Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Gin Fizz

16 février 2009

Laisse-moi zoum zoum zem, dans ma Benz Benz Benz

limo_2"Ce qui est pénible, dans nos dures vies de blogueuses jet-setteuses over-influentes, c’est qu’au bout d’un moment, on tourne un peu en rond. Les invitations aux quatre coins de Paris, le champagne, les cocktails à base de macarons, c’est bien mignon, mais ça lasse vite. Et le renouveau ? Et l'inattendu ? Et l’effet de surprise, bordel ? A quand un truc qu’on n’a pas déjà fait quinze fois cette année ? Moi, je m’ennuie sévèrement. Si c’est ça, être blogueuse de la hype, je démissionne."

Journal d’une pétasse, Editions Jmelapètegravos, Paris, 2009.


Evidemment, si je pensais un seul mot des quelques lignes écrites plus haut, vous seriez en droit de me cracher dessus. Evidemment. Mais comme nous sommes entre gens civilisés, aimant (à peu près tous) le second degré, vous n’allez pas. (Et aussi parce que j’ai mis ma belle robe en soie qui coûte une blinde en pressing).
A la place, je vais plutôt vous raconter comment je me suis retrouvée la semaine dernière le cul posé dans une limousine bling-bling à destination de la proche banlieue parisienne.

Un jour, je reçois un mail qui me demande (en substance) « ça vous dit d’aller faire du shopping chez les grandes marques chics à prix bradés, avec bons de réduction, et voyage aller-retour arrosé au champagne en limousine grand confort klaxon intégré ? ».
Heu… attends, je réfléchis deux secondes.

Du coup, j’ai regardé mon calendrier de bureau, j’ai vu que ce jour-là était prévu normalement la réunion trimestrielle des fournisseurs section "collecte des données et archivages des dossiers", que Jéjé-bogosse du service juridique était encore en congés, et qu’il y avait des moules-frites à la cantine. Ben ça n’a pas fait un pli. J’ai bigophoné à qui de droit en disant « chef, je prends ma journée », et roulez roulez, petits bolides, j’ai répondu présente à l’appel du peuple. C’est que j’ai le sens du sacrifice, moi, que voulez-vous ?

Rendez-vous devant l’Hôtel du Crillon. Déjà, ça déconne pas. Faut dire en même temps que venir se faire pêcher en limousine au fin fond du 18ème arrondissement, ça aurait été pour le moins décalé et conceptuel, comme truc.
Après les salamaleks traditionnels avec les organisatrices et les journalistes présentes, nous grimpons dans la voiture réservée aux blogueuses. Nous sommes trois, Alexiane, Violette, et moi, et la limo toute entière nous appartient, depuis son ciel kitch en diodes colorées jusqu’à son sol en moquette-moumoutte sombre.

Quoi ? Des photos, vous dîtes ? Ah ben le problème, c’est que j’en ai quatre, et sur deux d’entre elles, y’a une nana qui montre involontairement sa culotte. Et je la connais, elle serait capable de m’en vouloir si je les diffusais ici. Alors y’aura que de la photo bâclée et puis c’est tout. (Et ne vous pâmez pas trop, les verres, c’est même pas du cristal).

limobar_limo

Quarante minutes plus tard, nous voilà arrivées à la Vallée Village, là ousk’on doit faire notre shopping tendance. A l’ouverture des portes, on s’est demandé si le chauffeur ne s’était pas planté de lieu, et ne nous aurait pas larguées à EuroDisney par mégarde, vu que le shopping center et le pays de Mickey sont dans le même coin de Navarre. (Auquel cas, soyons clairs, c’est pas la peine de frimer au volant d’une limo si c’est pour même pas savoir écouter un GPS, franchement).

En fait, après vérification que Pluto ne traînait vraiment pas dans les parages, non, on était bien au bon endroit. La Vallée Village, c’est croquignolet comme Wisteria Lane* en plus petit et sans jardins pelousés. Allées impeccables, coloris pastel, toits en tuiles, pas de graffitis ou de moches panneaux publicitaires. Toutes les baraques abritent chacune une marque branchouille, centre commercial à ciel ouvert, où quand il pleut, t’es un peu dans la merde parce qu’ils ont pas pensé aux stores géants.

Là encore, je vous aurais bien pris une photo, mais j’étais en train de régler mon appareil quand un drôle de monsieur en uniforme m’a fait « lé-lé-la, on ne prend pas de photo s’il vous plait ». Ah ouais d’accord. Moi, je veux bien qu’on m’envoie faire des reportages in situ et tout, mais tant qu’à faire, envoyez-moi dans des endroits qui VEULENT communiquer, parce que là, si vous voulez…

Ni une, ni deux, j’ai rangé mon appareil et fait ce que j’avais de mieux à faire sur place : essayer des fringues. Et pour ça, y’a pas à dire, je m’y connais.

« Mais tout ça pour quoi, finalement ? » que vous vous demandez judicieusement au fond de vos fauteuils, après cette lecture pour le moins passionnante. Tout ça pour promouvoir un nouveau service de package tout compris pour faire son shopping en amoureux ou entre copines, avec transport en limo et chèques cadeau à dépenser dans les boutiques de la Vallée Village.
Bon, si vous voulez mon avis, vu le coût de la bestiole (à partir de 750 boules quand même), la copine risque de préférer nettement la partie shopping et de se dire que son mec s’est fait un petit cadeau perso avec le coup de la bagnole bling-bling. Et puis n’espérez pas faire des cabrioles coquines durant le trajet. Déjà, parce que le trajet est court (mais je ne suis pas là pour juger vos performances), deuzio, parce que ça colle vite le mal de mer d’être dans un grand véhicule comme ça qui tangue un peu, et tertiotrimo, parce que le chauffeur entend tout ce qu’il se passe, même s’il est « tenu au secret professionnel ».

Ouais, ok, tout ça, c’est bien joli, mais y’a quand même une sacrée faute professionnelle, dans le trip "Pretty Woman" qui nous a été offert.
Le Richard Gere, … il est passé où, bordel ?

* La ville des Desperate Housewive

Publicité
Publicité
14 février 2009

Point break

coeur_1Bon. Où est-ce qu’on en était, déjà ? Ah oui.*

On entre tous les deux dans le fast-food. Il sort son portefeuille Waïkiki et me demande généreusement ce qui me ferait plaisir. Je murmure un vague truc, persuadée que vu les circonstances, je ne devrais même pas accepter de déjeuner avec lui, et encore moins de le laisser payer. On s’attable face à face, échangeant des banalités sans nom sur la pluie, le beau temps, et le taux de sel dans les frites.

