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Gin Fizz
6 octobre 2008

Une femme sous influence

influence_1Ca me fait franchement mal de vous avouer ça, parce que je me doute que pour bon nombre d’entre vous, je vais descendre de mon piédestal (si si, ne niez pas, je sais bien ce que je représente pour la majorité de mes lecteurs, j’ai mes sources), mais il y a des jours où je me dis que vraiment, j’ai zéro personnalité. Zé-ro. Sous mes pseudo-allures de grande fille qui se la raconte à mort, en fait, je suis super influençable. Et ça, c'est moche.

En matière de mode, surtout, c’est le pompon. Parce que oui, imaginez-vous bien quand même que c’est pas parce qu’on ne cause pas chiffons et talons à toutes les pages de ce blog que je me contrecarre de la façon dont je m’habille, hein. Soyons sérieux deux minutes, voulez-vous ? Bon.
Ben dans ce domaine, très clairement, je suis influencée en permanence, par tout et n’importe quoi. A commencer par tous ces foutus blogs de filles mode qui nous donnent des leçons de style généralement plus abordables que les Elle et compagnie, et qui ont l’art de déclencher chez moi des envies subites et des acquisitions de it-trucs indispensables à mon quotidien (alors que jusque là, je vivais très bien sans blouse à carreau et gilet en poil de lapin, permettez-moi de vous le dire). J’avais déjà la sortie de carte bleue facile avant tout ça, mais depuis que je lis ces blogs, mon banquier me fait la gueule dès le 10 du mois. Ah merci les filles, hein, vraiment. « Copines » mon œil, ouais.

Qu’on se rassure, je suis un mouton modeux, mais j’ai encore une pointe de libre-arbitre. J’avais ainsi soigneusement laissé de côté le sarouel présenté à toutes les sauces cet été, intimement convaincue que si c’est pour avoir l’air de porter une couche, merci bien mais non merci. Et je vais également passer mon tour en ce qui concerne le fameux pantalon « carrot », dont le nom suffit à me faire poiler. Sans déconner, j’aime déjà pas bouffer des légumes, c’est pas pour en remplir ma penderie non plus.
Dernièrement, je m’interroge grandement sur la sombre affaire du tregging, ce mélange de pantalon et de legging. Non mais… sérieusement ? On parle de mode ou de blague, là, en fait ? (Remarquez, je ne devrais peut-être pas trop la ramener. Il y a deux ans, je me fendais la poire quand on me parlait de jean slim, et devinez qui a raboulé dans mon armoire six mois plus tard ? Ouais, bon, ok…)

Dans les boutiques aussi, c’est la grande fiesta du slipos en ce qui concerne mon haut degré d’influençabilité. J’ai même parfois l’impression que je me trimballe dans le dos une pancarte bardée de néons clignotants clamant à l’attention des vendeuses « attention, pigeon en vue, sortez la grosse artillerie ». Elles ont tout compris. Elles savent qu’en me brossant dans le sens du poil, et en me donnant exactement les arguments que j’ai envie d’entendre, je plonge. Comme une bleue. Plouf.
« C’est un très beau cuir, un marron très dense, très profond » : Hop, embarqué, le sac.
« Il se porte un peu large et tombant sur les hanches. Et puis je n’ai pas la taille en dessous » : Zou, le pantalon passe en caisse.
« Ces bottes taillent un peu petit, donc essayez-les en 40, avec une petite semelle, éventuellement » : Bing, des nouvelles pompes pour ma collec’.
Et c’est comme ça que je me retrouve à avoir une penderie dégueulante de trucs que je ne porte jamais, achetés sous le coup de l’influence d’une saleté de vendeuse qui m’a bien bernée avec des arguments pourtant très cons. Merde, je devrais le savoir, à la fin, que je fais du 39 et point barre !

Bon, là encore, je tiens à dire pour ma défense que j’ai mes limites en matière de couillonnerie. Même une vendeuse super balaise dans ses arguments ne me fera pas avaler que cette écharpe jaune moutarde me flatte le teint (elle appelle ce coloris « vieil or ». J’aurais plutôt dit « diarrhée de pigeon », mais bon).

Autre domaine où je me trouve très influençable : la météo. N’importe qui de normalement constitué a bien compris que la météo, c’est typiquement le genre de truc qu’on regarde pour faire genre (et avoir un sujet de conversation si on croise son vieux voisin du cinquième dans l’ascenseur), mais qu’au final, il vaut mieux n’en faire qu’à sa guise et son intuition, dans la mesure où, c’est bien connu, les prévisions se gourrent quatre fois sur cinq. N’importe qui sait ça. Moi non. Moi, je persiste à croire obstinément qu’Evelyne Dhéliat a la science infuse, et que si elle affirme qu’on va se les cailler demain, je peux ranger vite fait ma petite robe et sortir mes moonboots. Tenez, par exemple, aujourd’hui – et jusqu’à preuve du contraire – j’ai encore trimballé mon parapluie pour rien. C’est agaçant, quand même.

Du coup, je me disais… Finalement, c’est marrant, mais ça tient à pas grand-chose, la vie d’une blogueuse influente influençable. Non ?

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16 septembre 2008

Walk of shame

honteAu temps jadis, à la télé, il y avait une pub pour yaourts dans laquelle la greluche en voix off susurrait sur un ton langoureux que « c’est bon la honte ».
Ouais.
Ben y’a des fois, j’en suis pas bien sûre.

Moi, je ne sais pas boire à la bouteille, par exemple. Enfin, si. Mais en collant la bouche sur le goulot. Autrement, je ne sais pas faire, je m’étouffe et je m’en fous partout. Mais allez expliquer ça aux autres personnes, quand on doit se partager une seule bouteille, et que certains font des simagrées pour que le goulot ne touche pas les microbes de chacun. Dans ces cas-là, je sors mon atout cactus : « moi ? Non merci, j’ai pas soif ». En gros, je préfère subir la déshydratation plutôt que de me faire chambrer. Mais si on pouvait penser à prendre des pailles pour tout le monde, la prochaine fois, ce serait sympa, quand même.

