuit pour regarder le lever du soleil. Non, mais pour attendre les premiers croissants du boulanger, oui.
14. Voir une Aurore boréale.
15. Aller dans un grand événement sportif :
en spectateur, je vous rassure, dès fois que certains croiraient que…
16. Faire pousser et manger vos propres légumes : J'ai tenté le coup une fois. J’ai du me contenter d’une micro tomate cerise. Comme ca faisait un peu léger pour la semaine, j’ai remballé mes plantations vite fait bien fait.
17. Mentir : C’te blague…
18. Toucher un iceberg 
: les seuls icebergs tolérés chez moi, c’est dans mon verre, sous forme de glaçon.
19. Dormir sous les étoiles : trop peur des sales bêtes.
20. Changer la couche d’un bébé : oui mais non.
21. Faire un voyage en montgolfière. C’est ça, prends-moi pour Jules Verne, aussi.
22. Voir des étoiles filantes : mais j’attends toujours la réalisation des vœux faits ces jours-là. Encore du pipeau, ça, tiens !
23. Être saoule avec du champagne
 : « être saoule » tout court suffisait, comme question.
24. Donner plus que vous ne pouviez à une œuvre caritative : Ben non, et mes fringues Maje, après, je fais comment ?
25. Observer la nuit avec un télescope.
26. Participer à un record du monde.
27. Faire une bataille avec de la nourriture : avec du yaourt, à la cantine du lycée. J’ai honte. Mais j’en rigole encore.
28. Demander votre chemin à un étranger
29. Voir une éclipse totale
30. Escalader une dune
31. Écraser un animal en voiture
32. Danser comme une folle sans se soucier de qui vous regarde : mais j’étais toute seule chez moi, ca compte moyen, du coup ?
33. Adopter un accent pour une journée entière
34. Se sentir vraiment heureux, même un court moment : encore heureux !
35. Avoir deux disques durs sur votre ordinateur
36. Prendre soin de quelqu’un de saoul
37. Danser avec un inconnu
38. Observer les baleines dans l’océan :  j'aimerais bien, ça...
39. Voler un panneau : ça collerait pas trop avec ma nouvelle déco, je crois
40. Entreprendre un long voyage sur la route : "sur la route, tadam tadam tadadadaaaaam, sur la rouuuuuuute"
41. Escalader des rochers
42. Faire une balade de minuit sur la plage
43. Faire du parapente
44. Visiter l’Irlande
45. Avoir le cœur brisé plus longtemps que vous n’aviez été amoureux : pas vraiment le coeur brisé, mais être sacrément à la ramasse, oui
46. Au restaurant, vous asseoir à une table d’inconnus et manger avec eux : non, mais j'ai des potes qui l'ont fait. Et c'était pas intentionnel (et le pire, c'est que non, ils n'étaient pas saouls) (je sais, c'est grave).
47. Chanter dans un karaoké. Faut se lançer, c’est le plus dur. Mais après, y’a moyen de bien bien se marrer.
48. Traîner au lit une journée
49. Jouer au football : et puis quoi, encore ?
50. Faire de la plongée sous-marine
51. S’embrasser sous la pluie : mais seulement si je ne crains plus rien pour mon brushing
52. Jouer sous la pluie : Call me ‘mimi cracra’
53. Être dans un théâtre de plein air : C’était en plein Central Park, les acteurs se déplaçaient en même temps que le public les suivait, et c’était canon.
54. Visiter la grande Muraille de Chine
55. Créer votre entreprise
56. Tomber amoureux sans avoir le cœur brisé
57. Visiter d’anciens monuments
58. Suivre un cours d’arts martiaux : j’ai vaguement tenté le self-defense, il fut un temps.
59. Jouer à la XBox pendant 6h d’affilée : comme si j’avais pas des trucs plus intéressants à faire
60. Être marié
61. Tourner dans un film : mais c’était pour 5 minutes de figuration, et je ne sais même pas si la scène a été conservée au montage final
62. Organiser une fête surprise
63. Être divorcé (putain, ca va vite en besogne ici. On se marie et on divorce en 3 numéros, hop !)
64. Ne pas manger pendant 5 jours : Et la marmotte…
65. Faire des biscuits à partir d’un sachet tout prêt : ca fait illusion et ça laisse pas la cuisine dans un bordel sans nom. Tout bénéf’ (oui, et aussi parce que je suis une grosse feignasse, mais je l’ai déjà dit !)
