Les filles au restaurant
Et bien, jeune homme, qu’ouie-je ? Tu pensais en avoir fini avec les leçons et exercices du désormais mondialement célèbre "Petit Manuel à l’usage des garçons qui ne comprennent pas bien les filles" ? Oh que non, mon ami, oh que non. Il te reste bien du chemin à parcourir avant de maîtriser sur le bout des doigts les principes de pensée et de fonctionnement de ces créatures obscures mais si délicieuses que sont les Filles… (Comment ? pas objective, moi ? Rhooo, je t’en prie…)
Si tu le veux bien (en même temps, tu n’as pas trop le choix, je dirais), penchons-nous aujourd’hui sur un chapitre à hauts risques : les filles au restaurant. Action.
Contrairement aux apparences, une fille au restaurant, en fait, c’est archi simple. Il te suffit de maîtriser deux ou trois principes de base pour t’en sortir haut la main. Commençons par le début : le moment de la commande.
Dans sa grande complexité légendaire, une fille pourra parfois avoir du mal à choisir entre plusieurs plats. D’où son ingénieuse idée d’en choisir un, et de tenter de te faire commander, à toi (oui, toi) l’un de ceux qu’elle voudrait aussi, pour que vous puissiez innocemment « faire moit’-moit’ ». Là, attention, danger. Je te le dis, jeune homme, tu as tout intérêt à te démerder pour commander le même plat qu’elle, parce que de toute façon, elle préfèrera ce qu’il y a dans ton assiette. C’est mathématique.
Faut dire qu’entre ses haricots verts fadasses et tes bonnes frites huileuses, franchement, elle serait conne d’hésiter aussi. Mais bon, puisqu’au moment de la commande, elle a voulu « faire sa fille » et prendre la garniture light, il ne tient maintenant qu’à toi de jouer le mec galant amusé ou le type saoulé qu’on vienne lui bouffer tout son plat. Tout dépend de comment tu envisages la suite de la soirée, j’ai envie de dire. Je ne te fais pas de dessin, si ?
Le moment du dessert est également toujours un bon test. Si elle craque sans complexe pour le fondant au choco supplément chantilly, ça en dit long sur son appétit de la vie (ou alors, son risotto aux champignons était franchement dégueu et elle a encore grave la dalle). Pour autant, ne tire pas tout de suite la tronche si elle opte pour le fromage blanc ou la salade de fruits. Ok, c’est légèrement moins funky, je te l’accorde, mais c’est peut-être au prix de ce sacrifice gourmand qu’elle pourra encore fermer son jean slim taille 36 en sortant du resto. Ah ouais, pas con, comme idée, hein ?
Parfois, elle se risque à un « on partage un dessert à deux ? ». Là, je te vois venir. Au début d’une relation, ça te fait sourire, genre « elle est trop mignonne, elle veut bien faire cuillère commune avec moi ». Du coup, tu la laisses choisir ce qu’elle veut (même un fromage blanc ou une salade de fruits pas funky), ravi de passer pour le mec trop cool de la life.
Après quelques mois passés ensemble, en revanche, ça vire plutôt au « mouais, c’est ça, j’la connais l’arnaque, elle va tenter de me refiler son tofu au nutella, mais même pas en rêve ! ». A toi de choisir l’attitude approprié. Soit c’est dessert chacun pour soi (qu’elle se débrouille avec son tofu-truc bizarre, là. Pour toi, c’est Banana Split !), soit tu acceptes de partager, mais dans ce cas-là, ne bougonne surtout pas tout seul devant l’assiette commune.
A un moment donné arrive fatalement la phase « pipi room ». Parce que tu le sais comme moi, une fille, ça a besoin de faire la vidange toutes les deux heures, au minimum. Si vous êtes au resto en tête-à-tête, ce sera pour elle le prétexte à un petit raccord maquillage/brushing/rien entre les quenottes ?/tout est nickel/je suis une bombe/j’assure à mort. En gros, si il n’y a pas de miroir dans les toilettes, elle est super mal.
Si vous êtes en groupe, sache que la fille se déplace au pipi room uniquement par groupe de deux. Soit pour échanger confidences et ragots de pétasses (ex : « je sais pas où il l’a trouvée, sa Sonia, mais y’a pas que son décolleté qui manque de profondeur ! »). Soit parce qu’elles se font copieusement chier et préparent en douce un plan B pour filer après le dessert. (Ouais, je sais, ça fait mal d’entendre ça, mais faut t’y faire, ça arrive. En même temps, ça dépend en partie de toi et de ta conversation aussi, alors bon…).
Allez hop, travaux pratiques, tout de suite. Et ne sèche pas, cette fois. Je t’ai à l’œil.
Exercices pratiques
Difficulté * : Propose-lui toujours de goûter tes plats. Non, pas avant toi, pour voir quelle tronche elle tire. Et pas non plus après lui avoir dit que tu ne trouvais pas ça bon. Parce qu’une phrase du genre « j’trouve pas ça terrible, ça a un léger goût de chaussettes, tu veux goûter ? », c’est moyen-moyen, pour lancer une discussion passionnée, si tu veux mon avis.
Et si elle te propose de goûter son plat à elle, souviens-toi du sens des proportions. C’est pas parce qu’elle fait six bouchées d’un morceau de viande que tu avalerais en moins de deux qu’il faut rafler la moitié de son assiette comme un morfale. Vu ?
Difficulté *** : Abstiens-toi de tout commentaire sur ses choix durant la commande. Pas de « tu vas pas prendre des pâtes ? », parce que 1- et pourquoi pas, d’abord, si elle a envie ? et 2- ça pourrait être très mal interprété (sous entendu ‘ça fait grossir’). Pas non plus de « pfff, aller au resto pour prendre du poulet… », parce qu’à ce rythme-là, effectivement, bientôt, on n’ira plus jamais non plus en terrasse se prendre un coca-light vu que c’est vrai, c’est con, y’en a dans le frigo à la maison.
Seule exception : si elle te dit « oh ben on va pas commander la même chose, quand même, c’est dommage, autant goûter deux trucs différents ». Là (et seulement là, jeune homme, entendons-nous bien), tu as le droit de lui laisser comprendre finement que comme au bout du compte, elle préfèrera ce qui est de ton côté de la table, mieux vaut qu’on s’en tienne au choix de départ, tant pis si c’est deux fois le même.
Hors concours : Quoi… Comment ça, « et qui paye la note à la fin ? ». Ah ben là, mon petit père, c’est à toi de voir, en fonction de tes envies et de tes finances, hein. J’écris un manuel pour t’aider à "mieux comprendre les filles", pas un "petit guide du savoir vivre en société" non plus, ho.