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Gin Fizz
23 février 2009

Service (mal) compris

pourboireJ’ai beau être une fille bien sous tous rapports (y’en a un seul qui moufte à ce sujet, ça va très mal se passer), il y a vraiment un domaine où je me trouve godiche au possible : toutes ces histoires de pourboires me fatiguent au plus haut point. J’en laisse un ? J’en laisse pas ? Et si oui, combien ? Et comment le faire de façon ni ostentatoire (genre "tenez, pour vous, petit personnel") ni trop discrète (genre raflé en douce par les voisins d’à côté pour payer leur propre conso). Non, franchement, ce truc-là, c’est une affaire à me rendre chèvre.

Oui, je sais. Vous allez me dire "c’est simple : tu donnes quand t’es contente, et tu donnes pas quand t’es pas contente". Ah super, merci. C’est vrai que je pourrais arrêter ce billet ici, du coup. Et aller regarder une série ou deux sur mon ordi au lieu de m’enquiquiner la vie à écrire des trucs sur ce blog. C’est vrai. Mais c’est mal me connaître.

Perso, en matière de pourboire, j’ai une échelle de valeur assez relative, totalement basée sur le feeling-power. Par exemple, je donne uniquement au chauffeur de taxi qui ne m’a pas pris la tête tout le trajet à me faire son 36 15 my life ou à me demander sur un ton niais si « alors on est sortie, ce soir ? » (non non, la robe de soirée et le maquillage de pouffiasse, c’est juste pour aller louer un dvd). Parce que moi, j’aime bien être peinarde dans un taxi, regarder la rue défiler en repensant à ma soirée, ou envoyer un sms de débrief à Meilleure Amie.
En revanche, si faut faire la moitié du boulot à la place du mec, lui indiquer le trajet par le menu (alors que même le GPS le lui dit, de ‘tourner à droite’) ou lui conter fleurette pour lui faire passer le temps, merci bien, mais moi, je prends le bus, c’est moins cher. A ce rythme-là, faudra bientôt passer soi-même en cuisine au resto pour se faire cuire son propre steak bleu ou à point.

Dans les salons de coiffure, en revanche, c’est une autre paire de manches. Et mon ‘feeling-power’, je m’assois dessus, direct. Parce que là, bêtement, je me sens obligée de donner un petit quelque chose à la pauvre fille qui vient de batailler deux heures quarante avec mes cheveux pour leur donner un doux reflet blond californien (même si j’ai juste envie de pleurer en voyant le résultat merdique), ou bien à celle qui s’est acharnée des plombes le séchoir à la main (et la goutte au front) pour me faire le brushing de Jenifer Aniston (elle a eu chaud – très chaud – je peux le sentir d’ici. Et il n’est que 12h45, dommage pour les clients suivants). Je suis d’un con, des fois, je le sais bien. Je sais aussi que je ne remettrai jamais les pieds dans ce salon de coiffure, mais ça…

Je suis d’un con, certes. Mais j’ai observé un peu les gens qui m’entourent, et en matière de pourboires, on ne peut pas dire que je puisse compter sur eux pour me servir d’exemple à suivre. Si vous voulez mon avis, eux aussi sont complètement paumés sur le sujet.
Dans le genre cigale, j’ai une amie qui peut laisser 2 euros de pourboire juste pour un café commandé, qui a coûté lui 1,30 euros. Elle fait ensuite des yeux tout éberlués quand son banquier lui apprend qu’elle est dans le rouge dès le 12 du mois. Rafraîchissant, comme attitude.

