Inside Out of Africa
Des années que j’en rêvais, de ce voyage. Des années que je fantasmais sur les paysages qui m’attendaient, les peuples qui m’accueilleraient et les images que je ramènerais de ce périple. Et puis finalement, c’est arrivé. Un peu sur un coup de tête, beaucoup parce que j’avais besoin de changement, d’exotisme et de vraie coupure avec mon petit monde, j’ai signé avec excitation le contrat de l’agence de voyage. Enfin, je partais au Kenya.
Bon. Ca, c’était pour l’introduction un peu mélancolico-suspensifiante du début de post. Pas mal, hein ? Je devrais écrire des romans, parfois, je me dis…
Le Kenya, donc. Je vais être très directe et franche : c’était à tomber par terre de bonheur, ce voyage. Voilà. Je crois qu’on peut difficilement faire plus clair en matière d’enthousiasme. J’ai trouvé là bas tout ce que j’ai imaginé pendant des lustres, depuis les étendues de savane parsemées de bestioles variées jusqu’à l’accueil chaleureux, souriant et curieux des habitants, dont le maître-mot à l’égard des touristes reste le fameux Hakuna matata (« pas de problème ») répété en boucle.
Impossible de décrire par le menu tout le déroulé de ce voyage, d’abord parce qu’il en faudrait des tartines (et je vous connais, passées 30 lignes, un billet de blog vous file la nausée d’office), et ensuite parce que mettre des mots là dessus impliquerait de trop décortiquer les choses, or j’ai envie de garder tout ça intègre et complet dans ma tête. Mais voyons quand même les grandes lignes (sinon on va encore dire que je vous ai fait poireauter pour que dalle).
Ah… avant que je n’oublie… pour les photos, vous serez gentils, mais on n’est pas chez National Geographic, ici, hein ? Ici, c’est du pris sur le vif, avec Jeep 4/4 qui fait vibrer l’appareil à chaque prise de vue, contre-jour écrasant et zoom inadapté, ok ? (en gros, c’est des photos de chiotte, je suis super déçue, ça ne rend rien comparé au vrai).
En route pour huit jours intenses de safari (mot qui signifie "voyage" en swahili), à quadriller le pays en long en large et en travers, avant de finir par quelques jours de plage tranquille au sud de Mombasa, sur les plages de l'Océan Indien, pour assurer en douceur la transition vers le dur retour à la réalité.
Sitôt débarqués de l’avion, départ pour la réserve d’Amboseli, au sud du pays. Un parc très aride (Amboseli signifie "poussière", et mes yeux s'en souviennent encore), dont un unique lac, asséché en cette saison, assure le principal point d’eau. Et pourtant, malgré la sécheresse, c’est le parc où la densité animale est la plus forte : partout autour de nous s’étendent des troupeaux de zèbres, de gnoux, de gazelles, d’impalas, d’éléphants et de buffles, broutant paisiblement en paix les uns avec les autres. Au fond de la réserve, dans le ciel, se dessine par temps dégagé le Mont du Kilimandjaro, dont on aperçoit les neiges éternelles plus si éternelles que ça. La carte postale en live. Joseph Kessel écrivait dans ‘Le Lion’ en parlant de ces paysages « il me semblait que j’avais retrouvé un paradis rêvé ou connu par moi en des âges dont j’avais perdu la mémoire ». Et c’est exactement ça : une impression de jardin d’Eden où viennent s’ébattre toutes les bêtes de la création… ('tain, on dirait du Baudelaire, non ?)
Ah ça... ça nous change du zoo de Vincennes, hein ?!!
Le gnou, au second plan, est, selon la légende, le dernier animal de la création, et a été conçu avec toutes les pièces restantes des animaux déjà créés. Il en résulte un truc bizarre et pas très jojo, à mi chemin entre l'âne, le bison et le taureau. Un gnou, c'est pas chou du tout.
Ah... encore un qui n'a pas débarrassé la table...
Le fameux Kilimandjaro, et un petit troupeau d'éléphants, qui protège systématiquement les petits du groupe en les encadrant.