Allez, il faut que je me lance. Il faut que je lui parle, que je lui dise que je n’ai pas envie d’être avec lui, peu importe les raisons. Mon joli speech imaginaire de tout à l’heure semble bien difficile à cracher, d’un coup. Et ce n’est pas parce que j’ai la bouche pleine, puisque je chipote du bout des doigts mes nuggets de poulet, sans grand appétit.

Aaaaah, berdol di mierda, il est là, devant moi, avec sa petite gueule d’ange, à me faire des sourires pleins de fossettes et à me demander si je veux un milkshake vanille, et moi, je ne cesse de me répéter que c’est un monstre pervers et cruel pour ne pas succomber à son charme.
Peu à peu, je me mure dans un silence atroce, faisant mine d’observer avec intérêt la plante artificielle sur ma gauche. Derrière moi, la porte des toilettes fait un bruit d’harmonica en fin de vie du plus bel effet. La situation est d’un romantisme insoutenable pour les plus prudes d’entre nous, notez.

B. ne perd pourtant pas de vue son objectif, qui est de me sortir le grand jeu aujourd’hui, et de m’inviter AUSSI au cinoche. Il doit se dire que vu mon débit de parole, à peu près aussi élevé que celui de Paris Hilton à une conférence sur l’altermondialisme, autant aller se mater un bon film dans le noir, au moins, on n’aura pas tout perdu.

Moi, cruche dans toute ma splendeur, je reste plantée là, à ne pas piper mot. Ni pour dire ce que je suis venue dire au départ, ni pour refuser le ciné en bloc. Rien. Que dalle. Une demeurée parfaite. Seule au fond du ventre, une petite boule commence à pointer son nez, me rassurant – si besoin était – sur le fait que la situation est clairement en train de se barrer en cacahuète complet.

En bon gentleman qui veut arriver à ses fins, B. a même déjà choisi le film. Un truc à base de crinolines, de perruques poudrées et de temps jadis, que jamais de la vie un mec normalement constitué n’aurait suggéré de lui-même d’aller voir. Mes bonnes résolutions de rupture express reprennent de la vigueur. Ce type est louche, c’est évident : opter pour un navet à l’eau de rose alors que Harrison Ford et son flingue jouent dans la salle d’à côté, c’est du cachalot sous gravillons puissance douze ou je ne m’y connais pas !

« C’est pas trop mon truc, mais je pensais que t’aurais envie de le voir, alors bon… », qu’il me sort, ce niais. Ben nous voilà bien, il joue au gentil, maintenant. Une fois de plus, je me la boucle, et m’assoit en silence dans la salle obscure.

Evidemment, je ne vous fais pas de dessin. Un ciné, deux ados, l’obscurité, tout ça, tout ça. Sitôt les bandes annonces commencées, B. m’enlace par l’épaule, et m’attire à lui pour m’embrasser.
C’est là, au pied du mur, que je choisis de raconter le bobard le plus merdique de ma courte carrière d’amoureuse d’alors : « non, mais en fait, je suis désolée, mais en fait, j’ai déjà un copain, et en fait, samedi, je m’étais engueulée avec lui, et c’est pour ça que en fait, avec toi, bon... mais donc, en fait, on est à nouveau ensemble, et en fait… voilà ».
Tout ça débité d’un trait sur un ton plaintif, en fixant résolument un point imaginaire sur le siège de devant pour ne surtout pas croiser son regard qui se décompose en direct. Ben tu m’étonnes, aussi. Il doit être en train de calculer rapidos le prix du menu Big Mac et de la place de ciné tarif jeune, ou de me traiter de garce. Voire les deux (ce qui serait fort envisageable).

Il retire son bras, regarde dans le vague. Je me sens minable, mais au moins, j’ai fait ce que j’avais à faire (oui, oh, on se raccroche aux branches qu’on peut, hein). Puis, au bout de dix minutes d’un silence poignant : « Bon, ben on va p’tet changer de film, du coup… ».

J'ai pas trop compris si le « du coup » signifiait plutôt « comme j’ai plus trop envie de te faire plaisir, allons voir Harrison », ou plutôt « comme on ne va pas passer l’heure à se galocher, allons voir un film d’action ». Mais j’ai pas osé demander, bizarrement.

On a vu Harrison, on n’a plus échangé un mot ou presque, il a filé juste après le film, et je suis bien la dernière à pouvoir l’en blâmer. Mais au moins, dans ma tête, ce « petit con de dragueur » n’avait pas eu le dernier mot avec moi.


Quelques mois plus tard, j’ai appris que ma copine F. qui avait déblatéré comme une folle sur B. était en fait raide dingue de lui, et jalouse à crever de ne pas avoir été son ‘élue’ le soir de sa fête d’anniversaire. Quant à B., il devait culminer à trois gentilles conquêtes avant « nous », et avait finalement beaucoup du profil ‘petit copain idéal’ dont on rêve à quinze ans.
Bilan des courses : une amourette zéro, une copine rayée de la liste, et une réputation d’enfer dans le lycée de B., forcément. Jackpot, quoi.

« Copine » mon œil, oui. With friends like that, who needs enemies ?


* Oui bah, pour ceux qui viennent ici tous les quinze jours, faudra vous taper les archives. Et ce sera un zéro pointé pour la fidélité et la régularité du lectorat. Que je ne vous y reprenne pas.

13 février 2009

Désenchantée

coeur_3Previously


J’arrive au lycée lundi matin avec un sourire de niaise calligraphié sur la tronche. Love is in the air, oh happy day, la vie en rose, et compagnie. Même le premier cours de maths de la matinée ne me fout pas le bourdon, alors qu’habituellement, je suis loin d’être fraîche comme une fleur pour faire des équations à la con. L’amûûûr, quoi.

L'amûûûr, oui... jusqu’à ce que je debriefe avec ma copine J.
Qui a parlé avec F. (F. étant la fille chez qui nous avons rencontré nos deux nouveaux loverboys, pour ceux qui ne suivent plus)(Tsss).
F. qui lui aurait raconté un tas de saloperies sur B. (mon nouvel amoureux, donc) (toutes ces initiales, ça me file le tournis, on se croirait dans un épisode de Gossip Girl) : que c’est un petit con, un mec pas fiable, un dragouilleur de bas étage qui ne cherche qu’à ajouter une conquête à son palmarès déjà long comme une cérémonie des Victoires de la Musique présentée par Drucker (autant dire interminable). En gros, que je suis bien mal tombée, et que je ferais mieux de tout stopper là.

