Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Gin Fizz

6 août 2008

Working girl

working_girl_4Ah non, désolée patron, je ne vais pas pouvoir boucler le dossier Bidon&Co ce soir, j’ai beaucoup trop de choses à faire en urgence. Comme par exemple :

-
Colorier mes ongles au Stabilo rose fluo (…finalement, le vernis, ça ne me va pas mal du tout)
-
Examiner les fourches de mes cheveux (je sais, faut pas tirer dessus, mais ça m’éclate)
-
Me trouver une nouvelle signature (avec par exemple « katia » + « nom du nouvel amoureux », juste pour voir ce que ça donnerait…)
-
Suivre l’évolution de mes ventes sur Ebay (et répondre à une douzième question con, du genre « quelle est la mesure du pull en cm, depuis l’aisselle gauche jusqu’au bas du pull à droite ? »)
-
Trier mes trombones par couleur (on travaille toujours mieux avec un bureau en ordre, c’est bien connu)
-
Cliquer pour la 1487ème fois sur "envoyer/recevoir" (merde… non, pas de mail perso auquel répondre d’urgence en prenant mon air le plus affairé, que je masterise pourtant super bien)
-
Vérifier la météo du lendemain (et confirmer mon rendez-vous chez le coiffeur)
-
Mettre de côté quelques enveloppes et post-its (je n’en ai plus chez moi)
-
Prendre un thé avec Claire, du service "promotion des ventes" (on m’a demandé de "cultiver le relationnel", je cultive)
-
Etudier comment aller de Porte de Champerret à Saint-Germain des Prés en faisant le moins de changement possible (ils auraient pu faire une ligne directe, quand même)
-
Compter les jours de RTT qu’il me reste à prendre (et faire le point par rapport aux ponts du mois de mai)
-
Tenter de me souvenir comment on fait un avion en papier (mais un qui vole vraiment, hein ?)
-
Photocopier mes fiches de paies pour mon dossier immobilier (et tant qu’on y est, tous mes papiers et documents officiels, ça peut toujours servir)
-
Regarder pousser la plante verte posée sur mon bureau (et arrêter de l’arroser avec mes restes de café du matin)
-
Faire un tour sur mes sites et blogs favoris (faut pas perdre la main)
-
Retoucher mon maquillage et ma coiffure (au cas où Jérémy, le petit stagiaire du marketing, passerait dans le coin)
-
Mettre à jour mon CV (un feeling, comme ça… ça pourrait devenir d’actualité)

Et puis quand j’aurai fini, il sera déjà au moins…. pfffiouuuuu… 18h30 ! L’heure de partir à mon cours de Pilates.
Demain, alors ? Ah non, demain c’est vendredi, j’ai pris ma demi-journée.
Bah demandez à Sonia, je crois qu’elle n’est pas débordée, je l’ai vue en train de se limer les ongles tout à l’heure…

(Article posté le 26 mars 2007).

Publicité
Publicité
4 août 2008

Petit manuel à l'usage des garçons qui ne comprennent pas bien les filles - Chapitre 5

Les filles et les "soirées entre filles"

filles_7Oui, jeune homme, arrête de te rouler par terre comme ça, tu as bien lu. Tu es sur le point de percer à jour l’un des plus grands mystères de tous les temps, et de trouver réponse à LA question qui te turlupine depuis que tu es en âge de t’intéresser aux nanas : que peuvent bien fabriquer ensemble toutes ces minettes lorsqu’elles se regroupent pour leurs fichus « trucs entre filles » dont tu es exclu ?

Car il ne t’a pas échappé, bien entendu, que tes copines les filles ont un goût très prononcé pour ces petits moments girly, exclusivement réservés aux membres portant du mascara et des sacs à main, et où la testostérone est rigoureusement interdite.
La forme de ces rendez-vous très « sex and the city » importe peu : dîner dans un resto cosy pour s’épargner la corvée cuisine, tea-time au salon de thé pour s’empiffrer de macarons, apéro après le boulot pour cocktail en happy hour, ou tout simplement glandouille chez l’une d’elles pour papotage tout confort. L’essentiel, c’est d’être ensemble, et de pouvoir se laisser aller aux fous rires et confidences. Un petit reste de nos anciennes "soirées pyjama" en quelque sorte, la séquence ‘Barbie va au bal’ et le couvre-feu des parents en moins.

Car oui, jeune homme, le procédé n’est pas tout jeune. Pendant que toi et tes potes, à douze ans, vous préfériez vous castagner dans la cour du lycée, ou vous exprimer à grands coups de mandales dans les dents et coups de boule dans le bide, nous avions déjà pris cette habitude de communiquer avec nos copines de façon un peu moins… brutale. Alors ne prends pas cet air ahuri aujourd’hui quand une fille te fait comprendre que tu es de trop dans la conversation.

Et ne viens pas non plus te venger de rester sur la touche en me sortant d’un air condescendant : « mais qu’est-ce que vous pouvez bien avoir à vous raconter pendant des heures comme ça ? ». Parce que lorsque je lis entre les lignes, ça pourrait donner un truc comme « faut vraiment aimer se raconter tout un tas de conneries débiles pour rester à jacter comme ça devant un café, alors qu’on sait même pas ce qu’on bouffe ce soir ». Pas très classe.
Oui, on « jacte » beaucoup, faut bien rendre hommage à notre réputation. Effectivement, c’est pas toujours du niveau Proust. Mais ça vole pas moins haut que le comparatif PSG-OM en douze points argumentés, la dernière édition du calendrier Aubade « avec des meufs trop bonnes », ou la spectaculaire reprise de vitesse de la Jaguar Continental GTC *. Enfin, moi, c’que j’en dis…

Et là, je te vois venir, jeune homme. Gros comme un camion. Je la vois, la question qui te brûle les lèvres, limite t’as même pas besoin de la formuler à voix haute : de quoi parlent les filles quand elles sont entre elles ?
Hé bien, mon cher ami, comme je suis une nana sympa, je vais te répondre : on parle de tout. Ben oui. Zéro censure, quand on est entre nous.
On parle de la pluie (qui flingue nos brushings) et du beau temps (qui nous laisse porter nos petites ballerines).
On parle mode, people, télé, ciné, ragots (même plus besoin d’acheter Voici, Gala et Closer).
On parle épilation, contraception, fer à lisser, pince à recourber les cils, vernis qui sèche ultra vite et collants qui ne filent pas au moindre coup d’ongle (de la vraie discussion girly qui vous ennuierait à mourir).
On parle de soi (beaucoup), des autres (un peu), de la vie, de nos envies (mieux qu’une séance chez le psy, beaucoup moins chère).
On parle d’amitié, de projets, de futur, de passé, de souvenirs, de fous rires.
On parle de garçons (ah ?), d’amour (hum), de sexe (oh !) et de sentiments…
Et aussi, parfois, on parle de politique, d’éducation, de condition de la femme, d’écologie, de régime de répartition des retraites, de couche d’ozone, de crise des banlieues, de poterie, de cuisine et de macramé (mais pas tout à la fois, quand même).

