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Gin Fizz

26 juin 2009

Live and let die

escapeOui. Je sais ce que vous pensez, tout bas. Si, si, je sais. Vous vous dites "tsss, elle est pas gonflée, celle-là, à négliger son blog, alors qu’elle est coincée chez elle avec son plâtre à la jambe et plein de temps libre, dis donc".
C’est pas faux. J’irais carrément jusqu’à dire, si j’étais honnête avec moi-même (mais bon, faut pas pousser) que je suis sacrément culottée.

Seulement voilà, il y a des fois où ça veut pas. Ca veut plus. L’inspiration s’est barrée en même temps que la mobilité de ma jambe droite, l’envie n’est plus au rendez-vous. Et si le temps disponible pour écrire est là (ah ça, oui, il est là), il est occupé à moult choses variées, autres que piapiater ici en mode Bridget Jones.

Ca couvait quand même depuis un moment, cette affaire, soyons clairs. Quelques tournants positifs dans ma vie ces derniers mois (un Chéribibi aux petits soins, un changement prochain de boulot plus en accord avec mes goûts et ma personnalité) n’y sont sans doute pas étrangers.
Et par-dessus tout, même si l’envie et le goût de l’écriture ne m’ont pas quittée, j’ai malgré tout cette drôle de sensation que le format « blog » ne me convient plus.

Mon essentiel, aujourd’hui, est ailleurs. Loin du virtuel. Il prend des formes super concrètes, même. Comme l’apprivoisement de mes béquilles, par exemple. Une vraie poisse, ce machin. Vous avez déjà descendu un escalier étroit en béquilles, vous ? Parce que moi, j’y arrive que dalle. Et forcément, quand je me résous à le descendre sur les fesses, comme une gamine de quatre ans, je croise systématiquement un voisin hilare. Merci bien. (Escalier : 1, Katia : 0, Dignité : -12).

L’essentiel, c’est aussi la préparation de mes futures vacances à l’autre bout du monde, pour peu que la santé revienne suffisamment vite. En prévision : quatre jours à Hong Kong, et deux semaines à Bali ensuite. Carrément, ouais. Ah ça, on ne se mouche pas avec le dos de la cuillère, ici, je suis d’accord avec vous. Mais il faudra d’abord que je passe brillamment l’épreuve du feu : la rééducation.

Et le blog, dans tout ça ? Ben il passe clairement au second plan. Voire au troisième. M’enfin, j’imagine que vous aviez déjà senti le vent tourner, non ?

Alors maintenant, quoi ?
On se dit au revoir, merci pour tout, bonjour chez toi ?
On se claque quelques bises virtuelles et on reprend chacun sa route ?

Arg. Pas si facile de refermer la porte, après plus de trois ans passés ici. Le mieux est donc de la laisser entrouverte, cette porte. De se laisser le temps de « vivre », loin des contraintes du billet régulier nécessaire à tout blog vivant. De prendre un peu de recul. Et peut-être, de revenir, un jour prochain, sur la pointe des pieds…

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25 mai 2009

Accident de parcours

accident_1Je me souviens de Lui me disant ce matin-là en avalant sa tartine "Oups, déjà 9h, faut qu’on mette les voiles pronto". Je me souviens avoir jeté un dernier regard à mon reflet, peu satisfaite de ma coiffure (une fille reste une fille), me disant que le programme du soir était tout trouvé : shampoing, soin nourrissant et brushing appliqué.

Je me souviens du temps frais mais légèrement ensoleillé, déjà à cette heure matinale, annonçant un pont de l’Ascension très agréable. Les premiers vrais jours de printemps, à Paris. Ceux qu’on guette avec impatience, avec l’envie de ressortir de la penderie toutes ces petites tenues légères, vaporeuses et colorées. Je me souviens avoir pensé, en grimpant à l’arrière du scooter, que c’était vraiment un temps idéal pour se balader en deux-roues, et éviter les couloirs crasseux et sombres du métro.

Je me souviens de nous, à l’arrêt, Lui se tournant légèrement pour me parler au plus près de l’oreille, malgré nos deux casques. Des mots doux et gentils, une blague sur la soirée d’hier, un truc à ne pas oublier de faire dans la journée. Je me souviens avoir ri, et promis de m’en occuper dès mon arrivée au bureau.

Je me souviens de la file de voitures qu’on longeait à allure modérée, pour rejoindre le feu rouge, cent mètres plus haut. Je me souviens de celle, sur notre droite, qui décide brusquement de faire demi-tour, sans regarder dans ses rétros, sans vérifier que la voie est libre. Je me souviens du quart de seconde où je vois venir l’accident, inévitable, incontournable, et penser au fond de moi "oh, merde…".

Je me souviens du bruit de l’impact net et vif du scooter contre l’aile de la voiture. Je me souviens avoir été projetée dans les airs, sans repère, sans contrôle. Je me souviens que la terre semble tourner autour de moi, jeu de cabrioles macabres et involontaires. Je me souviens de l’atterrissage violent sur le bitume, de mon flanc gauche qui absorbe le choc, et du bruit sourd du casque cognant sur le tarmac.

Je me souviens être allongée là, sur le sol, sans pouvoir bouger, ni seulement oser essayer de bouger. Je me souviens de mes pieds nus, desquels mes petites ballerines ont glissé, et de la chaleur qui se diffuse dans mes jambes, mélange de douleur et d’engourdissement. Je me souviens de Lui, déjà relevé, se penchant vers moi pour vérifier que je suis consciente, puis de l’entendre gueuler sur le chauffard abasourdi. Je me souviens d’un autre type sortant de son véhicule, clope au bec, disant qu’il sera témoin, que le chauffard est en faute, et qu’ils ont déjà appelé les secours.

Je me souviens être étendue, par terre, angoissée et sonnée, dans l’attente de quelque chose qui semble mettre une éternité à venir. Je me souviens des badauds qui s’attroupent à quelques mètres de là, et des sirènes que j’entends au loin, chant familier et récurrent de la ville, mais qui prend une toute autre épaisseur lorsqu’on sait qu’elles chantent pour nous. Je me souviens, étrangement, des multiples épisodes d’Urgences ou de Grey’s Anatomy que j’ai pu voir, et je me dis que ça fait bizarre d’avoir l’impression d’être projetée en plein dedans.

Je me souviens des flics, des pompiers et du Samu, actifs autour de moi, qui à me demander ma pièce d’identité, qui à me toucher les orteils pour vérifier que je ressens quelque chose, qui à me triturer la colonne vertébrale et le bassin pour mesurer l’urgence des premiers secours. Je me souviens des premières manipulations de la jambe qui me font hurler de douleur. Je me souviens des secouristes découpant mon jean pour arriver à atteindre les blessures, et de moi pensant connement avant de leur donner l’autorisation de le faire : "C’est un vieux Gap, c’est bon, découpez !".

Je me souviens de leurs infimes précautions pour parvenir à me rallonger droite, sur le dos, et à me hisser sur un brancard. Je me souviens de la mise sous perfusion, de la prise de sang d’urgence, et des contrôles de constantes vitales, effectuées en pleine rue, dans le brouhaha des voitures qui continuent à passer au compte-goutte derrière moi, contrôlées par un agent de la circulation.