Beurrggllll. En fond sonore, la musique déraille. Mon joli petit film rose tout mignon et cucu à souhait vient de se prendre une sacrée rouste. Quid du vrai, quid du bidon ? Dans le doute, je décide de faire confiance à celles que je connais depuis plus de vingt-quatre heures, et met mentalement un terme à la love-story la plus courte de mon existence.

Reste à aller annoncer la nouvelle au gugusse.

Mercredi midi. Je l’attends de pied ferme devant le MacDo, comme convenu. Je répète dans ma tête le film qui DEVRAIT normalement se dérouler : il arrive, je lui lance un regard méprisant, il hausse les sourcils, je lui déballe mon speech, que je sais tout de ses intentions minables et qu’il n’aura pas l’honnnnnneurrrr (bien appuyer les syllabes, surtout) de passer ne serait-ce qu’une seconde de plus avec moi, je tourne les talons dans un grand mouvement de cheveux majestueux à la L'Oréal style, il m’attrape le bras, je me dégage, il vacille, tombe à mes pieds, me supplie de lui accorder mon pardon, hurle, pleure... ... ouais, bon, ok, il pleure pas, mais presque, quoi.

Bon. En fait, il se pointe avec cinq minutes de retard, une jolie rose dans la main, et un sourire timide de mec qui n’a pas tant l’habitude que ça des rendez-vous amoureux. Il m’embrasse au coin des lèvres. Intérieurement, je fonds. Mes résolutions aussi.

… Les emmerdes ne font que commencer.

(A suivre…)
(Oh la la, mais c’est plus suspensifiant que la vie de Jack Bauer, ce blog !)
(En vrai, c’est parce que j’ai pas encore eu le temps de tout écrire, mais vous gardez ça pour vous, ok ?)

12 février 2009

Pour un flirt avec toi

love_1Vous commencez à le savoir, la guimauve, c’est pas mon truc. (« Ah ouais ? Sérieusement ? », que j’entends, dans le fond. Ca fait plaisir de voir qu’il y en a qui suivent, j’vous jure). En cette période de Saint-Valentin sirupeuse à souhait, j’ai préféré vous ressortir de derrière les fagots une mignonne petite histoire d’amour loupée dans les grandes largeurs, à cause de la mauvaise influence d’une « copine » de l’époque (mais en fait, copine que dalle).

Années collège ou lycée (j’ai la mémoire qui flanche, j’me souviens plus très bien), période des petits mots écrits au stylo rose sur les agendas, des premiers flirts et des boums, qu’il ne faut déjà plus appeler « boums », mais « soirées », nettement plus chic.

Ce soir, c’est l’anniversaire de F., qui est inscrite au lycée voisin du nôtre. Cool, on va pouvoir rencontrer de nouvelles têtes. Oui, parce que baver sur les Terminales qui ne nous jettent même pas un œil, ça va bien deux minutes, mais on n’est pas là pour rigoler, non plus.
Je vous la fais courte (sinon, on est encore là demain, et je sais pas pour vous, mais moi, j’ai compet' de lancers de noyaux de cerises, alors bon) : ma copine J. rencontre L., je rencontre B.
Chabadabada dans un grand champ de fleurs, amour fou au bout de … quoi… 15 minutes, on ira où tu voudras quand tu voudras, etc. (On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans, ou presque). Bref, ze bonheur. Et tout ça en une soirée. (C’était vachement simple à cet âge, quand même, quand on y repense, non ?).

Lendemain, dimanche. Attente fébrile du coup de téléphone qui fixera le rendez-vous des retrouvailles en tête-à-tête. Impossible de me concentrer sur mes devoirs de maths. Et puis franchement, Pythagore, qu’est-ce que je m’en fous, là, tout de suite, si vous saviez ? Je tourne comme un lion en cage, assassine mentalement toutes les personnes de ma famille ayant le malheur de monopoliser la ligne ne serait-ce que cinq minutes, quand soudain… (suspense insoutenable)… driiiiiing ! Pas de portable à l’époque, je dois me farcir les communications les plus privées de ma life en plein dans l’entrée de l’appart familial, au milieu du va et vient et des oreilles qui traînassent.

       -
Oui. Ok. A mercredi. Bisous.

Deux minutes, montre en main. Peu loquace, le mec. Il doit avoir le même problème que moi, niveau téléphone placé en zone non stratégique, et a fait au plus vite. Mais l’essentiel est là, on a rencard. Yihaaaaa. Mercredi midi, devant le MacDo. Et même qu’après, on ira au ciné. Carrément, quoi.

Ah ça... ça partait balèze, hein. Ca aurait très bien pu se finir en 'ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants, un break cabriolet gris métalisé, un golden retriever nommé Derek, un pavillon avec piscine en banlieue ouest, un PEL pour chacun des gosses et un crédit sur le dos pour trente ans'.

Sauf que non. Pas trop.

(A suivre...)

3 février 2009

La salsa des démons

salsa_1Je suis une fille à l’humeur et aux envies changeantes. Et pourtant, depuis près de deux ans, je m’accroche comme un bulot à son rocher à mes cours de salsa, et me pousse aux fesses toutes les semaines pour aller enchaîner les passes (ne vous énervez pas comme ça, c’est le nom donné aux figures) sur la musique caliente. Hop, un sombrero doble. Zou, une enchufla. Olé, un ochente-y-quatro complicado.

