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Gin Fizz
9 mai 2007

Zozos dans le métro

m_tro_1Les parisiens sont des êtres courtois, polis, aimables et respectueux des autres. Il suffit de prendre le métro une ou deux fois pour s’en convaincre. Petit catalogue de notre savoir-vivre légendaire. De Bastille à Montparnasse, de Porte de Clichy à Château de Vincennes, à 8h ou à 21h, on trouve, en vrac et dans le désordre :

Celui qui nous écrase copieusement les mocassins et qui ne semble même pas s’apercevoir qu’on vient de se prendre ses 86 kilos de graisse sur les pieds. (nan, mais c’est pas grave, d’t’façon, j’me servais pas de mon pied gauche, alors…)


Celui qui est le premier à monter, le dernier à descendre, mais qui entre temps, reste posté juste devant l’entrée du wagon sans bouger, sans doute par plaisir de se faire bousculer à chaque station. Limite y’aurait un mot de passe pour pouvoir grimper ou sortir du wagon, ça le ferait poiler de le demander à chaque voyageur.

Celui qui est, à l’inverse, coincé à l’opposé des portes et qui se met soudain à gesticuler deux bonnes minutes avant l’arrêt en station, même à République ou Châtelet-les-Halles, où il y a de fortes chances qu’une bonne moitié du wagon descende, comme lui. (… et celui qui demande d’un air angoissé si « vous descendez ? » trois ans avant que le train ne s’arrête. « Ben non, jamais entre deux stations »)

Celui qui a oublié qu’il portait un sac-à-dos, et qui met des coups de boule involontaires à tout le monde dès qu’il remue ne serait-ce qu’un orteil.

Ceux qui chantent couinent en même temps que les écouteurs de leur Ipod. Merci pour l’ambiance, mais si on pouvait éviter M. Pokora à 8h du mat’, ça m’arrangerait, quand même.

Celui qui n’a manifestement pas réglé son sonotone sur la bonne fréquence, et qui parle tellement fort que même l’autre bout du wagon profite de sa conversation passionnante (parce que c’est souvent passionnant, dans ces cas-là). Manque de pot, il est juste à côté de nous, et c’est nos tympans qui s’en prennent plein la gueule.

Ceux qui sont à vue d’oeil très très amoureux l’un de l’autre, se tripotent sans cesse et s’embrassent goulûment (à grands renforts de smaaaackss et de slurp slurp baveux), sans la moindre pudeur pour le voisin gêné placé à trente centimètres des offensives, et qui relit d’ailleurs pour la douzième fois le petit poème navrant proposé par la RATP juste pour se donner l’impression d’être vraiment très occupé.

Celui qui reste le cul scotché à son strapontin en pleine heure de pointe, et qui a en plus l’audace de soupirer très fort quand le bout de notre veste vient lui chatouiller les narines, pour cause d’affluence record.

Celle qui campe devant le tourniquet en cherchant désespérément au fond du bordel de son sac à main sa carte orange, ou plus récemment, qui passe et repasse son sac dans tous les sens au dessus du bouton électronique "navigo" en guettant comme une furie le biiiip d’ouverture de la porte.

Celui qui a la main tellement moite qu’elle glisse toute seule le long de la rampe. Yeaaaaaaarkkkkk !

Celle qui déboule dans le wagon aux heures de pointe avec une poussette plus grosse qu’une Smart, et qui veut généralement me déloger du petit coin où j’ai réussi à me caller pour y caser son engin et « moins déranger ». Je me marre là, ou pas ? Oui, je sais… parfois, on ne peut pas faire autrement. (Si, on peut au moins plier sa poussette géante le temps du trajet, prendre son mouflet dans ses bras, et éventuellement faire les yeux doux pour demander un bout de strapontin, mais bref). Perso, en attendant d’expérimenter l’autre côté de la barrière (et me trimballer mes mioches à moi en suant aux heures de pointe), j’assume mon seuil de tolérance à la poussette plus bas que la moyenne.

Ceux qui n’ont jamais compris que les escalators ne sont pas une visite guidée des sous-sols parisiens, et qu’on n’est pas obligé de s’y étaler comme si on allait prendre le thé le temps de la montée : c’est pourtant pas compliqué de piger que les parisiens sont des stressés de la vie, et que la file de gauche est toujours réservée à ceux qui veulent grimper les marches même si ça avance tout seul.

Ceux qui lambinent le nez au vent, manifestement ravis de ce panorama exquis qu’offre le métro parisien. A mon avis, ces gens-là se sentent très bien dans les couloirs du métro, et n’ont absolument pas envie de rentrer fissa chez eux, même le vendredi soir, après une longue semaine de boulot chiantissime. Allez, on met le turbo les gars, parce que j’ai aucune envie de passer la soirée coincée entre un plan de métro taggué et une pub pour des vacances aux Antilles que je n’aurai pas avant un bail.

Enfin bref, je peux continuer longtemps à vous faire le catalogue de la faune métropolitaine, j’en ai encore des tonnes en rayon. Mais ce serait vous gâcher le plaisir, non ? Je suis sûre que vous en avez plein, vous aussi, des trucs à raconter à ce sujet… ;)

Et pour rester dans le thème, je vous invite à aller faire un tour chez la Gazette. C’est sûr, il râle moins que moi (ahem…), et vous verrez après coup le métro sous un œil nettement plus marketing !

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11 avril 2007

Foule sentimentale ?

moutons_3Faut que je vous avoue un truc pas net. Y’a des jours où la foule me tape sur le système, mais alors bien comme il faut. Des jours où je voudrais effacer d’un trait de gomme virtuelle toutes les personnes qui se trouvent sur ma route, comme ça, pour rien, juste parce qu’elles ont le malheur de me pomper un peu de mon oxygène et de mon espace vital à un moment où je voudrais être seulement peinarde. La "mouton attitude", parfois, très peu pour moi.

Là, vous me répondez (normalement) (et si vous êtes gentils) un truc du style « mais naaaaan attends, c’est totalement compréhensible, parfois on a besoin de se retrouver dans sa bulle, d’être seul, pour se retrouver, se ressourcer ».
Ouais. Sauf que moi, c’est précisément dans des endroits où je ne peux pas être seule que j’aurais envie de l’être, seule, justement. Pas reloue, la fille, déjà…

En même temps, faut dire que parfois, y’en a qui n’y mettent pas du leur, franchement. Et moi, je voudrais bien qu’on m’explique certaines choses. Genre, au hasard :

- Pourquoi c’est systématiquement le strapontin juste à côté de moi qu’on décide de prendre alors que quasi tout le wagon de métro est vide. Sièges inoccupés partout, choix quasi illimité, limite même au Zénith y’a moins de places. Ben nan… c’est , juste où j’allais poser mon coude pour pouvoir lire le journal tranquille qu’"on" est venu s’installer. A croire que le parfum de mon gel douche mélangé au déo a du lui chatouiller les narines et lui tournebouler les hormones.