Je fais pipi sous la douche, parfois, aussi. J’en entends déjà qui crient que c’est dégueulaaaaasse et tout, mais je vois pas en quoi ? Hé, j’vais me laver dans deux secondes, les gars. Où est le problème ?
Ben le problème, c’est qu’une fois, en prenant une douche dans les vestiaires collectifs après un cours de sport, je me suis légèrement oubliée… et j’ai fait comme à la maison. Ma voisine a pris un air ahuri, mais n’a pas crié au scandale. ‘Voisine’, si tu lis ces lignes et te reconnais, je suis dé-so-lée. Vraiment.

Tenez, en parlant pipi (oui, aujourd’hui, c’est un peu la fête du slip), il y a longtemps, avec une copine, on s’était lancé dans un grand concours de celle qui ferait son pissou le plus loin. Ouais parce que y’a pas de raison qu’il n’y ait que les mecs qui puissent rigoler dans ce domaine. Ok, on avait 17 ans et des excuses. Ce qui est sûr, c’est que c’est surtout les voisins campeurs qui ont beaucoup rigolé. Ceux qu’on n’avait pas vus, planqués qu’ils étaient derrière une haie de buissons, mais qui ont entendu toute notre conversation. A base de « aaaaah, pourquoi ça veut pas aller plus loin que 25 cm ? » ou  « merdeuuuuuu, je m’en suis foutu plein les tongues ! ».

Dans un autre style, je règle systématiquement mon réveil sur des heures pas rondes. Genre 7h02, ou 6h57, ou encore 8h36. C’est un fait, je ne supporte pas que le réveil se mettre à sonner juste parce qu’il est passé à une heure esthétiquement « jolie ». Un peu comme dans les films, où on a toujours un gros plan sur le réveil qui passe de 6h59 à 7h00 et que la sonnerie hurlante se déclenche. (Par contre, la main tâtonnante pour éteindre le bidule et les jurons du genre « ‘tain, fais chier, bordel, fuck », ça, comme dans les films, je les ai gardés).

Une fois, avec mon amoureux de l’époque, on a voulu aller passer le dimanche à Thoiry, la réserve d’animaux en liberté près de Paris. Lui descend vérifier la voiture et faire le plein d’essence, et me charge de regarder l’itinéraire adéquat. Bon. Ben très logiquement, j’ai regardé dans le dictionnaire. Normal, quoi. « Thoiry, ville située dans les Yvelines, 78 ». Pour moi, c’était ok. Direction l’ouest, roulez, roulez, petits bolides.
Une fois sortis de Paris et arrivés dans le département concerné, mon copain me demande « alors, c’est par où ? ». « Je sais pas, je pensais que ça serait indiqué, une fois qu’on serait dans le 78 », que je lui réponds avec aplomb (il m’en faut plus pour me démonter). « Mais il est où, ton plan ? Comment t’as fait pour regarder la route ? ». « … ben… dans le dictionnaire. A T, comme Thoiry ».
A cet instant, j’ai senti dans son regard un joyeux mélange de haine, de pitié et de stupeur. « Mon dieu, je sors avec une demeurée ». Oui enfin, perso, je ne parierais quand même pas sur qui est le plus demeuré des deux, parce que confier le co-pilotage à une fille, globalement, c’était couru d’avance qu’on allait finir par se fritter. Gagné. Et à ce jour, Thoiry n’a jamais eu la chance de voir ne serait-ce que l’ombre du plus petit de mes orteils.

Allez, une dernière pour la route, je sens bien que vous ne tenez plus en place.

C’était à la campagne, dans le jardin de la maison de vacances de l’époque. Kiki, le chien des voisins, aboyait de toutes ses forces depuis déjà un quart d’heure. Rien que pour l’emmerder un peu plus (et aussi parce que la barrière entre nos deux jardins était suffisamment haute et solide, ok), j’ai commencé à le titiller de la voix : « et qu’est-ce qu’il veut, le kiki ? Grrrrrrr, grrrrrrrrr (ceci est une imitation très ratée du grognement de clébard). C’est le kiki de tous les kikis, ça, hein ?!! ». Comme ça pendant des minutes entières. Kiki, de son côté de la barrière, n’en pouvait plus de colère et de jappements. En entendant la porte de la maison s’ouvrir, je me tais et retourne m’asseoir sur mon transat, en saluant au passage la voisine qui vient de sortir sur le pallier. Elle m’adresse un vague signe de tête, et se met à crier «  Kiki, reviens… tu vois bien que t’as trouvé plus con que toi ! ». … Je me passerai de commentaires, si vous le permettez.

Bien. Maintenant que ma fierté et mon ego sont définitivement réduits à zéro, faites-moi plaisir… prouvez-moi que je ne suis pas la seule à me retrouver dans des situations Bridget-Jonesiennes pareilles ! A votre tour !

4 septembre 2008

La vie des autres

jumelles_1Dites-moi, en toute honnêteté… est-ce que le fait que je vous avoue adorer passer du temps à regarder par mes fenêtres pour voir ce qui se passe dans la rue et du côté de chez mes voisins ferait officiellement de moi une grosse fouine curieuse ?

Oui ?
Ah.
Bon, ok.
Je plaide coupable, votre honneur.

Avant, j’habitais côté cour. Et au-delà des toits qui s’étalaient sous mes fenêtres, c’était un cimetière. Ah ça, effectivement, pour être calme, c’était calme*. Mais franchement, on se faisait quand même limite chier, niveau animation de quartier.