Sauf que, caliente caliente… En fait, ça dépend, quand même. Parce que parfois, on rencontre des spécimens étranges, à ces cours-là. En vrac :

-
Celui qu’on a du inscrire au cours de force, tellement ça a l’air de lui faire plaisir d’être là, rien qu’à voir sa tronche impassible de garde républicain de la Queen Mother.
-
Celui à qui on a répété depuis le début « c’est l’homme qui mène la danse » et pour qui c’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. C’est plus de la salsa, à ce stade, c’est l’armée. Sir, yes sir !
-
Celui qui se la joue lover à deux balles en roulant des hanches, alors que bon… franchement… désolée, mais… sérieusement… non, quoi. Non. J’insiste.
-
Celui qui sue à grosses gouttes, s’éponge le front avec les paluches… avant de délicatement les poser sur notre chemisier en soie sauvage pour réaliser la prochaine figure.
-
Celui qui suit apparemment des cours pour préparer la prochaine saison de « Incroyable Talent » sur M6, et qu’est pas là pour déconner, bordel.
-
Celui qui mesure 1m12 les bras levés sur un tabouret (qui m’arrive donc au niveau de la poitrine, hein), et qui profite régulièrement d’une belle vue sur l’étiquette de taille de mon soutif parce qu’il s’obstine à rester collé dans mes pattes et à ne pas respecter mon espace vital.
-
Celui qui pue tellement de la gueule qu’on pourrait parier qu’il a bouffé du Shéba à midi. (Je serais lui, je collerais un procès à sa cantine de bureau. Scandaleux, cette affaire).
-
Celui qui porte un pull en cachemire tellement doux que ça donne envie d’aller fourrer son nez dessus en ronronnant comme un chat. (On est d’accord, ça ne se fait pas) (Du moins, attendons de nous connaître un peu).
-
Celui qui foire systématiquement la passe, mais garde le sourire et fait qu’au moins, avec lui, on n’a pas l’impression d’être à un casting pour High School Musical où tout le monde serait tendu du string.
-
Celui qui nous fait systématiquement foirer la passe, parce qu’il est trop beau trop craquant et qu’on en oublie de compter les temps, mais qui garde un air impénétrable sur la tronche en toute circonstance (le con).
-
Celui qui joue au prof en exécutant les pas avant même que la démonstration n’aie eu lieu en live, genre « laisse-toi faire cocotte, j’vais t’apprendre, moi ». (Et tu veux que je te paye un cours particulier, aussi, tant qu’on y est ?)
-
Celui qui agrippe sa partenaire comme un colis prêt à être expédié en fret postal : aucune douceur, aucune humanité. Juste des danseuses à la chaîne. Hop, suivante !
-
Celui qui tient absolument à ce qu’on le regarde dans les yeux, alors qu’il est aussi appétissant qu’un apéricube au roquefort périmé.
-
Celui qui joue sur le côté sensuel de la salsa pour glisser innocemment au passage une petite main sur les fesses ou une autre qui effleure la poitrine, genre « j’l’ai vraiment pas fait exprès, mademoiselle, c’est la danse qui veut ça ». (Et ma main dans ta gueule, c’est la danse aussi, peut-être ?)

Et puis tous ceux qui sont là juste pour passer un bon moment, apprendre à maîtriser trois ou quatre pas de base et échanger quelques sourires de bonne humeur. Mes préférés. Mais ils sont bien planqués, les fourbes.



Et dire que quelque part, peut-être, un type de mon cours de salsa est en train de dresser sur son blog la liste des portraits-type de danseuses qu’il rencontre régulièrement, et que pour décrire les filles comme moi, il choisit les mots « grandes gigues un peu coincées du popotin qui refusent de se laisser guider mais qui y mettent quand même toute leur bonne volonté ».

Oui. Bon. Disons simplement que, certes, j’ai le rythme dans le sang, mais que j’ai aussi quelques problèmes de circulation.

Publicité
Publicité
27 janvier 2009

Zen, restons zen

yoga_1Elle insistait lourdement en disant que ça allait m’aider à mieux dormir, à me déstresser, à m’apaiser. En gros, à l’écouter, c’était vraiment « pour mon bien », cette affaire-là. Pfff, mon œil, oui. En fait, c’était juste parce qu’elle n’avait pas envie d’y aller toute seule, à son cours de yoga. Il lui fallait un cobaye numéro deux pour venir tester avec elle les positions grotesques du « scarabée volant » et de la « montagne sacrée ». Et moi, bonne poire, j’ai dit banco. Je me suis dit connement que j’allais voir à quoi ça ressemblait, le « yoga détente ». Bon, bah ok. J’ai vu.

Au départ, ça partait bien. Forcément, faut dire que rester allongée les bras en croix sur le tapis bleu, yeux fermés, à vaguement pioncer en écoutant l’animatrice ânonner des trucs bizarres ressemblant à des incantations, c’était fastoche, aussi. Je tique légèrement quand elle nous demande de nous « décontracter des oreilles », parce que honnêtement, j’ai beau y mettre du mien, je ne vois pas trop comment faire. Mais à part ça…

Vient le moment de faire la bascule avec les genoux, histoire de masser la colonne vertébrale et le bassin. Bon. Moi, je veux bien, mais vu qu’on est supposé caller nos mouvements sur notre souffle, si je m’écoutais vraiment respirer, je ferais des cabrioles dans tous les sens et on se croirait plus à l’école du cirque qu’à un cours de yoga. A mon avis, je ne suis pas encore assez détendue, ça doit être ça. Mais ça va venir, j’y crois dur comme fer. (ahem)

On décale les genoux sur la droite, puis sur la gauche. On garde la pose cinq minutes. Silence de mort. Grouillllllllllllccckkkkk. Ah tiens, non. Mon estomac tient à s’exprimer pile à ce moment-là, dis donc. Surtout ne pas regarder ma copine, ou je pars dans un fou rire incontrôlable. Ouf, elle a les yeux fermés. … Je rêve ou cette espèce de traître arrive – elle – vraiment à se détendre, là ? C’est inadmissible. Remboursez.

Allez, fini l’échauffement, on commence les choses sérieuses ! … Ah bah non, en fait, on reste à quatre pattes. Super. Je commence à trouver le temps super long. Je me doutais bien que c’était pas animé comme un prime de la Star Ac’, un cours de yoga, mais de là à regarder mes ongles pousser en faisant les postures…

Après avoir successivement mimé le chien, le crapaud, le cobra et je ne sais quel autre occupant de l’Arche de Noé, nous voilà debout, prêts à tenter les postures d’équilibre. C’est là que les choses se sont barrées en sucette complet. Parce que moi et l’équilibre, voyez, ça fait un truc genre cinq. Ou six. Je bâcle à peu près toutes les positions, histoire de faire passer la pilule (ni vu ni connu j’t’embrouille), mais la prof m’a à l’œil (c’te garce) et vient me corriger avec moult détails. Tout ça sous l’œil torve de ma voisine de tapis qui joue au héron, perchée sur une seule patte, et qui reluque autour d’elle avec cet air de dire « j’t’emmerde » à tout le monde.