- Pourquoi, alors que je m’évertue à trouver le créneau de 2’16 minutes où les caisses du Monop’ sont vides (au prix d’une longue étude très poussée sur les us et coutumes des habitants de mon quartier en matière de ravitaillement du frigo), que je parviens à déposer tout mon barda sur le tapis roulant en me disant que je n’aurai pas à sprinter pour ranger mes Danone et mes Corn Flakes pour libérer la place au suivant, pourquoi, donc, y’a toujours une grogniasse qui vient se coller derrière moi, tout sourire, avec son caddie plein à craquer pendant que la caisse juste à côté est vide. V-I-D-E. Non mais je rêve ? No but I dream… Oui, je sais : « m’en fous, m’en fous, m’en fous, m’en fous ». Mais rien que pour le principe, quand même, je l’ai trouvée super pot de glue, la Ginette.

- Pourquoi, dans un magasin Zara grand comme l’hippodrome de Longchamp (à deux trois mètres près) faut-il que certaines nénettes pistent les autres en regardant et triturant systématiquement les mêmes vêtements, sur les mêmes portants, au même moment. Ho, et pourquoi pas partager la même cabine d’essayage, tant qu’on y est, "copine", nan ? Tssss, cette boutique est trop petite pour nous deux, Calamity Jane…

Bon, ok, je caricature très légèrement, mais l’idée de base est là. Rassurez-moi, je suis vraiment une sale conne prétentieuse et égocentrique à tendance parano-névrotique ? Ou bien ça vous arrive de ressentir (un peu) la même chose ?

PS : j’oubliais… Je suis peut-être une sale conne prétentieuse bla bla bla (voir tiercé dans l’ordre ci-dessus), mais je suis aussi rancunière et très violente. Donc attention à ce que vous allez dire. :)

PPS : Raaaaaaaaaaaaaaaaaaaah, ça fait du bien de râler… !

14 février 2007

CupiBIdon

ange_1Aujourd’hui, que vous le vouliez ou non, vous n’y couperez pas. Du rose, du rouge, de la guimauve et des déclarations nian-nian au possible, vous allez en bouffer par paquet de douze. Ben oui, pas le choix, c’est la Saint Valentin, la fête de ce petit con de Cupidon, qui entre nous, ferait mieux d’aller faire son boulot un peu plus intelligemment, au lieu de gambader cul nu avec son arc et ses flèches.
Fleuristes dévalisés pour quelques roses en bouquet, restos bondés malgré le « menu des amoureux » niaiseux à souhait (comme si on avait forcément envie de manger la même chose parce qu’on est un couple), bijoutiers et chocolatiers grandement inspirés pour l’occasion… Pas de doute, la potion d’amour du 14 février fait pschiiiiiittt un peu partout.

Un bien joli panorama dégoulinant de cœurs roses qui aurait de quoi donner la gerbe à tous ceux qui seront seuls sous leur couette ce soir. Parce que oui, quand même, faudrait pas l’oublier : le marketing se fait une joie de nous jeter à la tronche tout ce merveilleux bonheur d’aimer et d’être à deux, mais quand on est solo, on fait quoi ? On fait l’autruche en attendant que le doux orage passe, et on attend le 15 avec impatience ? On fait genre on s’en tape de tout ça, nous on est bien-dans-nos-pompes-à-l’aise-Blaise-cool-Raoul ? On accroche la corde au lustre et on sort le tabouret ?

Allez, rajoutons un peu d’huile sur le feu, tant qu’on y est, hin hin hin. Cette journée si parfaite est le moment idéal pour démystifier quelques petits conseils et phrases-clés qu’on se plait à répéter en boucle à ceux dont la vie amoureuse est encore moins glorieuse que la carrière du Titanic (« plic ploc plouf »).

Dans le genre cliché vient en pole position le bon vieux « ça t’arrivera quand tu t’y attendras le moins ». Ouais, facile à dire, ça. Parce que dans les faits, même vautrée devant la huitième rediff’ de "Bridget Jones", en jogg’ et chaussettes Snoopy, avec un masque à l’argile sur la tronche, j’ai beau ne pas m’y attendre du tout, très clairement, c’est pas pour autant qu’il se passe plus de trucs qu’à l’accoutumée.
Alors oui, je sais, on va me dire « ah mais faut quand même sortir un peu, sinon, forcément… ». Bon, ben dans ce cas, je regrette, mais votre théorie, là, elle tient plus la route. Parce que quand je "sors", perso, je m’attends quand même, ne serait-ce qu’un tout petit chouïa, à rencontrer quelqu’un. Y’a toujours une part de moi qui se dit très connement qu’il est peut-être possible, dans une éventuelle hypothèse purement optionnelle, sur un malentendu, etc… Sinon, ça vaut pas le coup, non ?

Vient ensuite le superbe « un de perdu, dix de retrouvés ». Alors là, je me marre. Complètement débile, ça, aussi. A la rigueur, faudrait dire « un de perdu, dix A TROUVER ». Là, je serais d’accord. Parce que dans le fond, quand on perd un amoureux (parce qu’il nous quitte ou parce qu’on le largue, peu importe la forme), on a forcément appris plein de trucs sur ce qu’on veut et surtout ce qu’on ne veut pas, dans une relation. Du coup, effectivement, y’a intérêt à multiplier les rencontres futures pour encourager ses chances de tomber sur quelqu’un qui ne présentera pas les tares horribles et inenvisageables qu’on a décrété ne plus pouvoir supporter. Donc, « dix à trouver », CQFD. Merde, ça en fait, du boulot en perspective, en plus de la gestion post-rupture.

Comment ne pas mentionner aussi le fameux « peut-être que t’es trop difficile ? ». Aaaaaaarggggg, oui, ça doit être ça. Ne pas se contenter d’un type au QI de plat de nouilles trop cuites et à un minimum syndical niveau qualités humaines, c’est être "trop difficile". « Même Antoine, il te plait pas ? ». Ouais, même Antoine, dis-donc (sinon je serais déjà en train de lui rouler une galoche, figure-toi). C’est fou, ça, comme je suis pénible, à ne pas vouloir tomber amoureuse des hommes qu’on se force à me présenter, et à préférer laisser faire mon instinct. « Tu fais pas beaucoup d’efforts, je trouve… ». Ben voyons. Tsssss, même pas envie de développer, tiens, pour la peine.