C’est vrai, on peut parler pendant des heures, sans se rendre compte du temps qui passe. Là où tu préfères l’action franche et directe, on aime les mots, les explications et les analyses complètes. C’est sans doute ce qui fait qu’on ne se comprend pas toujours, mais qu’on se complète si bien.

Exercice pratique
Difficulté *** : Non et mille fois non. Ce n’est pas parce qu’on préfère parfois être sans vous que c’est justement pour ne parler que de vous. Ca nous arrive, bien sûr, mais pas que. Alors pense, jeune homme, à remballer vite fait ces petites allusions mesquines, dans le genre « arf, réunion gonzesses, ça va encore critiquer les mecs, se plaindre d’être célibataire, et baver sur les sex-toys de Sonia Rykiel  ». Si tu insistes lourdement sur cette voie, tu risques de t’en prendre une dans la tronche. Mais j’aurais tendance à penser que tu ne l’aurais pas volée. Ne viens pas me dire que tu n’étais pas au courant…

* J’le crois pas, je suis même obligée d’aller faire des recherches sur www.auto-moto.com pour écrire mes posts…

(Article posté le 11 décembre 2006).

1 août 2008

Dernière séance

cin__2Avant, quand on voulait aller voir un film au cinéma, c’était tout con. Suffisait de se pointer à l’heure de la séance choisie, d’acheter son billet, et d’aller se vautrer confortablement dans les fauteuils couleur caca d’oie des salles obscures en attendant le début du film. Pour patienter, on pouvait même héler une ouvreuse qui se ruinait le dos en trimballant son panier en bandoulière rempli de Chocoletti lait-noisettes, popcorn Baff, cônes Gervais et autres cochonneries calorifiques « en vente dans cette salle ».
En gros, avant, c’était peinard.

Aujourd’hui en revanche, quand on veut se faire une toile, c’est tout juste s’il ne faut pas s’y prendre six jours à l’avance, histoire d’avoir le temps de monter sur pied le plan d’attaque pour pouvoir aller voir le film qu’on veut à la séance qu’on veut. Sous peine de se retrouver en rade devant les écrans plasma des multiplex dix-huit salles, qui affichent « complet » pour le film voulu. Perso, ça m’a fait le coup deux fois de suite la semaine dernière.

Maintenant, j’ai pigé. Quand j’ai prévu d’aller au ciné, je réquisitionne les troupes une semaine avant le jour J. Ensuite, je répartis les rôles : toi, tu répertories les salles qui proposent le film et tu me fais une liste Excel par arrondissement. Toi, tu évalues combien de personnes ont une carte UGC, combien une carte Gaumont, combien s’en contrefoutent (cette histoire de carte, entre nous, c’est une bonne rigolade pour espérer aller tous ensemble voir le même film). Toi, tu checkes les heures des séances, VO, VF, dolby stéréo et tout le tintouin. Moi, je centralise les infos, et je tranche. Evidemment, personne n’est jamais d’accord avec ma décision. Au final, ça me colle une migraine du feu de dieu, et j’arrive au ciné avec l’envie de trucider le mec de la pub Mediavision, dont je ne peux plus saquer ni la tronche, ni la musique.

Non, mais sinon, c’est sympa, le cinéma. Ca manque juste un chouia de spontanéité, mais c’est sympa.

Et puis c’est sans compter la faune étrange qui peuple parfois les salles obscures :

Il y a ceux qui chuchotent entre eux pour se raconter à nouveau l’histoire, au cas où ils auraient loupé un détail capital. Ceux qui ponctuent toute scène d’amour de smaaacks sonores et dégoulinants de mièvrerie, ou au contraire, ceux qui soupirent de frustration quand à l’écran, Brad roule une méga pelle à Angelina. Ceux qui nous interpellent vingt minutes après le générique de début pour nous demander d’un air horrifié si « ça va être en V.O. pendant tout le film ? ».

Il y a ceux qui ont le rire un peu facile ou un peu trop prononcé. Ceux qui ont choppé une quinte de toux taille XXL et qu’on préfère ne pas avoir à côté de soi, sous peine de ne plus rien capter aux dialogues du film. Ceux qui ont oublié d’éteindre leur portable, ou ceux qui décrochent carrément en pleine séance (« Allo ? Oui, j’peux pas t’parler là, j’suis au cinéma… »).

Il y a ceux qui mâchonnent leur popcorn avec autant de classe et de discrétion qu’un bovidé dans son pré. Ceux qui préfèrent attendre une scène cruciale du film pour gonfler tout le monde avec le bruit d’ouverture d’emballage de leur Magnum trois-chocolats. Ceux qui remuent à la paille les glaçons au fond de leur Fanta grand modèle jusqu’à ce qu’ils aient bien fondu. Ceux qui farfouillent dans leur sac ou leurs poches pendant des heures, en remuant copieusement au passage trousseau de clés, porte-monnaie tintinnabulant et paquet de kleenex bien bruyants.

Il y a ceux qui nous demandent de nous déplacer « juste d’un siège », sauf que maintenant, on est assis derrière le brushing de Sonia Rykiel et on voit que dalle. Ceux qui mesurent 2m12 et qui choisissent de s’asseoir pile poil devant nous, alors que toute la rangée est libre. Ceux qui restent debout plantés au milieu de la rangée pendant les bandes annonces, le temps pour eux 1- d’enlever soigneusement le manteau, 2- le plier, 3- le déposer proprement sur le siège d’à côté, 4- épousseter le siège qu’ils ont choisi, 5- finir par enfin poser leur cul délicat. Ceux qui arrivent une fois que le film est commencé, et qui mettent des heures à trouver une place (« oui, mais il fait tout noir, je vois rien ») (je m’en fous, je veux pas le savoir, tu te magnes). Ceux qui s’étirent comme un chat au beau milieu du film, les bras en l’air au dessus de la tête, pensant sans doute que tous ceux de derrière pioncent depuis belle lurette et que ça ne les gênera pas.

Y’a des fois, franchement, j’me dis qu’un bon DVD chez soi…

(Article posté le 21 novembre 2006).

30 juillet 2008

Mission Commando # 2 : Faire semblant de bosser sans se faire repérer par BigBoss

glander_1Agent GinFizz, votre nouvelle mission, si vous l’acceptez, est de vous infiltrer dans les locaux de la société NotSoFunky Inc. et d’y passer une journée en compagnie de collègues et de BigBoss, à prétendre travailler en faisant allègrement tout autre chose. Le temps réel de travail ne doit pas dépasser 2 % de votre potentiel. Ceci est une mission de haute confiance. Discrétion absolue nécessaire sur le terrain. Si vous veniez à vous faire prendre, l’Agence nierait avoir eu connaissance de vos actes. Ce message s’autodétruira dans cinq secondes.

