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Gin Fizz
9 juillet 2007

Fille perdue, cheveux fous

cheveux_1Hé dis donc. Plus d’un an que je vous raconte ma life, et je m’aperçois que je ne vous ai encore jamais parlé de mes cheveux. Je sais, c’est complètement dingue. On va réparer ça tout de suite d’ailleurs, parce que je ne supporte pas l’idée de vous laisser un jour de plus dans l’ignorance la plus complète à propos d’un sujet aussi primordial.

En même temps, rassurez-vous, ça va être assez vite fait : mes cheveux, c’est la cata. Voilà. Je crois qu’on peut difficilement faire plus clair.

Je pars évidemment du principe qu’on n’est jamais content de ce qu’on a, bien sûr. Je ne vois pas pourquoi je dérogerais à la règle, ça se saurait si j’étais une fille conciliante. Mais là, quand même, je trouve que cette pétasse de Dame Nature s’est particulièrement foutue de ma gueule.

Je voudrais qu’on m’explique pourquoi il existe dans ce monde des filles qui peuvent se laver les cheveux, les laisser sécher à l’air libre, et ressembler à un truc pas trop mal en finalement assez peu d’efforts, et pourquoi, moi, quand je le fais, je me retrouve avec sur la tête un truc qui ressemble au mieux à une ruche, au pire à la perruque de Louis XVI un lendemain de bal trop arrosé.

Je voudrais aussi qu’on m’explique, du coup, pourquoi ces petits cons de cheveux refusent de se laisser boucler en douceur – puisqu’apparemment, ils aiment bien ça – quand j’ai la patience de les "sèche-cheveuter" moi-même au diffuseur. Mais non. Là encore, rien à faire. Je n’arrive qu’à obtenir l’aspect de longs spaghettis vaguement ondulés. A défaut de ruche, je me tape les oreilles d’épagneul breton. Très bof.

Du coup, grands moyens, j’ai investi dans le sèche-cheveux lissant. Et ça, j’vous raconte pas, c’est franchement top. Ca prend trois quarts d’heure, c’est chiant comme la pluie à faire, mais ça fait un beau brushing, qui dure bien… pfffffiouuuu… dix bonnes minutes. Ouaiiiis, fête du slip ! Tout juste le temps d’admirer le boulot.  Après, zou, les pointes rebiquent et les boucles raboulent. Et on est super content de s’être niqué le bras à tenir son sèche-cheveux de quinze tonnes pendant tout ce temps, pour un truc qui ne ressemble une fois de plus à rien. Ou en tout cas, sûrement pas à ce pour quoi on s’est donné ce mal de chien.

L’autre problème, c’est que pendant les vacances, ça devient complètement crétin de se servir d’un sèche-cheveux. Déjà qu’on passe le tiers de sa journée à se tartiner de crème solaire, on ne va peut-être pas perdre encore plus de temps à se lisser les cheveux tous les soirs en rentrant de la plage, si ?
La solution miracle que tous les magazines féminins nous ont dégotées, c’est … tadaaaaam, attention les yeux… « optez pour le look surfeuse ». En gros, on laisse le sel de mer et le vent donner de la matière aux cheveux, et on fait genre on s’en fout de notre look, limite on reste crade des cheveux pendant deux trois jours, même.

Elles ont de l’humour, les rédactrices des magazines féminins, je trouve.

Parce que moi, j’ai testé, l’été dernier, leur bidule de surfeuse-truc, là. C’est vrai que c’est pas moche. De loin. Et sur les photos des magazines. Et puis le jour où on décide de passer au shampoing (parce que bon, faut bien, quand même), on maudit ces nanas sur les huit prochaines générations. Ce truc, ça vous colle un de ces paquets de nœuds à la con sur la tête, j’en chiale encore quand je repense à la douloureuse étape du démêlage. Même mes histoires de poux en colo, c’est de la rigolade, à côté.

Bref, tout ça pour en arriver à la conclusion implacable qu’on est le 9 juillet, que je pars en vacances dans quelques jours, et que comme vous l’aurez noté, j’ai des problèmes existentiels. Parfois, je comprends ce qui est passé par la tête de Britney Spears quand elle s’est rasée le crâne, j’vous jure…
Vous aussi, vous vous prenez la tête avec vos cheveux, comme ça ? (ooooh, quel jeu de mots somptueux,je m’épate toute seule).

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3 avril 2007

Maboule du macaron

macarons_2Il y a eu les dragibus, les car-en-sac et les malabars bi-goût dans la cour de récré. Il y a eu le Nutella à la petite cuillère pendant les soirées entre filles. Il y a eu le chocolat "cœur de nougat" vautrée sur mon canapé devant les séries télé.

Et puis dernièrement, il m’est arrivé un truc de malade mental. Une aventure tellement ouf que j’ose à peine imaginer vous la raconter.

J’ai découvert les macarons Pierre Hermé.
Ouais, je sais, ça fait mal aux yeux rien que de lire cette phrase. Vous devez vous dire « putain, cette nana a une vie trop fabuleuse, c’est incroyable ».
Et pourtant, si… C’est vrai.

