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Gin Fizz
10 septembre 2007

Jeune demoiselle recherche un mec mortel

annonce_3Dans la famille « nana relou qui sait jamais ce qu’elle veut », je suis ce qu’on appelle une bonne pioche. Du genre, par exemple, à faire des pieds et des mains pour retrouver un type pourtant méchamment éconduit lors de la première rencontre.

J’te raconte, public ? Allez, j’te raconte.

Soirée d’entreprise de mon amie J, un soir de septembre 2002. (J. bossait alors dans une grande radio d’information, que la décence m’empêche ici de nommer, mais si t’es pas trop neu-neu, tu trouves fastoche). La fête bat son plein, la musique est naze à souhait, les petits fours ne sont pas dégueu et le champagne coule à flots. Bonne ambiance, donc.
Vers deux heures du matin, la salle s’est vidée de moitié, les gens commençant à montrer leurs limites en « gestion d’open-bar », et je vais m’asseoir à l’écart pour faire une petite pause. Là, sorti de nulle part, un beau brun au sourire à fossettes s’approche et s’installe à côté de moi. Il finit par entamer la conversation gentiment. Soudain, en moi, quelque chose fait pschiiiiit : monsieur s’appelle Jérôme, est beau comme un camion volé, a un sourire qui me fait fondre, une façon de parler douce mais posée, et des manières de gentleman.
A ce stade de l'histoire, tu te dis « c’est bon, elle a décroché le cocotier, chabadabada, love is in the air, ils vécurent heureux et gna gna gna ».

Sauf que non.

Sans trop savoir pourquoi, alors que les premiers petits papillons dans le bidou se font ressentir, je me vois me transformer progressivement en mégère hargneuse, prête à mordre et à sortir les griffes à la première tentative de draguouillage trop prononcé.
Jérôme encaisse les piques et les vannes avec sourire et humour, et ne lâche pas prise. Il me  propose de me laisser son numéro, je le rembarre d’un « pour quoi faire, franchement ? », mais il tient bon. Tenace, le mec.
Jusqu’au moment où, quand même, découragé par mon attitude hautaine et méprisante de Miss Alaska 1992 (et peut-être aussi saoulé par les gloussements de mes copines qui ne perdent rien de la scène, quelques chaises plus loin), ‘Gueule d’amour’ se lève, me claque doucement la bise et s’en va rejoindre ses potes pour quitter les lieux.

Hé merde…
Intérieurement, je me maudis, me traite de tous les noms et me flagelle mentalement avec un bouquet d’orties fraîches. Y’a pas à dire, je sais être très conne, parfois.

Les jours passent, et cette vieille impression d’avoir peut-être laissé passer quelque chose persiste. Il faut à tout prix que je retrouve ce mec, c’est une question de vie ou de mort. Au moins.

Dans un premier temps, on épluche consciencieusement avec J. le listing des invités à la soirée, récupérée à grands renforts de bobards honteux auprès du service communication de la fameuse radio. Seulement, sur plus de 800 invités, autant vous dire que des Jérôme, y’en a un peu à la pelle. Ce con, il pouvait pas s’appeler Roméo ou Jean-Eudes, non ? Aucune piste de ce côté, donc.

Après avoir harcelé toutes les personnes présentes à la soirée avec la fiche signalétique du beau gosse (« Jérôme, un grand brun, sourire aux fossettes ? Nan, tu vois pas ? T’es sûr ? Bon, tu sers à rien, dégage… »), une évidence s’impose : il ne reste que la solution ‘petites annonces de Libé’.

Je m’attelle donc à la tâche, et finis par pondre quatre lignes d’annonce rassemblant les maigres éléments dont je dispose pour le faire identifier, suivies d’une adresse mail : regrette_le_zef [at] xxx.fr.

Et puis j’attends.
Et puis rien.

Le premier jour de parution, mon annonce est lue à l’antenne par le journaliste en charge de la ‘revue de presse’, et J. m’informe que quelqu’un en a fait un agrandissement et l’a placardée sur le tableau d’affichage de la salle de conférence de la radio.

Mais dans ma boîte mail, c’est toujours le désert de Gobi.

L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais avec moi, c’est comme avec Paic Citron : quand y’en a plus, y’en a encore.

Parce que figure-toi, lecteur suspendu à ces lignes pleines de suspense insoutenable, que j’ai recroisé ce garçon quelques mois plus tard, par le plus grand des hasards, dans une soirée branchouille parisienne. Ou plus exactement, c’est l’une de mes copines qui lui a foncé dessus en braillant comme une vache « bah Jérôme, tu lis jamais les journaux ? ». Comment faire fuir la proie, chapitre un.

On finit quand même par se retrouver dans les escaliers, à patauger copieusement pour trouver un sujet de conversation. Il dit ‘se souvenir vaguement de moi’, je range ma dignité et mon orgueil dans mon sac à main, on baragouine deux trois trucs en rapport avec son boulot, et il me file son numéro de tél avant de rejoindre sa clique.

Je contemple sa carte de visite, perplexe. "Mon" Jérôme est toujours aussi craquant physiquement, mais je viens de me rendre compte qu’il a une voix de canard castré. Le mythe s’effondre.

Soucieuse de rétablir mon honneur, je l’appelle néanmoins deux jours plus tard avec l’idée de lui raconter cette fine allusion à la lecture des journaux. En vrai, je veux surtout faire un test : cette histoire de voix me turlupine au plus haut point.

Hé ben paf. Répondeur. Même pas personnalisé. « Vous êtes bien au 06 XX XX, … ». Pour le test, on repassera, donc. Je laisse quand même un message vaseux avec quelques mots clés, du genre « explications », « petites annonces », « regrets », « rappelle-moi ».

Bon. Soit le mec n’a pas suffisamment d’ego pour avoir le fin mot de cette sombre histoire dont il est le héros malgré lui, soit il a grave flippé devant le troupeau de greluches qui a traversé toute la salle de la soirée pour lui parler de Libération et de ses petites annonces. La seconde possibilité est très envisageable, à mon sens. Toujours est-il que je n’ai jamais eu de nouvelles de sa part.

Pour clore le truc en beauté (parce que merde, quand même, après tout ce jeu de piste…), j’ai juste fini par envoyer un sms disant « Un vent pour un vent. OK, c’est de bonne guerre. Mais c’est dommage… ».

Noir.

Rideau.

Fin de l’acte.

... Bon, au moins, ça me fait un truc marrant à raconter dans les dîners, maintenant.

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Commentaires
M
slt a vs moi ses mike de la cote divoire je suis a la recherche je voudrai que tu maide a trouve une nana merci pour ta comprehension dautre par ton histoire est lhistoire que je pence par que sa pouvai fini comme sa je suis fiere si tu me trouve le nana donne lui mon mns qui michelcotedivoire@hotmail.fr jai 17ans en classe de 3eme jaime la lecture jai par de petite amie(s) celibataire bref ton histoire est cool laisse ne desepere par un jour lui je sais quil va te courie apres car une histoire qui laisse je te cour apres et toi aussi ses a ton tous de le fait car le rena passe passe chacun a son tous cher le coiffeur kiss et pence a se que jai dit je cote sur toi michel de la cote d ivoire
K
marionfizz > merci de ton passage ici, reviens quand tu veux. ;)
M
Première fois ici, et je ne regrette pas !!<br /> belle écriture...<br /> et belle histoire aussi. qui ne se finit pas franchement comme on l'aurait espéré, mais comme tu dis, ca fait qqch à raconter dans les dîners !!<br /> <br /> a bientôt
K
grenouille > qué, feignasse ?
G
Feignasse :p
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