Compte-rendu de mission :

La cible : Locaux de la société NotSoFunky Inc. : moquette grise, murs blancs sales, meubles en kit Ikéa, trois plantes qui se battent pour savoir laquelle a la plus sale gueule. Imaginez le bureau de poste de Bondy un lundi matin pluvieux de novembre 1987, rajoutez-y quelques gars en costard, et vous avez le tableau.

Les forces en présence : A l’étage en question, entre les pauses pipiroom, machine à café, clope sur le trottoir et appel perso depuis le portable, évaluation des "troupes potentiellement à risque" à 15 individus, avec delta de plus ou moins 3.
Et BigBoss, évidemment. Qui ne fume pas, ne pisse jamais, a une Nespresso dans son bureau et téléphone de sa ligne privée payée par la boîte…

L’objectif : Se la couler douce une journée entière aux frais de la princesse (la princesse étant pour l’occasion déguisée en infâme mecton grassouillet et postillonnant cravaté de rouge).

L’ennemi : Le/la stagiaire fouine qui veut se faire bien voir et furète dans tous les coins pour tout connaître de la vie de l’entreprise (c'est-à-dire : officiellement : qui s’occupe de quel dossier / officieusement : qui couche avec qui).

Le matos : Post-its, stylo quatre-couleurs (ça fait toujours sérieux de changer de couleur pour souligner « rappeler M. d’urgence », même si M. signifie maman), dictionnaire français-anglais (pour fignoler ma demande en mariage en V.O. à Hugh Grant) et clé USB (pour rapatrier chez moi tous les mp3 que je vais télécharger du bureau)…

Stratégie offensive :
- Griffonner plein de post-its à disséminer partout autour de son écran d’ordinateur : liste d’abréviations ou chiffres pouvant faire penser à des téléphones ou des références de dossiers (BigBoss n’est pas obligé de savoir que ce sont les chiffres à jouer au loto ce soir). Voire, piquer des post-its déjà rédigés aux voisins autour de moi, histoire de varier les écritures pour crédibiliser la chose. Ok, ils n’auront plus cet aide-mémoire sous les yeux, mais ils n’avaient qu’à faire leur boulot avant, aussi…

Stratégie défensive :
- Programmer mon portable pour appeler directement la ligne de mon bureau et apprendre à m’en servir discrètement : pratique pour envoyer bouler Michel qui demande des justificatifs de dépenses sur les dernières notes de frais. « Ah, excuse-moi, j’attends un appel très important de l’étranger pour le dossier RelouSaRace ». Décrocher en prenant un air grave et affecté, hocher la tête toutes les deux secondes en triturant nerveusement un Bic. Et hop, Michel retourne dans son bureau, et je peux reprendre peinard la lecture des blogs et la commande des billets de train.
- Avoir toujours sous la main (sur ordi ou sur papier) un tableau rempli de chiffres très compliqué à lire : plonger illico dessus en cas d’entrée intempestive de BigBoss dans le bureau et prendre l’air archi concentrée (limite ne pas répondre s’il vous adresse la parole, genre ‘je suis méga over concentrée dans mes chiffres là, je t’entends même pas, coco’). Attention, une fois, deux fois, ça passe. Au bout de trois coups, changer de tableau, sinon BigBoss risque surtout de se demander si je n’ai pas un Q.I. de flamby mal démoulé.

Pièges à éviter :
- Le post-it « liste des courses », légèrement facile à griller par BigBoss (non, personne n’avalera que Pampers et Ketchup sont les codes clients des dossiers nouvellement rentrés. Faut pas pousser mémé etc etc…)
- Le collègue rebaptisé « super glue 3000 », qui va effectivement m’empêcher de bosser, mais aussi de me la couler douce, avec sa tchatche « ma vie, mon œuvre, mes ambitions et mon dimanche chez Lapeyre et Leroy Merlin » en flux rss.

Situation critique : Le moment fatidique où Super Glue 3000, en plus de me raconter que le petit dernier fait ses dents en ce moment et que Gisèle n’en peut plus de ne pas dormir bla bla bla, commence à trifouiller machinalement mes affaires sur le bureau, se permet des commentaires sur ma façon de classer les factures, et insinue que mon rangement n’est pas forcément le plus efficace, "parce que lui, à ma place, il aurait…"

Pour s’en sortir, la réplique qui tue : « Tu n’aimes peut-être pas ma façon de trier les dossiers, mais moi, j’aime pas ta gueule. Comme ça, on n’a qu’à dire qu’on est quitte ! »

Bilan : Lu mes blogs préférés, répondu aux commentaires sur le mien, checké promo billets d’avion vacances d’été, fait shopping par correspondance, cherché nouvel appart, pondu au moins douze mails persos et transféré trois blagues débiles, fait liste des courses, pris rdv véto chat, épilation jambes et ophtalmo, sympathisé avec Marc du premier étage, renoué contact avec Muriel à la compta, arrosé la plante, nettoyé mon écran d’ordi, éclusé tout mon stock de brouillon en avion papier, retrouvé sur marmiton.org la recette du tiramisu aux fruits rouges et classé mes MP3 par ordre de préférence.
Ma note : 18 / 20, avec les félicitations de l’Agence. Peut difficilement faire mieux… sans me faire virer.

Fin de transmission.

(Article posté le 29 mai 2007).

28 juillet 2008

Vent frais, vent du matin

vent_3

J’ai un vrai souci avec la météo. Je veux bien reconnaître que c’est assez pratique, si on met de côté le fait qu’ils se plantent environ deux coups sur trois. Une fois qu’on sait ça, on fait avec, et on laisse une part à l’improvisation.

Non, moi, mon problème vient de mon obstination à vouloir écouter la météo à la radio. J’ai beau y mettre du mien, connaître les horaires des flashs info météo par cœur, guetter le jingle, identifier la voix suave de « Joël Collado pour France Info » entre mille, ça veut pas.

J’écoute pourtant avec l’oreille d’un Sioux les précieuses secondes durant lesquelles on nous mitraille de données à vitesse supersonique. J’essaye vaillamment de chopper au passage les mots « Paris », « Bassin Parisien », « Ile de France » (ou « au nord de la Loire » quand ils décident de nous faire les prévisions à la louche) (ah si, je regrette, la moitié du pays, c’est très à la louche, comme prévisions, quand même). Et puis je m’en tiens là, parce que j’arrive jamais à retenir ce qui va avec, question soleil ou pluie.

Pour les températures, même topo. Joël nous débite les chiffres tellement vite, que même les résultats du tiercé sont plus clairs pour moi. Donc au final, je sais de source sûre qu’ils ont parlé de ma région, mais je n’ai aucune idée du nombre de cumulo-nimbus prévus au mètre carré.