Aujourd’hui, j’ai retrouvé la vue sur rue. Et son cortège de bagnoles, de klaxons et de pouet-pouet, ouais, bon, d’accord. Mais il n’empêche. Je suis plutôt contente de mon sort.
J’adore passer du temps plantée devant mes fenêtres, à regarder les appartements des voisins d’en face, et imaginer leur vie et leurs péripéties. Hé, attendez, je vous arrête tout de suite. Je ne me colle pas derrière les rideaux avec une paire de jumelles, hein ! Je suis fouine, mais pas psychopathe, non plus.
Non, je fais ça en toute transparence, devant mon petit balconnet, les coudes confortablement posés sur la balustrade. (Heu… balconnet, on est d’accord, c’est pour « petit –tout petit– balcon », hein. N’allez pas confondre avec d’autres trucs du rayon lingerie, au hasard. Vous serez mignons).

Je matte, donc. Mais ce n’est qu’un juste retour des choses, vu que pendant les quatre premiers mois de mon emménagement, je n’avais pas encore installé de rideaux à mes fenêtres, et que mes voisins pouvaient eux aussi profiter abondamment de ma vie ô combien passionnante chez moi.
Remarquez, je dis ça sur le ton de l’ironie, mais vu que la porte de la salle de bain (et donc la douche) donne pile en face des fenêtres, y’en a sûrement parmi eux qui ont du passer un bon moment de poilade au moment de mes ablutions quotidiennes. Brrrrr, chut, je ne veux même pas y penser. (Et non, n’insistez pas, je ne vous donnerai pas mon adresse, c’est niet de chez ‘même pas en rêve’).

En tout cas, je sais que le type du cinquième n’a pas le droit de fumer chez lui puisqu’il se les gèle sur son balcon dès qu’il veut s’en griller une, que la bonne femme du troisième droite secoue sa nappe tous les soirs sans regarder s’il y a des gens en dessous, et que, un peu plus loin sur la gauche, ils ont le même cerisier lumineux de chez Habitat que moi. Forcément, ça crée des liens.

Dans la rue aussi, c’est un spectacle nettement plus divertissant que TF1 en access prime time (parce que ‘la roue de la fortune’, j’voudrais pas dire, mais bon, bref). Je regarde les vélos qui grillent allègrement le feu rouge d’en bas, pour aller se vautrer dix mètres plus loin sur les piétons qui pensaient traverser en toute sécurité. J’observe le ballet des gens qui entrent et sortent du vidéo club ou de la pharmacie. Je pourrais presque aller dénoncer ceux qui ramassent les crottes de leur chien-chien, et ceux qui laissent le soin aux petits hommes verts « Propreté de Paris » de faire leur sale boulot.

Quand il pleut des trombes d’eau – ou encore mieux, qu’un gros orage éclate –, je compte les points entre ceux qui courent en s’abritant sous les corniches, et ceux qui continuent leur marche pépère, se foutant manifestement d’être trempés jusqu’à l’os. Le spectacle des éclairs est toujours aussi fascinant, même à trente ans passés (oui, bon, ça va).

Mais le maxi best of dans le genre spectacle, ça reste quand même ces énormes bruits de freinages intempestifs, après lesquels on guette forcément le son du crash et de la tôle ondulée. Quoi ? Un accident ? Vite ! Tous les passants se figent, tous les voisins se ruent au balcon. Le temps, l’espace de quelques secondes, s’est suspendu.
Finalement, ce n’était qu’un refus de priorité, pas de quoi fouetter un chat, et la vie reprend son cours, chacun se remettant en marche, presque déçu de ne pas avoir assisté à la scène sanglante du jour et de ne rien avoir de croustillant à raconter au dîner ce soir.
Allez, avouez, vous le faites, vous aussi ? On est gores, hein, parfois ?!!

Une prochaine fois, si vous êtes sages, je vous raconterai à quel point j’ai la main verte (ahem) et comment j’ai décoré mon petit rebord de balcon (« balconnet », donc, pour les trois qui suivent).
Ah bah oui, attendez. Je matte chez les gens, mais pour ceux qui mattent chez moi, faut que l’encadrement soit joli. Plaisir des yeux avant tout ! J’ai ma fierté, moi, bordel.

* Heu… « calme » ? A la réflexion, pas tant que ça

1 septembre 2008

Début de fin de soirée

fin_de_soir_e_1La meilleure partie des longs dîners entre copains qui s’éternisent pendant des heures n’est pas celle que l’on croit. Ce n’est pas le premier verre d’apéritif que l’on trinque tous ensemble, sonnant pourtant le commencement d’une soirée riche en bavardages et en saveurs salées-sucrées. Ce n’est pas non plus le grand plat collectif de lasagnes maison que l’on va se partager en faisant semblant de râler que « Sophie, elle a eu une plus grosse part que moi ». Et ce n’est toujours pas ce dessert absolument divin qui arrache des « mmm » et des « aaahhh » orgasmiques à tous les invités. (Cette théorie ne s’applique pas au super fondant chocolat servi tiède, merci d’en tenir compte).

Non, le meilleur commence juste après. Quand tout le monde a la peau du ventre bien rebondie, que les assiettes sales ont été repoussées du bout des doigt au milieu de la table, que les bougies ont fondu de moitié, et que les verres se remplissent pour la cinquième sixième beaucouptième fois parce qu’ « on va bien les finir, ces bouteilles de vin, quand même ».

Là, très souvent, désinhibées par l’alcool, enivrées par l’atmosphère complice et chaleureuse, les langues se délient. L’ambiance feutrée d’un moment passé en agréable compagnie favorise les rapprochements verbaux. Les discussions se font plus personnelles, les confidences plus nombreuses, plus intimes.

… et puis à d’autres moments, ça vire au n’importe quoi.

Du genre – strictement au hasard et sans prendre du tout mon cas personnel – grande envolée métaphysique et moultement argumentée sur « mais quel est donc le message caché que cherche à nous envoyer ce chanteur ? ». Parce que y’en a, des fois, hein, on se demande, quand même.

La dernière cogitation en date s’est d’ailleurs intéressée de très près à « Ohé ohé Capitaine abandonné », fleuron de nos années 80, et monument difficilement détrônable dans le genre « je mets des jolis mots dans ma chansonnette, mais mon truc veut dire que dalle au final ».