66. Gagner le premier prix à un concours de déguisement : genre je participe aux concours de déguisement. S’il vous plait, quoi.
67. Conduire une gondole à Venise : « laisse les gondoles à Venise »
68. Etre tatoué : non mais piercée, au nombril
69. Faire du canoë-kayak
70. Être interviewée à la télévision
71. Recevoir des fleurs sans raison particulière : c’est plutôt plaisant, d’ailleurs.
72. Jouer sur une scène : Je connais par cœur l’acte I du Cid, pour tout vous dire. Mais ça s’arrête là.
73. Être à Las Vegas
74. Enregistrer de la musique bah oui, de CD à cassette, ça s’appelle enregistrer de la musique, non ?
75. Manger du requin : je sais que je l’ai fait, mais j’en ai aucun souvenir.
76. S’embrasser dès le premier rendez-vous : mais c’était un très long rendez-vous, aussi…
77. Être en Thaïlande : mais je préfère Bali, ‘scusez-moi, hein.
78. Acheter une maison : un appartement, ça compte kif-kif, non ?
79. Enterrer un de vos parents
80. Faire une croisière : sur le Nil, toujours avec ces fichues Pyramides du n°5
81. Parler plus d’une langue couramment
82. Élever des enfants : mais ça viendra, j’ai la foi
83. Suivre votre chanteur favori en tournée :
faut pas pousser mémé, quand même ho !
84. Faire une randonnée en vélo dans un pays étranger : faut pas pousser mémé… ah je l’ai déjà dit ça.
85. Déménager dans une autre ville pour une nouvelle vie : j’imagine que pour 8 mois ça compte pas ?
86. Manger des fourmis : on m’a proposé des sauterelles grillées aussi, au Mexique. Mais je crois que vous ne savez pas bien à qui vous avez affaire. Je suis pas une aventurière en matière de bouffe, moi. Du tout.
87. Marcher sur le Golden Gate Bridge
88. Chanter à tue-tête dans votre voiture et ne pas avoir arrêté alors que vous saviez qu’on vous regarde.
89. Subir de la chirurgie esthétique
90. Survivre à un accident duquel vous auriez pu ne pas survivre : c’est glauque, ce genre de question…
91. Écrire des articles pour une grande publication : La Tribune.fr, ça compte pas, hein ? si ?
92. Perdre plus de 18 kg : oui, c’était ma valise. Merci Air France. (ha ha, non ?)
93. Soutenir quelqu’un qui perdait connaissance
94. Piloter un avion : gnéééééééééééé ?
95. Toucher une raie vivante
96. Briser le cœur de quelqu’un : je crois que oui…
97. Aider un animal à donner naissance : non, mais j’ai regardé faire le chat de ma mère. Et puis après, je suis allée vomir.
98. Gagner de l’argent à un jeu télévisé. Non, mais 300 euros à un ticket de grattage, c’est pas mal aussi.
99. Vous casser un os
100. Percer une autre partie de votre visage que les oreilles : le bidou, oui.
101. Utiliser un revolver ou autre arme à feu : ben oui, bien sûr, tous les jours. Non mais QUI a écrit ce questionnaire, bordel ?
102. Monter un cheval : putain, plus jamais…
103. Subir une importante opération
104. Avoir un serpent comme animal de compagnie : Non mais… hoooooo !
105. Dormir plus de 30h d’affilée. 30 ? Faut pas déconner, là, quand même.
106. Visiter tous les continents : Merde, me manque l’Océanie.
107. Faire une randonnée en canoë de plus de 2 jours : le type qui a écrit ce questionnaire a un truc avec les canoë-kayaks, j’en suis sûre.
108. Manger du kangourou
109. Manger des sushis : yep, le poisson cru, ça me pose pas de sushis (tchic tchic paaaam)
110. Avoir votre photo dans le journal : journal écrit oui. Claire Chazal m’attend encore, par contre.
111. Changer l’opinion de quelqu’un à propos de quelque chose qui vous tenait vraiment à cœur : quand je suis certaine de mon coup, je ne lâche pas l’affaire.
112. Reprendre vos études : ah non hein ! bac + 5, c’est déjà bien comme ça.
113. Faire du parachute : sûrement pas !
114. Porter un serpent : sûrement pas ! (bis)
115. Construire votre PC à partir de différents morceaux : non mais vous m’avez bien regardée, vous ?
116. Raser votre tête
117. Sauver la vie de quelqu’un : j’attends le bon moment.

