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Gin Fizz
23 septembre 2008

I just can't get it out of my head

parano_1Moi, parano ? Nooooooon. Alors là, vraiment, n’importe quoi. Mais si vous insistez, je veux bien avouer qu’il y a deux trois trucs sur lesquels je bloque et qui me gonflent légèrement. Du genre :

Vous pouvez prendre les paris que si je décide de couper une galette des rois, je tombe à tous les coups en plein sur la fève. Pas vaguement à côté, hein. Pile dessus. Comme ça, j’ai bien ruiné tout le suspense de savoir qui aura l’honneur de porter l’hideuse couronne en papier alu sur la tronche, et tout le monde est content. Super.

J’aimerais savoir aussi comment fait ce putain de fil de téléphone du bureau pour se retrouver systématiquement tirebouchonné sur lui-même, alors que je passe ma journée à le démêler consciencieusement. Etant donné que je ne joue pas à la girouette quand je téléphone à mes clients, et que je raccroche à chaque fois avec le fil bien rangé, ma question ultime est : quand ? Quand est-ce que ce carnage se produit ? J’ai beau être super attentive, y’a un moment où un truc m’échappe. Forcément.

Idem pour les écouteurs de mon ipod, que j’enroule pourtant soigneusement autour de l’appareil, et que je retrouve toujours en vrac et bourrés de nœuds bordéliques. Au final, je passe plus de temps à démêler le machin qu’à écouter mes morceaux préférés, et ce sont mes nerfs qui sont en nœud. Et on dit que la musique adoucit les mœurs, pfff, laissez-moi rire.

Vous avez déjà essayé de ranger un camembert tout neuf dans sa boîte après vous en être coupé un morceau ? C’est pas un peu de la science métaphysique, ce truc ? Parce que clairement, ça ne veut pas y rentrer, dans la petite boîte ronde. Ca déborde, ça dépasse, ça fait pas net, alors que cinq minutes auparavant, y’avait pas un poil de papier qui dépassait. Pareil pour tous ces appareils électroménagers pleins de trucs, de bidules et d’accessoires en tout genre à clipper à droite à gauche. Sur la photo de la boîte, c’est super joli. Mais quand vient le moment de ranger le truc dans sa boîte, faut avoir fait l’Ena ET Polytetchnique confondus pour savoir comment placer les pièces pour que tout puisse rentrer. Ah ça, je comprends qu’on forme les mômes au Tétris de plus en plus tôt, y’a un vrai créneau, là.

Je voudrais qu’on m’explique, aussi, si c’est pas trop demander, pourquoi, quand je cherche une rue sur un plan de Paris format bouquin, c’est toujours celle qui, au choix, se trouvera pile sur la rainure du centre, au milieu des deux pages (donc illisible), ou à cheval sur deux pages différentes, nécessitant un aller-retour incessant entre les deux feuilles pour piger quel est l’itinéraire adéquat. C’est pas censé faciliter la vie, un plan ? Non parce que si vous le prenez sur ce ton, je prends un taxi et puis c’est tout, hein.

Pareil : une boîte de médocs, je l’ouvrirai toujours et systématiquement côté notice, même (surtout) si je n’ai rien à faire de celle-ci et que limite je la connais par cœur. Mais non, il faudra qu’elle soit là, sous mon nez, à m’encombrer avec ses vingt-trois pliures ridicules et à m’empêcher d’attraper pronto ma plaquette de Doliprane. En revanche, vous pouvez être sûrs que le jour où j’ai besoin de vérifier un truc sur la dite-notice, cette conne sera juste ratatinée au fin fond du paquet, impossible à extirper à moins de sortir l’intégralité des médocs de la boîte.

Je vous passe évidemment le téléphone qui sonne exactement au moment où je mords à pleines dents dans mon pain au chocolat, le métro qui arrive toujours en premier pour le quai d'en face (quel que soit le quai qu'on ait choisi), les feux rouges qui semblent s'éterniser pile le jour où on est méga à la bourre, et l'Ascension qui tombe un jour DEJA ferié en 2008 (ce foutage de gueule, quand même !??).

Moi, je dis que quelqu'un nous en veut. Mais faites-moi confiance, je finirai bien par trouver qui c'est. 

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10 septembre 2008

Sur l'écran noir de mes nuits blanches

ordi_2Beaucoup de choses me rendent hystérique (le contraire vous aurait étonnés, je parie), mais les ordinateurs qui buggent* font définitivement partie du top de la liste. Devant une machine qui plante, je me transforme en Hulk féminin, le teint verdâtre en moins : je perds patience, je hurle, je tape, je cogne sur le clavier. Ultra glam’, je sais. M’enfin en même temps, se laisser emmerder par un assemblage de puces et de circuits électroniques, moi, ça me gonfle.

Avant, quand je bossais dans les World-Companies qui le valent bien et assimilés, quand un tel problème se présentait, c’était fastoche : suffisait d’appeler le service ‘maintenance’. Je rangeais alors temporairement au placard mon agressivité 2.0. et prenait ma plus belle voix d’hôtesse de l’air pour dire « John, il semblerait bien que j’aie un petit souci avec mon matériel informatique, là ».

J
ohn, forcément, n’avait pas spécialement l’envie de se bouger le cul depuis son huitième étage, d’autant qu’il avait déjà six ou sept autres appels en attente de greluches battant des cils au téléphone, rapport à ce que tous les ordinateurs d’une même entreprise foirent toujours en même temps, parce que c’est vachement plus drôle comme ça.
J’avais donc droit neuf fois sur dix (la dixième étant que la ligne de John ne répondait pas) à :
- « Essaye de rebooter »
(Ah ben oui, je suis d’un con des fois, j’y aurais pas pensé toute seule, dis donc…)
- « Heu, ouais, t’es mignon, John, mais j’ai déjà fait le coup du rebootage magique. Trois fois, même. Et ça change queud’ », que je lui disais, toujours avec ma voix d’hôtesse de « 3615 gé cho ».
Soupirs au bout de la ligne.
- « Bon, ben j’arrive… »
(« j’arrive » signifiant, en langage de technicien informatique, qu’on pouvait espérer sa présence dans les trois grosses bonnes heures suivants l’appel).