Je me souviens ensuite de la mise à l’abri dans le camion des pompiers, afin de procéder à un examen plus minutieux. Je me souviens avoir été contente d’avoir choisi des sous-vêtements plutôt jolis ce matin-là, tandis que les médecins tentent de me déshabiller pour placer des électrodes sur tout le corps. Je me souviens avoir demandé de Ses nouvelles, pendant qu’il se faisait ausculter de son côté, et demander à pouvoir prévenir mon bureau, pour dire que non, aujourd’hui, je ne viendrai sans doute pas travailler…

Je me souviens du transport vers le service des urgences le plus proche, des soubresauts du camion à chaque irrégularité du bitume, ravivant la douleur malgré l’attelle de protection placée en attendant sur la jambe droite. Je me souviens du brancard défilant sous les néons blafards des couloirs de l’hôpital, de cette odeur indéfinissable qui rode en permanence dans les établissements de soins.

Je me souviens des nombreuses prises de sang, piqûres anti-tétanos, contrôles de tension et de battements cardiaques. Je me souviens des radios et des scanners pris sous tous les angles. Je me souviens des compresses de Bétadine venant nettoyer et désinfecter les multiples plaies et écorchures.

Je me souviens de l’attente, longue, douloureuse, interminable, tout en Lui tenant la main. Je me souviens de l’angoisse, de l’imagination du pire des scénarios. Je me souviens des quelques larmes qui, enfin, finissent par couler sur mes joues, retenues si longtemps par le choc et l’enchaînement des événements.

Je me souviens du verdict du médecin chef : fracture du genou droit, légère fracture à la hanche gauche, lésions au foie, multiples plaies, hématomes et contusions. L’opération de la jambe est écartée pour le moment. Immobilisation du genou par quarante-cinq jours de plâtre minimum (de la cuisse à la cheville), des injections quotidiennes, et du repos. Beaucoup de repos.

Je me souviens avoir pensé à tous mes projets qui ne pourraient pas se réaliser tout de suite, à tous les week-ends programmés pour cet été, qui d’un coup cédent la place à une immobilisation forcée chez moi, cloîtrée derrière mes fenêtres, à ne pouvoir profiter du soleil que par procuration. Je me souviens aussi avoir pensé que, dans mon malheur, j’étais chanceuse, et que les conséquences auraient sans doute pu être pires.

Je me souviens, même si j'aimerais oublier. Et l'écrire ici m'aide simplement à accepter les choses du mieux que je peux.

12 mai 2009

Train-train d'enfer

train_3"Le p’tit train s’en va dans la campagne", qu’elle nous chantait, l’autre Mitsouko. Ah ? Oui, d’accord. C’était pas d’une grande philosophie, certes. Mais ça avait au moins le mérite d’être un peu plus mystérieux et poétique que les voix robots d’aujourd’hui, annonçant que "le TGV 6827 de 17h09 en provenance de Marseille-Saint Charles entrera en gare voie 17". Parce que là, bonjour le romantisme et l’inattendu, quoi.

Le train, moi, à la base, j’aime bien. Arriver un poil en avance pour passer au Relais H acheter des bons magazines de merde et un paquet de m&m’s pour le voyage ; poireauter devant le grand panneau d’affichage en attendant de connaître le quai d’embarquement ; galoper sur toute la longueur de la gare parce que, évidemment, je suis en voiture 18 et le train commence à la voiture 1 ; pester mentalement contre la Sncf pour ces foutus rangements de valises ; finir par m’échouer comme une baleine sur mon siège, enfin, et me créer mon petit espace à moi le temps du voyage. Tout ça, j’aime.

Ce que j’aime moins, en fait, c’est les autres voyageurs (ça vous aurait étonné que je dise l’inverse, je parie). Oui, je sais, on est tous le relou de quelqu’un d’autre. N’empêche que parfois, c’est à se demander si les gens ne le font pas exprès.

Déjà, le jour où certains comprendront que non, franchement, on s’en fout de les entendre raconter par le menu dans leur Iphone que "j'ai négocié à 68 KE en fixe + variable + stock options, sinon c'est même pas la peine d'en parler", que "j’ai vendu le projet à Chabat, il a surkiffé mon idée, on se voit next week à Ibiza, tu vois ?" ou que "trop une chaudasse, la meuf, non mais tu l’aurais vue, en plus, des nibards, je te raconte pas * ", l’humanité aura fait un grand pas. Mais j’ai comme l’impression que les poules auront des dents avant, en fait.

Vécu aussi, le type qui se mate l’intégrale de son film avec son voisin sans casque audio. Et bien sûr, le film, c’était pas la ‘La leçon de piano’, hein. Mais personne ne moufte, parce que le mec est barraque comme Joe Starr, et que manifestement, on ne veut pas finir avec la même dentition que lui, si le bonhomme en venait à s’énerver.

Dans un autre genre, la mère de famille « exemplaire » (ahem) qui tient à montrer à tout le wagon à quel point elle est douée pour faire apprendre à sa fille les tables de multiplication : « Et 3 fois 8 ? Tu sais pas combien ça fait, 3 fois 8 ? Mélissa ? Combien ça fait, 3 fois 8 ? Réponds, Mélissa ! 3 fois 8 ? ». Résultat : une gamine terrorisée et en pleurs, une mère hystérique, et une envie irrépressible de lui envoyer à la tronche une Texas Intrument flambant neuve, pour la peine.

Je passe sur les ados (ou moins ados) qui se démènent sur Nintendo à grands renforts de tzouinnnng, baaaam et wiiiizzz bien sonores (et ton casque, petit, ça sert à décorer ton sac ?), les papys-mamys qui n’ont pas bien réglé le sonotone (« commennnnnnnt ? qu’est-ce que tu diiiiiiiiiiiiis ? »), ou les agités du bocal qui ne peuvent pas tenir en place plus de cinq minutes.

Intolérante, moi ? Oui, certainement. D’une nature super calme, j’apprécierais vachement que les autres en fassent autant. C’est quand même pas pour rien que ça s’appelle les transports publics, non ? On n’est pas chez mémé, ici ?

Dans ce cas, rien de plus efficace que d’aller prendre un peu l’air (façon de parler) hors du wagon. Encore que. Suffit d’être postée debout près d’une fenêtre pour qu’on vous prenne pour une hôtesse d’accueil. « Vous savez où sont les toilettes ? », qu’on m’a demandé, l’autre fois. Heu, attendez, je crois que c’est deuxième à droite puis première à gauche. Tssss, c'te blague ! Chercher les toilettes dans un train… comme si en marchant un peu (tout droit, donc), on n’allait pas forcément tomber dessus !

Tiens, parlons-en, des toilettes, justement. Je ne sais pas comment les gens se démerdent pour foutre un tel souk là-dedans en si peu de temps, mais passée la première demi-heure de trajet, considérez que votre envie de pipiroomer est égale à une mission commando. J’aime autant vous dire, par exemple, que si vous y allez en tongues, c’est une très très mauvaise idée. Et je ne mentionnerai même pas cet odieux PQ farce et attrape, qui n’a de papier que le nom.