Le débat portait, en gros, sur l’orthographe du titre*, qui modifierait tout le sens des paroles. « Capitaine abandonné » voudrait dire que le gars est clairement mal barré sur son radeau et que son équipe de marins s’est taillée la malle. Mais « Capitaine abandonnez », là c’est un ordre (genre le chanteur se permet de ces trucs, déjà), et il demande cash au capitaine en question de lâcher l’affaire parce qu’il semblerait qu’on aille droit dans le mur sinon. (heu… ? mur ? bateau ? mmm, pas sûr.). Avouez que c’est quand même pas pareil !
Bon. Ben un détail comme ça, ça nous a tenu éveillés pendant plus d’une heure, malgré tout. ...Et je ne sais pas si je dois m’en vanter, à vrai dire.

Evidemment, le fait que l’une des phrases suivantes dans la chanson soit « laissez les sirènes au vent salé » ne nous éclaire que faiblement (et c’est peu de le dire) sur le sens philosophique de l’ensemble. Mais c’est pas grave, ça nous fera une piste de réflexion déjà toute trouvée pour la fin du prochain dîner. Chaque dossier en son temps, hein. Si tous les problèmes pouvaient se régler d’un coup, ça se saurait.

Alors ? Chez qui on dîne ce soir, pour résoudre ensemble ce fabuleux mystère ?

* Bon, là, évidemment, vous l’avez écrit sous les yeux, mais quand on se pose la question à minuit et quart à la fin d’un dîner avec quelques verres de vin dans l’estomac, la question prend un sens nouveau. (Quand je vous disais que c’est n’importe quoi, ces fins de soirées…)

22 août 2008

Les grands derrière, les petits devant

photos_2Les photos, je déteste. Je fuis les appareils comme le brushing de Paris Hilton fuit la pluie. C’est pas compliqué, y’a pas UNE photo sur laquelle je me trouve jolie. A l’extrême limite, dans mes bons jours, et quand je zieute rapidement, je peux éventuellement me trouver regardable sur quelques unes. Mais dans la plupart des cas, le verdict est sans appel : « fais voir de plus près ? Hannnnnnnnn : immonde ! ».
Hé ho ! Ricanez pas bêtement comme ça, parce que la grande majorité des filles font la même chose, je vous signale. Et je rappelle à bon entendeur que Kate, Naomi, Gisèle et Laetitia ne font pas partie de la « grande majorité » en question.

Ce qui me fait poiler, c’est de voir que les gens que je trouve beaux sur certaines photos se trouveront inévitablement atroces sur ces mêmes clichés. Et la réciproque est très vraie : dans les albums photos des copains-copines, c’est toujours les prises de vue où je me trouve vraiment « cheum »  qu’ils ont sélectionnées. Forcément, je râle que « tu pouvais pas trouver pire, peut-être ? ». Généralement, on me répond « non mais je trouve que sur cette photo, c’est vraiment toi », et ça me cloue le bec.

Non, définitivement, y’a un truc qui fait qu’entre l’objectif et moi, ça colle pas.

La palme d’or revient sans conteste aux photomatons, d’où je ressors systématiquement avec l’envie de chialer en hurlant à la mort « mais c’est pas possible ? C’est pas moi CA ? ». Faut dire aussi qu’ils ont mis le paquet, niveau parcours d’obstacle : lumière blafarde qui fait des cernes de vampire, fond de photo au choix blanc cadavérique ou blanc fantomatique, choix restreint de trois essais seulement. En même temps, si c’était permis de faire plus d’essais, je crois que j’y passerais la nuit, tellement y’a toujours un détail qui cloche : nez qui brille, sourire de ‘ravie de la crèche’, yeux mi-clos, cheveux flappis, tête penchée comme le chien-chien à l’arrière des bagnoles, et j’en passe.

Sur ma carte d’identité, j’ai du bol, j’ai réussi à fourguer à la préfecture la seule et unique photo de moi pas trop moche. Ca fait déjà huit ans que je me trimballe fièrement mon bout de carton plastifié, avec l’air de dire « même pas honte, moi, d’abord ! ». Parce qu’il y en a, quand même, leur photo de carte d’identité, j’voudrais pas avoir l’air de cafter ou de glousser, mais bon… voilà quoi.
Et puis un jour, quelqu’un que je pensais être mon ami (mais en fait, non) m’a dit un truc dans le genre « c’est marrant, ça te ressemble pas du tout ». J’ai gardé la tête haute, rangé ma dignité dans la poche de mon jean, et effacé son numéro de mon répertoire. Mais depuis, clairement, je la ramène un peu moins.

Manque de pot, la carte d’identité en question expire dans environ deux ans. Et je commence déjà à avoir des poussées de sueur en songeant qu’il va falloir que j’en repasse par la case « torture au flash aveuglant et tabouret qui couine ».

Quant à mon permis de conduire, autant vous avertir tout de suite, faudra d’abord me passer sur le corps et me torturer à mort : à moins que vous ne portiez un uniforme, que vous ne vous appeliez « Monsieur l’agent de police » et que vous n’employiez des mots comme « contrôle des papiers afférents à la conduite du présent véhicule », c’est pas demain la veille que vous pourrez vous foutre de moi en admirant ce chef d’œuvre. Là, vous pouvez toujours courir. Mon permis, je l’ai planqué au coffre, je ne le sors qu’en cas extrême. Mais pour vous donner une idée, quand même, c’est simple : on dirait un Picasso, le côté artistique en moins. Ca laisse songeur, je sais.

Allez, cheeeeeeeeeeese. Clic clac, merci Kodak. Enfin, « merci », ça dépend pour qui, hein…

(Article posté le 30 novembre 2006).

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28 juillet 2008

Vent frais, vent du matin

vent_3

J’ai un vrai souci avec la météo. Je veux bien reconnaître que c’est assez pratique, si on met de côté le fait qu’ils se plantent environ deux coups sur trois. Une fois qu’on sait ça, on fait avec, et on laisse une part à l’improvisation.