D’autres, en revanche, ne laissent jamais le moindre centime, contents ou pas contents, parce que « c’est déjà suffisamment cher comme ça », « il/elle a déjà un salaire, non ? », « est-ce que moi je demande un pourliche quand je fais les photocopies ? Bon. ». Ah ouais, d’accord. Mais dans ce cas, faudra pas venir s’étonner ensuite si les serveurs mettent des plombes à servir un Orangina et si les coiffeurs qui loupent les balayages blonds californiens s’en tamponnent comme de leur première dent de lait. Puisque de toute façon, au final, ce sera kif-kif pour leur poche. (Ah, oui, évidemment, on pourrait parler du seul sens du travail bien fait par fierté, mais là, tout de suite, j’ai pas trop envie, en fait).

Je sais, j’ai des problèmes vraiment existentiels. Et encore, je ne voudrais pas me faire plaindre, mais je vous laisse imaginer ce qui arrive quand je cumule dans la même journée visite chez le coiffeur, virée au bar, resto entre potes ET rentrage en taxi. Ca s’agite tellement dans mes petits neurones que ça frôle la rupture d’anévrisme direct. Dur, quoi.
Allo Docteur Derek ? J'ai vraiment très mal à la tête, vous pouvez m'auscultez ? (Et puis après, on ira boire un verre.)

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16 février 2009

Laisse-moi zoum zoum zem, dans ma Benz Benz Benz

limo_2"Ce qui est pénible, dans nos dures vies de blogueuses jet-setteuses over-influentes, c’est qu’au bout d’un moment, on tourne un peu en rond. Les invitations aux quatre coins de Paris, le champagne, les cocktails à base de macarons, c’est bien mignon, mais ça lasse vite. Et le renouveau ? Et l'inattendu ? Et l’effet de surprise, bordel ? A quand un truc qu’on n’a pas déjà fait quinze fois cette année ? Moi, je m’ennuie sévèrement. Si c’est ça, être blogueuse de la hype, je démissionne."

Journal d’une pétasse, Editions Jmelapètegravos, Paris, 2009.


Evidemment, si je pensais un seul mot des quelques lignes écrites plus haut, vous seriez en droit de me cracher dessus. Evidemment. Mais comme nous sommes entre gens civilisés, aimant (à peu près tous) le second degré, vous n’allez pas. (Et aussi parce que j’ai mis ma belle robe en soie qui coûte une blinde en pressing).
A la place, je vais plutôt vous raconter comment je me suis retrouvée la semaine dernière le cul posé dans une limousine bling-bling à destination de la proche banlieue parisienne.

Un jour, je reçois un mail qui me demande (en substance) « ça vous dit d’aller faire du shopping chez les grandes marques chics à prix bradés, avec bons de réduction, et voyage aller-retour arrosé au champagne en limousine grand confort klaxon intégré ? ».
Heu… attends, je réfléchis deux secondes.

Du coup, j’ai regardé mon calendrier de bureau, j’ai vu que ce jour-là était prévu normalement la réunion trimestrielle des fournisseurs section "collecte des données et archivages des dossiers", que Jéjé-bogosse du service juridique était encore en congés, et qu’il y avait des moules-frites à la cantine. Ben ça n’a pas fait un pli. J’ai bigophoné à qui de droit en disant « chef, je prends ma journée », et roulez roulez, petits bolides, j’ai répondu présente à l’appel du peuple. C’est que j’ai le sens du sacrifice, moi, que voulez-vous ?

Rendez-vous devant l’Hôtel du Crillon. Déjà, ça déconne pas. Faut dire en même temps que venir se faire pêcher en limousine au fin fond du 18ème arrondissement, ça aurait été pour le moins décalé et conceptuel, comme truc.
Après les salamaleks traditionnels avec les organisatrices et les journalistes présentes, nous grimpons dans la voiture réservée aux blogueuses. Nous sommes trois, Alexiane, Violette, et moi, et la limo toute entière nous appartient, depuis son ciel kitch en diodes colorées jusqu’à son sol en moquette-moumoutte sombre.