En gros, j’ai mis relativement peu de temps à piger que le John et ses copains du bureau 815, valait mieux les bichonner sévère. Genre lui tenir la porte de l’ascenseur, lui faire des grands sourires niais dans la queue de la cantine, voire même lui réserver quelques gâteries. Hé ho… ne vous faites pas trop de films, là. Je parle de trucs comme lui laisser le dernier Kinder Bueno du distributeur, par exemple (et ne pas faire comme ces chacals de la pub qui préfèrent tout se bouffer en loucedé et en solo) (ah bravo, et c’est ça le message qu’on fait passer aux gosses de nos jours ? Et elles sont où, hein, les valeurs de partage, de collectif et de convivialité ?) (d’autant qu’en plus, c’est complètement con si vous voulez mon avis, parce qu’un Kinder Bueno en entier, c’est maousse costaud niveau sucré, ça filerait presque la nausée, m’enfin là j’ai comme l’impression que je m’égare) (et je mets autant de parenthèses que je veux, c’est MON blog) (ho).

Aujourd’hui, c’est différent. Aujourd’hui, je travaille dans une petite structure, qui n’a pas de service technique. Aujourd’hui, en gros et pour le dire vite, je suis assez souvent dans la merde, en fait. Mais comme je suis une fille généreuse de nature, j’ai décidé d’en faire profiter les collègues. Et généralement, quand mon ordi déconne, je hurle dans les couloirs :
- « Saaaaaaam, viens voir steuplééééééé… y’a mon débile d’ordi qui a buggé »
Apparemment, Sam n’apprécie pas ma générosité à sa juste valeur. (Je sais pas trop ce qu’il lui faut).
- « ‘tain, qu’est-ce que tu lui as encore fait ? »

???!!!?!!!

Vous avez remarqué ça, vous aussi ? Que c’est toujours ce qu’ON a fait, et jamais ce que cette merdouille de bécane aurait pu faire, qui est pointé du doigt ? Genre c’est parce que je suis blonde, c’est ça ?
Alors là, désolée, mais c’est quand même pas moi qui confond les zéros et la lettre O, hein ! Si on ne peut même pas compter sur un minimum syndical de la part des ordinateurs, j’aime autant vous dire que l’avenir de l’humanité est mal barré. Alors qu’on ne se gourre pas de coupable, ok ? Parce que bon, je vous préviens, je suis une fille du web 2.0., moi, monsieur. J’ai même un blog. Alors on ne me la fait pas ! Non mais ho. 


* Tsss, comment ça s’écrit, encore, c’te merde de mot ?

20 août 2008

Derrière le rideau

cabines_2Je ne vous apprends rien en vous révélant que mercredi, c’est le coup d’envoi des soldes d’hiver. A nous les achats compulsifs, la jungle impitoyable des fashionistas, et le compte en banque dans le rouge.
Au milieu de ce parcours d’embûches qu’est la quête du vêtement adoré, il y a une terrible étape à franchir, capable de décourager les plus motivées : l’épreuve de la cabine d’essayage.

Après avoir rassemblé les « cinq articles maximum en cabine », après avoir fait généralement la queue pendant des plombes, après avoir failli laisser tomber huit fois en se demandant si on a réellement besoin de ce douzième jean (et conclu que oui), on pénètre dans un univers parallèle un peu hors du temps, où tout un petit monde se côtoie de près sans se connaître, se juge du coin de l’œil, partage des bribes de conversations passionnantes (« tu trouves pas que ça me fait un gros cul ? ») et des odeurs révolutionnaires de chaussettes humides et de transpiration rance (attention, minute glamour).

Chacune s’approprie alors « sa » cabine, espace ô combien réduit qui va devenir son petit chez-soi le temps de l’essayage. Vite, vite, se déshabiller pronto pour pouvoir enfiler les petites merveilles dénichées. Hop, le manteau ! Zou, l’écharpe ! Ouste, les trois pulls barrière anti-froid ! Ben oui, mais je les colle où, mes fringues à moi ? Parce que là, je m’interroge : pourquoi s’obstine-t-on à ne mettre dans ces foutues cabines que deux pauvres portemanteaux ? Ou mieux, quatre portemanteaux, mais tout pourris, qui permettent à peine d’accrocher un cintre, ou qui font que tout ce qu’on y entasse se casse immanquablement la gueule par terre en moins de deux. Et tant pis pour mon top blanc que je voulais garder nickel. Y’a un souci, quand même, ou je rêve ?

Dans ce cas de figure, deux écoles de pensées :
1- le tout-roulé-en-boule-jeté-dans-un-coin : simple, rapide, certes efficace, mais pas forcément compatible avec tout type de fringues (le top blanc en question, par exemple) ou de boutique (sol d’aspect plus que douteux, jonché de vieux cheveux et de poussière)
2- le plié-rangé-tout-remis-sur-cintre : plus classe, évidemment, mais prend un temps fou. Le genre de truc qui vous fait ressortir de la cabine quatre heures après tout le monde, avec limite l’air de dire « je vous emmerde » aux autres clientes hystériques dans la file d’attente.
Chacune son truc, bien entendu…

Je passe rapidos sur les éclairages blafards qui nous donnent toute la bonne mine d’un navet mal cuit, les cabines tellement exiguës qu’on en ressort pleine de bleus à force de s’être cognée partout, ou les put… de système de cintre pour soutien gorge, qui personnellement me rendent maboule (vous avez déjà pigé comment ça marchait, ce truc là, vous ?).

Parfois, le rideau est à peine suffisant pour pouvoir se déshabiller sans être vue. Question d’économies de tissu, sans doute. Résultat, on passe plus de temps à vérifier qu’on ne se fait pas mater de l’extérieur qu’à s’admirer dans ses fringues. Ce qui est complètement crétin, car les autres nénettes en présence sont inévitablement plus occupées à checker leur popotin à elle dans le miroir qu’à tenter d’apercevoir le notre par les deux centimètres de rideau qu’il manque.
Seule exception : le pauvre type qui se fait traîner par sa copine depuis trois heures dans toutes les boutiques, en train de poireauter patiemment devant la cabine de sa belle au cas où elle lui demanderait « le même en 40 », et qui pourrait bien laisser fureter ses petits yeux, histoire de passer le temps agréablement.

