Quand San Francisco s'embrume, part. 2 (Road Trip #7)
Maxime Le Forestier parlait en connaissance de cause : quand San Francisco s'embrume, j'aime autant vous dire que c'est pas trop la peine d'espérer voir le fameux Golden Gate. Ce qui arrive à peu près quatre jours sur cinq, si j'en crois les habitants du coin. Pour le coup, on était bien naïf de penser qu'il nous suffirait d'aller piquer un sprint en bord d'océan pour apercevoir le géant de fer rouge dans toute sa splendeur. Hé oui, même par grand ciel bleu, le climat de la ville est tellement bien fichu (hum...) que le fameux brouillard s'agrippe en bandeaux nuageux le long de la skyline, et emporte avec lui toute chance d'avoir un panorama à peu près dégagé.
Chou blanc, donc, pour la jolie photo-carte postale du pont mythique, que nous n'avons aperçu que de très loin (et encore, faut avoir le nez dessus). Pourtant, de l'autre côté de la baie, le concurrent direct, le Oakland Bay Bridge, nous nargue de toute sa carcasse argentée sur fond de ciel pur. Autant le savoir, à San Francisco, chaque quartier dispose de son micro-climat, et on peut passer du t-shirt au k-way en quelques miles à pied.
Vexés de ne pas avoir vu l'emblème de la ville, nous grimpons au sommet du De Young Museum, situé dans le Golden Gate Park. Là-haut, un observatoire à 360° bardé de murs en verre offre un joli panorama, malgré le temps brumeux (j'vous ai déjà parlé du brouillard à San Francisco ?). Bon plan, car la belle vue est totalement gratuite, même si vous n'avez pas payé l'entrée au musée en question.
Nous repartons ensuite pour notre "quadrillage" de ville à pied, à la découverte plus complète des quartiers jugés intriguants, sans oublier un petit tour en cable car, histoire de dire que.
Pour prendre de la hauteur, nous grimpons au sommet de la Coit Tower (oui, vous avez le droit de rire de ce nom ridicule, ça nous a bien fait la journée, à nous), un bâtiment en forme de vague lance à incendie, érigée par une admiratrice des soldats du feu, en leur hommage. Déception : d'en haut, la vue est toujours brouillée vers le pont (j'vous ai déjà parlé du brou... ah oui, pardon !), et moins spectaculaire que prévu, mais elle propose un beau panorama de la fameuse Skyline de la ville.
C'est surtout en bas de la tour que nous découvrons un petit coin ravissant : les Fulbert Stairs, bordés de jolis pavillons perdus dans la verdure, grimpent à flanc de colline. On se croirait à la campagne, c'est calme et reposant, et les chats y gambadent en toute sérénité. Un petit coup de coeur personnel, vraiment !
Dans un autre genre, mention +++ également au quartier de Mission, concentration historique de la population hispanique, qui a gardé un style plus populaire et moins "bonbon coloré" que les zones avoisinantes. Ici, des dizaines de rues sont entièrement recouvertes d'oeuvres plus ou moins artistiques, et nous ne nous sommes pas privés de les mitrailler, pour le plaisir des jolies couleurs. (ici, les oeuvres de Clarion Street).
Je vous passe la visite classique vers les rues commerçantes de Union Square et Market Street (j'ai été super sage) et le passage obligé à l'Apple Store (j'ai été moins super sage). Nous avions également prévu d'aller passer un petit moment à Sausalito, de l'autre côté du pont, mais le temps nous a évidemment cruellement manqué...
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Ainsi s'achève notre super road-trip américain, qui nous aura fait traverser, trois semaines durant, des paysages tous plus somptueux les uns que les autres. Un parcours très long à préparer, assez fatiguant à vivre : changer d'hôtel chaque soir ou presque, ne jamais défaire sa valise, enchaîner les miles jour après jour (3 000 au compteur, soit près de 5 000 kilomètres) et faire de sa voiture sa deuxième maison. Mais au bout du compte, un périple incroyable, qui restera indéniablement l'un des plus beaux voyages effectués à ce jour. J'espère simplement, avec ces quelques nombreux billets, vous avoir donné, à vous aussi, envie d'y (re)partir très vite !