Pfffou, c’était longuet, ce truc, dites. Bilan des courses : 45 / 117, soit 38,5 % (et là, j’ai fait ma dose de maths pour le mois).

Bon, super…

Promis, la semaine prochaine, on revient à des choses plus "textuelles".

(Questionnaire piqué chez Hélène)

* copyright L'île de la Tentation, saison 2007. J'adore.

1 avril 2008

Zouk machine

Vue_de_la_chambre"Au baaaal, au bal masqué, ohé ohééé… au bal, au bal, au bal, au bal masqué…". Ah ben y’a pas à dire, ça reste sacrément dans la tête, ces musiques-là.
Comme je suis une fille à l’humour débordant, j’ai failli vous poster un message avec « bons baisers de Fort-de-France » en fond sonore, mais vu que j’étais plutôt en Guadeloupe, donc vers Pointe-à Pitre, je me suis dit qu'il n'y avait plus aucun rapport, que ma super blague tombait à l'eau, et vous connaissant, vous auriez été capables de chipoter pour ce genre de menu détail. Si, si, j'en suis sûre.

Oui, me voilà donc revenue de mes vacances aux Antilles. C’était bien. C’était beau. C’était chaud. C’était fruit-passionné et poisson fraîchement pêché. C’était jus de goyavisé et punch-isé. C’était cocotiétisé et enzouké. C’était enplagé et coup-de-soleillé. C’était trop court.

(et oui, j’aime inventer des mots).

Comment ? "Des photos", dites-vous ? Heu, alors oui, mais en fait non. J’ai comme qui dirait perdu à jamais mon appareil photo dans les limbes de la mer des Caraïbes en le faisant tomber depuis le bateau. Il fallait le faire, je l’ai fait, sous vos applaudissements. Paix à son âme. On se contentera donc de la photo qui illustre ce post, prise de mon portable, et qui correspond à la vue que j’avais le matin en ouvrant les rideaux de la chambre. Pas dégueu, quand même, hein ?

Ah oui, vous avez noté, vous aussi : le ciel n’est pas bleu azur comme sur les cartes postales. C’est un peu tout mon drame, en fait. Il n’a pas fait si beau que ça. Enfin… « beau »… on se comprend. Disons que les quatre ou cinq cumulo-nimbus gris clairs voilant le soleil nous permettaient de vérifier que oui, là, effectivement, y’avait coup de soleil en vue. Finalement, c’était juste pour rendre service, les nuages.
Y’a quand même deux jours où j’ai du tirer une tronche de six pieds de long, rapport à une tempête bien installée sur l’île déversant des trombes d’eau par intermittence, et interdisant toute activité nautique, même la baignade. Sans déconner, quoi ? Tu crois que j’ai fait 8000 bornes juste pour compter les noix de coco sur les palmiers, toi ?

Alors bon, dans ces cas-là, on passe le temps comme on peut. On exhume les vieux jeux de société qui traînent derrière le bar de l’hôtel. Grâce au petit verre de rhum associé pour se remonter le moral, on enchaîne ‘Trivial-Pour-Cuite’, puis ‘Mono-vomi’. A 15h à peine, tout le monde pionce ivre mort en attendant la fin de l’averse. C’est le bonheur complet.

Sinon, on m’avait parlé des zouks endiablés, mais sérieusement, c’est un truc qu’il faut voir en live pour se rendre bien compte de la chose. Les antillais mettent tant de ferveur à danser collé-serré, et dégagent tellement de ‘bam-chica-ba-wouam’ à se vautrer l’un sur l’autre qu’on pourrait s’imaginer les voir copuler en direct sur la piste l’instant d’après. Mais en fait, non. Dès que la musique s’arrête, c’est « merci pour la danse Jeanine, on se voit demain au marché, embrasse ta mère pour moi, bonne soirée ». Hallucinant.

Douze jours, c’est vite passé.

Et me voilà de nouveau à Paris. Avec le décalage horaire. Et le changement à l’heure d’été. Et la pluie. Et le gris.

J’vais pleurer.

Ou non, tiens. J’vais aller m’acheter le best off de la Compagnie Créole, histoire de replonger dans l’ambiance des îles. Et c’est mes voisins qui vont pleurer.

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