PS : Je vous rassure (si besoin), cette note n’a rien d’autobiographique. Je n’ai pas de chaussettes Snoopy, par exemple. Merci donc de ne pas m’inscrire à Meetic en douce. ;-)

18 janvier 2007

A la queue-leu-leu

file_4(Si vous êtes suffisamment motivés pour lire un billet qui porte ce titre honteux, je vous tire mon chapeau ! Ou alors, c’est vraiment que vous vous ennuyez copieusement au bureau… J’me trompe ?)

Dans le genre "nana impatiente", je suis ce qu’on peut faire de pire sur Terre. Ni plus ni moins. Et ce que je déteste par-dessus tout dans ce domaine, c’est faire la queue. Attendre, poireauter, rester bêtement plantée là, en rang d’oignon derrière le gars qui a eu la bonne idée ou le coup de chance d’arriver trois minutes avant moi.
Pas de pot : faire la queue, c’est un peu l’un des passe-temps obligatoires de ma vie ces temps-ci. Partout, tout le temps, à n’importe quelle heure ou presque, où que j’aille, faut poireauter.

Pour éviter tout débordement du genre « c’est pas ton tour grogniasse, j’étais là avant toi, même pas vrai d’abord, tu vas voir ta gueule à la récré », on se voit la plupart du temps affublé d’un petit numéro d’ordre de passage.
Généralement, après avoir consulté le tableau lumineux qui appelle le numéro 12, et constaté qu’on a entre le mains le numéro 67, on (au choix) 1- craque, 2- chiale, 3- se casse vite fait bien fait, 4- regrette de ne pas avoir envoyé chouchou à notre place, 5-se résout au bon vieux "bon, ben, y’a plus qu’à…".

A partir de là, mieux vaut trouver n’importe quoi pour passer le temps. A la poste par exemple, on apprend par cœur les tarifs des cartes de téléphones internationales pré-payées, et on se dit que « putain, c’est pas si cher, trois cents minutes de tél pour la Namibie ! J’aurais pas dit… ».
Au Monop’, on matte l’air de rien le contenu du caddie du voisin, on repère les accros aux Danettes chocolat (à partir de trois packs de douze, on est accro, c’est scientifiquement prouvé) ou les célibataires endurcis (indice : la moitié du rayon plats traiteurs + deux boîtes de préservatifs).
A la sécu, l’ANPE, la mairie ou les Assedic, on trouve toujours des supers prospectus hyper informatifs qu’on feuillette machinalement, parce que « Préparez votre retraite dès aujourd’hui» ou « La nouvelle Carte Vitale arrive, découvrez-la vite ! », tout de suite, ça donne envie. Ils savent faire passer le temps, à la sécu, y’a pas à dire.

Perso, je vous conseille plutôt de faire comme si vous étiez installés à une terrasse de café (coca light en moins), et d’observer. Je vous garantis un spectacle absolument fascinant.
Il y a toujours celui qui est plus malin que tout le monde, et qui se pointe direct dans la file la plus courte, genre on est tous très très cons à préférer aller attendre là où ça va manifestement être le plus long. Marrant comme il la ramène légèrement moins quand "on" lui dit « c’est fermé monsieur, je ne prends plus personne après la dame devant vous ». Allez, ramasse tes dents, et va voir plus loin, mon pote.
Il y celui qui veut gruger deux ou trois places, l’air de rien. Ou qui fait semblant d’aller demander un vague renseignement au guichet pour pouvoir ensuite passer en priorité. Pfff, trop connue, ta technique, mec, on faisait déjà ça dans la queue de la cantine !
Il y a ceux qui oublient toute notion de politesse ou de courtoisie quand une nouvelle caisse ou un nouveau guichet ouvre devant leurs yeux. A partir de ce moment-là, tout le monde peut crever, et ils se fichent pas mal que trois personnes attendent depuis plus longtemps qu’eux. A la guerre comme à la guerre, en gros.
Il y a ceux qui, comme nous, poireautent depuis des plombes et ne se rendent même plus compte qu’ils sont peut-être en train d’être observés. Grand festival de grimaces, curage d’oreille, décrottage de nez et tripatouillages de cheveux en perspective.

Mais c’est souvent côté guichet que se joue le clou du spectacle. Généralement, plus la file d’attente est longue, plus vous aurez loisir d’admirer une belle collection d’employés style gastéropodes shootés au Lexomil. C’est à qui gagnera son titre de champion du DSPV (Déplacement à super petite vitesse), la performance est admirable. Mieux vaut en rire qu’en pleurer.

Non, franchement, les gens devraient faire payer pour le show qu’ils offrent au quotidien, parce que vraiment, on se marre. D'ailleurs, Bézu lui-même l'a bien fait remarquer : "tout le monde s'éclate, à la queue-leu-leu...". Si ça c'est pas une preuve, je sais pas ce qu'il vous faut !

8 janvier 2007

Derrière le rideau

cabines_2Je ne vous apprends rien en vous révélant que mercredi, c’est le coup d’envoi des soldes d’hiver. A nous les achats compulsifs, la jungle impitoyable des fashionistas, et le compte en banque dans le rouge.
Au milieu de ce parcours d’embûches qu’est la quête du vêtement adoré, il y a une terrible étape à franchir, capable de décourager les plus motivées : l’épreuve de la cabine d’essayage.

Après avoir rassemblé les « cinq articles maximum en cabine », après avoir fait généralement la queue pendant des plombes, après avoir failli laisser tomber huit fois en se demandant si on a réellement besoin de ce douzième jean (et conclu que oui), on pénètre dans un univers parallèle un peu hors du temps, où tout un petit monde se côtoie de près sans se connaître, se juge du coin de l’œil, partage des bribes de conversations passionnantes (« tu trouves pas que ça me fait un gros cul ? ») et des odeurs révolutionnaires de chaussettes humides et de transpiration rance (attention, minute glamour).