Qu’est-ce que vous voulez, je suis une visuelle, moi, pas une auditive. Pour comprendre et apprécier pleinement ce monde merveilleux qu’est l’art divinatoire du « Koi-toi-mettre-demain », il me faut des cartes, de la couleur, des images, des petits symboles. A ce titre, la météo télévisée présente évidemment des avantages à mes yeux.

Encore que. Là aussi, j’ai mes limites.

Je veux du simple et du sobre. Des graphiques clairs, et juste une voix off pour m’informer gentiment qu’on va se les cailler sévère demain, ou qu’à l’inverse on peut sortir les tongs. Avant, j’aimais bien la météo de M6 pour ça, justement. Mais maintenant, même chez eux, on a droit aux greluches déguisées en couverture de Vogue. Ca me dépasse. J’ai pas besoin d’un sourire de pin-up à l’écran pour apprendre que demain, on perd deux minutes de soleil ou qu’on fête les Médard.

Et puis, je vais sans doute vous sembler un peu chiante, mais honnêtement… quel besoin a-t-on de nous coller devant la carte de France un mec qui va gesticuler dans tous les sens, nous expliquer que l’anticyclone des Açores a encore fait des siennes, ou nous comparer les courbes des pressions atmosphériques relevées à Calais, Saint-Laurent-du-Var et Plougastel ? Est-ce que j’ai une gueule à comprendre les pressions atmosphériques, d’abord ?
Bon. Alors viens-en aux faits direct, mon pote, parce que là, on se dilue, et à tous les coups, ça va me refaire le même plan qu’à la radio : je vais perdre le fil, et finir par ne plus écouter pile au moment où ça devient intéressant.

Ca vous fait pas ça, vous ? Allumer TF1 uniquement pour la météo, patienter deux secondes pendant leur baratin incompréhensible sur les images satellites et tout le merdier qui va avec, se focaliser sur autre chose « en attendant », et finalement tout louper. Perso, c’est systématique. Et ça m’énerve force 8, comme le vent. Sans compter les tailleurs d’Evelyne Dhéliat, qui m’agressent légèrement les rétines. Mais c’est un autre débat.

(Article posté le 16 novembre 2006).

Publicité
Publicité
23 juillet 2008

C'est la chenille qui redémarre

chenille(Mon dieu, j’ai honte de ce titre, sérieusement. Il est temps que les vacances arrivent…)

Dans mon immeuble, il n’y a pas de gardien(ne), et chacun se démerde à tour de rôle pour sortir les poubelles de la collectivité. Il en résulte un joyeux bordel sur le trottoir devant notre porte d’entrée, et notre seule certitude est qu’on ne sait pas trop si on récupèrera bien nos containers ou ceux des voisins après le passage des éboueurs.

Dans l’immeuble d’en face, en revanche, ils ont une gardienne.
Super bien organisée.
Et méthodique.
Voire maniaque.
Voire qui fait peur, même, je dirais.
Parce qu’avec elle, la corvée des poubelles, ça déconne pas, quoi.

Pour preuve :

P1030873

Aviez-vous déjà vu un escadron de poubelles marchant au pas comme à l’armée ?
Maintenant, oui.

---

J’en profite pour vous glisser qu’à partir de la semaine prochaine, je serai en vacances pour une durée indéterminée (hin hin), et qu’ici, au lieu de faire silence radio, on va faire comme à la télé : ça va être rediff’ pendant tout l’été.
« Ouaisssssss, super, chan-mé, mort de lol ».
Je sais.
Je suis trop bonne.
Faudrait voir à pas vous habituer, quand même.

21 juillet 2008

Et dans mon coeur il y a ...

Entr_eOh oh ! Avec un titre pareil, je vous vois venir, tous, là, à penser que vous allez en apprendre de belles sur mes histoires de cœur. Sauf que non. Aujourd’hui, au menu, c’est bon plan resto. Ca changera un peu des histoires de fringues, de pipi dans un flacon et de rencontres improbables dans le métro, hein ? Et puis en fait, j’ai pas d’idée de post, là-maintenant-tout-de-suite, alors vous ferez avec, ok ? Ouaiiiiiis, ok.

Près du canal Saint-Martin niche donc un joli petit resto « piège à filles » nommé Et dans mon cœur il y a… En voilà un nom bien mignon, non ? Ca méritait d’aller creuser un peu. Rendez-vous est donc pris pour un test in situ. Voyez comme je suis dévouée pour mes lecteurs, quand même.

Verdict : very good indeed ! Le cadre est cosy à souhait, un mélange de boiseries, de lustres à pampilles, de banquettes, de miroirs et de bibliothèques décoratives. Au milieu de la pièce, un petit escalier noir en colimaçon s’élève vers le premier étage, où trônent des toilettes ambiance zen.
Menu_ouvertL’accueil est souriant et chaleureux, la carte, courte mais fréquemment renouvelée, met les papilles en éveil rien qu’à la lecture, et le menu est joliment présenté sous forme de vieux livre à parcourir comme on ouvrirait un grimoire de recettes anciennes.
(Pfff, et dire que je ne suis même pas payée pour écrire du bien… ça me perdra !) (joke inside).



BibalTable_1

J’ai aimé :
-
Le cadre intime et chic sans ostentation, lieu parfait pour un dîner en amoureux, ou un rendez-vous confidences entre copines.
-
Les portions plutôt copieuses : gourmande comme je suis, je n’ai pas pu finir ma superbe assiette de pain perdu brioché aux fruits rouges, c’est dire !
-
Le service un peu lent mais ultra souriant d’une brochette de beaux gosses, ce qui ne gâche rien. (Petit conseil de fille aux hommes : n’emmenez pas votre future conquête ici, elle risquerait de repartir avec le barman.)

J’ai moins aimé :
-
La table située juste sous l’escalier pipi-room, qui absorbe toutes les bonnes odeurs après chaque passage aux toilettes (bon appétit bien sûr)
-
Le fait de ne pas avoir de carafe d’eau sur la table et de devoir demander à ce qu’on nous remplisse le verre XXL prévu à cet effet. Méga frustrant.
-
Les prix, qui font de cet endroit une adresse à garder sous le coude pour les bonnes occasions ou les grandes envies, mais certainement pas une cantine de quartier.

(Les photos sont pourraves, mais si j’étais bonne photographe, ça se saurait…)
(Et une chose est certaine : autant je suis super douée pour bâfrer dans les restaurants, autant je suis nulle pour donner mon avis de façon construite. Critiquer, oui. Critique gastronomique, heu… pas trop).

Et dans mon cœur il y a…
56, rue de Lancry – 75010 Paris
01.42.38.07.37
Aux alentours de 45 € par personne sans le vin.

15 juillet 2008

Rencontre du troisième type

qui_2Comment perdre toute crédibilité, leçon 1. Ou : Ma vie passionnante, Acte II, scène 1. Action.