Le must, à mon sens, c’est quand le miroir est à l’extérieur de la cabine. Non mais franchement, c’est quoi ce délire ? Le mec qui a osé mettre en place ce concept est tout simplement un gros sadique, doublé d’un pervers. Je ne vois que ça. Parce que bon, admettons que j’ai réussi à boutonner mon jean slim taille 36 (ouais, oh, bon, ça va) dans lequel je voulais absolument rentrer. Faut maintenant voir si je ressemble à Kate Moss ou à Kate en moche. Et pour ça, pas de doute, faut que je me traîne jusque devant le grand miroir, tout là-bas, au fond. Ce qui veut dire que si j'ai le look d'un boudin saucissonné dans ce jean, tout le monde va s’en apercevoir.
Je passe une tête derrière le rideau de ma cabine. Personne à droite ? Personne à gauche ? La voie est libre, je fonce. C’est généralement quand je commence à me jeter un coup d’œil dans la glace qu’une nuée de sauterelles acheteuses débarque en frétillant. Or moi, m’admirer sous toutes les coutures devant d’autres personnes, c’est un truc que je n’ai jamais su faire. Ne reste donc plus qu’à me rapatrier les miches plus vite que ça dans ma petite cabine sans miroir, et à me décider sur un coup de poker si oui ou non, ce jean me va.

Bon là, je veux qu’on m’explique, merde. Pourquoi c’est si compliqué ? Y’aurait pas un gars qui se serait dit « on va leur rendre la tâche la plus difficile possible, juste histoire de voir à quel point elles sont accros aux fringues, et au bout de combien de temps elles craquent » ? Bien possible…
Le pire, c’est que même avec les cabines d’essayages les plus nazes du monde, on aura toujours des files d’attente de huit kilomètres le samedi après-midi devant les cabines de chez Zara et Kookaï. Un peu masos ? Non, juste shopping-addicts…

(Article posté le 8 janvier 2007).

11 août 2008

Bulles de bruit

bulle_1

Paf. La bulle de chewing-gum vient de lui exploser en pleine tronche. Elle l’a pas volée celle-là ! Ca fait bien quinze minutes qu’elle me mastique son bout de glucose mentholé dans les oreilles et qu’elle tente vainement de faire des petites bulles avec. Franchement, à 8h36 un lundi matin, j’aurais pas pu trouver pire comme spectacle dans mon wagon de métro (enfin si, mais j’aime bien exagérer).
Evidemment, pour une fois que j’ai oublié mon Ipod chez moi, je dois me farcir comme voisine de voyage une réincarnation de vache espagnole, qui rumine consciencieusement depuis une dizaine de stations.
Le spectacle visuel en lui-même serait déjà fascinant : bouche ouverte à chaque mastication, mâchoire qui dérape copieusement vers la gauche, sans doute pour se donner un genre. Vous imaginez la pétasse adolescente revêche qui défie l’autorité maternelle du haut de ses douze ans trois quarts et vous avez l’image de ma petite peste de voyageuse.
Mais la garce a décidé de nous gratifier d’un spectacle « sons et lumières », et nous fait bénéficier de la bande sonore qui va avec le décrochage de mâchoire. De généreux « tchlaaaaaaacccc tchlaaaaacccc » bien sonores viennent donc ponctuer un déjà ô combien délicieux tableau. (oui, je sais, je retranscris assez mal le cri du chewing-gum mastiqué de plein fouet, mais je pense que chacun aura déjà une bonne vision globale du truc. Non ?)

La greluche qui lui sert de copine, et qu’on avait fini par oublier dans un coin du wagon tellement le spectacle nous prenait aux tripes, se met soudain à lui donner des conseils : « naaaan, mais faut que tu pousses avec ta langue, faut pas laisser l’air rentrer, sinon ça pète tout de suite, et la bulle se développe pas ». Mazette, c’est technique, ce truc. La punaise a l’air expérimentée en la matière.
S’en suit un long débat sur les pour et les contre de telle ou telle marque, plus efficace selon l’une pour réaliser de belles bulles. C’est passionnant, vous vous en doutez. Dans un coin de ma tête, je réalise à quelle point j’ai oublié les préoccupations vitales de mes années collège. Enfin au moins, pendant que ça jacasse, ça ne mastique plus. Manque de pot, je n’aurai jamais les détails du test comparatif Hollywood / Malabar / Freedent / Stimorol, j’ai du descendre du wagon avant la conclusion de la réunion de consommatrices…

Tout ça pour dire (parce que je voulais quand même dire un truc intéressant, au départ) que sans vouloir faire ma Nadine de Rothschild, un petit détour par les cases « j’apprends à mâchonner mon chewing-gum autrement qu’en ayant l’air d’une carpe » ou « évitez-moi de faire autant de bruit qu’un troupeau de truies affamées quand je me rafraîchis l’haleine », ce serait pas du luxe pour tout le monde.
Le prochain que j’attrape en train de me ruminer dans les tympans, je lui extirpe son chewing-gum de force et je lui étale dans les cheveux. Y’avait qu’à pas m’énerver, aussi...

(Article posté le 9 Octobre 2006).

1 août 2008

Dernière séance

cin__2Avant, quand on voulait aller voir un film au cinéma, c’était tout con. Suffisait de se pointer à l’heure de la séance choisie, d’acheter son billet, et d’aller se vautrer confortablement dans les fauteuils couleur caca d’oie des salles obscures en attendant le début du film. Pour patienter, on pouvait même héler une ouvreuse qui se ruinait le dos en trimballant son panier en bandoulière rempli de Chocoletti lait-noisettes, popcorn Baff, cônes Gervais et autres cochonneries calorifiques « en vente dans cette salle ».
En gros, avant, c’était peinard.

Aujourd’hui en revanche, quand on veut se faire une toile, c’est tout juste s’il ne faut pas s’y prendre six jours à l’avance, histoire d’avoir le temps de monter sur pied le plan d’attaque pour pouvoir aller voir le film qu’on veut à la séance qu’on veut. Sous peine de se retrouver en rade devant les écrans plasma des multiplex dix-huit salles, qui affichent « complet » pour le film voulu. Perso, ça m’a fait le coup deux fois de suite la semaine dernière.

Maintenant, j’ai pigé. Quand j’ai prévu d’aller au ciné, je réquisitionne les troupes une semaine avant le jour J. Ensuite, je répartis les rôles : toi, tu répertories les salles qui proposent le film et tu me fais une liste Excel par arrondissement. Toi, tu évalues combien de personnes ont une carte UGC, combien une carte Gaumont, combien s’en contrefoutent (cette histoire de carte, entre nous, c’est une bonne rigolade pour espérer aller tous ensemble voir le même film). Toi, tu checkes les heures des séances, VO, VF, dolby stéréo et tout le tintouin. Moi, je centralise les infos, et je tranche. Evidemment, personne n’est jamais d’accord avec ma décision. Au final, ça me colle une migraine du feu de dieu, et j’arrive au ciné avec l’envie de trucider le mec de la pub Mediavision, dont je ne peux plus saquer ni la tronche, ni la musique.