Pour finir (parce qu’il faut bien finir un jour), je voudrais qu’on m’explique un truc. Non parce que vraiment, je ne comprends pas : pourquoi la plupart des gens se lève et commence à attraper ses valises au moins dix bonnes minutes avant l’arrivée du train en gare ? Hein ? Pourquoi ? A quoi ça sert, bordel ? (A part emmerder celles et ceux qui voudraient lire ou dormir peinards jusqu’à la toute fin du voyage, j’entends).
Encore, quand il s’agit d’un arrêt provisoire, que le train marque seulement trois minutes de stop, je pourrais comprendre qu’on s’agite un peu les grelots pour être sûr de ne pas louper son coup.

Mais au terminus ? A quoi ça sert de poireauter gaiement dans les allées du tgv en titubant à chaque tournant, la valise posée sur l’accoudoir d’un siège qui n’est pas le sien, l’imper replié sur un bras, la cage du chat en équilibre sur l’autre, quand on sait que le train ne s’arrêtera vraiment que dix minutes plus tard. Et qu’on aura alors tout le temps de descendre !
Franchement, vous imaginez un peu le même merdier dans les avions ? Non. Bon, alors ? Y'en a quelques uns qui mériteraient de se faire botter le train, justement, hein...


* Hop ! Par ici la requête Google de taré en surchauffe du slip. Merci bien.

28 avril 2009

Heart of glass

glace_3Comme j’aime bien être à la méga pointe de la branchouillerie parisienne (rires en fond sonore), j’ai décidé la semaine dernière d’aller tester le dernier concept-bar du groupe Murano, ouvert il y tout juste… pfffouuu… trois ans. Oui, pour l’effet de nouveauté, on repassera, je sais. Mais j’avais en ma possession une (vieille) invitation à aller découvrir le fameux Ice Kube bar, et je trouve que ça aurait été dommage de mourir idiote sans même avoir été coller mon museau là-dedans.

« Mais koitesse que le Ice Kube bar ? », que vous braillez tous en chœur en tapant du pied, assoiffés de découvertes trendy, et ébahis devant la branchitude extrême de ma vie parisienne. Calmos, les jeunes, calmos. Je vous explique : basiquement, c’est un bar entièrement fait de glace, dans lequel on vient se les peler pour boire un petit coup qui réchauffe (généralement de la vodka, puisque ce sont souvent ces marques qui sponsorisent le bidule). Le concept n’est pas tout neuf ; celui de Paris a ouvert il y a déjà moult, et a fait des émules dans pas mal de villes « festives » comme St Trop’ ou Barcelone.

Sitôt la réservation faite, ni une, ni deux, j’enfile une jolie robe et des talons (oui, parce que malgré ce que je racontais dans ce billet, j’essaye quand même de faire des efforts en ‘fillitude’) histoire de faire honneur à la découverte du jour, j’embarque Chéribibi sous le bras, et nous voilà partis pour une expérience givrée.

Avant de pénétrer dans l’igloo, on se fait briefer un chouïa sur ce qui va suivre :
* - 12°. C’est la température du lieu (autant dire que le coup de la petite robe mimi était rudement bien trouvé, pour l’occasion. Je me félicite haut et fort).
* Trente minutes. C’est le temps qui nous est imparti dans le bar glacé (apparemment, au-delà de ce timing, les gens pleurent et tambourinent sur la porte pour qu’on les laisse ressortir vivants. Tout de suite, ça donne envie, je trouve).
* Quatre cocktails. C’est le nombre de verres qu’on pourra déguster dans l’enceinte glacée (et vu qu’on a choisi l’heure de l’apéro et qu’on n’a rien dans l’estomac, je sens qu’il y en a une qui va rouler sous la table fissa. Je ne vise personne).

On nous refile ensuite des doudounes et des gants polaires, histoire de ne pas mourir de froid dès les cinq premières minutes. Ah ouais, d’accord… ça valait doublement la peine de sortir la robe, si c’est pour au final ressembler au casting de « Babar part au ski ». Chéribibi est mort de rire avant l’heure (je me demande ce que ça va donner, lui, après les 4 vodkas, s’il est déjà à moitié shooté ?).

Après un passage en sas d’adaptation (genre à 5°), nous voilà dans le bar glacé. C’est joli. Petit, mais joli. Coloré aussi. Des sièges en glaces sont installés au fond de la pièce (t’as raison, je vais poser mon popotin dessus, pour rester collée à cause du verglas !), un igloo trône dans un coin, des guirlandes de gros glaçons pendouillent ça et là. Sur le bar, les verres en glace sont alignés, et le premier cocktail est servi.

(Note : les photos sont intégralement repompées sur www.linternaute.com. Ah ah, bien sûr que si, j’avais un appareil photo. Dans mon sac. Mais vous ne croyez quand même pas que j’allais me geler les doigts pour le sortir, si ?)

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Ok.
Bon.
« Et ensuite ? », me direz-vous.
Ben, ensuite, soyons clairs : on se fait légèrement chier.

Une fois qu’on a testé que oui, la température est moins froide dans l’igloo (sont pas cons, hein, ces esquimaux, quand même), et que non, on ne va pas piquer un petit sprint ou sauter sur place pour se réchauffer, rapport aux talons (encore une bonne idée, ça !) qui patinent copieusement sur le sol glacé, ben… on se dit juste qu’on a froid. Très, même.

Je reste donc rivée au bar, grelottant dans ma doudoune glamour, à m’enfiler cul sec siroter voluptueusement les boissons proposées.


Dois-je rappeler que j’étais à jeun ?
Dois-je faire un dessin de la situation qui se profile sous vos yeux de lecteurs esbaudis ?
Inutile, je pense…

Les trente minutes passées, nous regagnons le monde civilisé avec l’impression d’avoir des mister freeze à la place des doigts. Ma démarche sur talons hauts se fait de plus en plus chaloupée malgré moi : on pourrait presque dire que je danse le tango toute seule. Je me cramponne fort à Chéribibi pour ne pas me casser la gueule, d’autant que certains fourbes ont eu la sombre idée de placer leur bar d’alcoolique en haut d’un long escalier (si ça, c’est pas un traquenard ?) qu’il faut maintenant redescendre en gardant l’air décent et un tantinet glamour. Ahem.

Vite, vite, trouver un endroit où dîner ! Ohhhh, ben tiens, sont pas cons, au Kube. Il y a un restaurant juste là, en bas, prêt à nous cueillir ronds comme des queues de pelle. Et pas un autre resto à moins de cent mètres du lieu paumé où ils sont allés se planquer. (Surtout quand cent mètres en talons représentent l’équivalent du Paris-Dakar pour moi). Gagné ! On s’écroule sur les canapés, prêts à dévorer n’importe quoi pour éponger un peu cet apéritif alcoolisé, et faire revenir la température à quelque chose de plus doux.

Mon verdict : bien, mais pas top. A faire entre copains (nombreux, pour chauffer l’ambiance), et plutôt le week-end, pour y trouver du monde. Pas donné non plus : 38 euros la demi-heure de congélation intense, avec dégustation de quatre cocktails incluse.