De toute façon, celle-là, je l’ai dans le collimateur depuis tout à l’heure, vu qu’elle inspiiiiiiiiiiiiire, puis expiiiiiiiiiiiiire aussi fort qu’un réacteur d’Airbus 320. Impossible de se concentrer sur sa propre respiration avec un machin pareil à côté de soi. A mon avis, elle ne va pas tarder à décoller. Ou à hyper-ventiler et faire un malaise, au choix. Bam, voilà. T’avais qu’à pas faire le héron hautain, ma fille. Non mais.

Coup d’œil en loucedé à ma montre, plus que douze minutes. On entame la phase relaxation, maintenant. L’autre recommence à nous ordonner de nous détendre du front, des oreilles, du menton et du reste, comme s’il suffisait d’appuyer sur un interrupteur. Pfffiouuu, ce que c’est long, ce cours. En plus, j’ai faim. Et j’ai rien dans mon frigo. Ah tiens, et si je passais chez le traiteur chinois que j’aime bien ? Un petit rouleau de printemps et des raviolis crevettes, et puis aussi… Aaaaaaaah, je suis tirée de mes réflexions existentielles par la voie du sage qui souhaite conclure la séance par le traditionnel « Om ».

Alors là mes enfants, c’en est clairement trop pour moi. Nous entendre joyeusement déclamer ce fameux « Aoooooooommmmmmm » en chœur me rend hystérique, et le fou rire que je retenais depuis le début du cours finit enfin par exploser. Je lutte tant que je peux pour le dissimuler par une fausse quinte de toux (ben voyons), mais copine-traître n’est pas dupe et se marre autant que moi. Autant dire que le cours a été rudement efficace, pour qu’on ait les nerfs tendus comme ça !

Penaude (mais bien détendue du bidou après ma crise de rire), je ramasse mon tapis, le range fissa au fond de la salle, et détalle plus vite que mon ombre de cet antre du mal, persuadée de ne jamais remettre un orteil ici. En sortant, ça débriefe à tout va avec Copinette. Et le verdict n’est pas fameux : ça va bien deux secondes, les gamineries sur tapis, les cabrioles et les imitations du toutou, mais niveau détente, on repassera plus tard, merci bien.

Sauf que… Cette nuit-là, j’ai dormi comme un bébé, ce qui ne m’était pas arrivé depuis des lustres. Hasard ou coïncidence ?



Bon. Ben, dans le doute, on retourne au yoga mercredi. Mieux vaut être sûr, quand même.

22 janvier 2009

Cookie's fortune

cookie_1Je me demandais l’autre jour pourquoi donc que ça ne causait jamais haute gastronomie, marmite et casseroles sur ce blog. En fait, je viens de me souvenir.

Faire la cuisine, c’est un truc qui me prend parfois, comme ça, une fois l’an. Et hier soir, j’ai eu la drôle d’idée de me lancer dans la confection de cookies faits maison. J’ai adapté une vieille recette piquée dans le Elle, sur un article où des célébrités filaient leur bon plan cuisine, mais dans laquelle j’ai remplacé en loucedé quelques ingrédients, ni vu ni connu. (Oui, parce que ça m’a toujours semblé inconcevable – à moi, piètre cuisinière – d’investir dans des tas de machins bizarres dont je ne me resservirai sans doute pas avant la Saint Glinglin (et encore), pour en utiliser juste « quelques gouttes » ou « une pincée ». J’imagine que ça doit faire la différence au final. Et j’imagine que c’est POUR CA que je suis nulle en cuisine).

J’ai donc allègrement remplacé l’essence de vanille par du sucre vanillé (bah quoi, c’est kif kif, non ?) et j’ai zappé le sucre roux pour le remplacer par du normal. De toute façon, au Monoprix de mon quartier, ils ne connaissent pas ce bidule (il semblerait qu’il y ait de la discrimination), et si vous croyez vraiment que je vais faire douze points de vente pour trouver un ingrédient, c’est que vous me connaissez bien mal.

Me voilà donc le fouet à la main en train de remuer beurre, sucre et jaune d’œuf pour tenter d’obtenir un mélange « crémeux ». Heu… oui… bon. Tant que ça ne colle pas aux parois du saladier, déjà, c’est pas mal, je trouve. Faudrait voir à pas me demander la lune, hein, les mecs, là.

Vient le tour de la farine.

C’est fourbe, la farine.

(Note pour moi-même : la prochaine fois que je fais la cuisine (l’an prochain, donc), choisir une recette qui n’utilise pas de farine). (Ou bien prévoir au planning deux bonnes heures de nettoyage de la cuisine). (Et un lavage des cheveux).

Ma mixture ressemble à du dégueulis de poney, je suis un peu inquiète pour la suite des opérations. D’autant que c’est là que ça se corse sévère. « Rajouter 75 g de Smarties écrasés ». Oulà. Alors déjà, première nouvelle : je ne savais même pas que ça existait encore, ces petites choses. Mon cœur de midinette fait un bond de vingt ans en arrière avec nostalgie et satisfaction (c’est vrai, ça m’aurait emmerdée d’avoir à les remplacer par des M’n M’s, quand même).
Le problème, c’est juste qu’il faut les « écraser ». Et ça, mes petits gars, c’est du lourd. Parce que c’est drôlement solide, ces saletés-là. A se demander comment les mômes ne se pètent pas tous leurs plombages dessus.

Mais t’inquiète Ginette, j’ai la technique qui tue. Pas forcément très « Gault et Millau », certes, mais néanmoins efficace : j’attaque au marteau. Hop. Cinq minutes plus tard, des petits confettis de restes de Smarties rejoignent ma mixture et lui donnent un aspect un peu plus glop. (ou pas ?)

P_te

Reste à mettre au four, en n’oubliant pas ze touche finale : enfoncer des Smarties entier sur le dessus des petits tas de pâte, pour décorer. Bon… en fait, ça décore bizarrement, parce que les bonbons bleus perdent toute leur couleur à la cuisson et virent au blanc fadasse.
Grmmmpppffff, je sais pourquoi je déteste faire la cuisine : une fois encore, le résultat final ne ressemble EN RIEN à la jolie photo du magazine, où les cookies ont l’air moelleux et fondants (et où le mec s’est bien gardé d’utiliser les Smarties bleus, d’ailleurs). M’enfin, soyons honnête, ça reste du chocolat, ça ne peut décemment PAS être mauvais, non ?

cookies

(L’année prochaine, nous cuisinerons des muffins au beurre de cacahuète SANS utiliser de tournevis. Challenge !).