Pierre Hermé est désormais mon nouveau dieu vivant. Rien que ça. Il faut dire que jusqu’alors, je n’avais pratiquement jamais goûté de macarons provenant de grandes maisons de pâtisseries réputées. Oui, je réalise bien que ne jamais avoir avalé de macarons autres que ceux de Picard, pour une gourmande de parisienne pure souche, ça craint un max. On peut vivre sans (et ne pas s’en porter plus mal, d’ailleurs, je pense), mais perso, même pas la peine d’espérer faire ma pétasse branchée après un tel aveu. J’ai honte.

J'ai bien du tester une ou deux cochonneries rondes et sucrées de chez Dalloyau, Ladurée ou Fauchon, durant de vagues cocktails ou mariages, mais toujours dans des saveurs classiques à mourir d’ennui. Genre chocolat, café et framboise. Le truc qui fait trop rêver, hein, je ne vous le fais pas dire…

Alors que Pierre… Ah, Pierre… Si vous saviez… Ouh la la… Pfiouuuu…
Pierre ne se contente de vous fourguer des parfums classiques et déjà vus mille et une fois, Pierre innove, Pierre invente, Pierre fait de la création. Je ne vous refais pas le catalogue parce que 1-je ne le connais pas (encore) par cœur, et 2- je ne suis pas (encore ?) son attachée de presse, mais franchement… "chocolat au lait/fruits de la passion", "vanille/huile d’olive", "litchi/rose/framboise", "pistache et griottine"… c’est pas légèrement plus rock’n roll, ça ?

On sent toute la prise de risque, tout le parti pris du créateur, toute l’audace et l’inventivité, tout le poids du chamboulement des codes d’une gourmandise traditionnelle qui s’enferrait dans le classicisme le moins hardi… (A partir de quel stade j’en fais trop ? là ? ah…)

Bon, bref, tout ça pour vous dire, en gros et pour résumer sommairement, que j’ai trouvé ma nouvelle drogue. Chéri, range tes diamants, ton bouquet de roses et ton week-end romantique à Vienne, je ne veux plus que des macarons Pierre Hermé en cadeau. Oui oui, douze kilos, pourquoi ? Comment ça, ça te semble exagéré ? Pffff, mais quel amateur, ce mec…

NDLR : Je tiens à dire pour ma défense que Pierre ne me connaît pas, ne m’a absolument pas demandé d’écrire cet article… mais que s’il veut me remercier en m’offrant mon poids en macarons, je suis joignable tous les samedis midi, devant sa boutique de la rue Bonaparte, juste là, dans la file d’attente.


Quoi, « c’est tout ? ». Ben oui, c’est tout. Ne vous plaignez pas, pour une fois que je fais un billet à peu près court. En même temps, pondre des tartines à propos de macarons, faudrait quand même que je sois bien barrée…

29 mars 2007

Macadam cow-girl

macadam_2J’ai souvent entendu dire que "le bonheur est dans le pré"… Mouais. Alors là, chuis pas très sûre. Excusez-moi les gars, mais perso, j’aurais plutôt tendance à être bien plus à l’aise dans mes baskets au milieu du goudron et des immeubles de la jungle urbaine.
Rhhhooooo, ca va bien, hein. Faites pas cette tête-là, tout de suite. Ca va de soi, que les week-ends au grand air pur et frais de la campagne verdoyante, j’adore. Bien sûr, que trottiner pieds nus dans l’herbe fraîche mouillée de rosée, ça me chatouille les orteils de plaisir. Evidemment, que le gazouillis des moineaux me semblera toujours plus doux à l’oreille que les rhhhouuu-rhhoouuuuuu casse-bonbons des pigeons parisiens en rut.

Oui, mais quand même. Y’a un truc qui coince. La campagne et moi, a priori, on n’est pas super potes. Pourtant, c’est pas faute d’avoir essayé.

Prenons l’exemple du pique-nique. Bon. A la base, l’idée est plutôt bonne, j’admets. Aller s’affaler sur de grandes nappes colorées jetées sur l’herbe, sortir tout un attirail de trucs faciles à manger avec les doigts, déjeuner en position allongée comme au temps des Romains, savourer la convivialité et la bonne humeur de ces moments-là. Très bien, très bien, vous dirai-je.
Hé ben en pratique, je trouve ça assez vite relou, le pique-nique, moi. On ne sait jamais comment poser son verre pour ne pas en foutre partout, on a les doigts qui poissent à cause de la compote qui a fuit dans le sac, la fourchette en plastoque vient de nous claquer entre les mains parce que pas assez solide, et le pain du sandwich est devenu tout mollasse à force d’avoir traîné dans le papier alu. Génial, le truc.
Et encore, c’est sans compter sur ces saloperies d’insectes qui ont décidé de ne plus nous lâcher la grappe sous prétexte que « ça sent bon, par ici ». Parce que vous le savez aussi bien que moi : où que vous vous trouviez, dans n’importe quelle région du globe que vous soyez, à un moment ou un autre, y’a forcément une connasse de fourmi qui viendra mettre le souk en se croyant invitée à la fête, et qui rameutera toute sa clique de copines (et elles sont nombreuses, les biques) pour lui tenir compagnie au bar. Aucune civilité, ces bestioles, je vous dis.