Non, mais sinon, c’est sympa, le cinéma. Ca manque juste un chouia de spontanéité, mais c’est sympa.

Et puis c’est sans compter la faune étrange qui peuple parfois les salles obscures :

Il y a ceux qui chuchotent entre eux pour se raconter à nouveau l’histoire, au cas où ils auraient loupé un détail capital. Ceux qui ponctuent toute scène d’amour de smaaacks sonores et dégoulinants de mièvrerie, ou au contraire, ceux qui soupirent de frustration quand à l’écran, Brad roule une méga pelle à Angelina. Ceux qui nous interpellent vingt minutes après le générique de début pour nous demander d’un air horrifié si « ça va être en V.O. pendant tout le film ? ».

Il y a ceux qui ont le rire un peu facile ou un peu trop prononcé. Ceux qui ont choppé une quinte de toux taille XXL et qu’on préfère ne pas avoir à côté de soi, sous peine de ne plus rien capter aux dialogues du film. Ceux qui ont oublié d’éteindre leur portable, ou ceux qui décrochent carrément en pleine séance (« Allo ? Oui, j’peux pas t’parler là, j’suis au cinéma… »).

Il y a ceux qui mâchonnent leur popcorn avec autant de classe et de discrétion qu’un bovidé dans son pré. Ceux qui préfèrent attendre une scène cruciale du film pour gonfler tout le monde avec le bruit d’ouverture d’emballage de leur Magnum trois-chocolats. Ceux qui remuent à la paille les glaçons au fond de leur Fanta grand modèle jusqu’à ce qu’ils aient bien fondu. Ceux qui farfouillent dans leur sac ou leurs poches pendant des heures, en remuant copieusement au passage trousseau de clés, porte-monnaie tintinnabulant et paquet de kleenex bien bruyants.

Il y a ceux qui nous demandent de nous déplacer « juste d’un siège », sauf que maintenant, on est assis derrière le brushing de Sonia Rykiel et on voit que dalle. Ceux qui mesurent 2m12 et qui choisissent de s’asseoir pile poil devant nous, alors que toute la rangée est libre. Ceux qui restent debout plantés au milieu de la rangée pendant les bandes annonces, le temps pour eux 1- d’enlever soigneusement le manteau, 2- le plier, 3- le déposer proprement sur le siège d’à côté, 4- épousseter le siège qu’ils ont choisi, 5- finir par enfin poser leur cul délicat. Ceux qui arrivent une fois que le film est commencé, et qui mettent des heures à trouver une place (« oui, mais il fait tout noir, je vois rien ») (je m’en fous, je veux pas le savoir, tu te magnes). Ceux qui s’étirent comme un chat au beau milieu du film, les bras en l’air au dessus de la tête, pensant sans doute que tous ceux de derrière pioncent depuis belle lurette et que ça ne les gênera pas.

Y’a des fois, franchement, j’me dis qu’un bon DVD chez soi…

(Article posté le 21 novembre 2006).

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7 juillet 2008

Toubib or not toubib

st_thoscope_2Juillet. Les chaises de bureau sont peu à peu désertées, la machine à café fait la gueule toute seule dans son bout de couloir, le téléphone ne sonne qu’une fois par heure et les journées s’écoulent plus vite, l’appel de l’apéro à la terrasse du coin étant le plus fort.

Dans ce climat légèrement feignasse, BigBoss, ayant sans doute peur qu’on ne s’ennuie un chouille, a choisi de nous réserver juste avant l’été sa petite surprise du chef. Un beau cadeau pour patienter tranquillement jusqu’aux vacances. Un pur moment de bonheur pour tous les salariés. Un truc qu’on attend avec impatience, tellement c’est fun et rock’n roll. En deux mots, j’ai nommé avec joie : la… visite médicale. Tadaaaaaam...

Comment te dire, public ? Comment décrire avec des mots simples le moment exquis que j’ai passé ?

La première partie du truc, purement administrative, ressemble à un entretien des renseignements généraux, questionnement en rafale et ton de caporal-chef inclus. Hormis les détails strictement personnels (nom, prénom, date de naissance, groupe sanguin, taille et poids (heu ?), date des derniers examens médicaux…), on se tape toute une série de questions plus ou moins débiles au sujet de nos conditions et de notre environnement de travail. Dans le genre :
- Combien de temps passez-vous devant l’ordinateur chaque jour ? (Ben ça dépend, en comptant ma lecture des blogs ou non ?)
- Quel est votre temps moyen de trajet pour vous rendre au lieu de travail ? (Ah, tout dépend si je fais un détour par la boulangerie pour les croissants, madame. Cette question est imprécise.)
- Les toilettes sont-elles loin de votre bureau ? (Les toilettes, ca va. Mais la machine à café, j’trouve qu’on aurait pu faire un effort, quand même…)
- Avez-vous une cantine sur votre lieu de travail ? (Non, mais avec les souvenirs de cantoche que j’ai, je crois que c’est pas plus mal).
- Votre bureau est-il bien aéré, bien chauffé, climatisé ? (Ah oui, super bien aéré en hiver, donc on se les gèle, et méga bien chauffé aussi en été, un vrai four ! La clim, oui, merci, j’ai plus le droit aux lentilles grâce à elle…)

Je ne vous fais pas le catalogue complet, sinon on est encore là demain, et moi, c’est pas tout ça, mais ce soir, j’ai poney.

Vient ensuite l’entretien médical, avec la dame en blouse blanche et son stéthoscope accroché autour du coup pour faire comme dans les séries, alors que franchement, aucun rapport avec Docteur Ross ou Docteur Shepperd, on est bien d’accord. (Faudra d’ailleurs qu’on m’explique un jour pourquoi – bordel, pourquoi ? – les infirmiers et médecins que je rencontre n’ont jamais la même dégaine que les beaux mecs en blouse dans la télé. Franchement, c’est à vous dégoûter d’être malade, cette affaire !).