Chacune s’approprie alors « sa » cabine, espace ô combien réduit qui va devenir son petit chez-soi le temps de l’essayage. Vite, vite, se déshabiller pronto pour pouvoir enfiler les petites merveilles dénichées. Hop, le manteau ! Zou, l’écharpe ! Ouste, les trois pulls barrière anti-froid ! Ben oui, mais je les colle où, mes fringues à moi ? Parce que là, je m’interroge : pourquoi s’obstine-t-on à ne mettre dans ces foutues cabines que deux pauvres portemanteaux ? Ou mieux, quatre portemanteaux, mais tout pourris, qui permettent à peine d’accrocher un cintre, ou qui font que tout ce qu’on y entasse se casse immanquablement la gueule par terre en moins de deux. Et tant pis pour mon top blanc que je voulais garder nickel. Y’a un souci, quand même, ou je rêve ?

Dans ce cas de figure, deux écoles de pensées :
1- le tout-roulé-en-boule-jeté-dans-un-coin : simple, rapide, certes efficace, mais pas forcément compatible avec tout type de fringues (le top blanc en question, par exemple) ou de boutique (sol d’aspect plus que douteux, jonché de vieux cheveux et de poussière)
2- le plié-rangé-tout-remis-sur-cintre : plus classe, évidemment, mais prend un temps fou. Le genre de truc qui vous fait ressortir de la cabine quatre heures après tout le monde, avec limite l’air de dire « je vous emmerde » aux autres clientes hystériques dans la file d’attente.
Chacune son truc, bien entendu…

Je passe rapidos sur les éclairages blafards qui nous donnent toute la bonne mine d’un navet mal cuit, les cabines tellement exiguës qu’on en ressort pleine de bleus à force de s’être cognée partout, ou les put… de système de cintre pour soutien gorge, qui personnellement me rendent maboule (vous avez déjà pigé comment ça marchait, ce truc là, vous ?).

Parfois, le rideau est à peine suffisant pour pouvoir se déshabiller sans être vue. Question d’économies de tissu, sans doute. Résultat, on passe plus de temps à vérifier qu’on ne se fait pas mater de l’extérieur qu’à s’admirer dans ses fringues. Ce qui est complètement crétin, car les autres nénettes en présence sont inévitablement plus occupées à checker leur popotin à elle dans le miroir qu’à tenter d’apercevoir le notre par les deux centimètres de rideau qu’il manque.
Seule exception : le pauvre type qui se fait traîner par sa copine depuis trois heures dans toutes les boutiques, en train de poireauter patiemment devant la cabine de sa belle au cas où elle lui demanderait « le même en 40 », et qui pourrait bien laisser fureter ses petits yeux, histoire de passer le temps agréablement.

Le must, à mon sens, c’est quand le miroir est à l’extérieur de la cabine. Non mais franchement, c’est quoi ce délire ? Le mec qui a osé mettre en place ce concept est tout simplement un gros sadique, doublé d’un pervers. Je ne vois que ça. Parce que bon, admettons que j’ai réussi à boutonner mon jean slim taille 36 dans lequel je voulais absolument rentrer. Faut maintenant voir si je ressemble à Kate Moss ou à Kate en moche. Et pour ça, pas de doute, faut que je me traîne jusque devant le grand miroir, tout là-bas, au fond. Ce qui veut dire que si j'ai le look d'un boudin saucissonné dans ce jean, tout le monde va s’en apercevoir.
Je passe une tête derrière le rideau de ma cabine. Personne à droite ? Personne à gauche ? La voie est libre, je fonce. C’est généralement quand je commence à me jeter un coup d’œil dans la glace qu’une nuée de sauterelles acheteuses débarque en frétillant. Or moi, m’admirer sous toutes les coutures devant d’autres personnes, c’est un truc que je n’ai jamais su faire. Ne reste donc plus qu’à me rapatrier les miches plus vite que ça dans ma petite cabine sans miroir, et à me décider sur un coup de poker si oui ou non, ce jean me va.

Bon là, je veux qu’on m’explique, merde. Pourquoi c’est si compliqué ? Y’aurait pas un gars qui se serait dit « on va leur rendre la tâche la plus difficile possible, juste histoire de voir à quel point elles sont accros aux fringues, et au bout de combien de temps elles craquent » ? Bien possible…
Le pire, c’est que même avec les cabines d’essayages les plus nazes du monde, on aura toujours des files d’attente de huit kilomètres le samedi après-midi devant les cabines de chez Zara et Kookaï. Un peu masos ? Non, juste shopping-addicts…

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19 décembre 2006

Les amoureux qui s'bécottent sur les bancs publics

banc_1- "Tu sais quoi ?" Smaaaack
- "Non, quoi ?" Smaaack
- "Je pensais à une belle écharpe, comme cadeau pour ta mère" Smaaaack
- "Oui, bonne idée, ça lui plaira beaucoup" Smaaaack
- "Et pour ton père, par contre, je sais pas trop, pour le moment..." Smaaaaack
- "Tu sais, lui, il s'en fiche un peu des cadeaux" Smaaack
- "Ah oui mais quand même !" Smaaack
- "C'est bien que tu viennes..." Smaaack
- "Oui..." ... Sluuuurp (retranscription plus ou moins fidèle de la grosse gamelle bien baveuse qui clôt la discussion) (oui, je sais : c'est très miam)

Voilà. Ca, c’est la scène à laquelle j’ai eu droit en rentrant chez moi en métro hier soir. Et aux premières loges, en plus. Autant dire que, sans même pouvoir faire autrement, je n’ai pas perdu une miette du spectacle de ces deux amoureux, fascinée que j’étais par ce type de gens qui arrivent à se sentir seuls au monde aussi facilement.
Je dois avouer aussi que le coup du smack sonore placardé sur les lèvres du conjoint à chaque fin de phrase, ça m’a laissée perplexe. Je me suis même demandée à un moment si ces deux zouaves n’étaient pas en train de prendre les autres voyageurs du métro pour des cons. Mais apparemment, non. Ils étaient juste à fond dans leur trip (et dans leur conversation insipide).

Aaaah, je sais ce que vous êtes en train de vous dire : « elle est intolérante, envieuse ou même pire, jalouse ». Ben non, même pas. C’est juste que moi, les grandes démonstrations affectives en public, c’est franchement pas mon truc. Je suis d’un naturel hyper pudique pour tout ça, et j’ai toujours un peu de mal avec les gens qui imposent leurs débordements de tendresse aux autres sans se demander si ça peut les mettre mal à l’aise ou non.

En même temps, je devrais pas trop me plaindre. Les amoureux de mon métro étaient certes un peu crispants, mais tellement dans leur petite bulle qu’à la limite (à l’extrême limite, disons), c’en est attendrissant. Mais parfois, on a affaire à des vraies têtes à claques qui sont là exclusivement pour se donner en spectacle.