Non, moi, mon problème vient de mon obstination à vouloir écouter la météo à la radio. J’ai beau y mettre du mien, connaître les horaires des flashs info météo par cœur, guetter le jingle, identifier la voix suave de « Joël Collado pour France Info » entre mille, ça veut pas.

J’écoute pourtant avec l’oreille d’un Sioux les précieuses secondes durant lesquelles on nous mitraille de données à vitesse supersonique. J’essaye vaillamment de chopper au passage les mots « Paris », « Bassin Parisien », « Ile de France » (ou « au nord de la Loire » quand ils décident de nous faire les prévisions à la louche) (ah si, je regrette, la moitié du pays, c’est très à la louche, comme prévisions, quand même). Et puis je m’en tiens là, parce que j’arrive jamais à retenir ce qui va avec, question soleil ou pluie.

Pour les températures, même topo. Joël nous débite les chiffres tellement vite, que même les résultats du tiercé sont plus clairs pour moi. Donc au final, je sais de source sûre qu’ils ont parlé de ma région, mais je n’ai aucune idée du nombre de cumulo-nimbus prévus au mètre carré.

Qu’est-ce que vous voulez, je suis une visuelle, moi, pas une auditive. Pour comprendre et apprécier pleinement ce monde merveilleux qu’est l’art divinatoire du « Koi-toi-mettre-demain », il me faut des cartes, de la couleur, des images, des petits symboles. A ce titre, la météo télévisée présente évidemment des avantages à mes yeux.

Encore que. Là aussi, j’ai mes limites.

Je veux du simple et du sobre. Des graphiques clairs, et juste une voix off pour m’informer gentiment qu’on va se les cailler sévère demain, ou qu’à l’inverse on peut sortir les tongs. Avant, j’aimais bien la météo de M6 pour ça, justement. Mais maintenant, même chez eux, on a droit aux greluches déguisées en couverture de Vogue. Ca me dépasse. J’ai pas besoin d’un sourire de pin-up à l’écran pour apprendre que demain, on perd deux minutes de soleil ou qu’on fête les Médard.

Et puis, je vais sans doute vous sembler un peu chiante, mais honnêtement… quel besoin a-t-on de nous coller devant la carte de France un mec qui va gesticuler dans tous les sens, nous expliquer que l’anticyclone des Açores a encore fait des siennes, ou nous comparer les courbes des pressions atmosphériques relevées à Calais, Saint-Laurent-du-Var et Plougastel ? Est-ce que j’ai une gueule à comprendre les pressions atmosphériques, d’abord ?
Bon. Alors viens-en aux faits direct, mon pote, parce que là, on se dilue, et à tous les coups, ça va me refaire le même plan qu’à la radio : je vais perdre le fil, et finir par ne plus écouter pile au moment où ça devient intéressant.

Ca vous fait pas ça, vous ? Allumer TF1 uniquement pour la météo, patienter deux secondes pendant leur baratin incompréhensible sur les images satellites et tout le merdier qui va avec, se focaliser sur autre chose « en attendant », et finalement tout louper. Perso, c’est systématique. Et ça m’énerve force 8, comme le vent. Sans compter les tailleurs d’Evelyne Dhéliat, qui m’agressent légèrement les rétines. Mais c’est un autre débat.

(Article posté le 16 novembre 2006).

23 juin 2008

La peste

pesteJe suis une teigne. De la pire espèce. De celle qui cache superbement bien son jeu.
Avec mes allures de gentille jeune fille bien sage et timide, certaines personnes me donneraient le Bon Dieu sans confession.
Je me marre.

Morceaux choisis :

A l’anniversaire d’une copine qui m’avait exaspérée par ses allusions sur la somme importante à dépenser dans un cadeau pour que « ça veuille dire quelque chose », j’ai volontairement enlevé le prix du cadeau offert et recollé dessus une étiquette bidon avec un prix fictif gonflé trois fois. Genre « ah tu voulais qu’on dépense de l’argent pour toi, hé ben voilà ! ». Manque de bol, au déballage des cadeaux, une des nanas invitées s’est ruée sur l’étiquette avant même que ma copine ne la voit, et l’a enlevée en me disant d’un air goguenard « oh la la, ça la fichait mal, quand même ». … Ouais. Tu l’as dit. Morue.

Dans une boutique de fringues, je regardais un pantalon avec interrogation. Je prends, je prends pas ? J’allais le reposer, quand une cliente vient se coller devant le même rayon, et sans même s’apercevoir que j’existe, farfouille devant moi en me collant de gros coups de coudes dans les côtes. Elle tombe en arrêt sur le même pantalon que celui que j’ai repéré, et cherche de plus belle pour trouver sa taille. Sans succès. Elle finit donc par brailler à l’autre bout de la boutique pour appeler la vendeuse : « ce pantalon rayé, je le veux en 38, il en reste ? ». Oui, il en reste. Un seul. Mais il est dans mes mains. Inutile de préciser que même si je ne l’ai pas acheté, je suis allé le planquer à l’auuuuuutre bout de la boutique, au rayon des jogging, derrière le plus reculé des portants, là où personne ne le trouvera sauf à la veille de l’inventaire pour les soldes. Fallait pas me chercher des noises, aussi.

Quand j’étais petite, comme beaucoup de gamins, j’aimais jouer avec les escargots dans le jardin. Sauf que pour moi, jouer, ça voulait dire prendre une petite branche et touiller à l’intérieur de la coquille jusqu’à ce que ça fasse du jus. Avec un bruit de "schlllllurrrrrrppppssss" en plus. Brigitte Bardot, si tu me lis, sache que j’ai grandi, depuis. Mais je ne mange toujours pas les escargots.