L’autre jour, en montant dans le métro, je repère à quelques mètres de moi une nana que je connais sans aucun doute, mais que je n’arrive plus à situer d’où. Elle est en grande conversation avec une copine et n’a pas l’air d’avoir remarqué ma présence. « Parfait », me dis-je (oui, je me parle toute seule, quand je suis dans le métro), « ça me laisse le temps de l’observer et d’essayer de rassembler mes souvenirs ».

Je m’installe donc sur mon strapontin pour la quinzaine de stations qui m’attend, sors mon bouquin pour faire genre « moi aussi je suis super occupée », et commence à réfléchir à toute berzingue. Qui donc est cette greluche qui m’interpelle grandement au niveau de mon vécu, mais que je n’arrive décidemment pas à recadrer ? Ancienne copine de classe ? Non. Copine du cours de danse ? J’crois pas. Rencontrée à une soirée blogueuses ? M’étonnerait. Voisine ? Ex-collègue ? Ex d’un pote ? Non, non, non.
Aaaaaah, c’est pas vrai, ça. Impossible de savoir d’où je connais cette minette. Et bien sûr, plus je cherche, moins je trouve, et moins je trouve, plus ça m’énerve.

Je reluque la greluche de façon insistante, essayant de me la remémorer dans tous types de situations possibles, pour m’aider. Evidemment, au bout d’un moment, elle sent mon air inquisiteur posé sur elle et me lance à son tour un regard interrogateur. Moi, au lieu de saisir la perche et de voir un peu quelle est sa réaction (genre « ah Katia, salut, qu’est-ce que tu fais là ? » ou « qu’est-ce que tu me veux sale morue ? » … auquel cas, j’aurais été fixée sur la suite des événements), je plonge illico la tête dans mon bouquin, style j’ai-rien-vu-j’ai-rien-fait-je-me-cultive-moi-madâââme. Elle n’insiste pas et se remet à discuter avec Copinette. Mais si jamais elle m’a reconnue, elle doit se dire que je suis une sale snob méprisante et que j’aurais au moins pu faire un signe de tête, quand même, merde.

Et ça, ça ne me plait pas. Pas du tout.

A partir de ce moment précis, c’est la Bérézina dans ma tête. Mes pensées divaguent vers la parano aïgue : qu’est-ce qu’elle va bien penser de moi, maintenant, cette brave fille ? Ca se trouve, elle est en train de dire à sa copine « tu te rends compte que cette truie elle m’a même pas dit bonjour ? ». Déjà que je zappe complètement son prénom et qui elle est, mais si en plus je deviens grossière et impolie, non mais où va le monde ? C’est mal. C’est très mal. Je suis une vilaine fille. Maman, pardon… tu as engendré un monstre.

(Oui, bon, ok… ça commençait à frôler la surchauffe dans mes neurones, mais comprenez bien aussi que ça faisait douze stations que j’étais sous pression intellectuelle maximum, moi !)

Ne voulant pas rester sur cette mauvaise impression, je décide finalement d’adresser à mon inconnue que je n’avais toujours pas identifiée un petit signe de la main au moment de mon départ du wagon. Comme ça, hop, on remet les compteurs à zéro : je sais pas qui tu es, ma jolie, mais c’est bon, regarde, je te fais coucou, tu peux arrêter de dire des saloperies sur moi, je suis super polie comme nana, en fait.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Le métro arrive en station, je me lève, lui lance un regard qu’elle me rend aussitôt, et lui fait un petit salut de la main droite. Et là, elle me regarde avec l’air d’une poule qui a trouvé un tube de dentifrice et réprime un éclat de rire.
J’ai comme l’impression d’avoir fait une boulette, en gros.



Deux jours plus tard, l’inconscient ayant fait son boulot de feignasse, je m’en suis enfin souvenue.
La fille, celle que j’étais persuadée de connaître, d’avoir déjà rencontrée… c’était une actrice de série télé.

Pire. Une actrice de « Sous le soleil ».
Ouais, je sais, c’est bon, rangez vos cailloux. J’assume.

Et entre nous, heureusement que je m’en suis tenue au petit signe de main, tiens. J’aurais pas eu l’air con si je lui avais demandé « comment ça va, depuis tout ce temps ? » alors qu’on n’a, grosso modo, jamais gardé les oies ensemble.

10 juillet 2008

Week-end (célibataires) à Rome

week_end_1Ah bah ça, forcément ! Avec mes comptes rendus moultement détaillés de soirées célibataires à haute teneur ajoutée en loose, on ne pouvait pas passer à côté du fait que votre fidèle servante (on parle de moi là ?) était la candidate idéale pour vous causer « site de rencontre » aujourd’hui.

Parship, vous connaissiez, vous ? Moi, not at all. Jusqu’à y’a environ trois heures, en gros. Parship. Déjà, le nom, bon… J’voudrais pas trop la ramener genre j’ai fait du marketing et tout, mais c’est pas ultra causant, comme truc, quand même. Faudra m’expliquer un jour l’idée de rencontre, de fun, d’ouverture et de boum-boum-chabadabahouaaa éventuel là-dedans. M’enfin j’imagine que je ne suis pas là pour démonter le concept en trois lignes, passons.

C'est donc un site de rencontres avec une méthode basée sur un méga test de personnalité, censé évaluer les caractéristiques personnelles pertinentes pour une relation amoureuse. Et tout ce bazar pour quoi, dites-moi voir ? Pour « mieux se connaître et analyser ses besoins et ses attentes ». Pfiouuuuuu, mieux que cinq séances de psy alors ? Je signe tout de suite.

J'ai donc fait le test. Qui dure deux heures. Ou presque. … Des questions dans tous les sens, et même des tas de trucs marrants du genre « tu préfères les croix ou les ronds ? » (et je caricature à peine).
Au bout du compte, un profil détaillé de ma (charmante) personnalité, que je vais bien me garder de vous révéler ici, parce qu’on n’est pas chez mémé et qu’il faut bien cultiver un peu de mystère. Mais sachez quand même que je viens d’apprendre avec effroi que j’ai une part psychologique masculine plus développée que la moyenne. Ouais. Dorénavant, vous pourrez m’appeler Robert.

La cerise sur le pudding, c’est que pendant l’été, le site organise un grand concours permettant aux célibataires de gagner des week-ends. A Rome, si vous voulez faire comme Daho, mais aussi à Marrakech ou à Barcelone. A nous les pizzas Regina, les cornes de gazelles et les patatas fritas. (Comment ça, je ne parle que de bouffe ? Bon, ok, on ira aussi visiter le Colisée, mais mollo, moi ça me file le tournis, ces trucs-là...).

Aaaaaaaah là, tout de suite, tels des Rantanplan aux aguets, ça dresse l’oreille dans les rangs hein ? Tout de suite, ça reprend du poil de la bête, l’œil se fait vif et la queue frétillante…(mmffffff, rangez-moi ces sourires goguenards, voulez-vous ?).