12 janvier 2009

Heaven can wait

salle_d_attenteExiste-il au monde quelque chose de plus glauque qu’une salle d’attente de cabinet médical ? (Bon, oui, sans doute, il existe. Mais soyez mignons, et ne me ruinez pas mon début de billet, tout de suite, comme ça. Sinon, on ne va pas être copains longtemps, ok ?)
(Je reprends, donc).
Existe-il au monde quelque chose de plus glauque qu’une salle d’attente de cabinet médical ? Existe-il au monde un seul endroit où on pourrait avoir moins envie de poireauter que là, justement ? Non parce que rappelons quand même une chose essentielle : à moins d’être venu ici juste pour arroser les pauvres plantes faisant office de déco (qui en ont bien besoin la plupart du temps, à voir la tronche navrée qu’elles tirent), si on se pointe dans cette salle d’attente, c’est parce qu’on a un souci. Médical. (Généralement). Et que du coup, on aimerait bien un peu de compassion et un minimum de confort pendant qu’on reste là à envisager la meilleure façon de décrire au docteur nos symptômes de (au choix) gorge qui scratche, oreilles qui bourdonnent ou bidou qui glougloute.
Certains, même, appréhendent avec suspense et stress le futur verdict du Grand Manitou, parce que c’est bien connu, « ça commence en rhume des foins, et ça finit en pneumonie, vous ne me cachez rien, docteur, vous êtes sûr ? ».

Partant de ce principe, un petit brin d’effort dans la décoration et le niveau de confort de ces salles d’attente ne serait pas grand luxe, non ? Au lieu de quoi, on se retrouve la plupart du temps avec des tableaux mochingues au mur (je soupçonne les médecins de refourguer dans leur salle d’attente toutes les merdes reçues à Noël et qu’ils refusent de coller chez eux, même aux toilettes), ou l’encadré mis bien en évidence des diplômes de Monsieur Grand Manitou himself (des fois qu’on aurait des doutes sur ses compétences, d’un coup).
Sur la table basse (Ikea), des piles de magazines dont le plus récent doit remonter au mois de mars 2004 (on sera content de savoir que c’était la mode du corsaire, à l’époque), où tous les mots croisés et sudoku sont faits (mais mal) et où l’unique page de recettes annoncée en couverture a déjà été arrachée. Bon. En même temps, qui a vraiment envie de lire L’Usine Nouvelle en attendant d’aller dire « 33 » avec un bâton de bois au fond de la gorge, hein ?

Non, le mieux, niveau lecture, c’est de se reporter sur les immanquables petits fascicules gracieusement mis à disposition par toutes les marques et labos partenaires du cabinet médical. Du genre, chez le dentiste, « Mordez la vie à pleines dents », par Sanogyl. Chez l’ophtalmo, « Voyez grand avec les lentilles de contact Johnson ». Chez le pédiatre, « C’est petit à petit qu’on devient moins petit (tarifs exceptionnels d’abonnement au magasin Parents inclus dans ce dépliant) ». Chez le gynéco, … bon, bref. Non, vraiment, on se plaint, on se plaint, mais ils font quand même beaucoup pour nous distraire de nos problèmes, les médecins, hein.

Par contre, au niveau des sièges, c’est pas encore ça, je dirais. Là encore, les cadeaux foireux trouvent une seconde vie, et la salle d’attente intégralement meublée de chaises et bancs de jardins en bois bien dur (mais résistant à la pluie, hé) donnent à la visite chez le docteur une petite touche bucolique. Parfois, c’est dans une brocante qu’on a l’impression d’entrer, tant les chaises, fauteuils, table basse et déco font hétéroclite et bric-à-brac. Et puis de temps en temps, attention les yeux, on atteint le summum du raffinement en recyclant en salle d’attente le matériel médical obsolète. Ainsi, chez mon dentiste, par exemple, on trouve parmi les sièges un ancien fauteuil de cabinet, incliné à 150° (à vue d’œil, hein. J’ai pas raboulé mon rapporteur pour vérifier, non plus), prêt à accueillir les fesses des futurs patients. Ah ça, je ne vous le fait pas dire, mon dentiste a un sacré sens de l’humour.

Tiens, ça me fait penser : il était loin d’être con, celui qui a inventé le terme de « patient » pour les clients des médecins. Parce que, effectivement, y’a intérêt à l’être, patient, quand on a un rendez-vous médical. Vous avez rendez-vous à 19h ? Ben j’aime autant vous dire qu’à de rares exceptions près, vous ne serez pas dans le cabinet même avant… mmm… disons 19h45. Ah vous vouliez passer au Franprix avant que ça ferme ? Pas son problème, au mec. Et puis attendez, ho, hé, hein : c’est vous qui êtes malade et qui demandez des soins, vous n'allez pas non plus chouiner pour ça ?
A l’inverse, j’aime autant vous prévenir : si c’est vous qui êtes en retard, et même de 5 minutes, ça va dérouiller sévère devant les ordonnances. C’est qu’il n’a pas que ça à faire, le monsieur, vous comprenez ? (Il dit ça, mais c’est juste qu’il les connaît déjà par cœur, ses petits fascicules sponsorisés, et qu’il a plus rien à lire en attendant que vous arriviez, c’est tout).

Ah ! Ca y'est, c'est votre tour ! Bon courage... après, faudra encore aller faire la queue à la pharmacie pour acheter les médocs prescrits. Mais en piétinant debout, cette fois...

6 janvier 2009

Soldes en pantoufles (et pantoufles en soldes)

soldes_1Article sponsorisé

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, ce sera le début de la foire d'empoigne dans les boutiques pour s'arracher le dernier it-manteau en taille 38, la seule jupe en coloris gris souris, ou les bottines camel ab-fab de la saison. La plupart des filles ressortiront de là échevelées et en sueur. Certaines auront même quelques dents en moins, peut-être... mais qu'importe, le précieux Graal fashion sera leur, quoi qu'il leur en ait coûté.

Tsss...

Même pas en rêve, tu m'entends ?

On a beau aimer les fringues et les bonnes affaires, y'a quand même des limites à la grelucherie hystérique, peut-être ? Peut-être.

Place des tendances a déjà bien pigé le truc, et propose aux fashionistas de faire flamber la blue card en gardant un minimum de décence physique. Terminés les arrachages de chemises à la volée, finies les expéditions à quatre pattes en loucedé pour chourer les Richelieus de la voisine dans sa cabine d'essayage, envolées les files d'attente de trois heures aux caisses, dans les odeurs de sueur et de pieds qui puent.