Quoi ? Des photos, vous dîtes ? Ah ben le problème, c’est que j’en ai quatre, et sur deux d’entre elles, y’a une nana qui montre involontairement sa culotte. Et je la connais, elle serait capable de m’en vouloir si je les diffusais ici. Alors y’aura que de la photo bâclée et puis c’est tout. (Et ne vous pâmez pas trop, les verres, c’est même pas du cristal).

limobar_limo

Quarante minutes plus tard, nous voilà arrivées à la Vallée Village, là ousk’on doit faire notre shopping tendance. A l’ouverture des portes, on s’est demandé si le chauffeur ne s’était pas planté de lieu, et ne nous aurait pas larguées à EuroDisney par mégarde, vu que le shopping center et le pays de Mickey sont dans le même coin de Navarre. (Auquel cas, soyons clairs, c’est pas la peine de frimer au volant d’une limo si c’est pour même pas savoir écouter un GPS, franchement).

En fait, après vérification que Pluto ne traînait vraiment pas dans les parages, non, on était bien au bon endroit. La Vallée Village, c’est croquignolet comme Wisteria Lane* en plus petit et sans jardins pelousés. Allées impeccables, coloris pastel, toits en tuiles, pas de graffitis ou de moches panneaux publicitaires. Toutes les baraques abritent chacune une marque branchouille, centre commercial à ciel ouvert, où quand il pleut, t’es un peu dans la merde parce qu’ils ont pas pensé aux stores géants.

Là encore, je vous aurais bien pris une photo, mais j’étais en train de régler mon appareil quand un drôle de monsieur en uniforme m’a fait « lé-lé-la, on ne prend pas de photo s’il vous plait ». Ah ouais d’accord. Moi, je veux bien qu’on m’envoie faire des reportages in situ et tout, mais tant qu’à faire, envoyez-moi dans des endroits qui VEULENT communiquer, parce que là, si vous voulez…

Ni une, ni deux, j’ai rangé mon appareil et fait ce que j’avais de mieux à faire sur place : essayer des fringues. Et pour ça, y’a pas à dire, je m’y connais.

« Mais tout ça pour quoi, finalement ? » que vous vous demandez judicieusement au fond de vos fauteuils, après cette lecture pour le moins passionnante. Tout ça pour promouvoir un nouveau service de package tout compris pour faire son shopping en amoureux ou entre copines, avec transport en limo et chèques cadeau à dépenser dans les boutiques de la Vallée Village.
Bon, si vous voulez mon avis, vu le coût de la bestiole (à partir de 750 boules quand même), la copine risque de préférer nettement la partie shopping et de se dire que son mec s’est fait un petit cadeau perso avec le coup de la bagnole bling-bling. Et puis n’espérez pas faire des cabrioles coquines durant le trajet. Déjà, parce que le trajet est court (mais je ne suis pas là pour juger vos performances), deuzio, parce que ça colle vite le mal de mer d’être dans un grand véhicule comme ça qui tangue un peu, et tertiotrimo, parce que le chauffeur entend tout ce qu’il se passe, même s’il est « tenu au secret professionnel ».

Ouais, ok, tout ça, c’est bien joli, mais y’a quand même une sacrée faute professionnelle, dans le trip "Pretty Woman" qui nous a été offert.
Le Richard Gere, … il est passé où, bordel ?

* La ville des Desperate Housewive

14 février 2009

Point break

coeur_1Bon. Où est-ce qu’on en était, déjà ? Ah oui.*

On entre tous les deux dans le fast-food. Il sort son portefeuille Waïkiki et me demande généreusement ce qui me ferait plaisir. Je murmure un vague truc, persuadée que vu les circonstances, je ne devrais même pas accepter de déjeuner avec lui, et encore moins de le laisser payer. On s’attable face à face, échangeant des banalités sans nom sur la pluie, le beau temps, et le taux de sel dans les frites.

Allez, il faut que je me lance. Il faut que je lui parle, que je lui dise que je n’ai pas envie d’être avec lui, peu importe les raisons. Mon joli speech imaginaire de tout à l’heure semble bien difficile à cracher, d’un coup. Et ce n’est pas parce que j’ai la bouche pleine, puisque je chipote du bout des doigts mes nuggets de poulet, sans grand appétit.