Je me retrouve donc en petite tenue (coordonnée, pour l’occasion… des fois que j’aurais croisé un beau médecin encore loupé) à grimper sur la table d’auscultation, et à me faire palper le bidou et les cervicales par Madame Michu, qui me sort « vous êtes tendue en ce moment ? » (Ah ouais, sans déc’ ?!! Je suis en slibard dans un cabinet qui ressemble à une salle d’expérimentation médicale en Roumanie avant la guerre de 14-18, je me les gèle copieusement parce que manifestement, vous pensez que s’il fait 25° dehors, on peut se balader à oilpé sans souci dedans, et je ne sais même pas comment va se terminer cet entretien, mais sinon, noooooon, c’est cool, ça baigne, give me five ma caille).

Là encore, batterie de questions saugrenues, dont la meilleure reste quand même « vous faites tomber un objet sur le sol, que faites-vous pour le ramasser ? ». Gnééé ?!!! Rien que pour la saouler un peu plus, la madame Michu, j’hésite entre « je fous des coups de pieds dedans jusqu’à le faire disparaître sous un placard, hop on n’en parle plus, question suivante » et « je fais les yeux doux à un collègue pour qu’il le ramasse à ma place, et avec le sourire s’il vous plait », mais devant l’air de Cerbère de la dame qui n’a manifestement pas d’humour (ou pas le même que le mien, du moins), je ferme juste ma gueule, et je mime le truc. En gros, public, sache-le : faut plier les genoux et ne surtout pas te pencher dos droit, sinon, bobo. Ouais, même si c’est juste une feuille que t’as laissé tomber. Et même si t’as l’air con de faire du stretching pour une simple feuille. M’engueule pas, c’est la médecine qui a parlé. Douze ans d'études pour nous pondre ça. Hé ben.

Michu me fait ensuite asseoir à son bureau. Chouette, on va causer comme des copines, que je me dis. Tu parles. Elle fout des croix à tout va sur son (mon) dossier, marmonne des chiffres et des trucs incompréhensibles, et finit par me tendre un gobelet en souriant d’un air chelou.
Moi, pas méfiante pour deux sous : « Ah oui, un peu d’eau fraîche, avec plaisir ». « La fontaine d’eau est dans l’entrée, vous pourrez vous servir en partant. Le gobelet, c’est pour vos urines. Les toilettes sont à droite, vous déposerez le gobelet plein sur la petite tablette. Vous pouvez vous rhabiller, merci et au revoir ».
Et elle se casse, l’air de rien, après avoir lâché sa petite bombe.

Ah non, mais vraiment, le sens de l’hospitalité du personnel médical, on dira ce qu’on voudra, mais quand même, hein.

Bon. Ben, y’a plus qu’à. Evidemment, moi qui passe mes journées à faire des voyages vidange aux toilettes, c’est quand il faut faire pipi que je n’ai absolument plus envie, légèrement bloquée par l’environnement hostile.
Douze minutes plus tard, le flacon est rempli au tiers, et je m’en suis foutu plein les mains. Ouais ouais, c’est ça, rigolez ! Comme si c’était facile de viser juste dans un verre qui fait 6 cm de diamètre. Nan mais la prochaine fois, filez-moi carrément un tube d’échantillon de parfum, comme ça y’aura du vrai challenge !

En vitesse, je me rhabille, me lave les mains (deux fois), et dépose donc mon gobelet sur la fameuse tablette, comme l’a demandé Madame Michu.
Et après, quoi ? Je me sauve ? Je laisse là mon flacon jaune, tout seul, abandonné, livré à la sauvagerie du monde extérieur ?
Ouais, carrément.

Ni une, ni deux, me voilà dans l’entrée. La fontaine à eau me tend les bras, mais je n’ai qu’une envie, c’est de me tirer d’ici au plus vite, des fois qu’une autre personne entre dans les toilettes et ne gueule à travers les couloirs « hé, y’a quelqu’un qui a laissé son pipi ici, c’est dégueulasse ! ».

Ce n’est qu’une fois dehors, à l’air libre, que je tilte sur ce que vient de me dire la standardiste. « A l’année prochaine ».
… Ah parce qu’il faut recommencer ce cirque tous les ans ? Putain…

16 avril 2008

Rebelle au bois dormant

dormir__1A ce qu’il parait, l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Moi, je veux bien vous croire, je ne suis pas une fille contrariante. Mais encore faudrait-il se mettre d’accord sur ce qu’il convient d’appeler « tôt », quand même.

Parce que, par exemple, le chat qui miaule à fendre l’âme à partir de six heures du matin, en sautant sur tout le lit en long en large et en travers, je parie qu’on risque d’être tous ok là-dessus, c’est tôt. Très. Tous ok, sauf le chat en question, évidemment, qui lui, ne demande qu’à aller bâfrer son shéba. Y’a pas d’heure pour puer de la gueule, apparemment.

Arriver au boulot à 9h tapantes, perso, je trouve ça tôt aussi. Il semblerait pourtant que ce ne soit pas trop l’avis de mon patron, qui m’accueille avec une tronche d’inspecteur des impôts tout constipé quand j’ai le malheur de me pointer avec dix minutes de retard, essoufflée, en bredouillant que je n’ai pas entendu le réveil. Faut croire que lui, il l’a bouffé à la naissance, le réveil, et que c’est dans ses gènes de se tirer du plumard aux aurores. Je ne voudrais pas tirer de conclusions hâtives, mais il doit clairement se faire chier à la maison, le bonhomme, pour avoir envie de s’en casser aussi vite le matin.

En revanche, ouvrir mollement l’œil vers 12h et des poussières les jours de week-end, ça me parait très correct. Je dirais même que ça me semble suffisamment tôt pour que l’avenir m’appartienne toujours, mais après que j’aie pris un bon petit déj’ copieux, par contre, faut pas déconner.
Seulement là encore, tout le monde n’a pas l’air d’accord sur ce point. Ma mère, par exemple, pousse toujours des cris d’orfraie dans le téléphone, à me savoir encore en pyjama à cette heure « avancée » de la journée.

« So what ?», j’ai eu envie de dire au début.

Mais en fait voilà. C’était donc ça. D’un vague problème de définition à la base découle l’incompréhension la plus complète entre les peuples. Tu m’étonnes que ce soit le bordel, après, tiens. Qu’on ne vienne pas me dire qu’on n’était pas au courant la prochaine fois qu’une guerre éclate, hein. Moi, je vous aurai prévenus.