Autre exemple à hurler de rire : la sieste dans le hamac, bercée par le chant des cigales. Ah oui, sur le papier, c’est très joli, on s’y croirait presque. Mais en vrai de vrai, la cigale et son cccrrrrr-cccrrrrr bien sonore, ils ont vite fait de nous tirebouchonner les nerfs, tellement on ne s’entend plus penser. D’ailleurs c’est simple, il suffit qu’elle daigne s’arrêter deux minutes de chanter, la cigale, pour qu’on se mette à guetter le moment où elle recommencera de plus belle. Un cercle vicieux infernal. Topissime, l’ambiance détendue pour la sieste, après ça…

Il faut aussi que je vous avoue un truc bizarre. A la campagne, je ne sais pas pourquoi, mais je redeviens une enfant en un claquement de doigt. Très étrange, ça : alors que je quitte Paris, je suis une jeune femme assurée, dynamique, belle, intelligente, drôle (mais quoiiiiii heuuuuu… laissez-moi rêver deux secondes, merde, c’est trop demander ?), il suffit que je pose le pied à Percahoute-les-Brouettes (au hasard) et j’ai à nouveau huit ans. (Bon, ok… huit ans ET des rides et de la cellulite. Ca va, hein).
Les orages de campagne me font peur, par exemple. Le ciel déchiré par les éclairs, l’écho amplifié du tonnerre, la pluie qui dévale des gouttières dans un raffut infernal. Je trouve ça très beau, mais absolument terrifiant. Alors que chez moi à Paris, « pffffiiiou, vas-y mon pote, gronde et tonne autant que tu veux, m’en fous, même pas mal ».

J’aime pas non plus les bruits que fait une vieille maison de campagne. Tous ces craquements, grincements, couinements, claquements, ça me flanque la chair de poule quand je suis au fond de mon lit, à m’imaginer connement que là, c’est sûr, y’a un mec qui marche sur le toit. « Mais si, c’est évident, je reconnais des bruits de pas sur les tuiles ». Evidemment, l’imagination nocturne étant propice aux délires paranoïaques les plus débiles, je dérive rapidement vers le « il va s’introduire dans la maison par le vasistas, va tous nous égorger dans notre sommeil, ça va se finir en faits divers, je vais faire la Une des journaux et je serai même plus là pour lire ça ». Du grand n’importe quoi en version « régression à trois francs six sous ». Limite si je ne checke pas sous le lit, non plus. Des fois que…

Ah, et puis pour finir, j’aime pas les grosses araignées dégueulasses avec leurs pattes longues et fines. Tout comme je n’aime pas ce proverbe crétin qui dit « araignée du soir, espoir ». Espoir de quoi, franchement ? De se faire piquer un peu moins rapidement que le matin ? Tssss… Et arrêtez de tout confondre, vous aussi, hein. J’ai pas dit que j’avais ‘peur’ des araignées, j’ai dit que j’aimais pas. Nuance (ahem…)

Non, vraiment, mon amour pour la nature a ses limites. Je sais que j’ai définitivement plus l’âme d’une fleur de béton que d’une fleur des champs. Mais y’a quand même une chose de sûre : si vous m’offrez un énorme bouquet de tulipes, de tournesols ou de jonquilles, vous êtes sûr de me faire très plaisir. Comme quoi, c’est pas si compliqué, une fille de la ville…

6 février 2007

Hibernatus

hibernatus_3Certaines personnes vous diront que le bruit qu’ils ont le plus de mal à supporter, ce sont les klaxons enragés des automobilistes parisiens vers 18h. Ou les ping paf boum wiiiiz des jeux vidéos des gosses (ou des ‘moins gosses’, parfois). Ou les tentatives vocales du voisin en train de massacrer "Ne me quitte pas". Ou la voix de crécelle de leur femme (si, certaines personnes le diront, j’en suis sûre).
Moi, en ce moment, c’est le biiiiiiiiip biiiiippp strident de mon radio-réveil qui me fout les boules au plus haut point. Une horreur intégrale, ce truc.

Parce qu’en plus d’interrompre mes séances de body-body avec le sosie en maxi best of de David Beckham qui me masse tendrement le corps tout en me susurrant à l’oreille des mots doux à faire pâlir d’envie les paroliers de Hélène Ségara (quoi, pas crédible ? Oui bah c’est pour ça que ça s’appelle un "rêve", je vous signale), la sonnerie tant redoutée annonce surtout que cette fois, ca y est, plus d’ambiguïté possible, c’est l’heure.
L’heure de s’extirper de la chaleur de sa couette, des bras de son amoureux ou de son pot-de-glue-de-chat, et d’aller affronter le reste du monde. Le froid glacial du carrelage sous les pieds nus. L’hiver qui se traîne en longueur, juste pour signifier qu’il va s’incruster encore un peu. La nuit qui commence à 17h13 et s’arrête à 8h46. Le temps qui joue au yo-yo avec le thermomètre, histoire qu’on piétine devant l’armoire sans savoir comment s’habiller pour aller bosser. Le métro aux néons blafards et aux mines réjouies.