En cours de chimie, quand les expériences devenaient un peu casse-bonbon à réaliser, j’avais pris l’habitude, avec quelques copains, de me coller quelques gouttes de Baume du tigre sous les yeux pour me faire pleurer sans effort. Dans un grand jeu de comédie très travaillé, il suffisait ensuite de chouiner devant la prof en disant « Madame, je crois qu’on a mal fait le dosage des produits, ça pique vraiment les yeux là, est-ce qu’on peut sortir prendre l’air ? ». La prof affolée nous envoyait direct à l’infirmerie, et on pouvait glander le reste du cours au café du coin, les yeux rouges certes, mais sans crainte pour l’absence injustifiée. … Oui, bon, évidemment, j’ai eu 07/20 en physique-chimie toute l’année. Mais c’était une autre façon de faire des expériences.

Il y a quelques mois, dans le métro, alors que je bouquinais tranquillement, une horde de touristes s’engouffre soudain dans le wagon et monopolise tout l’espace vital. Ca gueule, ça rigole fort, ça s’interpelle d’un bout à l’autre du wagon, ça fout ses pieds sur les sièges (ben vas-y, fais comme chez ta mémé tant que t’y es), et manifestement, ça ne sait pas trop bien où ça doit descendre. Deux d’entre eux me demandent finalement leur chemin en me montrant un plan de métro. Bon. J’aurais pu leur indiquer la route opposée, mais franchement, vous me prenez pour qui ? C’était trop grillé d’avance. J’ai donc préféré les envoyer dans la bonne direction, mais en leur faisant faire un maxi détour et un énorme changement (à Châtelet-les-Halles, pour ceux qui connaissent). Avec toutes leurs valises et leurs sacs de voyage. Qui pesaient cinquante kilos. Et bon vent, surtout.


« Ouh la vilaine », êtes-vous en train de vous dire. Hé ho. Comme si j’étais la seule à jouer à la petite peste de temps à autre, hein. Allez, en toute sincérité, de vous à moi, c’était quand votre dernier petit craquage teigneux ? (Promis, ça restera entre nous).

16 mars 2008

Le lundi au soleil

au_soleil_2Ah ça, le lundi au soleil, c’est pas pour demain la veille. Quoique, en même temps, je dis ça pour vous. Parce que de mon côté, ça va être grand beau temps pour lundi, mardi, mercredi et pour les douze jours suivants. Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, je partirai. L’heure des vacances a enfin sonné. Et c’est pas trop tôt, croyez-moi ! Si, si, croyez-moi. Vue ma tronche, vous auriez tort de vous priver.

L’opération valise est quasi finie, ce qui entre nous est une bonne tranche de rigolade quand on me connaît un chouia. Y’a des gens sur cette planète qui arrivent à boucler leur sac de voyage en dix minutes chrono : un short, trois t-shirts, un maillot, des sous-vêtements, un bouquin et basta. Et là, je m’incline bien bas d’admiration.

Parce que moi non. Ca, je sais clairement pas faire. Perso, faut que je réfléchisse pendant des ploooooombes à ce que j’emporte, histoire d’être sûre d’avoir des trucs à peu près cohérents ensemble, et de ne pas me retrouver le dernier jour de vacances avec juste un haut vert et une jupe jaune de propre. Pour peu que j’aie choppé quelques coups de soleil, c’est le look 'perroquet des îles' assuré. Et je ne suis pas bien sûre d’avoir envie de ça sur les photos souvenirs.

Du coup, avec moi, c’est simple. J’emporte tout. Voilà, hop, c’est réglé, merci du conseil, ça fera cent balles. Là, par exemple, j’ai pris pas moins de sept maillots de bain et huit paires de pompes. Comment ça ‘c’est ridicule’ ?. Ah mais non, je regrette, c’est très sensé, au contraire : tongues pour la plage, ballerines pour aller au village, sandales pour le soir, baskets pour les randos… Le tout en double pour avoir le choix entre les couleurs.

Oui, bon, ça va, c’est pas la peine de lever les yeux au ciel comme ça, je peux vous jurer que même avec tout ce bataclan, il y aura bien un moment durant ces vacances où je me retrouverai à soupirer en chouinant assise sur le lit que "pfff, j’ai rien à me mettre" ou "je le savais, que j’aurais du prendre mon maillot noir et blanc. Je le savais…".

Un jour, faudra qu’on m’explique comment font les filles qui voyagent léger.

Un jour.

Mais pas aujourd’hui. Parce que là, voyez, j’ai pas trop le temps.

L’heure est venue pour moi de foutre le camp bien loin d’ici. Allez, ouste. Du balai. Taxiiiiiiiiii !

30 janvier 2008

La femme chocolat

chocolat_1Cette fois, c’est officiel, je frôle la crise de foie.

En plus d’une boîte taille XXL qui se trouvait au pied du sapin, au moins trois de nos fournisseurs ont eu la bonne idée d’offrir des chocolats à mon équipe et/ou moi, en guise de cadeau de bonne année et de symbole de "relations commerciales amicales, honnêtes, florissantes bla bla blaaaaaa".
Autant vous dire que mon bureau a passé le mois de janvier à ressembler à une succursale de Milka, la déco vache mauve en moins. Franchement, Charlie et sa chocolaterie à deux balles peuvent bien aller se rhabiller, je les éclate haut la main.

Evidemment, pour ne pas faire de jaloux et honorer mes fournisseurs, je les ai tous goûtés, ces chocolats. C’est bien la base de la politesse, quand même, non ? Si si, c’est ce que ma maman m’a appris.

Bon. Ben… Comment dire ?

On ne va pas tourner autour du pot quinze ans, hein, je vous la fait courte : au terme d’une longue étude approfondie sur tout ce qui se fait de mieux en matière de cacao sur le marché actuellement, je crois pouvoir dire sereinement aujourd’hui que je préfère… les chocolats de supermarché. Voilà.

Brrrrr, je sens d’ici le frisson de stupeur qui parcourt l’assistance. Horreur, enfer et damnation. C’est là, logiquement, que vous me sortez le grand couplet sur le mode « franchement t’as pas honte ? Toutes ces saloperies pleines de graisse et de sucre ? Tous ces trucs dégueus qu’on oserait à peine appeler chocolat ? ».