14 avril 2008

Queen of the Stone Age

chignon_1« Et avec ça, madame, qu’est-ce que je vous sers ? »

Qué ?  Madame ???!!!?? …

Non mais je rêve, ou il a bien dit « madame », là ?

Retenez-moi. Retenez-moi, s’il vous plait, ou je fais un carnage.

Alors ça, c’est fort. Hier encore, j’avais vingt ans. Oui, bon, ok, ça c’était plutôt avant-hier. Mais en tout cas, y’a pas si longtemps, on pouvait me donner vingt-trois ans à tout casser.
Voire moins, pour certaines personnes un poil bigleuses. Demandez au serveur du vernissage auquel je suis allée vendredi soir, à qui il a fallu que je réclame deux fois un verre de vin, alors qu’il l’avait proposé de lui-même à toutes les autres personnes qui m’accompagnaient. Histoire véridique. Juré, craché, monsieur le juge, j’ai des témoins. Je suppose que je n’avais pas l’air d’avoir l’âge requis pour picoler mondain. Avec un peu de chance et de patience, j’aurais sans doute fini par me voir proposer un verre de Banga orange. Avec une paille, évidemment, comme pour les enfants.

Et voilà qu’aujourd’hui, on me donne du « madame » à tout va.

A quoi ça tient, tout ça ? A que dalle. Des cheveux relevés en chignon, une paire de lunettes ressortie quelques jours pour cause de souci de lentilles, et un look vestimentaire un peu plus "réunion importante avec gros client potentiel" que "girly funky friday wear".

Ce serait donc ça le secret : essayez d’avoir l’air sérieuse et présentable pour le boulot, et bam, prenez dix ans dans les dents ! Hé ben merde alors…

7 avril 2008

Un long dimanche de grisaille

gris_4Il y a des gens qui n’aiment pas les lundis. Moi, c’est surtout les dimanches que je ne peux pas voir en peinture. Spécialement ceux de la fin d’hiver qui se traîne, pluvieux, gris, froids et résolument anti-bonne humeur.

Pourtant, à la base, un dimanche, c’est plutôt sympa, si tant est qu’on a pu éviter le traditionnel gigot-flageolets chez (belle) maman. Grasse mat’, réveil tout en douceur et non au son tonitruant du cours de la bourse sur France Info, on s’étire, on s’étale, on fait l’étoile de mer dans le lit…

Non, vraiment, le début du dimanche, top, chapeau, super, rien à dire.
C’est après que ça commence à déconner sévère. A partir de 17 ou 18h environ. Heure qui arrive d’ailleurs à toute berzingue, genre elle aurait le feu aux fesses, elle s’y prendrait pas autrement. Alors que franchement, merci, mais fallait pas vous déranger, hein.

A partir de là, en ce qui me concerne, c’est le drame. Je me mute en mollusque indécis et zombifié, terrorisé à l’idée de cette fin de journée qui approche, mais incapable de profiter pleinement des dernières heures de liberté qui s’annoncent. Ce qui me rassure, c’est que je ne suis pas la seule dans ce cas…

Le pire, pourtant, c’est que ça ne date pas d’hier. Déjà petite, le syndrome de la 'dimanchéïte aiguë' me frappait de plein fouet toutes les semaines, dès que retentissaient à la télévision les premières notes du générique de 7/7. A ce moment précis, je savais que c’était la fin des haricots. Anne Sinclair apparaissait sur l’écran, avec ses yeux bleus en forme de bille et ses pulls en mohair, et immanquablement, ma mère faisait irruption dans ma chambre pour me signifier que c’était l’heure du grand trio bain / shampoing / pyjama.
Après les grandes ablutions, un petit dîner jambon-purée pour la route, une petite fournée de deux épisodes de ‘David le gnome’ sur France Antenne 3 (pfff, j’me sens vieille en écrivant ça, vous imaginez même pas…), et zou, au plumard, parce que demain, y’a école, t’as préparé ton cartable, t’as fais tous tes devoirs, t’as pensé à ton sac de piscine, et est-ce que j’ai signé ton cahier de correspondance, ok, bonne nuit, smack smack (porte qui se ferme).

Putain, mais comment voulez-vous qu’on ne soit pas traumatisé sur le long terme quand tous vos dimanches se terminent comme ça ?

Donc aujourd’hui encore, les dimanches soirs, chez moi, c’est loose internationale : pas envie de sortir, pas envie de ranger, pas envie de trier, pas envie de faire le ménage (et puis quoi encore, ho ?). Je me traîne comme une loque, j’erre de la chambre au salon, je tapote un coup sur l’ordi (non, pas de nouveau mail, hooooo…), je zieute vaguement ebay de temps en temps, j’allume la téloche et la rééteins aussi sec parce que Vidéo Gag et son présentateur chevelu, ça va bien deux secondes mais faudrait voir à pas trop déconner non plus, et je regarde les aiguilles de l’horloge qui, elles, ne chôment pas.
Et je me glisse sous les draps le soir venu avec la culpabilité de n’avoir pas foutu grand-chose de cette journée pourtant officiellement dédiée à la glandouille.

La seule et unique parade que j’aie trouvée à ce blues du dimanche est de pratiquer le « drunch ». Il y avait les brunchs, à cheval entre le breakfast et le lunch. Moi, mon truc, c’est le drunch, mélange de diner et lunch. En gros, c’est kif-kif, hein, vous énervez pas, j’ai rien inventé. Mais l’avantage, c’est qu’en le décalant de quelques heures, ça remplace également le dîner du dimanche soir, parce qu’on n’a pas faim. Et on zappe par conséquent la corvée du frigo vide, des deux vaches-qui-rit qui s’y battent en duel, et de la vaisselle qui s’amoncelle dans l’évier par flemme.
En revanche, le lundi matin, on se réveille avec une dalle de coyote des bois, et ça fait au moins une bonne raison de se tirer du lit, à défaut d’être ravi d’aller retrouver BigBoss, Michel-pue-du-bec de la compta, et notre super dossier sur le taux d'endettement des seniors en Lituanie. Là, la double dose de Chocapic, on l’a méritée, c’est clair.

