Pièges à fille, joujoux extra
Claire Chazal s’est bien gardée de faire l’ouverture de son journal de 20h là-dessus, mais il faut quand même que je vous en touche un mot : avec le beau temps qui revient (si si il faut y croire), nos penderies d’été regorgent de maléfices en tout genre qu’on se doit à tout prix d’éviter pour garder un semblant de style.
Passage en revue des pièges à filles et autres joujoux extra qui font crac-boum-hue, mais plutôt dans le mauvais sens du terme. (Ou : Conseils de mode d’une pas modasse du tout).
Le bermuda : Au risque d’en choquer certaines et d’en décevoir d’autres, je suis au regret de vous le dire un peu frontalement : tout le monde ne peut pas se permettre le bermuda. Point. Voilà, vous pouvez pleurer. Non, mais sans déconner, on frôlait déjà les limites de la catastrophe chez plusieurs avec le short (là aussi, very risky, le short) mais celui-ci avait au moins l’avantage d’afficher clairement la couleur. « J’assume mes gambettes, je les montre de haut en bas, et si t’es pas content, c’est kif-kif bourricot ». Avec le bermuda, vous affichez plutôt la carte « j’ai envie de montrer mes jambes, mais en fait, je sais pas trop, attends, fais voir, jusqu’au genou peut-être, chuis pas sûre de mon coup quand même… ». Un peu de nerfs, mes jolies. On tranche, on choisit son camp : court ou long. Le middle, on laisse ça aux scouts, merci. Sans compter que deux fois sur trois, le bermuda a l’art de vous saucissonner la silhouette en deux de façon plutôt mochingue. Faites vos jeux, rien ne va plus.
Les compensées : Chaussures-reines de cet été, encore faudrait-il qu’elles n’aient pas été pensées connement, si vous me passez ce somptueux jeu de mot. A voir le nombre d’horreurs à plateforme qui arpente les rues depuis quelques temps, c’est à se demander si Loana n’est pas derrière tout ça, en loucedé. Le secret : choisir de la compensée ultra simple et classique. Terminées les fantaisies jaunes et oranges, finies les fanfreluches en pompons ou en fleurs brodées sur le dessus. Par pitié, si vous vous obstinez à penser compensées, allez au plus sobre. Nos yeux vous diront merci.
Le bustier : Non mais qui m’a foutu une invention pareille, honnêtement ? Autant sortir en serviette de bain enroulée autour de la taille dans la rue, l’effet d’être quasi à poil sera le même. Parce qu’il faut bien se rendre à l’évidence, ce truc ne tient pas en place un quart de seconde. Qu’on ait les seins format Smarties de Jane Birkin, et la chose n’a même pas de quoi s’accrocher. Qu’on ait du monde au balcon façon Samantha Fox, et l’effet « je laisse mes mamelles prendre l’air » n’est jamais très loin. Qu’on ait une poitrine de taille normale (mais là encore, qu’est-ce que la norme ?) et le truc a de fortes chances de vous finir en ceinture avant la fin de la journée. A moins que vous ne restiez les bras collés au corps en marchant, histoire de ne pas faire bouger l’ensemble ? Super. Quant aux bretelles de soutifs invisibles (soi-disant) qui assurent le maintien des roploplos même sous le bazar, zappez-moi ça tout de suite, vous serez gentilles. Si vous assumez le bustier, vous assumez aussi les risques. Mais ne venez pas chouiner quand votre collègue Robert de la compta vous dira d’un air malicieux qu’on en aperçoit un bout, justement, de vos roberts.
Les mules : Si parfois dans la rue vous entendez derrière vous un bruit étrange ressemblant étrangement à un truc qui fait "tic splof tic splof tic splof", ne cherchez plus : vous êtes en présence d’une nana perchée sur des mules à talons. Le bruit du talon sur le trottoir, on connaît tous par cœur, on y trouve même parfois un semblant de féminité. Mais quand vient s’y ajouter à chaque pas le splof sonore du choc moite entre la semelle et le pied, la féminité, elle fout le camp vite fait, croyez-moi. Et puis vous avez déjà essayé de courir après le bus en mules, vous ? Sans jouer le remake de Cendrillon, je veux dire ? Bon. Au risque de paraître rabat-oije, les mules c’est très joli, mais uniquement pour passer de la maison à la plage ou de la plage à la piscine. D’un pas langoureux, lascif et ultra glamour. Sur le bitume des villes, là où le stress est roi, gardez vos Rangers, c’est plus sûr.
Les bagues : Ce n’est un secret pour personne, l’été fait fondre les glaces et gonfler les doigts. On aurait préféré l’inverse, mais personne ne nous a demandé notre avis, donc on fera avec, et puis c’est tout. Pour éviter cependant d’avoir les mains qui ressemblent à une pub Knacki Herta passé 14h, on évite soigneusement d’enfiler bagues et alliance au petit matin. Oui, je sais, c’est joli à 8h, quand on sort de la douche, fraîche, parfumée, toute pimpante de maquillage. Mais qui c’est qui viendra chialer en triturant les petites saucisses boursouflées qui lui servent de doigts, quand il faudra enlever les dites bagues pour ses laver les mains avant de déjeuner, et « qu’en plus, avec la moiteur, j’y arrive pas, ça glisse ». Donc non. Pas de bague. Un point c’est tout.
Messieurs, ne ricanez pas bêtement dans votre coin. La semaine prochaine, c’est votre tour. Ah ça, va y avoir du tri dans les penderies, c’est moi qui vous le dis !
Crédit photos : La Redoute.