Halte là, moi je dis ! (Je sais, je prends un gros risque). Puisqu’on prétend que la nature est bien faite, faudrait aussi se demander humblement pourquoi elle s’est cassé la nénette à mettre sur pied des concepts qu’on s’obstine à ne pas respecter. L’hibernation, ça vous parle ? Moi, oui. Beaucoup. Je suis du genre à penser que ce machin-là, ça ne devrait pas être réservé qu’aux ours et chauve-souris.
(NDLR : Manque de temps oblige, je n’ai pas pu consulter mon guide « trente millions d’amis » afin de certifier que les chauve-souris hibernent bel et bien. Ceci est donc pure spéculation de ma part. Essayez de ne pas vous arrêter à ce genre de détails, merci).
Parce que bon, faut pas déconner quand même. Pourquoi on vivrait sur le même rythme en été comme en hiver. C’est complètement crétin. Même le soleil l’a pigé, ça, que c’était pas la peine de trop se fouler, de décembre à mars. On pourrait pas l’imiter, un coup, juste pour voir ?

Perso, moi, je voudrais surtout pouvoir dormir plus longtemps sans me dire « merde, merde, j’ai boulot aujourd’hui, j’peux pas… ». C’est usant, vraiment. J’en viens même à jalouser cette pétasse de Belle au Bois Dormant, qui a réussi à pioncer cent ans peinarde sans qu’on vienne lui casser les noix à lui demander des arrêts maladie ou un mot signé de ses parents pour justifier son absence au boulot. Oui, je sais, ça frise le n’importe quoi.

En même temps, j’essaye de relativiser son cas, pour m’éviter de sombrer dans l’envie et la rancune pathologiques. Rien qu’à imaginer le souk qu’a dû être la vie de cette gourde quand elle a daigné relever les paupières, je me marre, tiens. Déjà, j’envisage même pas le répondeur téléphonique saturé de messages agacés, du genre « merde, Aurore, tu fais chier, ça fait trois jours qu’on t’attend pour dîner, ça commence à refroidir… ». Vlan. Comment perdre tous ses potes en passant pour la nana qui ne rappelle jamais personne et qui pose des lapins.
Sans parler de la pile de factures entassées dans la boîte aux lettres, de l’abonnement Free résilié automatiquement depuis belle lurette (terminé, le petit tour sur les blogs le matin avant de se mettre à bosser), ou de la litière du chat devenue une porcherie sans nom (oui, elle avait un chat, la Belle au bois Dormant, vous ne saviez pas ?).
Et puis ok, elle a eu la chance de se faire réveiller par le baiser d’un prince, soit. Mais de là à être obligée d’aller courir devant monsieur le maire et lui pondre une tripotée de lardons dans la foulée (ben si… "ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants". "Beaucoup", c’est au moins quatre ou cinq, non ?).
Sans compter qu’on n’en parle pas dans les bouquins, mais si ça se trouve, son prince, il était moche comme un rat d’égout. Ou il avait une haleine de chacal des bois. Allez savoir ! Pfiouuuuu, pas simple, la life, hein, Aurore ?

Je me rassure comme je peux, parce que je suis sûre d’une chose, c’est que roupiller pendant cent ans, c’est pas à la portée de tout le monde. J’en demande pas tant, remarquez. Mais je me dis que si on pouvait m’oublier pendant une petite semaine, histoire de pouvoir remettre les compteurs de sommeil à zéro et effacer les valises malles XXL que j’ai sous les yeux, ça m’arrangerait.

J’crois que j’ai besoin de vacances, moi. Ca se sent un poil, non ? :)

29 janvier 2007

Et c'est le temps qui court

temps_1Est-ce que la personne qui s’amuse à accélérer le temps pendant les week-ends peut arrêter deux secondes de jouer, s’il vous plait ? Parce que j’voudrais pas avoir l’air de tout ramener à moi, mais ça devient un peu pénible, là, quand même.

Tous les dimanches soirs, je me refais invariablement le même sketch de la fille over-débordée qui n’a pas fait le quart du cinquième de ce qu’elle voulait faire, et dont la "to-do list" reste aussi longue que le ticket de caisse de courses Auchan d’une famille de six mouflets. Pour commencer la semaine avec l’esprit alerte et vif, je vous laisse imaginer, y’a pas mieux.

Je suis perplexe. Comment est-ce matériellement possible que ces deux derniers jours aient compté chacun vingt-quatre heures. Personnellement, je refuse d’y croire. C’est inenvisageable. Donnez-moi des preuves.

Ou alors, je vis dans une faille spacio-temporelle (FSP) ultra sélective, qui me bouffe la moitié de mon week-end, mais me laisse peinarde le reste de la semaine. Et là, forcément, je ne suis pas d’accord. Parce que moi, personne ne m’a demandé mon avis, mais quitte à avoir une FSP sur le dos, j’aimerais autant qu’elle me squatte les lundis et mardis. Juste histoire de faire passer les débuts de semaine plus vite et de me foutre la paix avec mes grasses mat’ du dimanche.

Ca vous fait ça aussi, cette impression délirante que le temps défile à vitesse supersonique quand on aurait envie de le prolonger doucement ? Et à l’inverse, de jouer les prolongations deux fois plus longtemps quand on préfèrerait finir la journée fissa ? Parce qu’entre nous, et complètement au hasard, le lundi à 10h30, la journée parait toujours bien plus looooooongue que le samedi à la même heure.
Alors ? C’est quoi ce souk ? C’est encore Marty McFly* qui a fait mumuse avec sa Delorean magique ? Ah ces mecs, tu leur mets une belle voiture entre les mains, et ça vire au grand n’importe quoi … !