(Et bilan personnel : une angine bien frappée. Qu'on ne vienne pas me dire que je ne me sacrifie pas pour mes lecteurs, après, hein ?)

Ice Kube Bar
1-5, Passage Ruelle – 75018 Paris

20 avril 2009

1, 2, 3, Soleil

troisHé ben c’est pas tout ça, les enfants, mais on papote on papote, et puis l’air de rien, ça fait quand même trois ans que ça dure, ces conneries de blog et compagnie.

Ah ouais… J’aurais pas dit, moi non plus, hein ?

Alors bon, on va s’épargner ensemble le traditionnel couplet sur « oh la la, mais si j’avais su qu’au bout de trois ans, je serais encore là… » (parce que non, je ne savais pas), et le décompte passionnant du nombre total de posts, commentaires et nombre de pages vues (parce qu’on n’est pas chez Wikio ici, non plus).

D’autant que là, à vrai dire, j’ai pas super le temps de détailler (ah bah oui, y’a des jours, comme ça…).

Mais quand même. Trois ans. Moi je dis : bien ouèj.

Trois ans, c’est pas rien :
-
C’est plus vieux que la plupart des fringues de ma penderie (faut dire aussi que j’ai un taux de turn-over assez spectaculaire),
-
C’est l’âge de ma super-banner-trop-ringarde, à quelques mois près (des semaines que je veux la changer, et puis en fait, j’ai toujours mieux à faire de mes week-ends que du photoshop)
-
C’est la durée qu’il m’a fallu pour lire l’intégralité de A la recherche du temps perdu, et encore… en sautant des pages (et je confirme que j’ai bien perdu mon temps, d’ailleurs),
-
C’est le temps que dure l’amour, selon Beigbeder (mais lui, il est légèrement frappé du ciboulot).

Allez, hop, tournée générale de Ginfizz pour tout le monde ! Y’a des rondelles de citrons déjà coupées, des glaçons dans le congélo et des pailles dans le placard. C’est trop jour de fête ! Tchiiiiiinnnn !

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15 avril 2009

Licence to kill

volant_1Ce n’était peut-être pas un hasard complet, si j’y allais à reculons, à ce truc. Appelez ça comme vous voulez : le flair, l’instinct, le sixième sens féminin. Ou tout simplement la confiance plus que médiocre en mes capacités de future conductrice. Toujours est-il qu’avant même de signer le contrat de l’auto-école, j’avais déjà le feeling que je m’embarquais dans un projet prise de tête force huit.

Hé ben, bingo. Et plutôt deux fois qu’une.

Pourtant, au commencement, c’était pas si mal barré que ça. Toutes ces sombres histoires de code, de grilles à remplir, de A, B, C à cocher et de « selon vous, qui a la priorité dans l’image suivante ? », c’était un peu une formalité, pour moi. Il faut bien dire que, bonne élève jusqu’au bout des ongles, je me farcissais mes leçons à la chaîne, quasiment tous les jours, appliquée, studieuse et obstinée.
Bon, y’avait bien toutes ces questions théoriques à la con, où – allez savoir pourquoi – on vous demande de connaître la densité d’un pneu de bagnole (comme si j’avais Bac +3 en mécanique, quoi) ou de tout piger au fonctionnement de ce putain de disque de stationnement, ce qui entre nous, est déjà une bonne rigolade quand on sait que se garer à Paris est moins facile que d’intégrer Polytechnique.
Mais malgré ces pièges à trois escudos, je m’en étais tirée haut la main, hop hop hop, code réussi, merci bien m’sieurs dames, sous vos applaudissements, finie la rigolade, par ici la sortie.

Restait donc l’épreuve du feu.
Moi collée derrière un volant, voiture en marche.
ET face à des gens dans les rues.
Au-se-cours.

Le test d’évaluation démarre plutôt mal. Antonin, mon moniteur, conclue ma petite démonstration talentueuse (parce que si, caller sept fois en dix minutes est un talent à part entière) (enfin je trouve) par un « ah ouais, quand même… », me colle d’office dix heures de cours en supplément des vingt minimum requises pour passer l’examen, et figure systématiquement aux abonnés absents lorsque je tente de prendre un cours avec lui ensuite. Ah ouais d’accord, je vois le genre.

Heureusement, j’arrive péniblement à prendre mes trente heures grâce à Simone, qui me rappelle à chaque fois de ne pas conduire tant sur la droite, parce que sa collection de rétroviseurs arrachés est complète, et qui m’interdit les talons pour conduire parce que « c’est pas encore ça, ma biche », Etienne qui saute sur le volant pour contre-braquer dès que je m’écarte de trois centimètres de la route décidée, et lui vaut le surnom mérité de Etienne-oh-tiens-le-bien (le volant, hein), et Florentin qui se poile en quatre dès qu’il apprend que c’est avec moi qu’il a cours, et je sais pas trop comment je dois le prendre, à vrai dire.

(Nous ouvrons ici une parenthèse pour signaler qu’aucun être humain, animal ou végétal n’a été blessé ou maltraité durant ces trente heures de cours. En revanche, nous admettons que quelques carrosseries, pneus et trottoirs ont légèrement souffert durant l’exercice.)

Quelques semaines plus tard, fin prête (ha ha ha, trop pas, en fait), je me présente à mon examen de conduite. J’ai tout bien révisé, j’ai pris mes deux dernières heures de cours la veille, je connais le lieu par cœur, depuis les sens interdits jusqu’aux dos d’âne. Pourtant, au fond de moi, quelque chose fait pschiiiiittttt. J’ai les miquettes comme pas deux, et ça doit se sentir un max.

Rétros, ceinture, démarrage… Tout se passe bien, mais je ne vis que dans la hantise que InspectorLaTerreur ne me demande de faire un créneau. Première à gauche, ok. « Vous prendrez la seconde à droite ». Ha ha, je l’ai bien eu, je le sais que c’est un sens interdit, il est bluffé. (Bon, ok, il hoche juste la tête mollement). On continue notre route, je checke outrageusement dans mes rétros pour bien montrer que j’ai trop bien choppé le réflexe. Bref, tout roule (si je puis dire...)

Quand soudain, l’effroi. Merde. Ce con m’emmène sur l’autoroute. L’autoroute ! C’est presque pire que le créneau. C’est là que je perds tout sens de la raison.

- « Melle A., Pouvez-vous me dire à combien est limitée la vitesse sur cette partie de l’autoroute ?
- A 90.
- Et vous rouliez à combien ?
- … A 115 environ ».
Autant dire que le petit papier rose, je pouvais lui dire adios. Putain, il pouvait pas me filer un créneau à faire, plutôt, ce con ?

Renfrognée, assise à l’arrière de la voiture pendant que d’autres subissent le moment de torture, j’attends le verdict. L’inspecteur finit par se tourner vers moi, et me lance : « Melle A., vous aviez un train à prendre ou quoi ? ». Je m’attends à me faire assassiner sur place, quand le type balance un saugrenu « … mais malgré votre léger ( ?!!) écart de vitesse, on sent que vous avez une conduite sûre et que vous maîtrisez votre véhicule… »

Gné ?
Pardon ?
Qu’ouie-je ?