Les ados englués et tellement scotchés l’un à l’autre qu’on ne peut pas faire passer entre eux un ticket de métro, ça passe encore. Ils ont au moins l’excuse de l’âge et des hormones en ébullition. J’effacerais juste les regards de provoc’ et l’exhibition forcée qui va généralement avec, mais passons.
Ceux qui me font doucement rigoler, ce sont les amoureux qui dînent en tête-à-tête au restaurant, sans se lâcher des yeux, voire même des mains, à tel point que ça en devient vraiment peu commode pour pouvoir se servir des couverts. C’est-ti pas meugnon, tout ça ?
En revanche, le mec qui bisoute sa copine cagolée comme une couv’ de Vogue tout en lui tripotant la fesse en pleine rue, comme pour signifier à tout le monde « hé oui, c’est à moi cette belle chose-là », ça me défrise sérieusement, par exemple.

Dans un tout autre genre, j’ai aperçu dernièrement dans une soirée un type qui galochait consciencieusement sa copine (et je peux vous dire qu’il y mettait tout son cœur) MAIS tout en gardant les yeux ouverts et en jetant des coups d’œil autour de lui. C’est vrai, on ne sait jamais… des fois que Cameron Diaz passerait par là, ce serait quand même con de louper le spectacle.
En tout cas, je peux vous dire que quand on croise le regard d’un mec en train d’embrasser une autre nana, ça fait un effet bizarre. Un peu flippant. Et pas très agréable, en fait.
J’ai failli aller lui dire que s’il était en train de tenter de prouver que, contrairement à ce qu’on dit, les hommes savent faire plusieurs choses à la fois, il avait peut-être pas choisi la bonne voie. Et puis je me suis ravisée. Il était déjà très occupé, je m’en serais voulu de le déranger encore plus.

Franchement… et on dit que l’amour est mort ?

27 novembre 2006

Dernière séance

cin__2Avant, quand on voulait aller voir un film au cinéma, c’était tout con. Suffisait de se pointer à l’heure de la séance choisie, d’acheter son billet, et d’aller se vautrer confortablement dans les fauteuils couleur caca d’oie des salles obscures en attendant le début du film. Pour patienter, on pouvait même héler une ouvreuse qui se ruinait le dos en trimballant son panier en bandoulière rempli de Chocoletti lait-noisettes, popcorn Baff, cônes Gervais et autres cochonneries calorifiques « en vente dans cette salle ».
En gros, avant, c’était peinard.

Aujourd’hui en revanche, quand on veut se faire une toile, c’est tout juste s’il ne faut pas s’y prendre six jours à l’avance, histoire d’avoir le temps de monter sur pied le plan d’attaque pour pouvoir aller voir le film qu’on veut à la séance qu’on veut. Sous peine de se retrouver en rade devant les écrans plasma des multiplex dix-huit salles, qui affichent « complet » pour le film voulu. Perso, ça m’a fait le coup deux fois de suite la semaine dernière.

Maintenant, j’ai pigé. Quand j’ai prévu d’aller au ciné, je réquisitionne les troupes une semaine avant le jour J. Ensuite, je répartis les rôles : toi, tu répertories les salles qui proposent le film et tu me fais une liste Excel par arrondissement. Toi, tu évalues combien de personnes ont une carte UGC, combien une carte Gaumont, combien s’en contrefoutent (cette histoire de carte, entre nous, c’est une bonne rigolade pour espérer aller tous ensemble voir le même film). Toi, tu checkes les heures des séances, VO, VF, dolby stéréo et tout le tintouin. Moi, je centralise les infos, et je tranche. Evidemment, personne n’est jamais d’accord avec ma décision. Au final, ça me colle une migraine du feu de dieu, et j’arrive au ciné avec l’envie de trucider le mec de la pub Mediavision, dont je ne peux plus saquer ni la tronche, ni la musique.

Non, mais sinon, c’est sympa, le cinéma. Ca manque juste un chouia de spontanéité, mais c’est sympa.

Et puis c’est sans compter la faune étrange qui peuple parfois les salles obscures :

Il y a ceux qui chuchotent entre eux pour se raconter à nouveau l’histoire, au cas où ils auraient loupé un détail capital. Ceux qui ponctuent toute scène d’amour de smaaacks sonores et dégoulinants de mièvrerie, ou au contraire, ceux qui soupirent de frustration quand à l’écran, Brad roule une méga pelle à Angelina. Ceux qui nous interpellent vingt minutes après le générique de début pour nous demander d’un air horrifié si « ça va être en V.O. pendant tout le film ? ».

Il y a ceux qui ont le rire un peu facile ou un peu trop prononcé. Ceux qui ont choppé une quinte de toux taille XXL et qu’on préfère ne pas avoir à côté de soi, sous peine de ne plus rien capter aux dialogues du film. Ceux qui ont oublié d’éteindre leur portable, ou ceux qui décrochent carrément en pleine séance (« Allo ? Oui, j’peux pas t’parler là, j’suis au cinéma… »).

Il y a ceux qui mâchonnent leur popcorn avec autant de classe et de discrétion qu’un bovidé dans son pré. Ceux qui préfèrent attendre une scène cruciale du film pour gonfler tout le monde avec le bruit d’ouverture d’emballage de leur Magnum trois-chocolats. Ceux qui remuent à la paille les glaçons au fond de leur Fanta grand modèle jusqu’à ce qu’ils aient bien fondu. Ceux qui farfouillent dans leur sac ou leurs poches pendant des heures, en remuant copieusement au passage trousseau de clés, porte-monnaie tintinnabulant et paquet de kleenex bien bruyants.

Il y a ceux qui nous demandent de nous déplacer « juste d’un siège », sauf que maintenant, on est assis derrière le brushing de Sonia Rykiel et on voit que dalle. Ceux qui mesurent 2m12 et qui choisissent de s’asseoir pile poil devant nous, alors que toute la rangée est libre. Ceux qui restent debout plantés au milieu de la rangée pendant les bandes annonces, le temps pour eux 1- d’enlever soigneusement le manteau, 2- le plier, 3- le déposer proprement sur le siège d’à côté, 4- épousseter le siège qu’ils ont choisi, 5- finir par enfin poser leur cul délicat. Ceux qui arrivent une fois que le film est commencé, et qui mettent des heures à trouver une place (« oui, mais il fait tout noir, je vois rien ») (je m’en fous, je veux pas le savoir, tu te magnes). Ceux qui s’étirent comme un chat au beau milieu du film, les bras en l’air au dessus de la tête, pensant sans doute que tous ceux de derrière pioncent depuis belle lurette et que ça ne les gênera pas.

