Viens voir les comédiens
Vous ne me croirez peut-être pas, mais il m’arrive parfois d’occuper mes samedis autrement qu’en faisant du shopping mode et des courses de bouffe chez Auchan. Si. Carrément. J’veux dire, on est rock’n roll ou on ne l’est pas, hein. Et donc figurez-vous que ce week-end, au programme, c’était sortie culturelle au théâtre. Je sais, je sais, je suis complètement folle. Ca me perdra.
Je suis donc allée voir l’excellent "Good Canary", mis en scène par un John Malkovitch très en forme, et fabuleusement bien joué par Cristiana Reali (qui était tombée bien bas dans mon baromètre personnel du talent, depuis ses prestations navrantes dans "Terre Indigo" et autres merdes de sagas estivales sur France 2), et théoriquement Vincent Elbaz, relayé ce soir-là par un type dont j’ai zappé le nom mais qui l’a remplacé au pied levé.
Bon, dans l’idée, je vous conseillerais bien cette pièce, parce que malgré un début plus que laborieux et quelques longueurs, j’ai vraiment beaucoup aimé. Mais manque de bol pour les parisiens, c’était la dernière représentation samedi soir. Il ne vous reste plus qu’à vous trouver une place sur la tournée en province…
Par contre, juste un petit conseil d’amie (et valable pour n’importe quelle pièce d’ailleurs) : allez-y plutôt en été qu’en hiver. Ca vous évitera de vous taper les quintes de toux et les reniflements des voisins / voisines durant deux heures de représentation. Rien de plus usant pour les nerfs que le mec qui se mouche bruyamment comme si la vie de ses sinus en dépendait et ce, pile au moment où l’acteur sur scène déclame une phrase-clé de l’intrigue. Et là, accrochez-vous pour faire ‘rewind’ ou appuyer sur ‘stop’ et demander à votre voisin « il a dit quoi, là ? ».
Oui évidemment, c’est pareil au ciné. Mais d’une, le son y est relativement plus fort sans que trois pauvres gus n’aient besoin de s’user les cordes vocales sur scène pour se faire entendre d’une salle entière, et de deux, pour peu qu’on ait des sous-titres, ça sauve quand même la compréhension vitale de l’ensemble.
Sans compter qu’au ciné, le gars, il a tourné son film une bonne fois pour toute, et est en train de se la couler douce sous les cocotiers avec l’argent de son cachet d’acteur, pendant que les spectateurs viennent en troupeau mâchonner du popcorn (aaaah, mon second drame dans la vie après les gens qui toussent au théâtre) devant ses exploits filmés (voire retouchés).
Alors que mes pauvres gus du théâtre, toujours eux, se font chier à refaire tous les soirs la grande scène 4 de l’acte II en version originale non sous-titrée, en y mettant tout leur cœur et leurs tripes, en y croyant à fond les ballons, alors que ça fait globalement cinquante-sept fois que Ginette meurt sur scène et que tout le monde réussit à avoir l’air super surpris à chaque fois. Crevant, quoi.
Rien que pour ça, par respect, j’estime qu’on pourrait limiter les remakes du ‘malade (non) imaginaire’ dans le public. Ou au moins apprendre à tousser discrètement quand notre bronchite d’intensité 8 sur l’échelle de Richter ne nous a pas dissuadé d’aller partager ses miasmes avec la collectivité.
Vous l’aurez compris, je suis un peu intolérante énervée à ce sujet. Mais ça n’a rien à voir avec le fait que mon voisin de derrière n’a pas cessé d’éternuer juste dans mes oreilles. Non, rien du tout.