Hé ben oui, cette note est complètement décousue. Je l’admets volontiers. J’ai pas vraiment eu le temps d’y réfléchir, à vrai dire. Mais si vous voyiez tout ce que j’ai encore à faire cette semaine… … … mazette, j’y cours !

* référence cultissime à « Retour vers le futur ».

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30 novembre 2006

Les grands derrière, les petits devant

photos_2Les photos, je déteste. Je fuis les appareils comme le brushing de Paris Hilton fuit la pluie. C’est pas compliqué, y’a pas UNE photo sur laquelle je me trouve jolie. A l’extrême limite, dans mes bons jours, et quand je zieute rapidement, je peux éventuellement me trouver regardable sur quelques unes. Mais dans la plupart des cas, le verdict est sans appel : « fais voir de plus près ? Hannnnnnnnn : immonde ! ».
Hé ho ! Ricanez pas bêtement comme ça, parce que la grande majorité des filles font la même chose, je vous signale. Et je rappelle à bon entendeur que Kate, Naomi, Gisèle et Laetitia ne font pas partie de la « grande majorité » en question.

Ce qui me fait poiler, c’est de voir que les gens que je trouve beaux sur certaines photos se trouveront inévitablement atroces sur ces mêmes clichés. Et la réciproque est très vraie : dans les albums photos des copains-copines, c’est toujours les prises de vue où je me trouve vraiment « cheum »  qu’ils ont sélectionnées. Forcément, je râle que « tu pouvais pas trouver pire, peut-être ? ». Généralement, on me répond « non mais je trouve que sur cette photo, c’est vraiment toi », et ça me cloue le bec.

Non, définitivement, y’a un truc qui fait qu’entre l’objectif et moi, ça colle pas.

La palme d’or revient sans conteste aux photomatons, d’où je ressors systématiquement avec l’envie de chialer en hurlant à la mort « mais c’est pas possible ? C’est pas moi CA ? ». Faut dire aussi qu’ils ont mis le paquet, niveau parcours d’obstacle : lumière blafarde qui fait des cernes de vampire, fond de photo au choix blanc cadavérique ou blanc fantomatique, choix restreint de trois essais seulement. En même temps, si c’était permis de faire plus d’essais, je crois que j’y passerais la nuit, tellement y’a toujours un détail qui cloche : nez qui brille, sourire de ‘ravie de la crèche’, yeux mi-clos, cheveux flappis, tête penchée comme le chien-chien à l’arrière des bagnoles, et j’en passe.

Sur ma carte d’identité, j’ai du bol, j’ai réussi à fourguer à la préfecture la seule et unique photo de moi pas trop moche. Ca fait déjà huit ans que je me trimballe fièrement mon bout de carton plastifié, avec l’air de dire « même pas honte, moi, d’abord ! ». Parce qu’il y en a, quand même, leur photo de carte d’identité, j’voudrais pas avoir l’air de cafter ou de glousser, mais bon… voilà quoi.
Et puis un jour, quelqu’un que je pensais être mon ami (mais en fait, non) m’a dit un truc dans le genre « c’est marrant, ça te ressemble pas du tout ». J’ai gardé la tête haute, rangé ma dignité dans la poche de mon jean, et effacé son numéro de mon répertoire. Mais depuis, clairement, je la ramène un peu moins.

Manque de pot, la carte d’identité en question expire dans environ deux ans. Et je commence déjà à avoir des poussées de sueur en songeant qu’il va falloir que j’en repasse par la case « torture au flash aveuglant et tabouret qui couine ».

Quant à mon permis de conduire, autant vous avertir tout de suite, faudra d’abord me passer sur le corps et me torturer à mort : à moins que vous ne portiez un uniforme, que vous ne vous appeliez « Monsieur l’agent de police » et que vous n’employiez des mots comme « contrôle des papiers afférents à la conduite du présent véhicule », c’est pas demain la veille que vous pourrez vous foutre de moi en admirant ce chef d’œuvre. Là, vous pouvez toujours courir. Mon permis, je l’ai planqué au coffre, je ne le sors qu’en cas extrême. Mais pour vous donner une idée, quand même, c’est simple : on dirait un Picasso, le côté artistique en moins. Ca laisse songeur, je sais.

Allez, cheeeeeeeeeeese. Clic clac, merci Kodak. Enfin, « merci », ça dépend pour qui, hein…

PS : Je sais pas ce que j’ai avec mes titres de post en ce moment, mais 9 fois sur 10, c’est un titre de chanson. « Et alors ? », me direz-vous. C’est vrai… Et alors ? …

16 novembre 2006

Vent frais, vent du matin

vent_3J’ai un vrai souci avec la météo. Je veux bien reconnaître que c’est assez pratique, si on met de côté le fait qu’ils se plantent environ deux coups sur trois. Une fois qu’on sait ça, on fait avec, et on laisse une part à l’improvisation.

Non, moi, mon problème vient de mon obstination à vouloir écouter la météo à la radio. J’ai beau y mettre du mien, connaître les horaires des flashs info météo par cœur, guetter le jingle, identifier la voix suave de « Joël Collado pour France Info » entre mille, ça veut pas.