Ouais, mais même.

Je trouve que ça se la pète un peu, chez tous ces chocolatiers, à mettre de la ganache par-ci, du craquelin par là, des éclats de fèves de cacao à tire-larigot et des liqueurs-que-tu-t’en-fous-partout-quand-tu-croques-dedans-parce-que-c’est-pas-marqué-dessus.
Alors que franchement, une bonne vieille boîte de Pyrénéens ou de Champs-Elysées, achetés au Monop’ du coin, et je suis comblée. Même du Kinder, je prends. Surtout du Kinder. A condition qu’on me vire cette photo de gamin au sourire plus que niais, là, sur l’emballage (mon dieu, mais que fait la police, bordel ?).

Oui, bon. J’ai jamais prétendu avoir du goût en matière de chocolat, hein, détendez-vous…



J’aimerais bien que mes fournisseurs nous achètent du Kinder. Au lieu de ça, ils préfèrent se la jouer grand seigneur et se ruiner en Dalloyau, Leonidas et autres Jeff de chais-plus-quel-bled. Nul. Et dire qu'en plus, ils vont sans doute remettre ça à Pâques. Pfffff…


J’ai hâte.

20 novembre 2007

Talent aiguille

talons_1Moi, une fille ? Une vraie de vraie ? Heu, ben là, j’ai un gros doute, quand même. Loin de moi l’idée de vous faire la grande scène 4 de l’acte II de « ma vie, mon œuvre, mes complexes », mais bon, puisqu’on se connaît depuis un bon moment maintenant, je peux bien me laisser aller à une petite confidence. Donc voilà : en fait, les talons aiguilles, c’est pas mes potes. Du tout. Et ça m’embête beaucoup.

Quelqu’un de très bien dont j’ai oublié le nom a dit un jour "les talons hauts vous mettent le cul sur un piédestal, exactement là où il doit être". J’ai trouvé ça pas con, comme idée. Du coup, j’ai essayé à plusieurs reprises de m’y coller. Vous pensez bien, j’allais pas laisser filer une occasion en or comme celle-là.

Mais en fait, non. Avec moi, ça veut pas. Y’a un truc qui coince, on dirait.

C’est très simple, quand je porte des talons hauts, j’ai l’impression d’être aussi sexy qu’une poule sur des échasses. Voyez le truc ? C’est quand même dommage, pour un attribut qui est supposé représenter la quintessence de la féminité, non ? Si. C’est sûr, ça casse un peu le glamour.

Faut dire aussi que, en bonne parisienne bien stressée de la vie,  j’ai cette fâcheuse manie de toujours marcher à trois mille à l’heure. Ce qui n’est pas du plus compatible avec le pas chaloupé et langoureux de la Betty Boop en talons aiguilles vertigineux, évidemment. La poule sur échasses qui court le marathon, c’est pas pour dire, mais ça fait surtout danseuse de tecktonik en descente d’acide. Bof.

M’enfin, vous reconnaîtrez avec moi (j’insiste) que les talons, c’est quand même pas ce qui se fait de plus pratique pour dévaler quatre à quatre les marches du métro, courir après le bus, escalader les caniveaux pleins de flotte, enjamber les crottes de chien, arpenter les ruelles pavées parisiennes, éviter les bouches d’aération et les grilles autour des arbres.

Et pourtant… Je les vois bien, elles. Toutes ces filles qui galopent sur le bitume avec dix centimètres de talons sous les chevilles. Elles font ça fastoche, l’air de rien, finger in the nose. Limite elles n’auraient pas l’air plus détendu si elles étaient en charentaises devant la télé chez elles.

Ah, injustice flagrante.

Alors quoi ? Dois-je faire une croix sur les talons hauts, docteur ? Mon cas est-il irrémédiable ? Suis-je condamnée aux ballerines et aux tongs à vie ?

Une âme charitable m’a expliqué que marcher sur des talons hauts, c’est comme faire du vélo : une fois qu’on sait faire, ça ne s’oublie plus. Admettons. Dans ce cas, j’en suis personnellement encore au stade où on colle des petites roues à l’arrière pour stabiliser l’ensemble. En gros, niveau talons, j’ai cinq ans. Super...

Oui, mais… Et mes jambes affinées et élancées ? Et mes huit centimètres en plus ? Et ma cambrure de rein divine ? Y’a pas de raison. Moi aussi, je veux tout ça. Donc c’est décidé, demain, je m’y (re)colle.

La route sera longue.
Et pleine d’entorses, j’en ai peur.

8 novembre 2007

Avec les compliments de la maison

ballon_2Dans une de ses chansons, Marc-les-yeux-revolver s’acharne à complimenter une greluche en lui répétant en boucle "qu’est-ce que t’es belle" alors que la greluche en question s’obstine, elle, à lui répondre d’un ton boudeur "j’me sens pas belle".
Bon. A part illustrer une fois de plus l’idée que les hommes et les femmes ont décidemment encore du taff pour se comprendre, que peut-on en déduire ?
Ben déjà, que les hommes nous préfèrent souvent quand on présente un léger petit déficit niveau confiance en soi. Apparemment, le mythe de la wonderwoman canon de la tête aux pieds, ultra bien sapée, à la carrière brillante, bonne cuisinière, mère de famille bienveillante et attentionnée le jour et amante allumeuse la nuit, c’est finito. Et tant mieux, j’ai envie de dire, parce qu’elle commençait à nous faire un peu chier, celle-là. Non mais c’est vrai franchement. A part filer des complexes aux nanas, et foutre la pétoche aux mecs, elle servait à que dalle, sinon à faire beau dans les pubs Ricoré des années 90.

Aujourd’hui, les choses ont changé. La fille parfaite et sans ratures est retournée sourire de toutes ces dents trop blanches dans les pages des magazines. Les hommes lui préfèrent les Cendrillons des temps modernes, avec leurs fêlures, leurs incertitudes, leurs questionnements métaphysiques et leurs complexes souvent infondés.