Cette année, faites les soldes depuis votre salon, tranquilou bilou, en créant à l'avance votre propre dressing en fonction de vos envies et de vos besoins. Comment ? Fastoche : la petite robe, là, vous la trouvez jolie ? Hop, dans mon dressing virtuel. L'écharpe, en gris, elle est sympa ? Zou, dressing. Le pull col V, taille 1 ? Zou ! Dressing itou.

Tout est mémorisé et gardé en attente jusqu'au mercredi 7 Janvier, jour sacré où, miraaaaacle, toutes les réductions des soldes sont appliquées sur les articles sélectionnés, et où vous pourrez valider d'un clic unique votre panier magique. Pas de stress, pas de panique... Juste des réductions allant jusqu'à 60 %, sur des marques aussi fashion que Sandro, Acquaverde, Circus, Jacadi, April May ou Cacharel.

Sans déconner... Qui a dit que 2009 commençait mal ? (à part pour notre banquier, ok...)
place des tendances

5 janvier 2009

Tournez, manèges !

man_ge_3Tiens, déjà Janvier… Il semblerait bien qu’on soit reparti pour un tour de piste, là. Les rennes du Père Noël ont à peine tourné les sabots que déjà, on nous gave de galette des rois à tous les repas, déjeuner de la cantoche inclus. Dans quelques jours, ça causera soldes d’hiver et affaires exceptionnelles à tous les coins de blogs rues. Et d’ici cinq-six semaines, on frôlera à nouveau l’indigestion marketing avec la Saint-Valentin et les conneries de Cupi(bi)don, de son arc, et de ses fesses à l’air. Bienvenue à bord du manège ! On prend les mêmes et on recommence.

Personnellement, après une année 2008 chaotique et rêche comme de la toile émeri, je n’ai pas trop envie de « recommencer avec les mêmes », justement. J’aimerais bien un peu de changement, de nouveauté, de pchiiiiiiittttttttt et de wouhhaaaa.

Non, non, non. Je ne vous parle évidemment pas de bonnes résolutions que je ne tiendrai pas plus tard que le 10 janvier. J’en vois déjà qui lèvent les yeux au ciel, à base de « ca y’est, encore une qui va nous la jouer monologue-style, sur le mode ‘je n’achète rien dont je n’ai besoin’, ‘je stoppe le chocolat’, et ‘je ne regarde plus les bouses à la télé’ ». Hé, ho, soyons sérieux deux minutes, quand même. C’est de moi qu’il s’agit, là, s’il vous plait. Les dépenses futiles, le choco et les primes de la Nouvelle Star garderont une place prépondérante dans mon cœur, même en 2009. Qu’on se le dise. Non mais.

Question changements, j’imaginais quelque chose de plus profond, de plus personnel… du genre, au hasard… modifier discretos ma voie professionnelle, par exemple. Aller vers un truc qui me correspond plus, qui me ressemble davantage. Comment ? Quand ? Combien ? Ahhhh, alors ça, mes p’tits loups, ça reste encore bien flou pour le moment, mais les premières vraies impulsions sont là, après des mois de sommeil latent. Et je vous rappelle que, comme toute bonne décision prise en janvier, j’ai devant moi douze mois pleins pour mettre à bien mes envies de renouveau.
En même temps, je ne vous le fais pas dire, je choisis vraiment bien mon moment : crise économique, licenciements en pagaille, privilégier la stabilité de l’emploi, bla bla bla… Mais bon, on n’a qu’à dire que ça rajoute du piment au truc, et que c’est un challenge supplémentaire. Non ? (ahem…)

Je me surprends aussi à avoir des envies de prendre des cours de théâtre. Brusquement. Soudainement. Après avoir fui comme la peste toutes les propositions faussement sympas de ces personnes qui, durant mon adolescence de fille trop sage, m’incitaient à grimper sur les planches pour me sortir de ma coquille, me voilà aujourd’hui désireuse et décidée à aller de moi-même déclamer du Corneille, du Ionesco ou du Palmade (ne soyons pas sectaire) (pour le moment) sous les feux de la rampe. Bizarre, comme les gens changent… Si vous connaissez de bonnes adresses de cours amateurs à Paris, je suis plus que preneuse, du coup.

Des envies, des besoins, des rêves… pour cette nouvelle année, j’en ai plein la tête. Mais je ne les raconterai pas tous ici. Parce qu’il faut garder un peu de mystère, parce que tout n’est pas forcément avouable (oula, non), parce que certains ne sont même pas encore faciles à formuler en mots.

En tout cas, this year’s gonna rock, et de tours de manège en tours de manège, peut-être que cette fois-ci, c’est l’occasion d’attraper la queue du Mickey et de toucher le jackpot. (Ceux qui n’ont pas fréquenté un manège depuis longtemps risquent de trouver cette phrase bizarre, je l’admets).

Je vous souhaite à vous aussi une nouvelle année pleine de projets, d’envies, de nouveautés et de suspense !

22 décembre 2008

Fêtes à claques ?

noel_1- C’est de la dinde ou du chapon, ça ?
- Quand est-ce qu’on ouvre les cadeaux ?
-
Il perd quand même vachement ses aiguilles, ton sapin.
-
Qui c’est qui veut ouvrir les huîtres ?
-
Ah non, on met pas la messe de TF1, et puis quoi encore ?
-
Oh, vous êtes sous le houx. Bisou !
-
Chauds, les marrons, chauds !
- C'est l'heure des cadeaux, là, non ?
-
Merde, j’ai encore pris le chocolat à la liqueur…

- Quoi ? Il reste plus de champagne ?
-
Qui s’est qui a collé Tino Rossi en fond sonore ?
-
Attention, il va bientôt être minuit !
-
10… 9… 8… 7…
-
Bon… et les cadeaux ?