Aaaaah, berdol di mierda, il est là, devant moi, avec sa petite gueule d’ange, à me faire des sourires pleins de fossettes et à me demander si je veux un milkshake vanille, et moi, je ne cesse de me répéter que c’est un monstre pervers et cruel pour ne pas succomber à son charme.
Peu à peu, je me mure dans un silence atroce, faisant mine d’observer avec intérêt la plante artificielle sur ma gauche. Derrière moi, la porte des toilettes fait un bruit d’harmonica en fin de vie du plus bel effet. La situation est d’un romantisme insoutenable pour les plus prudes d’entre nous, notez.

B. ne perd pourtant pas de vue son objectif, qui est de me sortir le grand jeu aujourd’hui, et de m’inviter AUSSI au cinoche. Il doit se dire que vu mon débit de parole, à peu près aussi élevé que celui de Paris Hilton à une conférence sur l’altermondialisme, autant aller se mater un bon film dans le noir, au moins, on n’aura pas tout perdu.

Moi, cruche dans toute ma splendeur, je reste plantée là, à ne pas piper mot. Ni pour dire ce que je suis venue dire au départ, ni pour refuser le ciné en bloc. Rien. Que dalle. Une demeurée parfaite. Seule au fond du ventre, une petite boule commence à pointer son nez, me rassurant – si besoin était – sur le fait que la situation est clairement en train de se barrer en cacahuète complet.

En bon gentleman qui veut arriver à ses fins, B. a même déjà choisi le film. Un truc à base de crinolines, de perruques poudrées et de temps jadis, que jamais de la vie un mec normalement constitué n’aurait suggéré de lui-même d’aller voir. Mes bonnes résolutions de rupture express reprennent de la vigueur. Ce type est louche, c’est évident : opter pour un navet à l’eau de rose alors que Harrison Ford et son flingue jouent dans la salle d’à côté, c’est du cachalot sous gravillons puissance douze ou je ne m’y connais pas !

« C’est pas trop mon truc, mais je pensais que t’aurais envie de le voir, alors bon… », qu’il me sort, ce niais. Ben nous voilà bien, il joue au gentil, maintenant. Une fois de plus, je me la boucle, et m’assoit en silence dans la salle obscure.

Evidemment, je ne vous fais pas de dessin. Un ciné, deux ados, l’obscurité, tout ça, tout ça. Sitôt les bandes annonces commencées, B. m’enlace par l’épaule, et m’attire à lui pour m’embrasser.
C’est là, au pied du mur, que je choisis de raconter le bobard le plus merdique de ma courte carrière d’amoureuse d’alors : « non, mais en fait, je suis désolée, mais en fait, j’ai déjà un copain, et en fait, samedi, je m’étais engueulée avec lui, et c’est pour ça que en fait, avec toi, bon... mais donc, en fait, on est à nouveau ensemble, et en fait… voilà ».
Tout ça débité d’un trait sur un ton plaintif, en fixant résolument un point imaginaire sur le siège de devant pour ne surtout pas croiser son regard qui se décompose en direct. Ben tu m’étonnes, aussi. Il doit être en train de calculer rapidos le prix du menu Big Mac et de la place de ciné tarif jeune, ou de me traiter de garce. Voire les deux (ce qui serait fort envisageable).

Il retire son bras, regarde dans le vague. Je me sens minable, mais au moins, j’ai fait ce que j’avais à faire (oui, oh, on se raccroche aux branches qu’on peut, hein). Puis, au bout de dix minutes d’un silence poignant : « Bon, ben on va p’tet changer de film, du coup… ».

J'ai pas trop compris si le « du coup » signifiait plutôt « comme j’ai plus trop envie de te faire plaisir, allons voir Harrison », ou plutôt « comme on ne va pas passer l’heure à se galocher, allons voir un film d’action ». Mais j’ai pas osé demander, bizarrement.