"Comment qu'on fait, madame ?". Coup de pot, c’est super fastoche. Je le sais, ça aussi, j’ai testé.  Suffit de vous rendre sur le site www.lesclesdeschamps.com/buzz
, de répondre à la question de la semaine et hop, vous êtes en course pour le tirage au sort. Franchement, ça, même en plein cœur de juillet et de sa flemme généralisée, tout le monde peut le faire, non ?

Bon, ben c’est pas tout ça, mais moi, j’vous laisse, j’ai le tatouage de mon nouveau prénom à faire réaliser sur mon biceps gauche. On se retrouve au bar PMU juste après ?


Article sponsorisé

 

 

7 juillet 2008

Toubib or not toubib

st_thoscope_2Juillet. Les chaises de bureau sont peu à peu désertées, la machine à café fait la gueule toute seule dans son bout de couloir, le téléphone ne sonne qu’une fois par heure et les journées s’écoulent plus vite, l’appel de l’apéro à la terrasse du coin étant le plus fort.

Dans ce climat légèrement feignasse, BigBoss, ayant sans doute peur qu’on ne s’ennuie un chouille, a choisi de nous réserver juste avant l’été sa petite surprise du chef. Un beau cadeau pour patienter tranquillement jusqu’aux vacances. Un pur moment de bonheur pour tous les salariés. Un truc qu’on attend avec impatience, tellement c’est fun et rock’n roll. En deux mots, j’ai nommé avec joie : la… visite médicale. Tadaaaaaam...

Comment te dire, public ? Comment décrire avec des mots simples le moment exquis que j’ai passé ?

La première partie du truc, purement administrative, ressemble à un entretien des renseignements généraux, questionnement en rafale et ton de caporal-chef inclus. Hormis les détails strictement personnels (nom, prénom, date de naissance, groupe sanguin, taille et poids (heu ?), date des derniers examens médicaux…), on se tape toute une série de questions plus ou moins débiles au sujet de nos conditions et de notre environnement de travail. Dans le genre :
- Combien de temps passez-vous devant l’ordinateur chaque jour ? (Ben ça dépend, en comptant ma lecture des blogs ou non ?)
- Quel est votre temps moyen de trajet pour vous rendre au lieu de travail ? (Ah, tout dépend si je fais un détour par la boulangerie pour les croissants, madame. Cette question est imprécise.)
- Les toilettes sont-elles loin de votre bureau ? (Les toilettes, ca va. Mais la machine à café, j’trouve qu’on aurait pu faire un effort, quand même…)
- Avez-vous une cantine sur votre lieu de travail ? (Non, mais avec les souvenirs de cantoche que j’ai, je crois que c’est pas plus mal).
- Votre bureau est-il bien aéré, bien chauffé, climatisé ? (Ah oui, super bien aéré en hiver, donc on se les gèle, et méga bien chauffé aussi en été, un vrai four ! La clim, oui, merci, j’ai plus le droit aux lentilles grâce à elle…)

Je ne vous fais pas le catalogue complet, sinon on est encore là demain, et moi, c’est pas tout ça, mais ce soir, j’ai poney.

Vient ensuite l’entretien médical, avec la dame en blouse blanche et son stéthoscope accroché autour du coup pour faire comme dans les séries, alors que franchement, aucun rapport avec Docteur Ross ou Docteur Shepperd, on est bien d’accord. (Faudra d’ailleurs qu’on m’explique un jour pourquoi – bordel, pourquoi ? – les infirmiers et médecins que je rencontre n’ont jamais la même dégaine que les beaux mecs en blouse dans la télé. Franchement, c’est à vous dégoûter d’être malade, cette affaire !).

Je me retrouve donc en petite tenue (coordonnée, pour l’occasion… des fois que j’aurais croisé un beau médecin encore loupé) à grimper sur la table d’auscultation, et à me faire palper le bidou et les cervicales par Madame Michu, qui me sort « vous êtes tendue en ce moment ? » (Ah ouais, sans déc’ ?!! Je suis en slibard dans un cabinet qui ressemble à une salle d’expérimentation médicale en Roumanie avant la guerre de 14-18, je me les gèle copieusement parce que manifestement, vous pensez que s’il fait 25° dehors, on peut se balader à oilpé sans souci dedans, et je ne sais même pas comment va se terminer cet entretien, mais sinon, noooooon, c’est cool, ça baigne, give me five ma caille).

Là encore, batterie de questions saugrenues, dont la meilleure reste quand même « vous faites tomber un objet sur le sol, que faites-vous pour le ramasser ? ». Gnééé ?!!! Rien que pour la saouler un peu plus, la madame Michu, j’hésite entre « je fous des coups de pieds dedans jusqu’à le faire disparaître sous un placard, hop on n’en parle plus, question suivante » et « je fais les yeux doux à un collègue pour qu’il le ramasse à ma place, et avec le sourire s’il vous plait », mais devant l’air de Cerbère de la dame qui n’a manifestement pas d’humour (ou pas le même que le mien, du moins), je ferme juste ma gueule, et je mime le truc. En gros, public, sache-le : faut plier les genoux et ne surtout pas te pencher dos droit, sinon, bobo. Ouais, même si c’est juste une feuille que t’as laissé tomber. Et même si t’as l’air con de faire du stretching pour une simple feuille. M’engueule pas, c’est la médecine qui a parlé. Douze ans d'études pour nous pondre ça. Hé ben.

Michu me fait ensuite asseoir à son bureau. Chouette, on va causer comme des copines, que je me dis. Tu parles. Elle fout des croix à tout va sur son (mon) dossier, marmonne des chiffres et des trucs incompréhensibles, et finit par me tendre un gobelet en souriant d’un air chelou.
Moi, pas méfiante pour deux sous : « Ah oui, un peu d’eau fraîche, avec plaisir ». « La fontaine d’eau est dans l’entrée, vous pourrez vous servir en partant. Le gobelet, c’est pour vos urines. Les toilettes sont à droite, vous déposerez le gobelet plein sur la petite tablette. Vous pouvez vous rhabiller, merci et au revoir ».
Et elle se casse, l’air de rien, après avoir lâché sa petite bombe.

Ah non, mais vraiment, le sens de l’hospitalité du personnel médical, on dira ce qu’on voudra, mais quand même, hein.

Bon. Ben, y’a plus qu’à. Evidemment, moi qui passe mes journées à faire des voyages vidange aux toilettes, c’est quand il faut faire pipi que je n’ai absolument plus envie, légèrement bloquée par l’environnement hostile.
Douze minutes plus tard, le flacon est rempli au tiers, et je m’en suis foutu plein les mains. Ouais ouais, c’est ça, rigolez ! Comme si c’était facile de viser juste dans un verre qui fait 6 cm de diamètre. Nan mais la prochaine fois, filez-moi carrément un tube d’échantillon de parfum, comme ça y’aura du vrai challenge !