J’écoute pourtant avec l’oreille d’un Sioux les précieuses secondes durant lesquelles on nous mitraille de données à vitesse supersonique. J’essaye vaillamment de chopper au passage les mots « Paris », « Bassin Parisien », « Ile de France » (ou « au nord de la Loire » quand ils décident de nous faire les prévisions à la louche) (ah si, je regrette, la moitié du pays, c’est très à la louche, comme prévisions, quand même). Et puis je m’en tiens là, parce que j’arrive jamais à retenir ce qui va avec, question soleil ou pluie.

Pour les températures, même topo. Joël nous débite les chiffres tellement vite, que même les résultats du tiercé sont plus clairs pour moi. Donc au final, je sais de source sûre qu’ils ont parlé de ma région, mais je n’ai aucune idée du nombre de cumulo-nimbus prévus au mètre carré.

Qu’est-ce que vous voulez, je suis une visuelle, moi, pas une auditive. Pour comprendre et apprécier pleinement ce monde merveilleux qu’est l’art divinatoire du « Koi-toi-mettre-demain », il me faut des cartes, de la couleur, des images, des petits symboles. A ce titre, la météo télévisée présente évidemment des avantages à mes yeux.
Encore que. Là aussi, j’ai mes limites.

Je veux du simple et du sobre. Des graphiques clairs, et juste une voix off pour m’informer gentiment qu’on va se les cailler sévère demain, ou qu’à l’inverse on peut sortir les tongs.
Avant, j’aimais bien la météo de M6 pour ça, justement. Mais maintenant, même chez eux, on a droit aux greluches déguisées en couverture de Vogue. Ca me dépasse.
J’ai pas besoin d’un sourire de pin-up à l’écran pour apprendre que demain, on perd deux minutes de soleil ou qu’on fête les Médard.

Et puis, je vais sans doute vous sembler un peu chiante, mais honnêtement… quel besoin a-t-on de nous coller devant la carte de France un mec qui va gesticuler dans tous les sens, nous expliquer que l’anticyclone des Açores a encore fait des siennes, ou nous comparer les courbes des pressions atmosphériques relevées à Calais, Saint-Laurent-du-Var et Plougastel ? Est-ce que j’ai une gueule à comprendre les pressions atmosphériques, d’abord ?
Bon. Alors viens-en aux faits direct, mon pote, parce que là, on se dilue, et à tous les coups, ça va me refaire le même plan qu’à la radio : je vais perdre le fil, et finir par ne plus écouter pile au moment où ça devient intéressant.

Ca vous fait pas ça, vous ? Allumer TF1 uniquement pour la météo, patienter deux secondes pendant leur baratin incompréhensible sur les images satellites et tout le merdier qui va avec, se focaliser sur autre chose « en attendant », et finalement tout louper. Perso, c’est systématique. Et ça m’énerve force 8, comme le vent. Sans compter les tailleurs d’Evelyne Dhéliat, qui m’agressent légèrement les rétines. Mais c’est un autre débat.

26 octobre 2006

Et là, c'est le drame

L’histoire commence un soir de semaine ordinaire. Flemme de sortir, flemme de papoter avec les copines au téléphone, flemme de bloguer, flemme aussi de faire à dîner. Mode feignasse par excellence. Juste une envie de glander sur le canapé, à regarder les derniers épisodes de mes séries préférées. Avec du chocolat à portée de main, évidemment.

Le souci, c’est que le genre de séries que j’aime, c’est pas ‘La Petite bicoque dans le pré’ et compagnie. Quand ça cause brebis, clôtures, bible et sermon du pasteur, ça m’intéresse pas.
Non, moi, ce qui me plait, c’est du lourd. Du sang, des organes et des IRM. Des brutes, de la corruption, des évasions. Des disparitions, des expériences scientifiques bizarres, des ours polaires.
Du bon gros stress, quoi ! Avec des situations qui me font hurler sur les personnages. Du genre, au hasard, « Pourquoi tu lui fous pas un coup de boule, là ? Ah mais qu’elle est conne, celle-là ! ».

Choco_videForcément, c’est tendu. Alors je me goinfre de choco pour compenser tout ce stress. Jusqu’au moment où… je tends la main vers la plaquette… et là, c’est le drame…
‘A pu chocolat’ ? Ben non, ‘a pu’. La tablette entière y est passée. En moins d’une heure.

Faut dire que le « cœur de nougat » de chez Nestlé, c’est de la balle atomique. Et je vous dis ça en grande connaisseuse du rayon chocolat de mon Monop’.
Le côté nougatineux a un léger aspect chewing-gum qui apaise mon stress, et le chocolat tout autour, c’est juste miam.
Bon, évidemment, y’a intérêt à aimer le sucré à la base, parce qu’on peut tabler sur une petite moyenne de … quoi … 232 kilojoules par bouchées ? Oui, c’est ça, je viens masochistement de vérifier sur l’emballage.

De toute façon, c’était ça ou mes ongles qui y passaient un à un. J’ai choisi.



Et dire que j’ai un paquet tout neuf de Michoko dans la cuisine.

14 septembre 2006

Rendez vous les yeux, vous êtes cernés !

fatigue_1J’ai une de ces tronches, en ce moment, je vous explique même pas ! Ce traître de marchand de sable me fait à nouveau des infidélités. Trois nuits de suite que je ne ferme pas l’œil. Ca commence à se voir, forcément. Et j’ai beau faire mumuse avec tous mes pinceaux de maquillage, tenter de tricher à grands coups d’anti-cernes et de blush bonne mine, y’a pas moyen. Au mieux, je ressemble à un camion volé. Au pire, à un camion volé défraîchi. Super, Gérard…

Je vous informe donc, en toute transparence : si vous avez récemment croisé dans le métro un zombi au regard de lémurien en descente d’acide, c’était probablement moi.