On a vu Harrison, on n’a plus échangé un mot ou presque, il a filé juste après le film, et je suis bien la dernière à pouvoir l’en blâmer. Mais au moins, dans ma tête, ce « petit con de dragueur » n’avait pas eu le dernier mot avec moi.


Quelques mois plus tard, j’ai appris que ma copine F. qui avait déblatéré comme une folle sur B. était en fait raide dingue de lui, et jalouse à crever de ne pas avoir été son ‘élue’ le soir de sa fête d’anniversaire. Quant à B., il devait culminer à trois gentilles conquêtes avant « nous », et avait finalement beaucoup du profil ‘petit copain idéal’ dont on rêve à quinze ans.
Bilan des courses : une amourette zéro, une copine rayée de la liste, et une réputation d’enfer dans le lycée de B., forcément. Jackpot, quoi.

« Copine » mon œil, oui. With friends like that, who needs enemies ?


* Oui bah, pour ceux qui viennent ici tous les quinze jours, faudra vous taper les archives. Et ce sera un zéro pointé pour la fidélité et la régularité du lectorat. Que je ne vous y reprenne pas.

13 février 2009

Désenchantée

coeur_3Previously


J’arrive au lycée lundi matin avec un sourire de niaise calligraphié sur la tronche. Love is in the air, oh happy day, la vie en rose, et compagnie. Même le premier cours de maths de la matinée ne me fout pas le bourdon, alors qu’habituellement, je suis loin d’être fraîche comme une fleur pour faire des équations à la con. L’amûûûr, quoi.

L'amûûûr, oui... jusqu’à ce que je debriefe avec ma copine J.
Qui a parlé avec F. (F. étant la fille chez qui nous avons rencontré nos deux nouveaux loverboys, pour ceux qui ne suivent plus)(Tsss).
F. qui lui aurait raconté un tas de saloperies sur B. (mon nouvel amoureux, donc) (toutes ces initiales, ça me file le tournis, on se croirait dans un épisode de Gossip Girl) : que c’est un petit con, un mec pas fiable, un dragouilleur de bas étage qui ne cherche qu’à ajouter une conquête à son palmarès déjà long comme une cérémonie des Victoires de la Musique présentée par Drucker (autant dire interminable). En gros, que je suis bien mal tombée, et que je ferais mieux de tout stopper là.

Beurrggllll. En fond sonore, la musique déraille. Mon joli petit film rose tout mignon et cucu à souhait vient de se prendre une sacrée rouste. Quid du vrai, quid du bidon ? Dans le doute, je décide de faire confiance à celles que je connais depuis plus de vingt-quatre heures, et met mentalement un terme à la love-story la plus courte de mon existence.

Reste à aller annoncer la nouvelle au gugusse.

Mercredi midi. Je l’attends de pied ferme devant le MacDo, comme convenu. Je répète dans ma tête le film qui DEVRAIT normalement se dérouler : il arrive, je lui lance un regard méprisant, il hausse les sourcils, je lui déballe mon speech, que je sais tout de ses intentions minables et qu’il n’aura pas l’honnnnnneurrrr (bien appuyer les syllabes, surtout) de passer ne serait-ce qu’une seconde de plus avec moi, je tourne les talons dans un grand mouvement de cheveux majestueux à la L'Oréal style, il m’attrape le bras, je me dégage, il vacille, tombe à mes pieds, me supplie de lui accorder mon pardon, hurle, pleure... ... ouais, bon, ok, il pleure pas, mais presque, quoi.

Bon. En fait, il se pointe avec cinq minutes de retard, une jolie rose dans la main, et un sourire timide de mec qui n’a pas tant l’habitude que ça des rendez-vous amoureux. Il m’embrasse au coin des lèvres. Intérieurement, je fonds. Mes résolutions aussi.