En vitesse, je me rhabille, me lave les mains (deux fois), et dépose donc mon gobelet sur la fameuse tablette, comme l’a demandé Madame Michu.
Et après, quoi ? Je me sauve ? Je laisse là mon flacon jaune, tout seul, abandonné, livré à la sauvagerie du monde extérieur ?
Ouais, carrément.

Ni une, ni deux, me voilà dans l’entrée. La fontaine à eau me tend les bras, mais je n’ai qu’une envie, c’est de me tirer d’ici au plus vite, des fois qu’une autre personne entre dans les toilettes et ne gueule à travers les couloirs « hé, y’a quelqu’un qui a laissé son pipi ici, c’est dégueulasse ! ».

Ce n’est qu’une fois dehors, à l’air libre, que je tilte sur ce que vient de me dire la standardiste. « A l’année prochaine ».
… Ah parce qu’il faut recommencer ce cirque tous les ans ? Putain…

1 juillet 2008

Pêchés capiteux. Part. 2

Début de la visite guidée ici.

mus_e_rodin_1Ouh mazette, le cadre idyllique du Musée Rodin, dans le 7ème arrondissement, s’est paré de son tapis rouge en l’honneur de notre visite. Ah on me fait signe en régie que ce n’était pas spécialement pour « nous, petits blogueurs », mais permettez-moi quand même d’en douter. Pour atteindre les jardins où aura lieu le cocktail, il faut traverser trois pièces mises en scène autour de la thématique du jour, l’anniversaire de cette vieille dame qu’est Guerlain.

La première pièce nous replonge en enfance, et nous fait pénétrer à travers un essaim de 68 abeilles-ballons dorés qui volent et flottent dans les airs. Pour un peu, on se serait cru dans une pub Miel Pops, hé. Pourquoi les abeilles ? Parce qu’elles sont le symbole des fameux flacons dorés recréant les ailes de ces insectes sur leurs parois.

abeilles_1abeilles_2

Les secondes et troisièmes salles me laissent personnellement une impression plus mitigée. (Ou alors, je suis restée une sale môme qui préfère les ballons à l’art moderne ? Mmm, possible). D’abord une mosaïque de fleurs multicolores animées en fonction des mouvements dans la pièce. … Cette phrase ne veut rien dire, ce qui prouve bien que je suis passée complètement à côté de l’interprétation artistique du truc. … Ou alors, c’est simplement parce que tous mes neurones se sont consacrés à  celui qu’on venait de  nous présenter : René Castrucci, égérie de la future campagne pour le nouveau parfum masculin et beau à tomber par terre. Mais ça m’étonnerait, je sais me tenir, quand même.

fleurs_2fleurs_1

La troisième salle présente une forêt de mots géants posés les uns sur les autres, dans un décor presque futuriste. Ici encore, désolée m’sieurs dames, mais le sens profond de la chose m’a échappé.

mots_1

mots_2

Vient ensuite le cocktail apéritif, sur les pelouses du jardin baignées de soleil. Sortez les Ray Ban, rangez un instant les appareils photo, petit instant de détente mérité après cette matinée de labeur intense. (bah quoi ?)

L’heure est maintenant venue de passer à table, et d’assister à la révélation presse de la campagne du nouveau parfum masculin. Notre table de blogueurs est ravissante et met l’eau à la bouche rien qu’en la regardant. Ils ont forts, chez Guerlain, y’a pas à dire.

table_31

table_d_tailtable_menu

Après un petit speech du DG et une intervention vidéo de Jean-Paul Goude, réalisateur du spot publicitaire de la campagne, le voile est levé sur le nouveau parfum pour homme sobrement nommé « Guerlain homme ». Vous allez me dire qu’au marketing, ils ne se sont pas trop foulés pour trouver un nom pareil. Et pourtant… Sans vouloir en dévoiler trop de la campagne à venir en septembre, le jus commercialisé nécessitait de revenir aux fondamentaux, aux racines, à quelque chose de brut, sans chercher midi à quatorze heures et partir dans un jargon poético-poétique à trois escudos. La simplicité et l’authenticité étaient de mise. Donc, « Guerlain Homme ». Basta. Je crois qu’on ne pouvait pas faire plus simple, effectivement.
La fragrance ? Fraîche et boisée à la fois, inspirée selon les créateurs par les odeurs du cocktail Mojito et ses senteurs citronnées, rehaussées de notes musquées pour affirmer le côté viril. Moi j’aime beaucoup. Et non, je n’offrirai pas mon flacon à mon mec, mon père, mon frère ou mon voisin (et puis quoi encore ?), je me le garde pour moi.

croquis5SP_Visuel_FR


La journée découverte s’achève autour de la table, par des discussions animées au sujet du parfum, du marketing, et du monde des blogs. Olivier Echaudemaison, le créateur star de tout le maquillage de la marque, vient d’ailleurs nous saluer d’un vibrant « ah, c’est vous les gamins d’internet ? ». Ouais, d’accord… Sourires narquois, regards croisés replongeant dans les assiettes. Après tout, perso, je veux bien être une « gamine d’internet » si ça me permet de vivre d’autres expériences comme celle-là.

Un énorme merci à toute l’équipe parfums et internet de chez Guerlain pour leur accueil, leur gentillesse et leurs petites anecdotes. Merci aussi à Buzz Paradise pour l’expérience inédite et inventive. Merci également à mes pansements Compeed sans lesquels porter des talons toute la journée n’aurait pas été envisageable.

troupe_1

Les autres blogueurs présents étaient : Deedee, Caroline, Capucine, Sébastien, Brian, Romain et Cédric

30 juin 2008

Pêchés capiteux

Depuis deux ans et des brouettes qu’il existe, mon blog m’aura apporté tout un tas de prises de chou métaphysiques, mais aussi de bonnes surprises, comme la journée peu banale de lundi dernier, que j’ai envie de vous raconter aujourd’hui.
Avant toute chose, en ces temps de polémique, précisons que je ne suis pas rémunérée pour écrire ce post (shut up les mauvaises langues), mais que j’ai appris et découvert de belles choses que j’avais envie de vous faire partager à ma façon, avec mon point de vue et mes petites photos persos. Difficile d’éviter le genre « visite guidée » ou « première de la classe rendant sa copie » quand on cherche à retranscrire le plus fidèlement possible ce qu’on a vécu. Et si le ton de mon post est plutôt enthousiaste, ce n’est pas parce que je m’y sens obligée, pour les besoins d’une quelconque publicité déguisée, mais bel et bien parce que j’ai vraiment apprécié ce que j’ai vu, senti, touché et goûté ce jour-là.
Voilà qui est dit.