J’ai donc eu mon permis. Du premier coup, là où beaucoup d’autres auraient sans doute eu à le repasser, je n’en doute pas.

Et tout ça pour quoi ? Pour que j’ose à peine toucher un volant aujourd’hui, et que même les rares fois où je me lance en plein Paris (la dernière datant d’au moins six ans), je demande aux copains qui m’accompagnent de bien vouloir faire les créneaux à ma place, parce que moi, j’y arrive paaaaaaaas. C’était bien la peine, tiens.

8 avril 2009

Vol au dessus d'un nid de cocottes

poulesPetite recette pré-Pâques : rassemblez une dizaine de greluches dans un bar sympa et accueillant un samedi après-midi. Mélangez sous leurs yeux ébahis tout le matos nécessaire pour customiser des t-shirts : ciseaux, strass et paillettes, papier argenté, peinture et feutres, clous et fer à souder. Saupoudrez d’une touche de conseils personnalisés, distillés par une pro du recyclage de la mode. Ajoutez une pincée de petites douceurs sucrées et caloriques. Remuez. Laissez prendre. Observez. Vous obtiendrez en peu de temps un poulailler volubile et caquetant de cocottes en pleine ébullition créative.

ensemble

Bizarrement, je me suis retrouvée invitée à ce genre de truc. Moi. Non mais… moi, quoi. Sans déconner. Je croyais avoir été claire, pourtant. Dois-je rappeler que les travaux manuels et moi, on n’a jamais été en très bons termes, depuis la fois où Sidonie s’était foutu de la tronche de mon scoubidou, en CE2.

Ben pourtant, ce petit atelier m’a bien emballée. Faut dire aussi que je n’avais pas choisi de me lancer dans l’opération commando, non plus. On m’a dit « tu peux coller des petits strass, par exemple », j’ai dit « ouiiiiiiiiiiiiiii » comme une hystérique, et j’ai fait ça pendant deux heures, fer à souder en main, air bien appliqué et langue tirée de l’élève studieuse. T’as qu’à voir :

moi


Ah, ça, ça partait nickel. J’vous avais collé de la paillette à tire-larigot, que même Beyoncé elle en avait pas autant sur sa robe des Oscars. Fière comme un pou, j’étais. Un pou bling-bling, quoi.
Et puis j’ai regardé ce que faisait les autres. Celles qui avaient un peu plus d’imagination, disons. Ou de talent ? Ouais, ben ça crânait un peu, dans les rangs, quand même.

dessin

dessin_bis

Du coup, j’ai voulu copier. Ben tiens. C’est à ce moment-là que c’est parti en cacahuète sévèrement. « Le mieux est l’ennemi du bien », qu’elle disait, ma grand-mère (une femme rudement bien inspirée, je m’en rends compte aujourd’hui). C’était pas con. J’aurais effectivement du m’arrêter au « bien », quand j’avais collé mes petits strass dans tous les sens, limite que ça aveuglait tout le monde tellement ça brillait de partout.

Meuh naaaaaaan. Evidemment. Ca aurait été trop simple.

Il a fallu que je m’attaque ensuite aux feutres-peinture. « Oh la belle prise », j’ai envie de vous dire. Comment chier son œuvre en deux secondes top chrono. Non seulement c’était moche, mais en plus ça m’a fait des pâtés longs à sécher, que j’ai bien entendu tripatouillés par inadvertance (et je n’accuserai pas ma voisine qui me causait cupcakes juste pour me déconcentrer, c’est pas mon genre).
Résultat, des tas de cacas baveux partout, qui décrédibilisent totalement le semblant de créativité que j’avais tenté de mettre en œuvre. Les boules, quand même.

Oui, oui, c’est bon. Ca vient. Je vous entends d’ici, à brailler que vous voulez voir ce que ça donne, ces saletés de pâtés de peinture. Ah ça, quand il s’agit de rigoler et de se moquer, y’a du people sur les rangs, hein. Allez, va. La vérité, ça me fait plaisir.

t_shirt_custo

(Tu cliques, c'est magique)

Le plus drôle, dans l’histoire, c’est que je l’aime bien, mon t-shirt bling-bling-cradoc. (Et le moins drôle, c’est qu’il est trop petit. Je ne peux pas le porter sans exploser mes (petits) nénés dedans. Mort de lol, non ?)

Atelier sponsorisé par La Fraise. Pour retrouver les t-shirts originaux, ça se passe ici : www.lafraise.com
Et même qu’avec le code GINFIZZ15, c’est 15 % de réduc’ sur la commande. Hop !

Crédit photos : Alex

1 avril 2009

Elle était maquillée comme une star de ciné

make_up_9Même en étant une minette à la salle de bain blindée de produits de soin et de maquillage, je trouve que finalement, je vous parle très peu beauté sur ce blog. Certains ne s’en plaindront pas (suivez mon regard), mais à défaut de parler de tous les produits qu’on me donne la possibilité de découvrir via ma vie de blogueuse trendy et so hype (rires du public), j’avais quand même envie de partager mon dernier coup de cœur make up.

Oui, les mecs, vous l’aurez compris : aujourd’hui, ça parle chiffon sur GinFizz, navrée pour vous. Promis, le jour où on me fait tester la dernière Golf cabriolet gti, je penserai à vous pondre une petite note testostéronée. (Ca me fait penser qu’à l’occasion, faudra que je vous raconte comment j’ai eu mon permis. C’est pas piqué des hannetons, cette affaire !).

L’histoire du jour, en gros, c’est que L’Oréal s’est enfin décidé à sortir sa propre gamme de maquillage professionnel (à la MAC, Make up for ever et compagnie), histoire de permettre au pékin lambda (« toi + moi + nous », comme chanterait Grégoire en nous cassant les pieds) de se ravaler la façade avec du matos de compet’ à un prix légèrement moins craignos que les copains sus-cités.
gamme« Studio Secrets Professional », que ça s’appelle, ce truc. (Parce que ça dévoile, j’imagine, les secrets professionnels des maquillages de studio. Ben oui, pourquoi s’embrouiller avec un nom trop poétique, hein. Là, au moins, on sait direct de quoi on cause, merci bien et au revoir).

Du coup, pour tester la bête, on nous a invitées à aller tâter les textures et les couleurs et à se faire maquiller jolies (plus que d’habitude, j’entends) par des professionnelles chargées de nous faire découvrir les astuces des produits.
Evidemment, j’ai encore fait la capricieuse en braillant d’entrée de jeu que je ne voulais surtout pas de violet sur mes yeux verts, comme ça l’était « judicieusement » recommandé par le guide des couleurs complémentaires fourni par la marque. (C’est pénible, cette histoire. Je trouve ça moche, le violet, sur mes yeux. Ca fait Laurence Ferrari sur le retour). Et évidemment, la maquilleuse a acquiescé d’un grand sourire en se disant tout bas « ces blogueuses, elles se prennent pas pour des crottes, feraient mieux de me laisser faire mon boulot ».

