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Gin Fizz
15 août 2008

Toute ressemblance avec des personnes ayant réellement existé ne serait pas purement fortuite

vacances_1En théorie, on aime toujours partir en week-end prolongé avec ses amis. On imagine les fous rires complice, les apéros sous les tilleuls, les batailles d’eau dans la piscine, les barbecues conviviaux, les petits déjeuners Ricoré avec le pain frais que quelqu’un est gentiment allé chercher au village, les moments de torpeur à l’heure de la sieste, les confidences de fin de repas à la lueur des bougies…
Ouais. En théorie. Parce qu’en pratique, je-ri-gole ! En pratique, généralement, le week-end entre amis révèle surtout les caractères et les défauts de chacun, ou le sens du sacrifice des autres. Un bon moyen pour en savoir un peu plus sur les aptitudes à la vie en communauté de nos joyeux compagnons…

Question intendance
Premier jour. Le frigo est vide et les estomacs gargouillent en chœur. Qui va donc se coltiner la corvée de courses pour 12 personnes et 4 jours de victuailles ? C’est toujours la roulette russe pour savoir qui se collera cette fois-ci la virée au super, avec les trois caddies pleins à craquer, les trente-six packs de flotte/lait/coca/Ricard à transporter dans le coffre, et l’avance des sous pour tout le monde.
Histoire de faciliter les choses, on tente vainement de faire une liste des courses. Une fois que sont inscrits en vrac Nutella, biscuits apéro, Chamallows et cubi de rosé, on se regarde avec le sentiment d’avoir fait un bon boulot, et le(s) pauvre(s) préposés aux courses devront choisir tout seuls dans les rayons si à midi, on mangera poulet mayo ou brochette d’agneau.

A l’heure des repas
Déjà, mettons nous d’accord sur ce qu’on appelle « l’heure du repas », justement. Parce que celui qui s’est levé à 9h aura forcément faim plus tôt que la belle au bois dormant réveillée en douceur vers 11h30. Tout dépend souvent du temps de préparation du barbecue, en réalité. Dieu sait que ça peut mettre du temps à prendre, ces bêtes-là. Et même une fois allumé, tous les problèmes sont loin d’être résolus. Qui aime sa merguez bien cramée ? Qui est végétarien ? L’un veut sa sauce salade à part, l’autre est allergique aux œufs, et la troisième n’aime pas le fromage, donc impossible de mélanger la fêta et les concombres. Les filles avalent trois feuilles de laitue, tandis que les gaillards se partagent les côtes de bœuf. Parfois, c’est l’inverse, mais ça reste globalement assez rare. En dessert, on fait mine d’hésiter entre les cônes vanille et chocolat, mais au fond, tout le monde préfère chocolat. Et à l’heure du café, faut s’y prendre à trois reprises pour satisfaire les quotas caféine de chacun. Quant au petit déj’, c’est presque la guerre pour attraper un rabe de pain au chocolat, ou pour avoir les dernières gouttes de jus d’orange. « Et qui c’est qui a bouffé tous les Chocapic, là ? »

Autour de la piscine
Il y a celle qui se mouille tout doucement en crispant ses petits poings parce que l’eau est froide, et il y a ceux qui se jettent à l’eau en éclaboussant tout et tout le monde. Il y a celui qui fait autant de bruit dans l’eau qu’un jeune phoque tout fou sur sa banquise, et ceux qui tentent de lire ou de réfléchir à leurs mots fléchés du Télé Loisirs. Il y a celle qui s’enduit consciencieusement de crème solaire indice 48, et plonge ensuite comme une sirène, laissant derrière elle la moitié de ton tube de Nivéa qui graisse la surface de l’eau. Il y a ceux qui doivent absolument jouer avec un ballon, et si possible, près de celle qui a laissé ses lunettes de soleil et son Ipod en évidence. Il y a celle qui ne veut pas se mouiller les cheveux de peur de flinguer son brushing, et il y a celui qui ne peut pas s’empêcher de la mettre à la flotte de force, si possible toute habillée, tant qu’à faire, c’est beaucoup plus drôle. Il y a celui qui garde volontairement son portable dans la poche de son maillot de bain pour avoir une bonne excuse si jamais on cherche à le pousser à l’eau, mais qui l’oublie une fois qu’il a décidé lui-même d’aller plonger. Il y a ceux qui s’obstinent à lire L’Equipe près de l’eau et râlent que le journal est tout mouillé ensuite. Il y a celle qui bronze topless sans pudeur, et celle qui garde son paréo le plus longtemps possible pour dissimuler ses rondeurs. Il a enfin celui qui tire sur les ficelles des maillots rien que pour le plaisir d’entendre piailler les filles.

Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?
Parce qu’entre les siestes, les repas, et les séances bronzette et plongeon à la piscine, faut bien s’occuper, tiens ! Alors on hésite. Longuement. Tennis ? Oui, mais on n’a que trois raquettes et pas de balle. Foot ? Pourquoi pas, mais qui va faire le goal ? Vélo ? Accrobranches ? Pétanque ? Les groupes se forment et se déforment en fonction des préférences du moment. L’un aurait préféré aller faire du karting, mais c’est complet, fallait réserver plus tôt. Les moins téméraires se contenteront d’une séance de lecture du dernier polar dans le hamac au fond du jardin. Et les plus ingénieuses profiteront du fait que tout le monde est occupé ailleurs pour pouvoir enfin squatter la seule douche de la maison, rester des heures sous l’eau, se shampooiner avec volupté et s’enduire d’huile scintillante au monoï, pour rattraper enfin toutes ces fois où on les a extirpées de la salle de bain sous prétexte que y’en a encore cinq qui attendent, là !

Répartition des lits
D’abord, on case les couples. Deux par ci, deux par là, et encore deux là-haut. Le reste de la troupe devra se contenter des lits qui restent. Celui qui ronfle trop fort sera exilé d’office dans la pièce la plus reculée qui soit. Les garçons galants laissent les filles célibataires choisir leur lit, et s’entassent dans les autres chambres. On fait gaffe à ne pas mélanger les personnes qui sont légèrement en froid suite à un petit flirt avorté, ou au contraire, on n’hésite pas, pour le côté pratique, à en réunir deux qui ont vécu une petite histoire ensemble et sont restés en bon terme. On chouchoute celle qui est enceinte en lui offrant le meilleur lit, avec le matelas dur juste comme il faut. On choisit stratégique, pour avoir la vue sur la piscine, ou la chambre près de la salle de bain (celles qui font pipi trois fois par nuit comprendront l’allusion). Les couche-tôt auront pris soin d’emporter des boules Quiès, et les couche-tard apprendront à chuchotter et à rire moins fort à partir d’une certaine heure, et ce malgré le nombre astronomique de Ricard ingurgités depuis l’heure de l’apéro.


Pfffff, les vacances entre potes, c’est pas de tout repos, en fin de compte. Mais le plus dur, quand on part entre copains, c’est de pouvoir revenir en étant toujours copains. Une fois qu’on a résisté à ce genre de test, on sait que oui, on peut parler d’amitié. Vous faites quoi, vous, pour le pont du 15 août ?

(Article posté le 20 juillet 2006).

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Commentaires
M
merci ! j'adore ! ça peut aussi s'appliquer à la famille ! continuez vos articles je me régale !
F
La conclusion des vacances de l'année dernière : "Tu pars en vacances avec des amis, tu reviens avec des gens."
L
Toujours un plaisir de lire tes billets... et si je ne bossais pas TOUT le temps... je me dis que oui... comme les autres... ca donne envie de partir avec la troupe! ;-)
A
cet article est super. Mais tout ses déboires donnent quand même envie de partir avec eux :)
M
cet article....résume mes vacances en Espagne.!<br /> Une villa, un psicines, 10 amis réunis. <br /> <br /> Bilan: quelques engueulades mais bcp de rigolades et une solide amitié confirmée :-)
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