… Les emmerdes ne font que commencer.

(A suivre…)
(Oh la la, mais c’est plus suspensifiant que la vie de Jack Bauer, ce blog !)
(En vrai, c’est parce que j’ai pas encore eu le temps de tout écrire, mais vous gardez ça pour vous, ok ?)

12 février 2009

Pour un flirt avec toi

love_1Vous commencez à le savoir, la guimauve, c’est pas mon truc. (« Ah ouais ? Sérieusement ? », que j’entends, dans le fond. Ca fait plaisir de voir qu’il y en a qui suivent, j’vous jure). En cette période de Saint-Valentin sirupeuse à souhait, j’ai préféré vous ressortir de derrière les fagots une mignonne petite histoire d’amour loupée dans les grandes largeurs, à cause de la mauvaise influence d’une « copine » de l’époque (mais en fait, copine que dalle).

Années collège ou lycée (j’ai la mémoire qui flanche, j’me souviens plus très bien), période des petits mots écrits au stylo rose sur les agendas, des premiers flirts et des boums, qu’il ne faut déjà plus appeler « boums », mais « soirées », nettement plus chic.

Ce soir, c’est l’anniversaire de F., qui est inscrite au lycée voisin du nôtre. Cool, on va pouvoir rencontrer de nouvelles têtes. Oui, parce que baver sur les Terminales qui ne nous jettent même pas un œil, ça va bien deux minutes, mais on n’est pas là pour rigoler, non plus.
Je vous la fais courte (sinon, on est encore là demain, et je sais pas pour vous, mais moi, j’ai compet' de lancers de noyaux de cerises, alors bon) : ma copine J. rencontre L., je rencontre B.
Chabadabada dans un grand champ de fleurs, amour fou au bout de … quoi… 15 minutes, on ira où tu voudras quand tu voudras, etc. (On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans, ou presque). Bref, ze bonheur. Et tout ça en une soirée. (C’était vachement simple à cet âge, quand même, quand on y repense, non ?).

Lendemain, dimanche. Attente fébrile du coup de téléphone qui fixera le rendez-vous des retrouvailles en tête-à-tête. Impossible de me concentrer sur mes devoirs de maths. Et puis franchement, Pythagore, qu’est-ce que je m’en fous, là, tout de suite, si vous saviez ? Je tourne comme un lion en cage, assassine mentalement toutes les personnes de ma famille ayant le malheur de monopoliser la ligne ne serait-ce que cinq minutes, quand soudain… (suspense insoutenable)… driiiiiing ! Pas de portable à l’époque, je dois me farcir les communications les plus privées de ma life en plein dans l’entrée de l’appart familial, au milieu du va et vient et des oreilles qui traînassent.

       -
Oui. Ok. A mercredi. Bisous.

Deux minutes, montre en main. Peu loquace, le mec. Il doit avoir le même problème que moi, niveau téléphone placé en zone non stratégique, et a fait au plus vite. Mais l’essentiel est là, on a rencard. Yihaaaaa. Mercredi midi, devant le MacDo. Et même qu’après, on ira au ciné. Carrément, quoi.

Ah ça... ça partait balèze, hein. Ca aurait très bien pu se finir en 'ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants, un break cabriolet gris métalisé, un golden retriever nommé Derek, un pavillon avec piscine en banlieue ouest, un PEL pour chacun des gosses et un crédit sur le dos pour trente ans'.

Sauf que non. Pas trop.

(A suivre...)

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3 février 2009

La salsa des démons

salsa_1Je suis une fille à l’humeur et aux envies changeantes. Et pourtant, depuis près de deux ans, je m’accroche comme un bulot à son rocher à mes cours de salsa, et me pousse aux fesses toutes les semaines pour aller enchaîner les passes (ne vous énervez pas comme ça, c’est le nom donné aux figures) sur la musique caliente. Hop, un sombrero doble. Zou, une enchufla. Olé, un ochente-y-quatro complicado.