N’empêche qu’au final, elle m’a réussi un très joli camaïeu de … je ne saurais trop comment décrire ça… mais c’était somptueux à regarder (et je ne dis pas ça parce que c’était mes yeux dessous, hein !). Un mélange de texture satinée et pailletée à la fois, juste ce qu’il faut pour ne pas virer boule à facettes disco night, mais pour accrocher la lumière comme il se doit. Bon point pour les ombres à paupières, donc. A part que je serai incapable de reproduire ça toute seule chez moi, mais c’est un autre chapitre.

1_baseDeux autres coups de coeur au menu : une base « lissante resurfaçante », à appliquer avant le fond de teint, en touche sur les zones d’ombres du visage, qui gomme littéralement les petits défauts. Du genre si t’as envie de te photoshoper la trombine sans passer par la case ordinateur, c’est ça qu’il faut. Produit un peu pompée sur la concurrence en parfumerie, soit, mais à un prix nettement plus frais (19 €).
Côté gloss, rien de révolutionnaire côté coloris, mais une texture laque parfaite à mon sens, ni trop gluante-collante-poissante, ni trop light, qui accroche bien les lèvres et brille juste ce qu’il faut. Petit bémol pour le parfum caramelo-chocolat trop fort pour moi.

Nickelle, donc, que cette nouvelle marque de maquillage, qui devrait sortir dans les jours à venir dans les Sephora et Monoprix de France et de Navarre.
www.lorealstudiosecrets.com

(Quoi ? Ah non, non ! Pas de photo avant/après, vous allez être jaloux de mon bronzage africain, je m’en voudrais, ensuite…).

30 mars 2009

Inside Out of Africa

Elephants_fin_de_journ_eDes années que j’en rêvais, de ce voyage. Des années que je fantasmais sur les paysages qui m’attendaient, les peuples qui m’accueilleraient et les images que je ramènerais de ce périple. Et puis finalement, c’est arrivé. Un peu sur un coup de tête, beaucoup parce que j’avais besoin de changement, d’exotisme et de vraie coupure avec mon petit monde, j’ai signé avec excitation le contrat de l’agence de voyage. Enfin, je partais au Kenya.

Bon. Ca, c’était pour l’introduction un peu mélancolico-suspensifiante du début de post. Pas mal, hein ? Je devrais écrire des romans, parfois, je me dis…

Le Kenya, donc. Je vais être très directe et franche : c’était à tomber par terre de bonheur, ce voyage. Voilà. Je crois qu’on peut difficilement faire plus clair en matière d’enthousiasme. J’ai trouvé là bas tout ce que j’ai imaginé pendant des lustres, depuis les étendues de savane parsemées de bestioles variées jusqu’à l’accueil chaleureux, souriant et curieux des habitants, dont le maître-mot à l’égard des touristes reste le fameux Hakuna matata (« pas de problème ») répété en boucle.

Impossible de décrire par le menu tout le déroulé de ce voyage, d’abord parce qu’il en faudrait des tartines (et je vous connais, passées 30 lignes, un billet de blog vous file la nausée d’office), et ensuite parce que mettre des mots là dessus impliquerait de trop décortiquer les choses, or j’ai envie de garder tout ça intègre et complet dans ma tête. Mais voyons quand même les grandes lignes (sinon on va encore dire que je vous ai fait poireauter pour que dalle).

Ah… avant que je n’oublie… pour les photos, vous serez gentils, mais on n’est pas chez National Geographic, ici, hein ? Ici, c’est du pris sur le vif, avec Jeep 4/4 qui fait vibrer l’appareil à chaque prise de vue, contre-jour écrasant et zoom inadapté, ok ? (en gros, c’est des photos de chiotte, je suis super déçue, ça ne rend rien comparé au vrai).

carte_r_serves

En route pour huit jours intenses de safari (mot qui signifie "voyage" en swahili), à quadriller le pays en long en large et en travers, avant de finir par quelques jours de plage tranquille au sud de Mombasa, sur les plages de l'Océan Indien, pour assurer en douceur la transition vers le dur retour à la réalité.

Sitôt débarqués de l’avion, départ pour la réserve d’Amboseli, au sud du pays. Un parc très aride (Amboseli signifie "poussière", et mes yeux s'en souviennent encore), dont un unique lac, asséché en cette saison, assure le principal point d’eau. Et pourtant, malgré la sécheresse, c’est le parc où la densité animale est la plus forte : partout autour de nous s’étendent des troupeaux de zèbres, de gnoux, de gazelles, d’impalas, d’éléphants et de buffles, broutant paisiblement en paix les uns avec les autres. Au fond de la réserve, dans le ciel, se dessine par temps dégagé le Mont du Kilimandjaro, dont on aperçoit les neiges éternelles plus si éternelles que ça. La carte postale en live. Joseph Kessel écrivait dans ‘Le Lion’ en parlant de ces paysages « il me semblait que j’avais retrouvé un paradis rêvé ou connu par moi en des âges dont j’avais perdu la mémoire ». Et c’est exactement ça : une impression de jardin d’Eden où viennent s’ébattre toutes les bêtes de la création… ('tain, on dirait du Baudelaire, non ?)

Amboseli_1

Amboseli_elephants
Ah ça... ça nous change du zoo de Vincennes, hein ?!!

zebre_Et_gnou

Le gnou, au second plan, est, selon la légende, le dernier animal de la création, et a été conçu avec toutes les pièces restantes des animaux déjà créés. Il en résulte un truc bizarre et pas très jojo, à mi chemin entre l'âne, le bison et le taureau. Un gnou, c'est pas chou du tout.

Carcasse

Ah... encore un qui n'a pas débarrassé la table...

Kili_et_elephants

Le fameux Kilimandjaro, et un petit troupeau d'éléphants, qui protège systématiquement les petits du groupe en les encadrant.

Au nord toute, ensuite, où nous rejoignons les flans du Mont Kenya pour dormir en haute altitude dans un tree-lodge, entièrement conçu en bois et parfaitement intégré à l’environnement, dont chaque chambre donne sur un point d’eau d’où l’on peut admirer les bêtes venant s’y abreuver. Il est possible de demander à se faire réveiller durant la nuit, si d’aventure des animaux « rares » à voir, comme le léopard ou le rhinocéros, viennent prendre un verre entre copains.

Point_d_eau_mont_kenya

Les buffles qui s'étaient planqués dans la clairière pour la nuit reviennent au petit matin autour du point d'eau. (... C'est pas terrible non plus, un buffle, à bien regarder ?)

Nous continuons vers les réserves situées au nord du pays : Samburu, Shaba et Buffalo Springs, aux terres arides et désherbées, où il nous faut pourtant chercher véritablement les animaux, à la différence du premier parc où ils étaient si nombreux. Puis redescente vers la capitale, en traversant les lacs de Naivasha et Nakuru, dont les deux millions de flamands roses habituels avaient déjà commencé leur migration en Tanzanie, plus au sud, pour y trouver de la fraîcheur.

girafe___Buffalo_S

La girafe réticulée (ah je suis in-co-llable, maintenant) peut se passer de boire pendant 7 jours, d'autant que c'est quasi le seul moment où elle est vraiment vulnérable, vu qu'elle doit se pencher et écarter les pattes au maximum pour ça. Pour autant, quand elle trouve un point d'eau, elle en profite à fond et peut avaler jusqu'à 60 litres en une seule fois. Comme ça, elle est peinarde. (Tss, et après, on s'étonne de la sécheresse dans le monde, tiens).