Y’a des fois, franchement, j’me dis qu’un bon DVD chez soi…

9 octobre 2006

Bulles de bruit

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Paf. La bulle de chewing-gum vient de lui exploser en pleine tronche. Elle l’a pas volée celle-là ! Ca fait bien quinze minutes qu’elle me mastique son bout de glucose mentholé dans les oreilles et qu’elle tente vainement de faire des petites bulles avec. Franchement, à 8h36 un lundi matin, j’aurais pas pu trouver pire comme spectacle dans mon wagon de métro (enfin si, mais j’aime bien exagérer).
Evidemment, pour une fois que j’ai oublié mon Ipod chez moi, je dois me farcir comme voisine de voyage une réincarnation de vache espagnole, qui rumine consciencieusement depuis une dizaine de stations.
Le spectacle visuel en lui-même serait déjà fascinant : bouche ouverte à chaque mastication, mâchoire qui dérape copieusement vers la gauche, sans doute pour se donner un genre. Vous imaginez la pétasse adolescente revêche qui défie l’autorité maternelle du haut de ses douze ans trois quarts et vous avez l’image de ma petite peste de voyageuse.
Mais la garce a décidé de nous gratifier d’un spectacle « sons et lumières », et nous fait bénéficier de la bande sonore qui va avec le décrochage de mâchoire. De généreux « tchlaaaaaaacccc tchlaaaaacccc » bien sonores viennent donc ponctuer un déjà ô combien délicieux tableau. (oui, je sais, je retranscris assez mal le cri du chewing-gum mastiqué de plein fouet, mais je pense que chacun aura déjà une bonne vision globale du truc. Non ?)

La greluche qui lui sert de copine, et qu’on avait fini par oublier dans un coin du wagon tellement le spectacle nous prenait aux tripes, se met soudain à lui donner des conseils : « naaaan, mais faut que tu pousses avec ta langue, faut pas laisser l’air rentrer, sinon ça pète tout de suite, et la bulle se développe pas ». Mazette, c’est technique, ce truc. La punaise a l’air expérimentée en la matière.
S’en suit un long débat sur les pour et les contre de telle ou telle marque, plus efficace selon l’une pour réaliser de belles bulles. C’est passionnant, vous vous en doutez. Dans un coin de ma tête, je réalise à quelle point j’ai oublié les préoccupations vitales de mes années collège. Enfin au moins, pendant que ça jacasse, ça ne mastique plus. Manque de pot, je n’aurai jamais les détails du test comparatif Hollywood / Malabar / Freedent / Stimorol, j’ai du descendre du wagon avant la conclusion de la réunion de consommatrices…

Tout ça pour dire (parce que je voulais quand même dire un truc intéressant, au départ) que sans vouloir faire ma Nadine de Rothschild, un petit détour par les cases « j’apprends à mâchonner mon chewing-gum autrement qu’en ayant l’air d’une carpe » ou « évitez-moi de faire autant de bruit qu’un troupeau de truies affamées quand je me rafraîchis l’haleine », ce serait pas du luxe pour tout le monde.
Le prochain que j’attrape en train de me ruminer dans les tympans, je lui extirpe son chewing-gum de force et je lui étale dans les cheveux. Y’avait qu’à pas m’énerver, aussi… 

27 août 2006

Ca tourne pas rond

ROUENon mais qu’est-ce que c’est que ce souk, là ? Je m’absente quinze jours en vacances, et on en profite pour me recoller la Roue de la Fortune sur TF1 ???!!! Et avec Dechavanne, en plus ??!!! Mais les gars, sans déconner, achevez-moi tout de suite, qu’on en finisse ! J’étais déjà pas fan de Jean-Pierre et de son dernier mot, mais là, on a touché le fond, et on creuse encore…
Sérieusement, qu’est-ce qu’il leur a pris ? Pourquoi nous avoir ressorti de derrière les fagots ce vieux concept tout moisi ? Tant qu’on y est, y’a qu’à retrouver aussi les anciennes bobines de la Famille en or et de l’Académie des Neuf, et le tour est joué. Déjà qu’on se tape pour la cent douzième fois les rediff’ du Gendarme de St-Tropez, si maintenant on doit en plus se farcir les jeux télévisés de quand on avait douze ans, où va le monde ?
Enfin, estimons-nous heureux, on a de l’innovation : la version été 2006 a relégué Annie Pujol aux oubliettes et nous a collé à sa place une espèce de super cagole cosmique sortie d’on ne sait où, dont le seul mérite apparent est de soutenir relativement bien ce qu’elle avance (comprendra qui voudra), et qui se déhanche tellement sur le plateau qu’elle me colle le mal de mer. Génial, le truc !
Et en cadeau Bonux, Dechavanne joue la carte Drucker, sans doute pour espérer sa longévité à l’antenne (pitié, pitié, tout mais pas ça), et n’a rien trouvé de mieux, entre deux regards en coin dans le décolleté plongeant de sa bimbo décolorée, que de faire mumuse avec un toutou agaçant pour nous coller sa touche perso « 30 millions d’amis ».
Allez, dîtes-moi que c’était juste une blague pour nous faire rire pendant les vacances, hein ?

2 août 2006

Laissez un message après le bip sonore

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"C’est pratique, c’est sympa, c’est indispensable"… On pourra me dire ce qu’on veut à propos des répondeurs, je n’en démordrai pas : le répondeur n’est pas mon ami. Point.
Je sais pas pour vous, mais moi, je sais jamais trop quoi dire quand je tombe sur le répondeur des gens que j’appelle. Je m’emmêle les pinceaux, je bafouille, je loupe le bip du départ, et au final, on ne comprend jamais rien à ce que j’ai voulu dire. Dans un autre genre, une fois, j’étais tellement concentrée sur ce que je racontais qu’après le traditionnel "je t’embrasse", j’ai redit mon prénom à haute voix, en guise de signature, comme à la fin d’une lettre. Débile.
D’ailleurs, quand c’est un message important, je préfère même raccrocher au nez d’un répondeur et prendre le temps de préparer un brouillon de mon message. Après, je n’ai plus qu’à lire mot pour mot mon papier, en mettant un peu l’intonation et en faisant genre j’improvise totalement (mais j’ai fait du théâtre, alors je m’en sors à peu près). Généralement, c’est pile poil quand j’ai mis trois heures à préparer le brouillon que la personne supposée être sur répondeur décroche. Et je me retrouve tout autant paumée qu’au départ, sauf que là, je ne peux plus lui raccrocher au nez !