ShalimarIl y a quelques temps, je reçois un mail de Buzz Paradise (agence de communication) me proposant de participer avec quelques autres blogueurs à une journée découverte chez Guerlain, à l’occasion des 180 ans de la marque. Etonnée de faire partie des huit happy fews avec mon blog-ni-mode-ni-beauté, je mets de côté toutes mes interrogations sur la légitimité de ma présence quand je découvre le programme qui dare-dare me met l’eau à la bouche et fait palpiter mes narines :
-
Accueil à l’hôtel Meurice par le DG de Guerlain et l’équipe parfums
-
Introduction au monde des parfums
-
Visite de la maison Guerlain située sur les Champs Elysées
-
Cocktail au Musée Rodin
-
Déjeuner presse et reveal du nouveau parfum pour hommes

Clairement, ce n’est pas le genre de journée qu’on a l’occasion de vivre tous les jours, et puis ça nous changera des soirées promos où on cherche à nous faire gagner le dernier portable Samsoul par tirage au sort. Banco pour moi, donc.

A la veille de l’événement, gros moment de panique au souvenir des mots « tenue correcte » et « déjeuner placé » sur le carton d’invitation. Acia, de l’agence Buzz Paradise, a d’ailleurs bien insisté pour qu’on n’arrive pas au rendez-vous habillés comme des sacs. Après un retournement intégral de penderie et une consultation frénétique de la météo, je dois me rendre à l’évidence, je n’ai rien à me mettre. Bon, si, ok…en cherchant bien, cette petite robe verte fera l’affaire. Ah non mais ho, pour une fois qu’on invite une non-modasse à un événement de prestige, faudrait pas non plus que je fasse honte et que j’aie l’air d’un pou sorti du lit, quand même.

Lundi matin, 9h30. J’ai rendez-vous avec Deedee devant l’hôtel Meurice pour « affronter » ensemble le début de cette journée. C’est vrai qu’on n’a pas des vies faciles tous les jours, je trouve. A la table du petit déjeuner nous attendent déjà l’équipe Parfums de chez Guerlain, ainsi que Caroline et Capucine, les deux autres blogueuses filles invitées. Donc si je compte bien, il ne manque que les blogueurs mecs. Ah d’accord, et après on dit que c’est toujours les femmes qu’on attend. Laissez-moi rire deux minutes, vous permettez.
Finalement, deux oranges pressées et une brioche fondante plus tard, les hommes nous on rejoints. Laurent Boillot, DG de Guerlain, également. Le choix du cadre somptueux du Meurice et de son service aux petits soins pour débuter la journée est déjà un petit clin d’œil : à l’origine, en 1828, la toute première boutique Guerlain avait été ouverte ici, dans cet hôtel, à l’emplacement même de la salle à manger actuelle, tandis que la savonnerie était édifiée plus loin à l’écart, à la campagne : place de l’Etoile, quoi !
180 ans plus tard, la boutique phare de Guerlain s’est installée sur l’avenue mythique parisienne, et la troupe se met en route pour aller la visiter sur les Champs Elysées.

Au 68 de l’avenue se dresse donc aujourd’hui la Maison Guerlain. Entièrement repensée par la designer Andrée Putman, elle est conçue pour être un véritable « havre de beauté dédié à  la femme » (allez hop, n’ayons pas peur des mots), et se visite autant comme un musée que comme une boutique. Au premier étage, l’orgue à parfum (oui, ça s’appelle comme ça) surmonté d’un lustre géant veille sur toutes les créations de la marque. Il n’y a qu’à la Maison Guerlain qu’on est sûr de pouvoir trouver, ou retrouver, un flacon des anciennes senteurs aujourd’hui disparues du commerce traditionnel.

Puisque quelques photos valent mieux qu’un long discours…

devant_le_miroirlustre

flacons_sur_l_orgueflacons_abeille


flacons_sur_l_orgue_2in_dit_1

orgue

remplissage_des_flacons

mur_de_flacons_abeilleP1030886

Au second étage, le Spa, toujours redécoré par Andrée Putman mêle modernité, élégance et luxe discret. Les lampes de Giacometti et les tapisseries de Bérard viennent parfaire un lieu déjà somptueux grâce à l’architecture du bâtiment. Baudelaire devait avoir fait une visite du même genre avant d'écrire ses fameux vers "là, tout n'est qu'ordre et beauté. Luxe, calme et volupté".

spa_couloir

spa_salle_de_reposspa_lustre

spa_canap_spa_b_rare

Au terme de cette visite, à nous les clés du salon VIP afin de participer à un atelier parfums. C’est traditionnellement dans ce salon cosy que sont reçus les clients qui souhaitent se faire créer un parfum unique et sur mesure. En même temps, je peux vous dire que ce genre de truc se mérite : mis à part que ça coûte une demi-blinde (au moins), il faut également « subir » un entretien personnalisé de plus de deux heures pour cerner votre personnalité. Enfin, si vous n’avez rien à faire de votre samedi, hein…

Commence alors un voyage olfactif parmi les nombreux succès de Guerlain, parsemé de petites anecdotes. Guerlain n’était pas un coquin : « Cologne 68 » comptait à la base 69 ingrédients, mais devant la connotation érotique des chiffres, il préfère retirer l’un d’eux, et finit par nommer sa senteur telle quelle.
« Jicky » fut baptisé de cette façon en souvenir d’une belle rencontre amoureuse en Angleterre. Créé au départ pour les femmes, il séduisit tout autant les hommes et fut considéré comme le premier parfum unisexe. Le Ck One du siècle dernier, quoi.
« Shalimar », en 1925, révolutionne le monde de la parfumerie et se positionne comme le premier oriental. Capiteux, riche, sensuel, il est aujourd’hui l’une des meilleures ventes en France et aux USA, sans doute grâce justement à son côté marqué et voluptueux. (Une chance sur dix que les effluves qui vous retournent l’estomac dès 8h du mat dans le métro appartiennent à une admiratrice de Shalimar. Dommage pour vous, elle n’a pas compris que c’est un parfum qu’on porte pour soi et pour son amoureux, mais pas pour abreuver l’entourage complet).
« Vétiver », en 1959, est créé par Jean-Paul Guerlain alors qu’il n’a même pas 17 ans, et montre déjà que c’est un mec futé qui ira loin.
« Habit Rouge », pourtant masculin par excellence, affirme une pointe de féminité grâce à une touche de vanille dans ses accords. Premier parfum métrosexuel ?
Entre deux senteurs, le « nettoyage » des narines grâce à des pots de grains de café est indispensable. Leur odeur forte absorbe les dernières traces subtiles des créations parfumées.

L’heure tourne (et la tête aussi, au milieu de toutes ces odeurs, il faut bien l’avouer…). Et bizarrement, respirer autant de senteurs creuse les appétits, si j’en crois les gargouillis sonores qui commencent à se faire entendre. Départ vers le Musée Rodin, où nous attend l’exposition éphémère créée pour les 180 ans de la marque, ainsi que le cocktail presse.

Suite et fin de la visite demain, avec l’exposition des 180 ans et le reveal du nouveau parfum masculin.

Publicité
Publicité
<< < 10 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 40 > >>
Publicité