Buffalo_S_gazelles_girafes

Ca, c'est des petites gazelles girafes, au long cou et qui peuvent se tenir sur leurs pattes arrières. Sont mignonnettes, non ?

lionne_en_chasse

Une lionne en chasse à Shaba. Chez les lions, ce sont les femelles qui chassent, et les mâles se raboulent uniquement quand le festin est servi. Mmmm, ça me rappelle quelqu'un, ça, tient...

z_bres_grevy

Sont trop zolis, les zèbres de Grévy. Différents, veuillez noter s'il vous plait, des zébres de Burchell (plus haut), puisque leurs rayures sont beaucoup plus fines et régulières et qu'ils ont le bidou tout blanc. (Y'a interro à la fin, je vous préviens).

Buffalo_soleil_couchant

Ca, c'était juste pour dire que j'ai pigé à un moment comment utiliser la fonction "coucher de soleil" de mon appareil. Blonde, mais pas que.

Hippo_de_Naivasha

Rhinoceros_de_Nakuru

Hippo en sous-marin, prêt à faire renverser les barques dans lesquelles on voyage sur le lac (sont peureux, ces p'tits cons). En bas, rhino en famille. C'est moche, mais comme c'est une bestiole en voix d'extinction, on s'exclame tous bien fort Oohhhhhh ! (merci).

Enfin, clou du spectacle et du voyage : nous partons pour la réserve de Masaï Mara, à l’ouest, réserve la plus réputée du pays, pour la beauté de ses paysages variés et la richesse de sa faune.

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Vous prendrez quelle taille ? S, M, L ou XL ? On a tout en rayon, profitez-en.

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La lionne pionce. Les lions pioncent. Le guépard pionce. Non mais ho. Remboursez, là !

Elephant_coucher_de_soleilJour_de_pluie

Tentatives de photos artistiques (que j'en entende un seul ricanner, et ça va très mal se passer).


Je vous passe rapidement sur la visite du village Masaï, un peu trop formatée touriste à mon goût (mais autrement, jamais on n'aurait pu voir à quoi ressemblait des cases faites en bouse de vache, donc bon...), le passage de la ligne de l'Equateur et le fameux test du sens d'écoulement de l'eau (dingue comme les choses changent à deux mètres de distance, entre l'hémisphère nord et le sud), la visite de la ferme de Karen Blixen, qui a moultement inspiré le fameux Out of Africa, le traditionnel resto Carnivore à Nairobi où l'on s'empiffre de viande d'autruche, de crocodile et de buffle.

Et je vous laisse juste imaginer les quelques jours de farniente à Mombasa, face à l'Océan Indien, doigts de pieds en éventail, jus de fruits de la passion siropté à la paille, à me repasser en boucle dans la tête le film des huit jours merveilleux que je venais de vivre. Epuisant. Tout simplement é-pui-sant. ... Encore !

plage

23 mars 2009

Coup de vent

coup_de_ventC'est-à-dire que là, tout de suite, ça va pas être possible, voyez ? Je m’étais pourtant juré que j’allais sauter sur mon ordimini dès mon retour pour vous raconter en détail mes vacances fabuleuses en Afrique, et puis en fait, non. Trop tôt. Pas tout de suite. Pas encore. Laissez-moi juste le temps d’atterrir, de trier un peu les photos et de mettre des mots cohérents sur les quelques jours magiques que je viens de vivre. Et puis j’arrive, ok ?
(le suspense de malade que j’instaure, mine de rien…)

Accessoirement, aussi, soyez mignons, et laissez-moi le temps de :
* vider ma valise pleine de sable (blanc, le sable. Blanc)
* faire mes six machines de linge sale (on se cradifie vite, sous les latitudes équatoriales) (oula, un indice)
* lire les 458 posts qui clignotent dans mon Netvibes (vous chômez jamais ou quoi, vous ?)
* rattraper mon retard en Nouvelle Star (‘tain, j’ai loupé le début des épreuves du théâtre, quoi !)
* et en Lost-Gossip Girl-How I Met et compagnie (oui, j’ai une vie vraiment très intéressante, en fait)

Autant dire qu’on n’est pas rendu, je vous le dis tout net.

Ceci était un billet sponsorisé par l’ABF (Amicale des blogueuses feignasses), fournisseur officiel des posts « roue-de secours » pour meubler en attendant de trouver le temps d’écrire un truc construit.

2 mars 2009

Surprise (mal) party *

* Oui. Je ne me foule pas trop, sur les titres, dernièrement. J'ai trouvé un filon, je l'exploite jusqu'au bout. Hop.

surprise_2Je connais personnellement un paquet de gens qui disent adorer les surprises et qui prennent un air absolument horrifié quand j’ose leur avouer que moi, ouais, bof, pas trop. Comme si détester l’imprévu, au-delà d’une certaine limite, étant un signe incontestable de manque d’ouverture sur le monde et sur les autres.
Ben je suis navrée les gars, mais je campe fermement sur mes positions. Moi, j’aime pas :

*
Sursauter parce que mon interphone sonne alors que je n’attends personne. Neuf fois sur dix, vous pouvez être sûr que c’est signe d’emmerdes. (Et la dixième, c’était juste le facteur, et je m’enquiquinerai la vie à aller poireauter à la poste pour récupérer mon colis, mais tant pis).
Je ne suis décidément pas de celles chez qui on peut débouler à l’improviste "pour prendre un café parce que j’étais dans le coin". Moi, quand je reçois du monde, j’ai besoin de prévoir, de ranger un minimum, de planquer les sous-vêtements et les chaussettes qui traînent par terre, et de m’assurer que je suis à peu près regardable, au moins de loin (c'est-à-dire, que je n’ai pas sur la tronche un affreux masque à l’argile vert foncé, ou des bigoudis roses dans les cheveux) (c’est une image, tout le monde sait bien que les bigoudis n’existent plus depuis les années 80) (du moins, j'espère).

*
Recevoir un coup de fil « numéro masqué ». Depuis qu’on a inventé la présentation du numéro, certains ont un besoin étrange de préserver leur anonymat en appelant systématiquement en numéro non identifiable. Comprends pas. Mais je préviens devant témoins : tant qu’ils ne me donneront pas une raison valable, ces gens-là continueront à tomber systématiquement sur mon répondeur. Je sens bien qu’on n’a pas fini de s’amuser…

*
Aller dîner chez des gens qui ne connaissent pas bien mes goûts. Faut dire que je suis assez chiante, niveau habitudes alimentaires. Le fromage et moi, par exemple, on n’est pas vraiment potes. Mais allez comprendre pourquoi, sous couvert d’une pseudo réputation de Français fiers de leur patrimoine gastronomique, on nous en colle à tous les étages, depuis l’apéro jusque parfois au dessert (cheesecake) et tout ça sans me demander mon avis. Du coup, j’ai toujours l’angoisse de découvrir qu’au menu du soir se cache une tarte fine chèvre-tomate (aaaaah), une salade concombres fêta (burps) ou, horreur intégrale, … une tartiflette (yeaaaaarrrrk). (En revanche, bizarrement, la raclette, j’aime bien. Oui, je sais. « Chiante », cherchez pas plus loin). J'ai quand même trouvé la parade : quand j’ai zéro visibilité sur le repas à venir, je prévois une tenue avec des grandes poches. Ou je m’assure qu’il y a un chien dans la maison. Qui aime le fromage, lui.