Noël. Qu’on aime ou qu’on déteste, inutile d’avoir les boules : on est en plein dedans, quoi qu’il arrive. Alors autant faire avec, et en profiter un peu. Et c’est bien ce que je compte faire. A défaut de vraies vacances, je prends donc quelques jours de "vacances bloguesques", et coupe les ponts virtuellement jusqu’à l’année prochaine.
D’ailleurs, entre nous, et sans entrer dans les détails, 2008 a été pour moi une année merdique de A à Z, sur tous les plans, et je ne suis pas fâchée de la voir enfin finir sa course. Si elle pouvait se speeder un peu plus, d’ailleurs, ça m’arrangerait pas mal.
Je vous retrouve donc en 2009 (« l’année du neuf ! »), gavée de dinde-choco-marrons, des confettis pleins les cheveux, et regonflée à blog ! Que la force soit avec vous. (Oui, c’est pour changer un peu de « Joyeux Noël et Bonne Année », mais considérez que ça veut dire pareil…).

carte_de_voeux_de_noel

15 décembre 2008

I can see clearly now

bu_e_1Previously on GinFizz, on racontait qu’on avait des nouveaux yeux et que c’était un peu la révolution intégrale dans ma petite vie de taupe des bois. Seulement, y’en a, ils voulaient des détails. Un peu gores, si possibles. Et moi, vous savez, quand je peux rendre service… (C’est bon, personne ne passe à table ?)

J’arrive donc à la clinique vendredi matin, la boule au ventre et mes maudites lunettes sur le nez. Il est 9h00, je suis la première patiente, tout est calme, et les poissons dans l’aquarium de l’entrée sont encore – eux – en train de pioncer (ces cons).

Après les formalités d’usage et la paperasserie habituelle, je patiente calmement (merci Lexomil) en refusant obstinément de regarder le film diffusé en boucle sur l’écran plasma, qui détaille point par point et avec moult visuels l’opération que je m’apprête pourtant à subir. Bon, sérieusement, c’est bien parce que j’ai déjà donné mon chèque de règlement et tout, parce que sinon, je me barrerais bien en cour…ah, trop tard, l’assistant du chirurgien vient me chercher par la peau des fesses et m’emmène au vestiaire pour me filer une charmante blouse jaune canari et une charlotte assortie. Je suis en train de m’extasier sur combien j’ai l’air mignonne déguisée en poussin miro (ce qui n’est pas donné à tout le monde), mais le type me confisque mes lunettes et m’asperge les yeux de gouttes désinfectantes. « Attention, ça pique un peu ». Ah ben sans déc’, hé ? Merci de prévenir, mec.

Même pas le temps de pleurnicher, me voilà dans la première salle d’opération. J’ai beau y voir que dalle pour le moment, j’ai quand même l’impression perturbante que le cockpit d’un Boeing 747, à côté du truc que j’ai devant moi, c’est de la nioniotte niveau CM1. Ca clignote de partout, ça bipbip régulièrement, et ça semble compter plus de boutons qu’une classe entière de collégiens abonnés au Biactol. Au-se-cours.

Je m’allonge en silence, stoïque, mais j’ai les miquettes à fond les ballons. Le chirurgien papote avec mon copain aux gouttes piquantes de tout à l’heure, en trifouillant deux trois trucs sur l’engin magique. Il m’explique ensuite calmement comment les choses vont se dérouler, choses que je ne vais pas répéter ici mot pour mot, à moins que vous n’ayez vraiment envie d’entendre parler d’ "écarte paupières", de "découpe de volet cornéen", d’ "anneau de succion", de « surtout ne bougez pas" (ça, il l’a répété quatre fois), de "vous allez voir tout en gris clair" (je vous le confirme) (et c’était pas très joli), et de « non non, ah merdeuh, j’ai loupé un truc, là » (mais naaan, j’déconne, ne partez pas).

Dix minutes plus tard, je me dirige vers la seconde salle d’opération, celle du laser correcteur. Belotte et rebelotte : je m’allonge, je me calle, je subis le second flot de gouttes anesthésiantes. De toute façon, m’en fous, je vois plus rien, je me guide à la voix. Le médecin m’informe alors qu’on va me sangler fortement la tête "pour éviter tout type de micro tremblement intempestif du visage". C’est ça, mon gars, prends-moi pour une niaise, tant qu’on y est. S’il croit que je ne sais pas que c’est juste pour qu’on ne se tire pas vite fait de là, rapport à ce qu’on va bientôt se faire charcuter les yeux aux infrarouges, tsss…

Le plus drôle reste pourtant à venir.
Enfin… « drôle ». J’me comprends.

Pour réaliser la correction, il faut suivre du regard un point de laser rouge vif, et ne surtout pas le quitter des yeux. Déjà, bonjour la pression. Quand on ajoute à ça le fait que celui-ci émet, en travaillant, des bruits de mitraillettes et des odeurs de cochon grillé, on a clairement du mal à rester calme sur son fauteuil. (Ah, d’où les sangles, peut-être ?). J’hésite encore sur ce qui me plait le plus : m’imaginer sur un champ de tir en Irak ou dans un kebab à Barbès, mais hop, déjà, c’est terminé. Putain, si on n’a même plus le temps de s’amuser, maintenant ?

Dernières gouttes (décidemment), premières recommandations : « A partir de maintenant, vous ne vous touchez plus les yeux pendant quinze jours minimum ». Une ordonnance, un numéro de tél en cas d’urgence. Et zou, dehors. Il est 10h15. Et je vois. Flou, mais sans lunettes. Olé.

La suite ? Très simple. Aucune douleur, tout au plus une sensation de picotement dans l’œil pendant toute la journée. On me préconise beaucoup de sommeil durant les trois jours à venir, toujours en portant des coques en plastique transparent, pour éviter tout frottement involontaire sur l’œil. Ca me donne un petit look sympa et vraiment très féminin, mélange entre Albator et la clique de Pirates des Caraïbes. Manque de pot, Mardi Gras, c’est pas pour tout de suite, mais sinon, entre ça et le coup du poussin du matin, j’aurais été au top, niveau déguisement.

Aujourd’hui, je n’ai toujours pas droit au maquillage et j’ai encore les yeux rouges d’un lapin myxomatosé, mais sinon, les choses rentrent peu à peu dans l’ordre. A la nuance près que, passé le premier choc de voir clair sans lunettes, l’œil et le cerveau doivent faire une sacrée gymnastique pour s’habituer à ce nouvel état, et que ma vue fluctue encore beaucoup, principalement sur ordinateur. J’y vais donc mollo sur tout ça pour le moment, et laisse faire le temps.

Mes horribles lunettes de vue sont restées dans leur étui depuis ce vendredi matin. Comme elles s’ennuient sévèrement, je songe grandement à leur procurer prochainement des copines en investissant enfin dans une vraie belle paire de lunettes… de soleil. Hé bah quoi ? C’est un ordre du médecin, j’vous signale. Et moi, je prends ma santé très au sérieux, sur ce coup-là.

Publicité
Publicité
<< < 10 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 40 > >>
Publicité