Au nord toute, ensuite, où nous rejoignons les flans du Mont Kenya pour dormir en haute altitude dans un tree-lodge, entièrement conçu en bois et parfaitement intégré à l’environnement, dont chaque chambre donne sur un point d’eau d’où l’on peut admirer les bêtes venant s’y abreuver. Il est possible de demander à se faire réveiller durant la nuit, si d’aventure des animaux « rares » à voir, comme le léopard ou le rhinocéros, viennent prendre un verre entre copains.
Les buffles qui s'étaient planqués dans la clairière pour la nuit reviennent au petit matin autour du point d'eau. (... C'est pas terrible non plus, un buffle, à bien regarder ?)
Nous continuons vers les réserves situées au nord du pays : Samburu, Shaba et Buffalo Springs, aux terres arides et désherbées, où il nous faut pourtant chercher véritablement les animaux, à la différence du premier parc où ils étaient si nombreux. Puis redescente vers la capitale, en traversant les lacs de Naivasha et Nakuru, dont les deux millions de flamands roses habituels avaient déjà commencé leur migration en Tanzanie, plus au sud, pour y trouver de la fraîcheur.
La girafe réticulée (ah je suis in-co-llable, maintenant) peut se passer de boire pendant 7 jours, d'autant que c'est quasi le seul moment où elle est vraiment vulnérable, vu qu'elle doit se pencher et écarter les pattes au maximum pour ça. Pour autant, quand elle trouve un point d'eau, elle en profite à fond et peut avaler jusqu'à 60 litres en une seule fois. Comme ça, elle est peinarde. (Tss, et après, on s'étonne de la sécheresse dans le monde, tiens).
Ca, c'est des petites gazelles girafes, au long cou et qui peuvent se tenir sur leurs pattes arrières. Sont mignonnettes, non ?
Une lionne en chasse à Shaba. Chez les lions, ce sont les femelles qui chassent, et les mâles se raboulent uniquement quand le festin est servi. Mmmm, ça me rappelle quelqu'un, ça, tient...
Sont trop zolis, les zèbres de Grévy. Différents, veuillez noter s'il vous plait, des zébres de Burchell (plus haut), puisque leurs rayures sont beaucoup plus fines et régulières et qu'ils ont le bidou tout blanc. (Y'a interro à la fin, je vous préviens).
Ca, c'était juste pour dire que j'ai pigé à un moment comment utiliser la fonction "coucher de soleil" de mon appareil. Blonde, mais pas que.
Hippo en sous-marin, prêt à faire renverser les barques dans lesquelles on voyage sur le lac (sont peureux, ces p'tits cons). En bas, rhino en famille. C'est moche, mais comme c'est une bestiole en voix d'extinction, on s'exclame tous bien fort Oohhhhhh ! (merci).
Enfin, clou du spectacle et du voyage : nous partons pour la réserve de Masaï Mara, à l’ouest, réserve la plus réputée du pays, pour la beauté de ses paysages variés et la richesse de sa faune.
Vous prendrez quelle taille ? S, M, L ou XL ? On a tout en rayon, profitez-en.
La lionne pionce. Les lions pioncent. Le guépard pionce. Non mais ho. Remboursez, là !
Tentatives de photos artistiques (que j'en entende un seul ricanner, et ça va très mal se passer).
Je vous passe rapidement sur la visite du village Masaï, un peu trop formatée touriste à mon goût (mais autrement, jamais on n'aurait pu voir à quoi ressemblait des cases faites en bouse de vache, donc bon...), le passage de la ligne de l'Equateur et le fameux test du sens d'écoulement de l'eau (dingue comme les choses changent à deux mètres de distance, entre l'hémisphère nord et le sud), la visite de la ferme de Karen Blixen, qui a moultement inspiré le fameux Out of Africa, le traditionnel resto Carnivore à Nairobi où l'on s'empiffre de viande d'autruche, de crocodile et de buffle.
Et je vous laisse juste imaginer les quelques jours de farniente à Mombasa, face à l'Océan Indien, doigts de pieds en éventail, jus de fruits de la passion siropté à la paille, à me repasser en boucle dans la tête le film des huit jours merveilleux que je venais de vivre. Epuisant. Tout simplement é-pui-sant. ... Encore !