*
Partir en week-end ou en vacances à l’improviste. "Chérie, fais ta valise, l’avion décolle dans 3 heures". Alors ça, j’y crois zéro. En théorie, oui, c’est super. Ca fait « rock’n roll, on vit à 100 à l’heure et on emmerde le monde ». En vrai, c’est bidon. Y’a que dans les films que les héroïnes peuvent se permettrent sur un coup de tête de passer un coup de fil à leur patron pour dire que "finalement, je ne serai pas là trois jours complets à partir de, ... ben de demain, tiens. Et pour la méga réunion sur le dossier RelouSaRace, vous vous débrouillerez sans moi, hein, allez salut".
Dans la vraie vie, y’a des enfants ou un chat à faire garder, on avait déjà fait les courses pour le dîner de ce soir, y’a maman qui vient passer dimanche à la maison, et puis je suis pas épilée, et puis mon maillot de bain est à la cave avec les affaires d’été, et puis en plus c’est le week-end où y’a les Césars ET les victoires de la Musique, et puis non vraiment, je suis bien claquée, là… Alors ta surprise, c’est super mignon, mais on peut la refaire dans un mois, et prévue, cette fois ?

Bon. Evidemment, certaines exceptions demeurent. Evidemment, un bouquet de fleurs sans raison évidente (comprendre, sans que ce soit mon anniversaire, la saint-valentin, ou un truc à se faire pardonner) fait toujours super plaisir. Evidemment, entendre "réserve ta soirée, je ne t’en dis pas plus" ou "tu fais quoi samedi ? ben maintenant tu vas au théâtre avec moi" sont des mots qui vont très bien ensemble, comme dans la chanson. Evidemment, garder un soupçon de secret, une pincée de mystère, une touche d’inattendu, rend la vie un poil plus pétillante. Mais ça, j’imagine que ce n’est plus une surprise pour personne.

23 février 2009

Service (mal) compris

pourboireJ’ai beau être une fille bien sous tous rapports (y’en a un seul qui moufte à ce sujet, ça va très mal se passer), il y a vraiment un domaine où je me trouve godiche au possible : toutes ces histoires de pourboires me fatiguent au plus haut point. J’en laisse un ? J’en laisse pas ? Et si oui, combien ? Et comment le faire de façon ni ostentatoire (genre "tenez, pour vous, petit personnel") ni trop discrète (genre raflé en douce par les voisins d’à côté pour payer leur propre conso). Non, franchement, ce truc-là, c’est une affaire à me rendre chèvre.

Oui, je sais. Vous allez me dire "c’est simple : tu donnes quand t’es contente, et tu donnes pas quand t’es pas contente". Ah super, merci. C’est vrai que je pourrais arrêter ce billet ici, du coup. Et aller regarder une série ou deux sur mon ordi au lieu de m’enquiquiner la vie à écrire des trucs sur ce blog. C’est vrai. Mais c’est mal me connaître.

Perso, en matière de pourboire, j’ai une échelle de valeur assez relative, totalement basée sur le feeling-power. Par exemple, je donne uniquement au chauffeur de taxi qui ne m’a pas pris la tête tout le trajet à me faire son 36 15 my life ou à me demander sur un ton niais si « alors on est sortie, ce soir ? » (non non, la robe de soirée et le maquillage de pouffiasse, c’est juste pour aller louer un dvd). Parce que moi, j’aime bien être peinarde dans un taxi, regarder la rue défiler en repensant à ma soirée, ou envoyer un sms de débrief à Meilleure Amie.
En revanche, si faut faire la moitié du boulot à la place du mec, lui indiquer le trajet par le menu (alors que même le GPS le lui dit, de ‘tourner à droite’) ou lui conter fleurette pour lui faire passer le temps, merci bien, mais moi, je prends le bus, c’est moins cher. A ce rythme-là, faudra bientôt passer soi-même en cuisine au resto pour se faire cuire son propre steak bleu ou à point.

Dans les salons de coiffure, en revanche, c’est une autre paire de manches. Et mon ‘feeling-power’, je m’assois dessus, direct. Parce que là, bêtement, je me sens obligée de donner un petit quelque chose à la pauvre fille qui vient de batailler deux heures quarante avec mes cheveux pour leur donner un doux reflet blond californien (même si j’ai juste envie de pleurer en voyant le résultat merdique), ou bien à celle qui s’est acharnée des plombes le séchoir à la main (et la goutte au front) pour me faire le brushing de Jenifer Aniston (elle a eu chaud – très chaud – je peux le sentir d’ici. Et il n’est que 12h45, dommage pour les clients suivants). Je suis d’un con, des fois, je le sais bien. Je sais aussi que je ne remettrai jamais les pieds dans ce salon de coiffure, mais ça…

Je suis d’un con, certes. Mais j’ai observé un peu les gens qui m’entourent, et en matière de pourboires, on ne peut pas dire que je puisse compter sur eux pour me servir d’exemple à suivre. Si vous voulez mon avis, eux aussi sont complètement paumés sur le sujet.
Dans le genre cigale, j’ai une amie qui peut laisser 2 euros de pourboire juste pour un café commandé, qui a coûté lui 1,30 euros. Elle fait ensuite des yeux tout éberlués quand son banquier lui apprend qu’elle est dans le rouge dès le 12 du mois. Rafraîchissant, comme attitude.

D’autres, en revanche, ne laissent jamais le moindre centime, contents ou pas contents, parce que « c’est déjà suffisamment cher comme ça », « il/elle a déjà un salaire, non ? », « est-ce que moi je demande un pourliche quand je fais les photocopies ? Bon. ». Ah ouais, d’accord. Mais dans ce cas, faudra pas venir s’étonner ensuite si les serveurs mettent des plombes à servir un Orangina et si les coiffeurs qui loupent les balayages blonds californiens s’en tamponnent comme de leur première dent de lait. Puisque de toute façon, au final, ce sera kif-kif pour leur poche. (Ah, oui, évidemment, on pourrait parler du seul sens du travail bien fait par fierté, mais là, tout de suite, j’ai pas trop envie, en fait).

Je sais, j’ai des problèmes vraiment existentiels. Et encore, je ne voudrais pas me faire plaindre, mais je vous laisse imaginer ce qui arrive quand je cumule dans la même journée visite chez le coiffeur, virée au bar, resto entre potes ET rentrage en taxi. Ca s’agite tellement dans mes petits neurones que ça frôle la rupture d’anévrisme direct. Dur, quoi.
Allo Docteur Derek ? J'ai vraiment très mal à la tête, vous pouvez m'auscultez ? (Et puis après, on ira boire un verre.)

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