Finale de la coupe du monde des copines 2006
On dit souvent "qui se ressemble s’assemble". Ce n’est pas totalement vrai, pourtant. D’ailleurs pour preuve, on dit aussi "les opposés s’attirent". Alors ? Qui croire ?
Si je regarde l’ensemble de mes copines de plus près, mon cœur balance effectivement entre les deux théories. Je lance donc l’idée d’un match entre les deux camps. Les deux équipes sont en place, l’arbitre (moi) est au centre. Coup de sifflet, c’est partiiiii !
Il y a d’abord mes deux meilleures amies, celles avec qui je partage tout (sauf l’existence de ce blog, soit dit en passant), celles qui me connaissent par cœur ou presque. Plus de douze ans qu’on passe des heures au téléphone, et on a évidemment le même avis sur des tas de choses, sinon on ne serait pas copines. Mais pourtant, à bien des égards, nous sommes toutes les trois très différentes. Chacune a sa façon bien à elles d’appréhender les rapports familiaux, l’amitié ou les relations amoureuses, mais aussi les points plus futiles comme la garde-robe idéale, le maquillage ou les bijoux fantaisie. Ce sont sans doute ces différences qui font notre complémentarité, et par conséquent notre force. Mais quelqu’un qui ne nous connaît pas ne pourrait pas jurer qu’on s’entend aussi bien. Décision de l’arbitre : un premier point à l’équipe "les opposés s’attirent".
Il y a ensuite mes copines de fac, deux groupes très distincts, où les personnes ne se ressemblent en rien. Le premier groupe est constitué de toutes mes copines mariées et déjà mamans, ou en passe de le devenir. Etant moi-même à mille lieues de ce genre de considérations, on pourrait penser que je n’ai rien en commun avec elles. Et pourtant si. Elles m’apportent une nouvelle vision des choses, elles font que j’arrive à me projeter dans un futur potentiel avec un home sweet home, un sweet homme, et des bambinos plein les jupes (enfin, déjà deux, après on avisera). Je n’ai pas envie de tout ça aujourd’hui, mais nos rendez-vous constituent une sorte de guide du routard pour plus tard. En contrepartie, il est évident que parfois, les discussions autour des détails de l’allaitement ou du choix de la méthode d’accouchement, ça me fait un peu bâiller aux corneilles. Coup de sifflet, l’arbitre a tranché : "les opposés s’attirent" marque encore un point, l’écart se creuse sensiblement.
Le second groupe des amies de fac rassemble plutôt des filles peu préoccupées pour l’instant par tout ce qui touche à la famille, la maternité et l’achat d’un Renault Espace avec coffre modulable. Ce sont des filles souvent célibataires, ou si elles sont en couple, elles n’habitent pas avec leur homme. Elles sortent plus souvent en groupe de nanas, car 1- c’est le meilleur moyen pour rencontrer des garçons, et 2- rien ne les retient réellement à passer la soirée chez elles seules, si ce n’est la huitième rediff’ de "Coup de foudre à Notting Hill". Etant moi-même plutôt célibataire ces derniers temps, on pourrait dire que je rejoins en grande partie les critères de ce groupe. Conclusion : le point va à l’équipe "qui se ressemble s’assemble".
Enfin, dernier groupe, les copines rencontrées lors du stage de fin d’étude en entreprise. Les vraies girls par excellence, avec qui parler chiffons et garçons. D’ailleurs, on se surnomme affectueusement "les pouffes" entre nous, pour vous donner une idée du niveau du débat. C’est avec elles que je peux aborder des sujets aussi graves que la dernière collection Comptoir des Cotonniers, ou échanger les bonnes adresses de restos branchouilles et de brunchs réputés. Et parfois, ça fait du bien de pouvoir partager un peu de futilité essentielle à ma vie de fille. L’équipe "qui se ressemble s’assemble" marque un second point, et relance le match, ahlalaaaaa que de suspens, que-de-sus-pens !
Je ne développe pas mes relations avec les électrons libres, les copines que je vois souvent en tête-à-tête, parce qu’elles n’appartiennent pas ou plus à un groupe complet.
Bilan des courses : Egalité parfaite entre les deux équipes. Deux points partout, balle au centre. Ma question de départ n’est donc pas résolue pour deux sous, malgré ma brillante argumentation en plusieurs points détaillés. Alors qu’en déduire ?
J’ai bien un dernier atout qui pourrait peut-être faire pencher la balance dans un sens. Dernier groupe en date, sans doute un peu trop récent pour être correctement analysé : mes blog-copines. Ou comment, par la magie du virtuel, j’ose enfin avouer que je teste tous les produits de beauté qui sortent (ou quasi), et j’apprends à me décomplexer de posséder une vingtaine de sacs à mains, une trentaine de paires de chaussures, et une cinquantaine de gloss ! Si je m’étais contentée de mes copines dites classiques, j’aurais continué à penser que j’étais un ovni. Mais non, on est des dizaines d’"addicts" comme moi, et cette idée me plait beaucoup. Forte de ce dernier argument, c’est l’équipe "qui se ressemble s’assemble" qui rafle la mise et remporte le trophée. "We are the champiiiiiionnnsss, my friendsssss »…
Et si, au lieu de compter les points, on se disait tout bêtement qu’en amitié, comme dans bien d’autres domaines, il n’y a peut-être pas de règles ? Allez, au vestiaire, monsieur l’arbitre…