8/1/13 - 3h18
8 Janvier 2013. Premier jour du reste de ma vie. De ma vie de maman. De ma vie de parent. BabyGirl a pointé son nez avec trois semaines d'avance, sans crier gare, sans avertir ni klaxonner. Comme une petite magicienne, "hop me voici me voilà, tadammmm". Pour d'obscures raisons (ou peut-être l'envie de faire durer le suspense), j'étais persuadée que mini-me saurait se faire attendre, mais elle en a décidé autrement.
Et me voici - nous voici -, donc, plongés dans le grand bain de la nouveauté, à tenter de trouver un rythme qui ne dépend plus du tout de nous, à compter les heures de sommeil (et mieux vaut parfois ne PAS compter), à jongler avec l'apprentissage de toutes ces choses étranges nommées porte-bébé, tire-lait, transat évolutif, et à découvrir les joies des couches paquet-surprise, des soins du cordon ombilical, et des petites chaussettes taille 2 qui se barrent des pieds de bébé en trois minutes top chrono, QUOI QUE TU FASSES.
"C'est que du bonheur, tu verras !", m'a-t-on si souvent répété avant. Honnêtement, je ne serais pas aussi radicale. Les doutes face à cette toute nouvelle vie qui se dessine. Les angoisses devant les pleurs répétitifs et incompris. Les interrogations en pagaille : "est-ce que je fais bien ?", "et si je lui fais mal ?", "comment elle disait, déjà, la sage femme de la maternité... ?"
Et le spleen du Baby blues qui rôde. Les levers nocturnes pour bien vérifier que bébé respire, même doucement. Le questionnement du bien-fondé de l'allaitement, créateur de lien très fort avec son enfant, mais culpabilisateur et responsabilisant en même temps. Oui, ce vieux mythe de la mère nourricière supposée résoudre tous les pleurs ("elle a pas faim, là, tu crois ?) alors que tout n'est pas si simple (elle a pas faim tout le temps, c'est pas Shrek, faut pas déconner, non plus).
Mais on apprend et on avance, chaque jour un peu plus. On prend le temps de s'apprivoiser, de se découvrir. Et sa petite main qui agrippe fermement la mienne, son visage qui se niche dans mon cou lorsqu'elle s'endort dans mes bras, balayent en un instant les peurs et les angoisses, et valent bien tout l'or du monde...