A côté de l’aspect « yeux de grenouille bouffie », je n’ose même pas vous parler de l’humeur de dogue allemand qui me caractérise depuis trois jours ! Passez votre chemin, je mors. Nan, je mors pas, je ronchonne. C’est pas tellement mieux, notez. Mais c’est plus calme. Disons que les assiettes ne volent pas.

Une seule vraie question demeure suspendue à toutes vos lèvres (et je vous vois d'ici, inutile de nier) : pourquoi je n’arrive pas à dormir comme un bébé ? Et bien figurez vous que j'en sais strictement RIEN !

Normalement, avec les journées que je me farcis ces derniers temps, je ne devrais même pas pouvoir dépasser 21h30 sans allumette pour me maintenir les paupiettes ouvertes (à part les soirs de Star Ac', où je fais un effort surhumain) (je déconne, c'était pour voir si vous suiviez).

Alors quoi ? C'est quoi mon problème, bordel ? Quelles petites choses inconscientes viennent insidieusement me chercher des noises pendant que je tente vainement de faire copain-copain avec Morphée ?


Franchement, j'ai une vie plutôt chouette, des projets en pagaille, des amis sympas, un appart mimi, un boulot épanouissant enrichissant amusant bon un boulot..., une bonne santé, un chat qui ronronne fort. Bref, aucun gros dossier qui coince. Donc tout en main pour pouvoir dormir sur mes deux oreilles.

(J’ouvre ici une parenthèse afin d’attirer votre attention sur le fait que cette expression est d’ailleurs particulièrement con. Je mets au défi quiconque de pouvoir effectivement « dormir sur ses deux oreilles », parce qu’à moins d’être gaulé comme un Picasso, je vois pas trop bien… m’enfin bref, je m'égare).


Voilà, donc. Un problème. Pas de solution. Mais une certitude : va falloir que ça s'arrête très rapidement, ce petit manège, c'est moi qui vous le dit !

Allo Houston ? Base de lancement à Major Tom, on a un GROS souci...

31 juillet 2006

Du bon usage de la grasse matinée

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Perso, je suis une grosse pionceuse. Le week-end, ou en période de vacances, je peux très facilement m’enfiler dix ou onze heures de sommeil à la suite, sans aucun problème. Evidemment, je prévois mon coup à l’avance, et je mets toutes les chances de mon côté pour mener à bien l’opération : boules Quiès pour ne pas être réveillée par les miaulements du chat qui a la dalle, ni entendre les débats hautement philosophiques de mes voisins qui prennent leur petit déj dans la petite cour de l’immeuble (« Charlotte, tu veux du Nesquick ou des Frosties aujourd’hui ? »), réveil sur off, téléphone portable sur vibreur, et téléphone fixe sur répondeur. Là, comme ça, j’ai la paix jusqu’à ce que mon quota de sommeil ait été atteint.
Et même une fois réveillée, j’adore glandouiller emmitouflée sous ma couette en hiver, aller chercher de l’autre côté du lit le côté frais des draps en été, m’étaler en étoile, prendre toute la place (pour peu qu’il y ait de la place à prendre, évidemment), laisser les jambes dépasser pour prendre l’air, m’étirer comme un chat, regonfler les oreillers pour mieux m’y enfoncer ensuite, regarder sur le mur les jeux de lumières que le soleil crée à travers les volets…
Ce n’est qu’une fois que le petit rituel est accompli que j’ose jeter un coup d’œil vers le réveil, qui généralement m’indique une heure totalement hors de propos (du genre 12h26, au hasard), et que je me mets à culpabiliser honteusement sur le mode « pfff, déjà une demie journée de perdue, va falloir s’agiter un peu les grelots pour rattraper tout ce temps-là ». Et voilà ! Ma belle grasse matinée est maintenant ruinée par ce léger sentiment de gâchis et de temps perdu. Je n’ai plus qu’une idée, me sortir du lit au plus vite et me mettre en marche pour la journée.
Marrant comme le souvenir d’un truc agréable peut être facilement balayé par un reste de morale bien pensante et de culpabilité mal placée. La grasse mat’, c’est un peu comme la Tequila frappée, en définitive : un peu, c’est bien ; en abuser, ça craint.
Enfin, je vous rassure, je ne suis pas devenue complètement raisonnable non plus : étant donné que je suis en vacances, demain, je recommence !
Comment on dit déjà ? « L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt » ? Bon, ben j’en connais une qui n’est pas sortie du bois… Allez, au pire, je ferai une sieste !

10 mai 2006

J’ai tout mangé le chocolat…

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A la question "sucré ou salé ?", ma réponse est toute trouvée. Je suis une inconditionnelle du sucre, sous toutes ses formes. Chocolat, bonbecs, gâteaux… toutes les cochonneries sucrées qui existent sur terre ont un lieu de pèlerinage tout trouvé : mon placard de cuisine. Ah, celui-là, il en a vu défiler, c’est moi qui vous le dis ! Les Pépitos tiennent compagnie aux Chamonix, les carambars discutent avec les rouleaux de réglisse, le Côte d’Or et le Milka sont devenus super potes… bref, c’est un joyeux bordel gourmand.

