Comme avant dans mes rêves d'enfant
S'il fallait une preuve que les blogs peuvent encore apporter de belles surprises, au delà de leur aspect parfois un peu trop commercial et publicitaire, en voici une :
Il y a presque six ans de ça, alors que je commençais tout juste à écrire ici (pfouuu, on n'est pas tout jeunes, mes amis, c'est moi qui vous le dit), je lançais une bouteille à la mer pour tenter de retrouver un livre de mon enfance qui m'était cher, mais qui avait fini par disparaître, de déménagement en tri intensif, faute de place dans la bibliothèque. Apparemment, je n'étais pas la seule à avoir la nostalgie de ce livre et à avoir été marquée par les histoires de cette souris architecte (je crois que ma vocation râtée vient de là, en fait), si j'en crois les nombreux commentaires et mails que j'ai reçus, régulièrement, depuis la publication de cet article.
Beaucoup m'ont écrit avoir de beaux souvenirs de cet ouvrage introuvable, certaines personnes qui avaient un exemplaire en ont même scanné les pages pour les partager avec tous ces lecteurs frustrés du passé. Un ami virtuel de l'époque avait d'ailleurs fini par remettre la main sur la version anglaise de la chose, sans pour autant parvenir, malgré les recherches, à retrouver un exemplaire de MA version d'enfance, en français dans le texte. Dame Souris s'était bel et bien fait la malle, et la maison d'édition n'avait pas du tout l'intention de rééditer l'ouvrage.
Et puis un jour de janvier dernier, je reçois ce mail, qui me dit en substance :
"Bonjour, je suis bouquiniste à (petit village de l'Aude) et j'ai actuellement en stock le livre que vous semblez chercher. Je peux vous l'envoyer si vous êtes intéressée".
Bah tu m'étonnes Elton, que je suis intéressée ! Depuis le temps ! Ni une, ni deux, je réponds au message, et l'affaire est entendue.
Quelques jours plus tard arrivait par la Poste mon cher et précieux livre. Bien sûr, la nostalgie engrangée durant toutes ces années avait embelli ce livre, peut-être plus qu'il ne le méritait. Sans doute, la frustration de ne pas pouvoir le feuilleter pendant si longtemps m'avait fait oublier que mes goûts d'enfant n'étaient plus mes goûts d'aujourd'hui. Et pourtant, malgré ces infimes déceptions, tourner les pages de Dame Souris et revoir toutes ces illustrations qui ont marqué ma jeunesse m'a presque tiré quelques larmes (presque, j'ai dit) (rhhhoooo).
Ce livre-là restera, vous pouvez en être certains, en lieu sûr dans ma bibliothèque d'adulte, attendant patiemment que mes propres enfants soient en âge de le lire et - qui sait - de l'apprécier à leur tour. Et il rejoint la petite liste des objets précieusement conservés, qui me fera un jour radoter sur le ton du "tu sais, quand maman avait ton âge...".