L’autre souci majeur, avec les répondeurs, c’est de réaliser sa propre annonce. Car il n’y a rien de plus navrant que les messageries automatiques. Ce ton monotone qui nous confirme à deux à l’heure qu’on "est bien sur la messagerie vocale du 06 22 68 10 10 ", ça me donne envie d’envoyer valdinguer le téléphone au fond de l’évier.
Vous remarquerez au passage que les opérateurs téléphoniques ont longuement cherché dans leur coin un moyen de nous mettre les nerfs un peu plus en tire-bouchon. Dernièrement, ils nous ont dégoté un truc assez balaise, dans le genre casse-bonbon : la charmante voix électronique qui nous cause à la fin du répondeur de nos potes, et qui nous dit qu’on a le choix de laisser ou non un message (hé ben c’est toujours ça !) ou qu’il faut appuyer sur tout un tas de touches pour réécouter notre prestation avant de l’enregistrer (ils ont bien compris qu’on était nombreux à être pathétique si on se lançait sans filet et sans possibilité de mettre du Tipex sur nos cafouillis verbaux).
La phrase qui me fait hurler de rire, c’est "après votre message, vous pourrez raccrocher"… Ah mais c’est une bonne idée, ça ! J’y aurais pas pensé toute seule, mais puisque vous le suggérez…

Bref, j’en arrivais au sujet des annonces personnalisées. Ahhhh, gros débat, les annonces personnalisées. Faut-il faire une annonce sobre car « on ne sait jamais qui va appeler, et si c’était pour le boulot, t’imagines !" ? Faut-il au contraire faire un message ultra drôle pour faire marrer tout le monde, quitte à passer pour celui qui a repris trois fois du clown à midi ? Mettre de la musique ? Faire une blague ? (A cette dernière question, je réponds personnellement que la blague du "allo ? allo ? je ne vous entends pas… mais c’est normal vous êtes sur mon répondeur ha ha ha ! " fatigue tout le monde, et vous classe immédiatement dans la catégorie "humour à 2,5 tonnes").
Non, optez plutôt pour un truc tout simple, mais pas trop coincé, comme celui de ma copine Sophie : "bonjour, c’est Sophie, au revoir". Direct, poli, clair, efficace, sans chichis !

Quant à l’option musique, elle est à utiliser avec modération, car d’après nos sources d’information, le procédé a déjà fait des victimes. En gros, le dernier Britney Spears ou, pour faire plus sérieux, la Chevauchée des Walkyries,  qu’on se tape pendant les 45 secondes de répondeur, a de grandes chances de soûler rapidement votre interlocuteur. Le genre de message qui fait mourir d’ennui au bout du deuxième appel, et qui décourage les plus volontaires au bout du troisième. Un bon plan pour ne plus avoir d’amis.
Ce qui me gonfle aussi un peu, avec les répondeurs, c’est quand on s’en sert systématiquement pour filtrer les appels, style "je suis vraiment trop occupé pour te parler maintenant, raconte donc ta vie à ma machine électronique, et peut-être que si c’est intéressant, je te recontacterai… un jour…". Ca, j’aime pas. D’ailleurs, dans ces cas-là, j’ai trouvé ma solution : je n’appelle plus jamais. "Etes-vous sûr de vouloir effacer le numéro ?" Oui.

9 juin 2006

J'peux avoir un échantillon ?

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Pour renifler les effluves de la dernière fragrance Sassenbon, tester le rendu satiné du nouveau fond de teint aux particules de poudres micro-ionisées, ou tout simplement remplir de façon light sa trousse de toilette le temps d’un week-end, il faut l’avouer, les échantillons, c’est quand même bien pratique. Dommage qu’il faille presque mener le parcours du combattant pour en obtenir…
Il faudrait quand même que l’on m’explique une chose. Si j’en crois mon Petit Larousse illustré (qui commence à dater un peu, mais devrait encore faire l’affaire sur ce coup-ci), un échantillon se définit comme "une petite quantité de marchandise qui donne une idée de l’ensemble et permet d’en faire apprécier la qualité".

Jusque là, je suis d’accord. Là où je ne le suis plus, en revanche, c’est sur la personne qui va être amenée à "apprécier la qualité", justement. Parce qu’aux dernières nouvelles du front, un échantillon, c’est quand même bien fait pour donner envie aux consommatrices d’acheter. Pas fait pour que les vendeuses gardent tout pour elles et leurs copines, si je ne m’abuse !
Or, je ne sais pas si vous l’avez remarqué comme moi, mais j’ai la désagréable impression qu’aujourd’hui, il faudrait presque supplier les vendeuses pour qu’elles acceptent de nous donner quelques exemplaires de ces spécimens en voie d’extinction. On pourrait même - n’ayons pas peur des mots chocs - parler carrément de mission commando. Attention les filles, chaussez les godillots, serrez les mousquetons, affûtez les piolets, c’est parti pour la chasse aux échantillons !
Une règle d’or à connaître si vous souhaitez jouer les Lara Croft de la beauté. Retenez d’ores et déjà que si vous n’avez pas claqué au moins soixante-dix euros en eau de toilette, gloss et anti-cernes, vous ne tirerez rien de votre conseillère en parfumerie. Elle a des consignes, voyez… elle ne donne qu’aux braves filles qui ont déjà compris que pour avoir le droit de tester un nouveau produit, il faut auparavant s’être ruinée en produits relativement moins nouveaux.
Si malgré cette règle, vous osez, malheureuse, demander un échantillon à votre vendeuse, vous aurez sans doute droit à un regard condescendant et à un soupir à peine dissimulé lorsque celle-ci glissera dans votre sac un petit sachet de fond de teint, que vous auriez tout aussi bien pu vous procurer dans les pages publicitaires des magazines de filles. Elle se gardera bien de vous donner les flaconnettes toutes mignonnettes de sérum "spécial teint de bébé" ou les autobronzants "retour d’Ibiza". Pas folle la guêpe ! Elle se les garde pour elle, toutes ces merveilles gratuites !
Dans cette jungle embaumée qu’est le monde de la parfumerie moderne, certaines G.I. Jane tirent toutefois leur épingle du jeu et parviennent à extorquer (le mot n’est pas trop faible) trois ou quatre échantillons d’un coup, sans trop s’alléger le porte-monnaie ou s’égratigner l’amour-propre. Fières d’elles, pensez-vous ? Ha ha ! Jetez donc un œil sur leurs trombines déconfites lorsqu’elles découvriront que leur précieux butin se résume à des échantillons de parfums masculins ("heu, c’était pour MOI que je voulais un échantillon, madame") et qui plus est, d’une fragrance vieille de dix ans. Autant dire que pour un échantillon supposé nous faire découvrir les vertus d’un nouveau produit révolutionnaire aux effets magiques, on repassera, merci bien !
Mais ne soyons pas trop mesquine. Il arrive parfois que notre chère conseillère s’avise d’elle-même de nous gratifier d’un de ces petits cadeaux. Généralement, elle arbore son plus joli sourire pour nous asséner un "je vous ai mis un échantillon du nouveau gel purifiant spécial peaux à problèmes, avec ça, vous verrez, vos pores dilatés se verront moins", ne nous laissant alors que le choix de répondre par un sourire amer et forcé, le regard lanceur d’éclairs fulguropoings et les joues rosies de honte (oui, merci, je sais, j’ai 28 ans et encore des problèmes d’acné).
Remarquez, bientôt, le problème sera entièrement réglé, puisque les échantillons seront payants. Les marques ont déjà flairé le filon, d’ailleurs. Elles proposent leurs échantillons en guise de cadeau pour plusieurs produits achetés. Vous savez, le coup des trois doses d’essai spécial trousse week-end. C’est-à-dire qu’il faut toujours payer pour obtenir les précieux petits trésors, mais maintenant, on nous le dit clairement.
Mon conseil du jour : pour faire le plein d’échantillons, y’a pas trente-six solutions. Je n’en vois personnellement qu’une seule : devenez vous-même "conseillère en parfumerie", et vous pourrez tous les garder pour vous. Bon, sauf les échantillons de parfums masculins existant depuis dix ans, cela va sans dire…