Sauf que, caliente caliente… En fait, ça dépend, quand même. Parce que parfois, on rencontre des spécimens étranges, à ces cours-là. En vrac :

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Celui qu’on a du inscrire au cours de force, tellement ça a l’air de lui faire plaisir d’être là, rien qu’à voir sa tronche impassible de garde républicain de la Queen Mother.
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Celui à qui on a répété depuis le début « c’est l’homme qui mène la danse » et pour qui c’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. C’est plus de la salsa, à ce stade, c’est l’armée. Sir, yes sir !
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Celui qui se la joue lover à deux balles en roulant des hanches, alors que bon… franchement… désolée, mais… sérieusement… non, quoi. Non. J’insiste.
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Celui qui sue à grosses gouttes, s’éponge le front avec les paluches… avant de délicatement les poser sur notre chemisier en soie sauvage pour réaliser la prochaine figure.
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Celui qui suit apparemment des cours pour préparer la prochaine saison de « Incroyable Talent » sur M6, et qu’est pas là pour déconner, bordel.
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Celui qui mesure 1m12 les bras levés sur un tabouret (qui m’arrive donc au niveau de la poitrine, hein), et qui profite régulièrement d’une belle vue sur l’étiquette de taille de mon soutif parce qu’il s’obstine à rester collé dans mes pattes et à ne pas respecter mon espace vital.
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Celui qui pue tellement de la gueule qu’on pourrait parier qu’il a bouffé du Shéba à midi. (Je serais lui, je collerais un procès à sa cantine de bureau. Scandaleux, cette affaire).
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Celui qui porte un pull en cachemire tellement doux que ça donne envie d’aller fourrer son nez dessus en ronronnant comme un chat. (On est d’accord, ça ne se fait pas) (Du moins, attendons de nous connaître un peu).
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Celui qui foire systématiquement la passe, mais garde le sourire et fait qu’au moins, avec lui, on n’a pas l’impression d’être à un casting pour High School Musical où tout le monde serait tendu du string.
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Celui qui nous fait systématiquement foirer la passe, parce qu’il est trop beau trop craquant et qu’on en oublie de compter les temps, mais qui garde un air impénétrable sur la tronche en toute circonstance (le con).
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Celui qui joue au prof en exécutant les pas avant même que la démonstration n’aie eu lieu en live, genre « laisse-toi faire cocotte, j’vais t’apprendre, moi ». (Et tu veux que je te paye un cours particulier, aussi, tant qu’on y est ?)
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Celui qui agrippe sa partenaire comme un colis prêt à être expédié en fret postal : aucune douceur, aucune humanité. Juste des danseuses à la chaîne. Hop, suivante !
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Celui qui tient absolument à ce qu’on le regarde dans les yeux, alors qu’il est aussi appétissant qu’un apéricube au roquefort périmé.
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Celui qui joue sur le côté sensuel de la salsa pour glisser innocemment au passage une petite main sur les fesses ou une autre qui effleure la poitrine, genre « j’l’ai vraiment pas fait exprès, mademoiselle, c’est la danse qui veut ça ». (Et ma main dans ta gueule, c’est la danse aussi, peut-être ?)

Et puis tous ceux qui sont là juste pour passer un bon moment, apprendre à maîtriser trois ou quatre pas de base et échanger quelques sourires de bonne humeur. Mes préférés. Mais ils sont bien planqués, les fourbes.



Et dire que quelque part, peut-être, un type de mon cours de salsa est en train de dresser sur son blog la liste des portraits-type de danseuses qu’il rencontre régulièrement, et que pour décrire les filles comme moi, il choisit les mots « grandes gigues un peu coincées du popotin qui refusent de se laisser guider mais qui y mettent quand même toute leur bonne volonté ».

Oui. Bon. Disons simplement que, certes, j’ai le rythme dans le sang, mais que j’ai aussi quelques problèmes de circulation.

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