Laissez un message après le bip sonore
"C’est pratique, c’est sympa, c’est indispensable"… On pourra me dire ce qu’on veut à propos des répondeurs, je n’en démordrai pas : le répondeur n’est pas mon ami. Point.
Je sais pas pour vous, mais moi, je sais jamais trop quoi dire quand je tombe sur le répondeur des gens que j’appelle. Je m’emmêle les pinceaux, je bafouille, je loupe le bip du départ, et au final, on ne comprend jamais rien à ce que j’ai voulu dire. Dans un autre genre, une fois, j’étais tellement concentrée sur ce que je racontais qu’après le traditionnel "je t’embrasse", j’ai redit mon prénom à haute voix, en guise de signature, comme à la fin d’une lettre. Débile.
D’ailleurs, quand c’est un message important, je préfère même raccrocher au nez d’un répondeur et prendre le temps de préparer un brouillon de mon message. Après, je n’ai plus qu’à lire mot pour mot mon papier, en mettant un peu l’intonation et en faisant genre j’improvise totalement (mais j’ai fait du théâtre, alors je m’en sors à peu près). Généralement, c’est pile poil quand j’ai mis trois heures à préparer le brouillon que la personne supposée être sur répondeur décroche. Et je me retrouve tout autant paumée qu’au départ, sauf que là, je ne peux plus lui raccrocher au nez !
L’autre souci majeur, avec les répondeurs, c’est de réaliser sa propre annonce. Car il n’y a rien de plus navrant que les messageries automatiques. Ce ton monotone qui nous confirme à deux à l’heure qu’on "est bien sur la messagerie vocale du 06 22 68 10 10 ", ça me donne envie d’envoyer valdinguer le téléphone au fond de l’évier.
Vous remarquerez au passage que les opérateurs téléphoniques ont longuement cherché dans leur coin un moyen de nous mettre les nerfs un peu plus en tire-bouchon. Dernièrement, ils nous ont dégoté un truc assez balaise, dans le genre casse-bonbon : la charmante voix électronique qui nous cause à la fin du répondeur de nos potes, et qui nous dit qu’on a le choix de laisser ou non un message (hé ben c’est toujours ça !) ou qu’il faut appuyer sur tout un tas de touches pour réécouter notre prestation avant de l’enregistrer (ils ont bien compris qu’on était nombreux à être pathétique si on se lançait sans filet et sans possibilité de mettre du Tipex sur nos cafouillis verbaux).
La phrase qui me fait hurler de rire, c’est "après votre message, vous pourrez raccrocher"… Ah mais c’est une bonne idée, ça ! J’y aurais pas pensé toute seule, mais puisque vous le suggérez…
Non, optez plutôt pour un truc tout simple, mais pas trop coincé, comme celui de ma copine Sophie : "bonjour, c’est Sophie, au revoir". Direct, poli, clair, efficace, sans chichis !
Quant à l’option musique, elle est à utiliser avec modération, car d’après nos sources d’information, le procédé a déjà fait des victimes. En gros, le dernier Britney Spears ou, pour faire plus sérieux, la Chevauchée des Walkyries, qu’on se tape pendant les 45 secondes de répondeur, a de grandes chances de soûler rapidement votre interlocuteur. Le genre de message qui fait mourir d’ennui au bout du deuxième appel, et qui décourage les plus volontaires au bout du troisième. Un bon plan pour ne plus avoir d’amis.
Ce qui me gonfle aussi un peu, avec les répondeurs, c’est quand on s’en sert systématiquement pour filtrer les appels, style "je suis vraiment trop occupé pour te parler maintenant, raconte donc ta vie à ma machine électronique, et peut-être que si c’est intéressant, je te recontacterai… un jour…". Ca, j’aime pas. D’ailleurs, dans ces cas-là, j’ai trouvé ma solution : je n’appelle plus jamais. "Etes-vous sûr de vouloir effacer le numéro ?" Oui.