Ce qui fait qu’on assiste parfois à des conversations légèrement saugrenues, du genre :
-         Tu trouves que j’ai un gros cul ?
-         Mais moi, je le préfère comme ça, ton gros cul, tu sais…
-         ... ... ... T'es vraiment un sale con, toi !
Aaaaah, l’amoûûûûûuûr… Faites un compliment à une fille, recevez une baffe. (En même temps, faut voir le compliment...)

Du coup, je me pose la question : est-ce que ce sont vos compliments qui sont souvent foireux et à côté de la plaque, ou est-ce que c’est nous qui ne savons pas recevoir vos éloges ? Parce que s’il faut lire entre les lignes, sérieux, filez-moi le décodeur tout de suite, hein.

Surtout que moi, si vous voulez tout savoir, j’ai un vrai problème avec les compliments, en règle générale. Déjà, j’ai un mal de chien à en faire. Ca ne m’empêche pas de penser parfois beaucoup de bien de la personne en face de moi (encore heureux) mais le dire avec des mots, pffffiouuu, c’est super compliqué pour moi.
Je ne sais pas non plus les recevoir, ces foutus compliments. Quand on m’en fait un trop direct, je trouve ça louche et j’y crois moyen. Quand c’est un peu plus subtil, je traque la faille. Genre "ok, elle me dit que j’ai super bonne mine… à partir de quel moment elle me demande de venir l’aider à emménager dans son nouvel appart au sixième étage sans ascenseur dimanche matin à huit heures ?". Et quand c’est trop subtil, je ne les vois pas.
A l’inverse, quand on me fait zéro compliment, je chiale que personne ne m’aime, que la vie c’est trop nul et que franchement, si c’était pour en arriver là, c’était même pas la peine de (bruits de sanglots étouffés rendant la fin de la phrase incompréhensible).

Oui. Je sais. N'en dites pas plus. Je suis chiante et compliquée. Mais ça fait partie de ma panoplie de fille non-parfaite.

22 octobre 2007

No milk today

cocktail_1Hé, psssssstttttt, toi là-bas… raboule ta fraise, j’ai une confidence à te faire. J’ai un peu honte, je sais pas trop si tu vas t’en remettre. Mais tant pis, je me lance. … (Suspense)… Bon ben voilà. En vrai de vrai, le ginfizz, je trouve ça dégueulasse. Carrément, ouais. C’est amer et pas franchement funky-olé-olé. Et même le petit parasol coloré dans le verre à cocktail n’y changera rien, si tu veux mon avis. C’est juste pour faire diversion, mais on ne me la fait pas, à moi, tu sais. J’ai l’œil.

Ma came à moi, c’est plutôt la vodka-coquelicot. Ho ça va, prend pas cet air de nouille, c’est juste de la vodka, avec un peu de sirop de coquelicot. Et te marre pas comme ça en me traitant de vache qui broute sa prairie pleine de fleurs, hein ? T’as déjà goûté au moins ? Tiens, voilà, j’en étais sûre…
Bon, le seul souci, c’est que le sirop de coquelicot, ça se bouscule pas au portillon, dans les bars parisiens. Par contre, y’a toujours « orgeat » et là, j’veux qu’on m’explique. Y’a encore des gens qui boivent du sirop d’orgeat ? Honnêtement ? Toi, là, t’en bois, du sirop d’orgeat ? Mouais, c’est bien ce que je pensais. Donc le sirop d’orgeat (c’est terrible, ça me fait toujours penser à orgelet, ce mot) prend la poussière sur son étagère, et moi, je peux toujours me gratter pour boire mon truc préféré. Un scandale, j’te dis.

A vingt ans, je faisais moins la fine bouche. A vingt ans, mon truc, c’était le very classique Malibu-Ananas. Un bon vieux mélange sucré à mort qui se boit comme du Candy’up et qui te retourne la tête en moins de temps qu’il n’en faut pour dire merci au barman. Très girlygirl, comme boisson (parce que les mecs, ça préfère le viril whisky-coca). Mais surtout très efficace. Pour se désinhiber, oui, dans un premier temps. Et puis surtout pour vomir ses tripes.
Aaah ça, avec le Malibu-Ananas, tu apprends vite où situer tes limites. Tu comprends aussi qu’il y a quand même un moment où va falloir y aller mollo. Avant que la pièce tangue dans tous les sens, par exemple, ça serait une bonne idée. Ou avant d’en arriver à danser à moitié à oilpé sur les tables en imitant les chorés pourries de Britney et Shakira. Non, ceci n’a rien d’autobiographique, alors là, franchement, je sais pas pour qui tu me prends, ho.

Une fois qu’on a vécu sa première vraie cuite du siècle, on choisit son camp. A gauche, t’as celles qui braillent "ouais, ok, c’était pas la grande classe… mais on s’en fout, on est jeunes, on se fend la gueule". Tu peux traduire, en gros, par "on recommence ce soir ?". A droite, t’as celles qui picolent, certes, mais en gardant un semblant de dignité. Celles-là choisissent leur verre en fonction de l’occasion : champagne dans les cocktails mondains, kir-framboise à l’apéro, Get 27 Perrier dans les soirées branchées, et liqueur de poire en digestif. Au bout du compte, ça ne les empêchera pas de rouler sous la table comme les autres, mais au moins, elles, on ne les aura pas vues venir. "Hooouuu, j’crois que chuis complètement pompettttttte, moi…". Tadaaaaaammmmm, magie des bulles…

Un jour, si tu veux, je te raconterai le niveau de décibels hallucinant qu’on atteint en parlant quand on a deux ou trois verres dans le nez, les stratégies de drague désarmantes des mecs bourrés, et toutes les conneries que tu peux faire en pleine rue avec un plot de signalisation orange.

Mais là, non. Là, j’vais plutôt aller me commander un double scotch. On the rocks. Et avec une paille, m’sieur, s’il vous plait.

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