Dimanche… Sunday, en anglais. « Jour du soleil » donc. On se foutrait pas un petit peu de notre gueule, des fois, là ? Perso, en attendant qu’il fasse effectivement soleil le dimanche (et qu’on puisse continuer à glandouiller mais en terrasse), moi, je retourne sous ma couette. C’est pas tout ça, mais demain, y’a école. Ou c'est tout comme.

free music

18 février 2008

On ira tous au paradis

enfer_1L’enfer sur terre existe. J’en ai la preuve, j’y étais hier après-midi.

Pas de flammes rouges et de recoins sombres, le Mal a élu domicile dans un gigantesque entrepôt de banlieue parisienne peint en bleu. Au lieu des trois chiffres fatidiques 6.6.6, ce sont ici quatre lettres, tout aussi mystiques, qui défient le monde de leur jaune cinglant. Ikea.

Qu’allais-je donc faire dans cette galère ?

Oui, c’est bien ce que je me demande aussi, figurez-vous. Parce que se farcir Ikea, un dimanche après-midi à peu près ensoleillé, en période de fin de soldes et hors vacances scolaires, à moins d’y être élégamment traînée par la peau du cul, ça relève du masochisme pur et simple.

11h53 : Arrivée sur zone. Le parking est déjà blindé, des hordes de familles trottinent gaiement vers l’entrée maudite. Diable, mais comment tous ces gens ont-ils eu la même idée que nous aujourd’hui ? Je soupçonne le complot. C’est sûr, on nous veut du mal.

12h18 : "Ah regarde F., elle est pas mal cette table, là ?". "Mouais, chais pas. Qu’est-ce que t’en penses, toi, Katia ?". Mes compagnons d’infortune bourreaux sont là pour remeubler leur salon. Perso, je n’ai que quelques merdouilles à acheter au rez-de-chaussée, rayon des accessoires, de la vaisselle et des tapis. Mais « on » m’a recrutée pour que je donne mon avis sur la nouvelle déco de F. et S. Non mais sérieux, vous m’avez prise pour Valérie Damidot, les gars, là, ou quoi ?

13h24 : Après trois fois dix minutes d’attente et l’aide conjointe de Sabrina, Boris, Christian et Mehdi, vendeurs qui veulent tous se mêler de la situation pour exhiber au mieux leur superbe gilet jaune et bleu et leur badge « demandez-moi conseil ! », le meuble-télé est trouvé, les rangements dvd et le fauteuil d’angle aussi. Mais la table reste un problème.

13h54 : La table reste un gros problème. Etant donné que c’est quand même pas moi qui vais grailler dessus tous les soirs, le flot de questions métaphysiques sur la taille et la longueur (tut tut tut, nan, rien à voir…) me fait légèrement tourner la tête. Je prétexte un truc bidon pour retourner au rayon canapé piquer un petit roupillon rapidos.

14h12 : Raté. Même chez les canapés, c’est un bordel sans nom. Brian, dans sa poussette, braille du mieux qu’il peut pour faire comprendre à son petit monde que là, ça va bien, mais il est grave saoulé par toute cette débauche de consommation, et qu’il aimerait bien son biberon, merde. Aglaé et Sidonie, approximativement cinq ans, sont elles au top niveau de leur forme, et se balancent des coussins ‘Flörst’ à la tronche en piaffant bruyamment. Je me tire.

14h48 : Opération table terminée. Pour fêter l’événement, on décide justement d’y passer, à table. Besoin urgent de bouffer du lion pour se remettre en jambe. Merde, la cafét’ est sous influence suédoise elle aussi. Ce sera du saumon ou du renne. Pas de lion au menu. On nous en veut, là, ou quoi ?

15h55 : L’attaque du rez-de-chaussée et des accessoires peut commencer. Je suis fin prête, armée jusqu’aux dents, avec ma shopping-list à la main. Katia, sois forte, tiens-toi à l’essentiel, concentre-toi sur la liste, ne laisse pas l’adversaire prendre le dessus. J’attrape mon chariot avec l’air déterminé de celle à qui on ne la fait pas. Si j’avais su…

16h35 : Mes pulsions acheteuses n’ont apparemment pas été calmées par le gâteau aux Daim© ultra sucré du déjeuner : j’ai envie de tout, et surtout de ce qui ne me servira sans doute à rien au final. Mais je trouve qu’on a toujours besoin d’un découpe-œuf à la coque, d’une pince à spaghetti et d’un huitième vase. Non ? Ah… C’est bien ce que je pensais…

17h04 : Non mais expliquez-moi pourquoi tous les noms des produits sont des trucs imprononçables au look de tirage merdique des chiffres et des lettres ? Ah mais non, je suis sotte, c’est du suédois. (Hum…). Admettons. Mais d’une, j’aime pas trop passer pour une brêle devant le vendeur qui me reprend sur ma prononciation, genre lui, il est trop bilingue. Et de deux, est-ce que chez H&M, ils nous emmerdent à appeler les jupes des ‘Svört’ et les leggings des ‘Ektorp’. Non. Bon.

17h46 : Merde, mon chariot est plein. Moi qui venais "juste" pour quelques babioles de déco et de la vaisselle d’appoint, je me suis encore fait avoir comme une débutante. Putain, ils sont trop forts ces suédois. Je les hais.

18h02 : C’est pas la queue pour les caisses, ça, quand même ? Si. Achevez-moi, s’il vous plait.

18h57 : Sept heures et deux cents euros en moins plus tard, épuisée d’avoir tant parlé les langues étrangères, je regarde F. charger la camionnette façon Tétris. Je suis crevée. Je veux dormir. Je ne veux plus voir un catalogue Ikéa en peinture, et le moindre tréma sur les lettres me file la gerbe illico. Une journée en enfer.

On ira tous au paradis, certes. Mais je serais assez d’avis que les Suédois payent un peu plus cher pour leur place.

29 octobre 2007

Singin' in the rain

pluie_4Singing ? Heu… moui… bof, quand même, hein. Parce que la pluie, moi, je déteste. Mais alors, bien comme il faut !