Il faut dire qu’il y a sans cesse de nouveaux invités parmi eux, étant donné que je ne peux jamais me contenter de ce que j’ai en réserve dans ma cuisine. Il suffit que j’ais déjà acheté des Granolas et des Choco BN pour avoir aussitôt envie de Galettes St-Michel ou de Mikado. C’est inéluctable. C’est même parfois incompréhensible de voir à quel point j’ai systématiquement envie de ce que je n’ai pas encore en stock, je dirais. Mais je mets ça sur le compte de la subtilité féminine (qui a bon dos, vous allez dire, et je dois bien reconnaître que sur ce coup-ci, vous avez raison).

Sur la photo, je n’ai rassemblé qu’un "échantillon représentatif", comme on dit dans les instituts de sondage, mais ça vous donne déjà une idée de l’ampleur des dégâts. Remarquez, j’ai de la chance, parce que j’ai beau avaler un sacré paquet de glucose sous toutes formes, j’arrive à peu près à garder la ligne. Je dois avoir un métabolisme épatant, merci papa, merci maman. Mais les faits sont bien là : une journée sans sucre équivaut pour moi à un jour sans clope pour le pire des accros à la nicotine. Droguée, moi ? Le terme est un peu exagéré, sans doute. Mais une chose est sûre : si la gourmandise est un pêché, j’irai brûler en enfer. Satan, attends-moi, j'arrive !

3 mai 2006

Je suis trop pudique ou bien ?

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Je me suis posée la question ce matin, en prenant le métro. J’étais plongée en pleine torpeur post-réveil quand je remarque une minette assise en face de moi, qui commence à sortir fiévreusement de son sac à main tout son attirail de fille, à savoir miroir de poche, fond de teint, mascara, crayon à sourcil.. Et la voilà qui se met à se faire une petite beauté, au beau milieu des voyageurs qui la fixent d’un air mi-amusé, mi-consterné. Elle se serait contentée d’un léger raccord blush ou crayon, je veux bien, mais là, elle nous sort le grand jeu.

Bien sûr, ce n’est pas la première greluche que je vois se faire belle dans les lieux publics, mais je me fais à chaque fois la réflexion qu’il faut avoir une sacrée dose de confiance en soi pour pouvoir se montrer sous cet angle aux yeux de parfaits inconnus. Je suis personnellement incapable d’en faire autant. Au-delà du fait que j’aurais bien trop peur de me faire un œil de raton laveur, ou de faire déraper sauvagement mon rouge à lèvre sur la joue à cause d’un à-coup trop sec de métro, je trouve surtout que c’est un geste hyper intime et personnel. Franchement, qui a envie de regarder de bon matin une nana se peinturlurer le visage de fond de teint, jusque dans les recoins des ailes du nez, ou de la voir se faire les yeux en ouvrant tout grand la bouche comme une carpe, en signe de concentration extrême ? Car oui, mesdames, sachez-le : au terme d’une étude très approfondie basée sur un échantillon représentatif de toutes mes copines, on ouvre TOUTES la bouche quand on s’applique du mascara sur les cils. C’est un réflexe physique, parait-il…

Si je suis honnête avec moi-même, je dois dire qu’il n’y a pas que le fait de se maquiller en public qui me pose problème. Je suis également tétanisée (ou presque) à la perspective de manger quelque chose dans un endroit public restreint, comme le métro ou le bus. Vous ne m’y verrez jamais mordre un sandwich à pleines dents à l’heure du déjeuner, ou engloutir un pain au chocolat, ou même croquer dans une pomme (et encore moins une banane), même si d’énormes gargouillis se font entendre dans mon estomac. Là encore, aucune envie de me retrouver avec le décolleté recouvert de miettes, des bouts de salade entre les dents, et l’air hagard de la vache normande en train de mastiquer sa bouchée les yeux dans le vide. Moins dix points de "glamour attitude" en trente seconde ! Oui, je sais, je ne devrais pas faire passer mon image avant mon appétit. Mais désolée, dans le métro, j’y arrive pas.

Dans un autre genre, je déteste parler au téléphone devant des personnes que je ne connais pas. Les gens qui racontent leur vie dans le bus comme s’ils étaient seuls au monde ("et là, il me dit… alors je lui dis… et tu sais pas ce qu’il me répond… si, j’te jure !"), ça me crispe. D’un côté, je n’ai pas envie de les écouter, mais de l’autre, je ne peux pas m’en empêcher. C’est con, hein ? Perso, la plupart du temps, mon portable est sur mode silencieux quand je suis dans les transports en commun. Je ne m’en sers qu’en cas d’extrêêêêême urgence (du genre "J’ai oublié de programmer le magnéto pour enregistrer Lost, tu peux t’en charger, diiiis ?").

A la réflexion, je me demande si mon angoisse réelle n’est pas à mettre en rapport avec un quelconque déficit de confiance en soi. Vous savez bien, la peur de se faire remarquer, de se faire entendre, d’émerger de la masse…Est-ce que ma pseudo-phobie ne serait pas plutôt les reliquats d’une enfance de petite fille sage qui ne dit jamais un mot plus haut que l’autre, comme on le lui a appris ?

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