15 mai 2006

"Ouverture facile" mon oeil !

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Si vous faites partie de la catégorie de personnes qui n’achètent jamais de sachets de bonbons, de paquets de biscuits, de biscottes ou de céréales, de briques de lait ou de jus de fruit, de CD ou cassettes vidéo vierges, passez votre chemin, cette chronique ne vous concerne pas.

Si en revanche, vous faites partie des 100% de consommateurs vivant sur la planète Terre, j’ai comme qui dirait le sentiment que vous avez déjà compris où je voulais en venir, rien qu’en lisant le titre de cet article. Me trompe-je ?

"Ouverture facile". L’expression est séduisante, on aurait tort de le nier. Reste à savoir si c’est totalement justifié d’écrire ces mots sur un emballage. Or, dans un souci permanent de rétablir l’ordre et la vérité en ce bas monde, j’ai moi-même vérifié, justement. Et il s’avère que la réponse à cette question cruciale est : non, mille fois non !

Vous serez d’accord avec moi pour reconnaître que ces termes sont à la limite de la publicité mensongère. A la rigueur, on aurait inscrit "ouverture qui se déchire dans tous les sens sauf celui où ça devrait logiquement s’ouvrir", je rechignerais moins. Encore que… parfois, on s’escrime à tenter de déchirer le bidule, mais sans paire de ciseaux, y’a rien à faire. Quand ça veut pas, ça veut pas ! Alors "ouverture facile" mon œil ! On ne me la fait pas à moi, les petits gars !

Malheureusement, ça, on ne le comprend souvent qu’après avoir mené une lutte sans merci avec les satanés emballages susmentionnés. Prenons l’exemple de la cassette vidéo vierge, qui sera parlant pour tout le monde (ceux qui ont définitivement bouté les magnétoscopes hors de leur foyer, leur préférant les DVD, feront appel à leurs souvenirs avec nostalgie).

Il est 20h48. Je viens de remarquer que Arte diffuse en exclusivité un reportage au sujet de la culture des escargots de Bourgogne sur sable sec. Vite, me dis-je, une cassette pour enregistrer ce fleuron de la documentation animalière. Mais après m’être esquinté trois quenottes et bousillé huit ongles sur le plastique qui protège la cassette, je finis par capituler, hirsute et en nage. Tant pis pour les escargots, de toute façon, le documentaire a commencé depuis vingt minutes. Ah, la dure loi de l’emballage cellophane…

Pourtant, un truc m’échappe. Y’a bien un type qui a inventé le petit fil qu’on tire et qui déchire ce fichu plastique sur toute la longueur du CD, si je ne m’abuse ? Je sais pas trop comment il a négocié son contrat d’inventeur, mais il a dû se faire sacrément avoir, parce que son truc magique, on ne le trouve nulle part, à l’exception des CD et des paquets de cigarettes. Et moi, je ne fume pas.

Là où je tire mon chapeau, en revanche, c’est pour les inventeurs de l’emballage de La Vache qui Rit. Vous savez, le fil rouge qu’on tire et qui découpe l’aluminium entourant le fromage pour qu’on puisse le manger avec un tant soi peu d’élégance, sans s’en mettre plein les doigts. Ca, c’est vachement ingénieux, si vous me passez le jeu de mots plutôt simplet. Preuve que les ouvertures faciles, ça existe, il suffit de s’agiter un peu les neurones.

Franchement, ce serait sympa, messieurs les inventeurs plus ou moins inventifs, de réfléchir à un système équivalent pour ouvrir les briques de lait, par exemple. Parce que dans ce domaine aussi, y’a matière à s’énerver.

Petite subtilité linguistique : à la place de "ouverture facile", c’est écrit "déchirez ici". Sous-entendu : tu vas voir ma fille, c’est facile comme tout, un petit coup de déchirure ici et en moins de deux, tu pourras boire ton Candia peinarde. Moi je veux bien, mais ne suis pas la sœur de Hulk, voyez-vous ? Je n’y arrive pas, à "déchirer suivant les pointillés". Et si par hasard, dans un élan de force incommensurable, je parviens à dégommer ce bout de carton récalcitrant, j’ai quatre chances sur cinq de recevoir la moitié de la brique de lait sur mes pompes en daim à 800 balles (et le lait qui sèche, dieu sait que ça pue, en plus de tâcher !). Donc là encore, recours aux ciseaux, qui nous ont déjà sauvé la mise plus d’une fois, en permettant une ouverture précise et effectivement "facile" (ce qu’on demande depuis le début, en somme…)

A bien y réfléchir, c’est louche, cette affaire. Les inventeurs de la formule "ouverture facile" seraient actionnaires dans une fabrique de paires de ciseaux, ça ne m’étonnerait pas tant que ça…

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