Je déteste partir de chez moi aspergée de Chanel et arriver au bureau en ayant l’impression de sentir le vieux chien mouillé.
Je déteste les odeurs de K-way et de parkas humides amplifiées par la foule du métro bondé.
Je déteste ne pas réussir à tourner les pages de mon journal gratuit parce qu’elles sont toutes collées par l’humidité et la pluie.
Je déteste la petite bruine insuffisante pour sortir son parapluie, mais suffisamment casse-bonbon pour foutre en l’air mon brushing.
Je déteste avoir le maquillage qui coule, l’air d’un raton-laveur, et le cheveu tout raplapla.
Je déteste me prendre le parapluie des autres dans la tronche. Surtout celui des gens plus petits que moi, qui atterrit pile dans mon œil.
Je déteste cette petite goutte vicieuse qui a su trouver la faille dans mon écharpe enroulée, et qui glisse lentement mais sûrement le long de mon cou.
Je déteste avoir l’air d’une gourde avec mon sac-cabas Vanessa Bruno qui ne ferme pas, et tous mes trucs à l’intérieur qui se détrempent comme Jack et Rose sur le Titanic.
Je déteste mon nouveau jean "Dark Blue" qui déteint comme un con, me dégueulasse tout mon imper beige et mes fait les mains look Schtroumphette.
Je déteste avoir l’impression que la moitié de mon salaire est destiné à enrichir les fabricants de parapluie, rapport au fait que je les perds ou les oublie systématiquement où que j’aille.
Je déteste les bourrasques de vent qui renversent mon parapluie et lui donnent un air pitoyable au bout de trois utilisations (Mary Poppins, sérieux, comment tu fais pour garder un parapluie intact plus de deux semaines ?)
Je déteste me retrouver avec le bas du pantalon moucheté de tâches grises parce qu’un connard de bus a roulé trop près du trottoir.
Je déteste les gens qui s’obstinent à marcher sous les stores des cafés ou des magasins alors qu’ils ont déjà un parapluie pour se protéger.
Je déteste aussi marcher malencontreusement pile à l’endroit où le store en question déverse tout son trop-plein d’eau : effet Aquasplash garanti.

Y’a juste un truc que j’aime, avec la pluie. Et ça me prend parfois, comme ça, sans crier gare. Je vous le dis, mais personne n’a le droit de se moquer, hein ? Bon…
J’adore faire ma Mimi Cracra, sauter partout dans les flaques avec de vieilles bottes en plastique colorées, et patauger dans la gadoue, la gadoue, la gadoue, la gadoue… (Genre j’ai sept ans. Oui, et alors ?)

Et vous, la pluie ?

11 juin 2007

Vingt mille lieues sous la mousse

bain_2Il doit me manquer un gène, je ne vois que ça. Pourtant, j’ai tenté l’expérience, hein. Plusieurs fois, même. Mais y’a rien à faire : j’aime pas les bains. Enfin, en y regardant de plus près, ce sont surtout les bains qui ne m’aiment pas. Et c’est pas faute d’avoir joué le jeu…

Je vous raconte ma vie deux secondes : chez moi, j’ai ce qu’on appelle une baignoire-sabot. Vous savez, cette espèce de truc infâme mi-douche, mi-bac à glaçon géant. Je sais même pas comment on ose encore appeler ça une « baignoire », mais bref, passons. Bon… Etant une fille qui aime les expériences inédites (jusqu’à un certain point, hein, je précise), j’ai essayé, quand même, d’y prendre un bain. Ouais. Un jour de bonne volonté, je me suis dis comme ça « allez hop, on y va, en route pour l’aventure, attrape ton Monsavon douceur pomme-vanille, on va s’faire un p’tit bain j’te raconte que ça ! ».
Bon ben non en fait. Le côté « jambes à l’air qui dépassent des deux côtés dans l’air froid », j’ai pas trouvé ça génial, bizarrement. En même temps, vu que le principe d’un bain, c’est de se détendre, si je dois faire de l’origami avec mes gambettes pour pouvoir tenir dans une baignoire taille minipouce, c’est pas trop la peine non plus.

Faut dire que j’arrive jamais à régler convenablement la température de l’eau, aussi… Un coup c’est froid comme la Manche en novembre (tu parles d’une détente !), un coup c’est brûlant comme l’eau bouillonnante qui n’attend plus que les coquillettes (même pas envisageable d’y tremper un quart d’orteil). Je passe donc mon temps à rajouter eau chaude ou froide selon le cas, et trois plombes plus tard, je peux enfin espérer poser mes fesses au fond de ma baignoire. En gros, faut prévoir un créneau horaire d’environ deux heures rien que pour faire couler le machin.

Bon. Et après, quoi ?

Ben après, j’me fais chier.

Sérieux. C’est là mon second grand problème : je ne sais pas m’occuper dans un bain.

Lire ? J’arrive jamais à bouquiner tranquilos. Le magazine est trop grand, il trempouille dans la flotte, gondole, double de volume, les pages collent entre elles. Le bouquin, pour peu que j’y tienne, me demande des efforts surhumains pour survivre à une hauteur respectable au dessus du niveau de l’eau. Et puis j’ai les bras qui fatiguent à force.

Jouer avec la mousse ? Ok, super. Je veux bien avoir six ans l’espace de deux minutes, mais y’a que dans les pubs Obao que les nanas s’éclatent à souffler sur la mousse avec une bouche en cœur. En vrai, c’est vite relou.

Ecouter de la musique ? booooof. Le bain, pour moi, ça rime avec silence et zen, me demandez pas pourquoi.

Ne rien faire ? Heu… c’est con mais j’y arrive pas. En tout cas, pas dans une baignoire. Autant sur la plage ou dans mon plumard, je suis championne de « glandage du rien du tout », autant dans la flotte, c’est niet.
A part regarder mes doigts se friper doucement, je vois pas. Et puis tiens, entre nous, franchement, le look papier crépon à la sortie du bain, c’est moyen glamour, hein. Nous vanter les mérites de la peau douce et satinée d’un bain aux huiles essentielles, et ressortir avec la gueule d’une vieille guirlande de kermesse fabriquée maison, je voudrais pas dire, mais ça pue l’arnaque à mille bornes quand même.

De toute façon, même si je le voulais, y’aurait même pas moyen d’être peinard. Mon débile de chat claustrophobe ne supporte pas d’être enfermé dans une pièce. Si je l’enferme avec moi dans la salle de bain, il va gratter à la porte et miauler à m’en faire péter les tympans. Si je l’enferme à l’extérieur, vous pouvez parier trois kilos de whiskas que c’est précisément à ce moment-là que mademoiselle voudra faire sa crotte dans sa litière, située – dois-je vraiment le préciser ? – à deux pas de ma baignoire.

Alors franchement, si toute cette mascarade autour du bain, c’est pour en ressortir aussi tendue qu’un string à Rio, même pas la peine…

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